Les petits amis de JB ont-ils reconnu la chanson en question, qui date des années 80?
Les paroles disent:
So find another fool like before
Coz I ain't gonna live any more believing
Some of the lies while all of the signs are deceiving
JB adore cette phrase avec ses trois allitérations en F — c'est son côté toune quotidienne. Bref.
Car, oui, le morceau en question n'est autre que… que… Eye in The Sky des… des… Alan Parsons Project. Et oui. Et si. Pff… Il faut vraiment être une toune quotidienne pour mettre ça sur le blog tatoué et fumeur. Mais bon.
Alors question:
En quoi ce "find another fool like before" faisait-il écho à You Won't See Me?
Avant de répondre, on écoute la version des Clarendonians:
Scratch scratch scratch, fait le disque pendant que la voix de Freddie McGregor s'étire inlassablement comme un élastique qui va devoir casser. Et, de fait, si on écoute bien, on entend ici et là quelques fausses notes, un timbre qui se brise, une hauteur si aiguë qu'elle finit par être mal placée.
Du coup, on réécoute l'original des Beatles, que chante ici un autre Mc, à savoir Paul McCartney — qui a composé la chanson après la rupture avec Jane Asher. Et cette précision devrait fournir une partie de la réponse à la question que posait JB ci-dessus.
Beatles - 03 You Won't See Me .mp3 | ||
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Alors elles disent quoi, ces paroles?
Ça, d'abord:
I have had enough
So act your age
We have lost the time
That was so hard to find
And I will lose my mind
If you won't see me
Deux êtres se quittent. Comme souvent, l'un est amoureux et l'autre pas. Mais ce n'est pas ça qui intéresse JB. Ce qui l'interpelle, c'est le refus. Le refus de la souffrance le refus de l'enchaînement captif, le refus d'être la personne à laquelle consciemment ou pas le second souhaite assigner le premier. Cette privation de la liberté et de l'individualité qu'induit le déséquilibre de la passion. La nécessité de partir pour ne pas partir de soi. L'obligation de se tirer pour s'en tirer. Et donc on part:
I won't want to stay
I don't have much to say
But I can't turn away
And you won't see me
Et donc on dit aussi en partant:
So find another fool like before
Et JB, qui n'est scandinaviste pour rien, a retenu la leçon de vie des Scandinaves pour qui la liberté individuelle est plus importante que tout. Il s'en va — et même si les raisons sont inverses. Il s'en va et il écoute You Won't See Me. Beaucoup. Énormément. Son mange-disques électronique, outre qu'il livre les différentes versions conservées, assure la comptabilité de ces écoutes:
Car de toutes, c'est bien la version d'Ernest Ranglin que JB préfère et adore. Cette guitare ensorcelante et ces voix haut perchées qui de l'original n'ont conservé que la phrase-titre: "You won't see me".
Huit ans après, Ernie Smith livre lui aussi sa version. Soulful ou smooth reggae comme on voudra, mais en tout cas servie par une voix de baryton à la couleur plus qu'intéressante.
Mais cette interprétation par Ernie Smith doit tout à la version de la Canadienne Anne Murray sortie la même année et dont, paraît-il, c'était la préférée de John Lennon. On l'écoute, et on fait bien attention à l'accent d'Anne Murray, qui serait presque australien. De même qu'on ne rate pas les violons dégoulinants complètement raccords avec la toune quotidienne qu'on peut être même en ce samedi.
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