Dans la scène ci-dessous, que je trouve magnifiquement écrite, la mère et le fils (Kim) sont dans leur maison d'été, il fait froid, ils s'ennuient, la mère décide de se déguiser avec des vieux vêtements qu'elle descend du grenier:
Maman s’est déshabillée. Je l’ai observée un instant, épouvanté, et me suis aussitôt retourné.
Elle riait derrière moi.
— Mais c’est que tu es gêné, ma parole, Kim ?
La soie crépitait. Je me suis tourné à nouveau et l’ai regardée. Elle a croisé mon regard, la pièce était plongée dans la pénombre et il y avait dans ses yeux une somme immense de tendresse et d’angoisse, la peau de ses bras se hérissait ; elle se tenait devant moi, dénudée, le silence s’est prolongé, elle devait se douter qu’elle était en ce moment même en train de me perdre.© Lars Saabye Christensen et Cappelen forlag pour l'édition originale
© Jean-Baptiste Coursaud pour la traduction, éditions Jean-Claude Lattès pour l'édition française
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