mercredi 31 mars 2010

Obwohl

+/- 18h45
Icke: Bei wem? Niemandem. Nur in der Kunst. Oder: in den Künsten.
Sie: In der Musik?
Icke: Genau.
Sie: Die Möglichkeit einer Rebellion?
Icke: Die auch. Die Möglichkeit einfach. Das wahre Leben. Obwohl die Kunst eine Art von Utopie war.


+/- 19h15
© icke


+/- 19h30

Suppen und fummeln

Heute war es a bisserl kälter in Berlin. Dann musste JB selbstverständlich Suppe essen. Suppen und fummeln. Tsssss… Dieser Bube…

© icke

Le boxeur sur la véranda

Le word du jour, comme on dit en bon américain.
Le mot norvégien du jour, trouvé dans le roman de Trude Marstein, et que je ne connaissais pas:
Verandalepper
J'adore!
Littéralement: des lèvres en forme de véranda/de terrasse.
En bon français: des lèvres enflées, gonflées. Mais vraiment gonflées.
(…)
Ça y est, j'ai trouvé, en très bon français: des lèvres de boxeur.

Et en écrivant le titre de ce post, Le boxeur sur la véranda, je passe du coup de la véranda à la terrasse, de la terrasse au balcon, et je repense à cette magnifique chanson hyper serre-kiki de Jane Birkin, de 1969, Le Canari est sur le balcon. On écoute, en retenant bien fort ses larmes. D'akk?

mardi 30 mars 2010

Les contextes

Plombé (c'est le cas de le dire - et pour faire un mauvais jeu de mots) par le film de Téchiné, Les Témoins, diffusé dimanche dernier sur Freu2 et pas vu à sa sortie en 2007 pour cause de domiciliation hors Rance; mais surtout troublé par cette mise en abyme d'histoires, petites comme grandes, où la fiction rejoint la réalité qui rejoint la fiction qui rejoint la réalité, etc etc.
Le film se passe de 1983 à 1985, dans ces années où la réalité du sida devient inévitable, un fléau dont seuls quelques gens mesurent alors la gravité - dans le film, c'est Michel Blanc. Et il y a cette scène, qui se passe en 1984, où Julie (magnifiquement interprétée par Julie Depardieu - ici sans doute la seule actrice qui joue juste de bout en bout), cantatrice et sœur de Manu, pédé puis séropo puis sidéen puis mort (et, tout de même, interprété de façon très solaire par Johan Libéreau), où Julie donc dit à Adrien (Michel Blanc):
Je crois que je vais aller à Munich. Il paraît que les chanteurs français sont très appréciés là-bas.

La double coïncidence, voire triple aujourd'hui, c'est que dix ans après, en 1994 donc, je me retrouve dans un avion entre Paris et Munich où je pars travailler et que je lis Chambres séparées de l'écrivain italien Pier Vittorio Tondelli († RIP - il est mort du sida en 1991, son roman est publié en Italie en 1989, en France en 1992), qui commence par ces lignes:
Un jour, pas très loin dans le temps, il a brusquement surpris son visage contre le hublot d'un petit avion en vol entre Paris et Munich.
(traduit de l'italien par Nicole Sels, © Seuil, pour l'édition française)
Et déjà, à l'époque, la coïncidence était troublante, tant entre la fiction que la réalité, qu'entre le sujet de la fiction et la couleur de la réalité.
Si le voyage à Munich allait se révéler un sauvetage, pour employer un terme dans son acception très bernhardienne, 16 ans après, 16 années de vie après, il ne reste plus aucun souvenir de l'histoire romanesque - sinon les contextes propres à la lecture et à la fiction. Et c'est peut-être justement en cela aussi que le film de Téchiné était troublant: non pas tant pour l'histoire qu'il raconte que pour les contextes historiques individuels et collectifs qu'il trace et souligne.

lundi 29 mars 2010

"very far away from home"




© icke
© icke
© icke
© icke
© icke

© icke
© icke
© icke
© icke
© icke

"a chain of flowers"

Après G avant-hier et N hier, c'est aujourd'hui MP (et die Mama!) notre Geburtstagskind, confer l'expression en langue allemande mais aussi en norvégien soit dit en passant: fødelsesbarn. Et qui d'autre qu'une Björk encore toute jeunette pouvait te dire en ce jour depuis son Islande natale: "Today is her birthday!" Et certes je ne sais pas si, comme dans la chanson, tu vas fumer des cigares (je ne crois pas), toujours est-il que je souhaite du fond du cœur que cette journée soit merveilleuse, avec "a chain of flowers", ainsi que le chante également Björk.
Ah, au fait, on peut aussi entendre la chanson en islandais, ici, en 1987, et entonner dans la langue des scaldes (comme on dit) la même phrase que celle citée supra, à savoir: "Í dag er afmæli."

dimanche 28 mars 2010

"Groovin' on a Sunday afternoon"

Nicht nur G vorgestern und die Mama morgen, aber heute ist der liebe Freund N das Geburtstagskind (und MP morgen! - oj… so viele Widdern in meinem Leben, freu!). Also, mein Schatz, mit The Gaylettes wünsche ich dir, on this Sunday afternoon, auch alles Gute und alles Liebe zum Tag! Und, als Pfeffermintskin, stosse ich einen mit dir…

samedi 27 mars 2010

vendredi 26 mars 2010

"getting younger, younger every day"

Nicht nur die Mama ist das Geburtstagkind, aber auch G ist es, und zwar heute! Also: alles Gute und alles Liebe zum Geburtstag!
Und zu diesem Ereignis kann kein anderes Lied passen: Birthday Party, von Stinky Toys, die erste pønkgruppe Frankreichs. Hier sieht man sie live in einem Fernsehprogramm für Kinder in 1979. Inszwischen ist der Moderator ein plumper Promi geworden - und inszwischen ist Jacno, der Guitarist, leider tot († RIP), wie ich es am 8.11.2009 berichtete. Egal wo er nun ist, freut er sich sicher darauf dass seine Musik nicht vergessen gegangen ist, und sicher auch dass sie immer noch benutzt und gehört wird.
Alles Gute, Liebste, von deinem Kartöffelchen!

jeudi 25 mars 2010

Balanger, 25032010, 1910 GMT+1

© icke



Zu Hause bei der Mama und dem Papa. Die Hühner & Hähner gehen schlafen...


A la maison de die Mama et de der Papa. Les poules et les coqs vont dormir...

mercredi 24 mars 2010

Roissy, 24032010, 1615 GMT+1

© icke


Sobald man in Sarkoreich ankommt, sieht man die Polizei. Rechts die Polizei, links die Armee. Mit Maschinengewehr. Und wenn es nicht das ist, dann sieht man Schüsse auf Fernsehern. Willkommen in der Frangst!


Dès qu'on arrive dans la Rance, on voit la police. La police à gauche, les CRS à droite, mitraillette au poing. Et si ce n'est pas ça, alors on voit des impacts de balle sur les téléviseurs. Bienvenue dans la Frangst.

"pack your worries, let's go, no time to lose"

Dieses Blog wird in die kommenden Tagen im langsammen Tempo weiterleben. Denn, wie The Dualers es ankündigen, los geht es, Take a Trip, denn die Mama ist das Geburtstagskind, aber die Reise fährt nicht nach Bremen, wie das Video es andeutet…

Ce blog va continuer de vivre les jours prochains à un tempo un peu plus calme. Car, comme The Dualers l'annoncent, on part en vadrouille, Take a Trip donc, un voyage qui ne conduit pas à Brême comme la vidéo pourrait le laisser penser, mais bien dans la Rance où on va souffler les bougies du gâteau d'anniversaire de die Mama.


Reggae Arena/Take a Trip - MyVideo

mardi 23 mars 2010

La Vallée des Moumines

Et puisque je parlais ce matin des Moumine, alors c'est l'occasion de raconter ceci.

L'autre jour, je rangeais mon inexhaustible pile de journaux quand je tombe sur la critique, parue dans la TAZ du… 21-22/03/2008 (voilà pourquoi je la nomme inexhaustible…), du roman de Monika Fagerholm, La Fille américaine, paru en France aux éditions Stock en 2007 et traduit du suédois (de Finlande) par ma chère et si immensément talentueuse collègue Anna Gibson.
Ce qui m'a frappé n'était pas le contenu de l'article, mais bien son ouverture et son titre. De fait, le papier était intitulé Le Pays des Moumines consumé et commençait par la citation suivante, p. 193 dans l'édition française:
"Regardez-moi ça, comme c'est intéressant. On dirait presque une carte de la Vallée des Moumines."
Et là je me suis dit: Pas étonnant. Les Allemands connaissent les Moumines par cœur, et a fortiori leur auteure Tove Jansson, alors qu'en France ces derniers demeurent quasi inconnus de la majorité des gens - à part les grands lecteurs, et encore.

J'ai pu en faire la constatation à maintes reprises, et cela ne va pas sans me poser un sérieux problème pour une traduction à venir, à savoir le tome 5 des histoires de Kurt, d'Erlend Loe, intitulées Kurtby.
Kurt est obligé de prendre des vacances, cinq semaines, et décide donc de faire un tirage au sort avec le reste de sa famille pour savoir où ils vont partir. Anne Lise veut partir à Berlin (on la comprend!) mais, raté, personne ne veut la suivre. Et Kurt de s'exclamer: "Bon, ben je crois que ça va être la Finlande, hein…" Puis Bud de se réjouir car ils pourront ainsi aller visiter la Vallée des Moumines.
Quand je raconte cette histoire à un public francophone (puisque j'en ai fait l'expérience en France comme en Suisse), silence radio. Alors que n'importe quel petit (et grand) Norvégien, Suédois, Finlandais, Danois, Islandais, Allemand (Néerlandais?) éclatera de rire et se bidonnera pendant cinq bonnes minutes. Mais les Français: rien. Pas de réaction. Sinon un silence poli.
"Par ma queue!", ai-je alors envie de m'écrier, paraphrasant ainsi Papa Moumine.
L'effet humoristique est voulu par Erlend. Les histoires sur Kurt sont aussi une longue succession de blagues plus loufoques et tordantes les unes que les autres. Que faire alors, en français, si la blague tombe bien plus qu'à plat puisqu'elle n'a aucun effet sur le lecteur? La laisser, de toute façon, et tant pis si la poilade n'est pas au rendez-vous. Reste alors à espérer que des lecteurs mouminophiles liront le passage. Eux rigoleront, à coup sûr.

Sourire et courir

Voulant traduire:
laissant la relation mourir de sa belle mort
Je me vois écrire:
laissant la relation pourrir

Åh nei! je me dis. Oh naaan…
Pourrir et mourir.
Plutôt nourrir, courir, sourire et rire.

Oui, sourire et courir. Comme Moumine à la dernière page de ce livre magnifique de la Finlandaise Tove Jansson, Un Hiver dans la vallée de Moumine, aussi en ce qu'il décrit comme nul autre roman l'hiver nordique:
Il se sentit soudain si heureux qu'il avait besoin d'être seul. Il alla vers le cagibi. Quand il n'y eut plus personne pour le voir, il se mit à courir. Il courait parce qu'il était heureux et qu'il ne pensait à rien.
© traduit du suédois (Finlande) par Kersti et Pierre Chaplet, première édition: Nathan, 1972

Glouglouter ou rigoler?

Je dois traduire, du roman de Trude Marstein, cette phrase qui me pose problème car je ne la comprends pas tout à fait et n'ai jamais rencontré le verbe sous cette forme (mais je ne connais pas non plus tous les usages des mots):
Det klukker inni meg.

Et je me dis que la traduction est: mon ventre fait des glouglous; la traduction la plus littérale étant: ça glougloute à l'intérieur de moi - et comme les deux personnages présentés s'apprêtent à aller manger (de l'élan!), je penche pour les bruits que fait le ventre parce qu'il a faim. Puisque le verbe norvégien klukke indique un bruit - c'est une forme onomatopéïsée, on entend bien le son klukk. Néanmoins, si je dois penser mentalement à klukk, je songe instinctivement à du liquide. Comme quand on verse du vin ou de l'eau dans un verre, le bruit de clapotis produit par le liquide quand il sort de la bouteille. Donc mon explication du ventre qui glougloute ne va pas.
On vérifie sur ordnett.no - le dictionnaire en ligne:


Mon intuition était la bonne, même si ce n'est pas le premier sens, mais le troisième: c'est effectivement le bruit émis, par exemple, par le vin dans une carafe.
Puisque le premier sens renvoie au bruit émis par certains animaux, notamment les poules. Le second sens désigne quant à lui, chez l'humain, les bruits de gorge, "saccadés, hoquetant et fermés", précise le dictionnaire, des ricanements en sorte, mais qui resteraient contenus dans la gorge. Ouiii…
Alors quoi?

Avant de répondre à cette question, je me permettrai une énième parenthèse à propos de mon dada: l'ethno-linguistique.
La langue norvégienne possède des dizaines et des dizaines de verbes qui désigne les bruits. Klukke possède par exemple pas moins de 5 synonymes, auxquels on peut même ajouter gurgle:
Tout ça rien que pour le glouglou!
Flyte, un autre verbe qui a rapport à l'élément liquide et signifie écouler, a 11 synonymes! Si on passe aux craquements et qu'on prend le verbe knirke, il en a pour sa part 7. Et si on regarde le verbe støye, faire du boucan, il en a de son côté… 15!
La question que l'on peut donc se poser est la suivante:
Pourquoi la langue norvégienne possède-t-elle un lexique aussi riche sur les bruits? Ma collègue espagnole, Cristina Gomez Baggethun, a l'explication suivante: "C'est parce que les Norvégiens habitent des maisons en bois." Et si elle avance cela aussi sur le ton de la blague, elle n'a pas tout à fait tort. Les éléments norvégiens sont loin d'être calmes: outre les maisons en bois, pensons au vent, à la neige, à la fonte des neiges, à la forêt…

Mais revenons à notre klukke.
J'ai cherché dans gougueule (qui, à ce niveau, est toujours un excellent indicateur lexicographique des usages) les occurrences propres à la phrase telle que Trude Marstein l'a écrite et ai indiqué: "klukker i meg". Résultats? Zéro. Rien. Les seules occurrences ont trait aux bruits liquides émis par des choses inanimées et non par des personnes. Ça implique quoi? Eh bien ça implique que l'expression est rare et vieillie
Là, j'ai eu une idée. Comme le norvégien moderne est aussi très influencé par le danois, j'ai recherché en consignant la forme danoise: "klukker i mig". Résultats? Deux. Le dictionnaire de la langue danoise, ordnet.dk , donne une occurrence dans la littérature, un roman de Thit Jensen, qui confirme le sens norvégien de rire rentré, réprimé. La seconde occurrence correspond à un commentaire d'un lecteur sur un texte de Henrik Pontoppidan à propos de Knut Hamsun. Je cite: "Loppeteater om Hamsun – gud, hvor det er godt sagt! Det klukker i mig, hvergang jeg mindes det." Je traduis: "Théâtre de puces à propos de Hamsun – mon Dieu comme c'est bien dit! Je ris intérieurement chaque fois que je m'en souviens." 
Donc, quelque chose qui klukker en soi, c'est un petit rire, presque argentin, qu'on réprime; un rire jovial, amusé, de plaisir.


Si je reviens au contexte de ma phrase, elle intervient certes au moment où les deux protagonistes vont chez l'homme pour y manger de la viande de l'élan. Mais elle est surtout placée entre deux autres phrases qui, la première décrit la "démarche chaloupée" de la femme et ses cheveux qui se balancent à chaque pas; et, la seconde, dans laquelle l'homme dit ne pas se rappeler la dernière fois où il est sorti en ville et a rencontré une femme.
L'homme est donc excité (comme… une puce! hö!) à l'idée qu'il va enfin coucher avec une femme, une femme qu'il trouve belle, qui en plus le désire comme lui la désire, et il est pris d'un rire intérieur qu'on pourrait presque, rapport à la situation romanesque, qualifier d'hystérique…

Pégase (4)


La banquette au tissu rêche, le revêtement marron. Assis là, je regarde les autres ambulanciers. Ils lisent leur journal, tournent le bouton de la radio, essaient de capter les informations mais l’antenne, récalcitrante, refuse de se tenir à la verticale et s’affale d’un côté ou de l’autre dès qu’on la lâche. Il est sept heures et demie du matin, nous sommes un mardi, un mardi matin de février, et il y a tant de gens à sauver, tant de gens allongés par terre qui attendent, tant de gens étendus qui fixent le plafond ou gardent les yeux fermés ; ils tentent d’ignorer les douleurs qu’ils ont dans le dos, dans les jambes, le long des bras, leurs problèmes de respiration, ou bien ils sont en état de choc, se sont retranchés dans une forme d’apathie, se foutant bien de savoir si oui ou non quelqu’un va venir alors que si, évidemment, quelqu’un va venir les sauver, même toi nous allons venir te sauver, nous réussirons à maintenir l’antenne droite, nous lirons nos journaux, boirons notre café, et tu finiras par être découvert, quelqu’un décrochera son téléphone pour nous parler de toi, nous prendrons nos vestes, nous courrons vers les ambulances et nous viendrons te chercher, t’extraire de la pièce où tu es, nous te remettrons d’aplomb, te donnerons tout ce que tu veux récupérer, mais d’abord, d’abord il faut que tu sois découvert. Il faut que tu tiennes bon, où que tu sois.
© Ambulance, Johan Harstad, traduit par Jean-Baptiste Coursaud, Gaïa Éditions, 2005

Dehors, les mecs!

Or donc, la Rance a des nouveaux ministres:
Exit Martin et Xavier, et bienvenue à Françoise, Georgette et Marca-Philippa.
Non?
J'ai dû trop écouter Raus mit den Männern (= Foutez le camp, les mecs en français moderne), la chanson de Claire Waldoff, la cabarettiste berlinoise, lesbienne, féministe, pro-ouvrière, clouée au silence avec l'arrivée des Nazis, réfugiée au fin fond de la Bavière avec son amie à partir des années 30. On écoute - dans sa version récente par Sigrid Grajek.



Also, der Sarkoreich hat wie angekündigt neue Ministern. Raus mit Xavier und Martin, und willkommen Françoise, Georgette und Marka-Filippa. Nein? Nein. Sie heissen ja François, Georges und Marc-Philippe. Mann. Mann. Mann. Männer. Nur Männer. Mann, ey…
Ich hab sicher Raus mit den Männern von der lesbischen und feministischen und arbeiterfreundlichen Claire Waldoff zu viel gehört. Hieroben von Sigrid Grajek gesungen.
Und man singt selbstverständlich mit auf diesem köstlichen Refrain von dem Herrn, bitte schön, Friedrich Hollaender:

"Raus mit den Männern aus dem Reichstag,
und raus mit den Männern aus dem Landtag,
und raus mit den Männern aus dem Herrenhaus,
wir machen draus ein Frauenhaus!
Raus mit den Männern aus dem Dasein,
und raus mit den Männern aus dem Hiersein,
und raus mit den Männern aus dem Dortsein,
sie müßten schon längst fort sein.
Ja: raus mit den Männern aus dem Bau,
und rein in die Dinger mit der Frau!"

lundi 22 mars 2010

"though the road may be winding & ruff "

Carry That Weight, Dobby Dobson
Warm Leatherette, The Normal
Mes Vacances à l'Hôpital, Philippe Katerine
Missing, EBTG
Neuer Morgen, Blumfeld
How Could I Live, The Sharks
Gloomy Sunday, Paul Robeson
Youkali, Kurt Weill
Muy Bien (My Friend), The Clarendonians

The Right Track, Phyllis Dillon & Hopeton Lewis

Rance même à Berlin

(Dans le train - deux spécimens de la Rance parlent dans leur langue. JB, qui lit die TAZ, ne perd pas une miette de la conversation.)

Lui: Parce que tu vois, les Allemands, ils accordent pas autant d'importance que nous à l'apparence.
Elle: Ah?
Lui: Quand je suis venu travailler en Allemagne chez [XXX], y avait un mec, il avait les cheveux rasés et des tatouages partout. Eh ben les gens disaient rien.
Elle: ???
Lui: Heureusement, des types comme ça n'ont pas de postes de responsabilité.
Elle: Oui, heureusement.


dimanche 21 mars 2010

Die feministische Lektüre

An A denken, der gerade (sieh das Bild vom 13.09.2010) die Franziska Linkerhand von Brigitte Reimann liest - und sich fragen, ob er schon im Roman diese zwei Sätze gelesen hat:

• S. 210: "Er hat soviel persönliche Ausstrahlung wie ein Computer…"

• S. 221: "(…) dieses saturierte Schwein (…)"

Schlauer sein

Vorgestern fotografiert:

© icke


Gestern mit der TAZ gekommen:



Heute stets mit einem Klump im Hals gehört:




Morgen sich immer daran erinnern:




Übermorgen das wieder und wieder lesen:
"Glauben Sie etwa, Sie wären schlauer als wir? Schlauer als die Politik? Sie? Als Frau? Und dann da, wo Sie herkommen?" [aus der DDR]
Tupolew 134, Antje Rávic Strubel, C.H. Beck, 2004

Élections, J0 (Visite aux oripeaux…)

Mais au fait… Que devient Alain Madelin?
Souvenons-nous…


Berlin, Hildegard-Jadamowitz-Strasse, 0430 GMT+1

© icke

© icke

samedi 20 mars 2010

Everything Crash (in der U5)

Et qu'est-ce qui se passe à Berlin le troisième samedi du mois? Hein? C'est le nighter mensuel avec Markus et Ralph aux platines. Même la rue en parle, confer ci-dessous.
Und was ist in Berlin am 3. Samstag des Monats los? Hä? Da haben wir den monatlichen Nighter, wo Markus und Ralph auflegen. Es wird sogar in der Strasse angekündigt, wie man es hierunten sehen kann:

© icke

Everything Crash, c'est le nom de la soirée, mais c'est aussi le titre d'un morceau des Ethiopians, et les fervents lecteurs de ce blog (merci!) reconnaîtront un morceau qu'on a plus ou moins déjà entendu - mais d'abord les Ethiopians.
Everything Crash ist ja der Name des Nighters, aber das ist auch der Titel eines Liedes von The Ethiopians, das die regelmässigen und feinhörigen Lesern dieses Blogges (danke!) schon mehr oder weniger gehört haben - aber erstmal The Ethiopians.



Alors? Quelqu'un a reconnu? Non? Mais si: la musique est empruntée au très fameux Bigger Boss d'Ansell Collins, dont j'avais déjà parlé le 6 novembre dernier. Le procédé est d'ailleurs très très courant dans le ska/reggae. J'ai même un dossier spécial dans mon iTunes avec uniquement des morceaux inspirés les uns des autres. Des exemples? Le fameux Kingston Town de Lord Creator ayant inspiré les Jay Boys pour leur Tilly. (Puisque, non, Kingston Town n'est PAS un morceau de UB40 - UB40 n'a construit sa notoriété qu'en pillant le patrimoine musical du ska). Un autre? Le très célèbre Tonight de Keith & Tex qui a inspiré le très porno Bedroom Mazurka d'Augustus Pablo & Fae. J'ai d'ailleurs toujours voulu proposer ça ici: les différentes versions soit construites sur la base d'une même phrase musicale, soit reprenant carrément le thème musical d'un morceau. Un jour je le ferai.
Na? Hat jemand das Lied erkannt? Nein? Aber doch: die Musik ist von dem berühmten Bigger Boss von Ansell Collins entliehen, dem ich schon am 6. November erwähnt hatte. Dieses Leihenprozess ist beinahe eine Alltagssache in der ska/reggae Musik - ich habe sogar einen Ordner nur dafür in meinem iTunes, also nur mit Musikstücken, die von einander inspiriert worden sind. Beispiele? Jawoll! Das berühmte Kingston Town von Lord Creator hat die Jay Boys für ihren Tilly inspiriert. (Denn, nein, Kingston Town ist KEIN Stück von UB40 - UB40 hat nur ihres Profitum bei der Plünderung des Skareichtums aufgebaut). Mehr? Das sehr berühmte Tonight von Keith & Tex, das das sehr porno Bedroom Mazurka von Augustus Pablo & Fae inspiriert hat.

Mais retournons à Everything Crash. Car, outre pour sa structure musicale, le morceau vaut de fait un double détour à cause de l'arrière-plan social dépeint. Que racontent les paroles? Avant de répondre il faut préciser qu'il a été composé en 1968. Les événements ne concernent pas seulement la France, la Tchécoslovaquie ou l'Allemagne mais aussi la Jamaïque. Car en cette année, l'île est frappée par une grève générale. Et c'est cela que raconte la chanson: "Firemen strike, watermen strike / Telephone company too / Down to the policemen too!" Bref, c'est non seulement l'insurrection des services publics contre la politique d'austérité du gouvernement jamaïcain qui est évoquée ici, c'est aussi la situation sociale désastreuse d'une majorité de la population, poussée à l'émigration vers le Royaume-Uni, qui est dénoncée ici: "Every day cary bucket to the well / One day the bottom must drop out / Everthing crash!"
Aber zurück zu Everything Crash. Denn, nicht nur ist das Stück interessant für seine musikalische Geschichte und Struktur, aber auch für den geschilderten sozialen Hintergrund. Worum handeln sich die Songtexte? Bevor ich diese Frage beantworte, muss es betont werden, dass das Lied in 1968 komponiert wurde. Die Ereignisse dieses Jahres geschehen nicht nur in Deutschland, Frankreich oder in der Tschechoslowakei, sondern auch in Jamaika. Die Insel ist nämlich von einer Generalstreik betroffen. Und ausgerechnet das ist es hier die Rede: "Firemen strike, watermen strike / Telephone company too / Down to the policemen too!" Und nicht nur wird hier der Aufstand der staatlichen Betrieben gegen die Politik der jamaikanischen Regierung für eine drastische Kostenreduzizerung erzählt, aber die desaströse Soziallage der Mehrheit der Bevölkerung, die letzendlich dazu gezwungen ist nach England zu emigrieren, wird in dem Lied denunziert: "Every day cary bucket to the well / One day the bottom must drop out / Everthing crash!"


En guise de conclusion, je parlais plus haut de cette culture de l'emprunt musical propre au ska et au reggae. Ainsi, si Bigger Boss a inspiré Everything Crash aux Ethiopians, leur chanson a été reprise par l'immense Prince Buster avec Pharaoh House Crash. On écoute.
Als Konklusion: Ich schrieb oben über diese Kultur in der Ska- und Reggaemusik von dem musikalischen Leihen. Wenn Bigger Boss dem Ethiopians Everything Crash inspiriert hat, wurde dieses Lied von dem immensen Prince Buster mit Pharaoh House Crash übernommen. Lass uns es hören.




Donc à plus tard au U5, d'accord? C'est au métro Frankfurter Tor, juste à côté de la maison en fait. Enfin, c'est indiqué sur l'affiche, hein. Y a qu'à lire.
Also, bis später in der U5, ja? Die Bar befindet sich am Frankfurter Tor, fast gerade vor der Tür. Aber alles steht schon auf der Plakat. Einfach lesen.

Élections, J-1 (ou: Jean-Roger rules!)

JB avait promis Catherine Ribeiro, mais on va d'abord faire une halte par… par… Jean-Roger Caussimon.
Qui se souvient de Jean-Roger Caussimon? À part la génération de ses/nos parents et quelques dégénérés comme JB? De fait, JB se souvient de ses parents, dans les années septante, écoutant religieusement socialistement Jean-Roger Caussimon (après Léo Ferré et Jean Ferrat) - et der Papa de s'exclamer: "C'est bath!"
À l'époque, nigaud comme JB était (et comme il l'est toujours), il ne voyait pas en quoi c'était "bath", mais bon, maintenant il comprend mieux.
Car n'empêche, à une journée des élections régionales de la Rance, la chanson de Jean-Roger (yeah!), Les Milices, qui date de… 1975 et a donc 35 ans (fy faen!) résonne à cette aune avec des accents très particuliers, très modernes. Bref une chanson qui n'a pas pris une ride, ou, ainsi que B me corrigeait mardi dernier dans un mail, "à peine une légère patte d’oie autour du lexique".
JB dit: Jean-Roger rules!




10/01/2012
Par un mystérieux hasard, JB retombe sur ce post, réintègre la vidéo entre-temps annulée et tombe sur ce clip réalisé à l'époque, donc en 1975, il y a bientôt 40 ans, et voit, au début, parmi ces "sombres anarchistes" dont parle Jean-Roger un spécimen qui lui tombe immédiatement dans l'œil puisqu'il reconnaît, même coiffé d'un bonnet… bingo! Un skinhead. On regarde, bien que l'image soit floue.


Mieux! Plus loin dans la vidéo, on le retrouve, en bande, avec ses copines et ses copains:


Mais il n'est pas seul! Il a un "frangin" (comme on dit en français — JB a toujours détesté cette traduction plaquée sur le mate anglais):


JB est aux anges et adore définitivement Jean-Roger († RIP).

Für G

Darf ich auch dein Kartoffel sein? Es passt ja so gut…

© icke

vendredi 19 mars 2010

Overdose

Ma vie passionnante - tout à l'heure: les courses. Herrrregud!
Au rayon sodas, ça:

© icke


Et c'est l'occasion de se racheter (wouah! l'attitude hyper protestante!) pour un commentaire de la semaine dernière, chanmé à mort (comme disent les djeunz), où je traitais France Gall de, dixit, "imbécile heureuse". Chanmé, quoi.
Or il existe de bonnes chansons de France Gall. Si, si. Curieusement (pas du tout, d'ailleurs), elles ont toutes été composées par Serge Gainsbourg. Les Sucettes à l'anis, bien sûr (d'où l'imbécillité heureuse de la chanteuse qui n'a compris que bien plus tard de quoi il s'agissait, comme elle l'avoue elle-même ici), mais aussi, moins connus, Néfertiti ou le très sombre Baby Pop ("Sur l'amour tu te fais des idées, un jour ou l'autre c'est obligé / Tu s'ras une pauvre gosse seule et abandonnée / Tu finiras par te marier peut-être même contre ton gré / À la nuit de tes noces il sera trop tard pour le regretter").
Mais il y a surtout une chanson qui gagne mon affection, rapport entre autres au packaging d'un cola allemand photographié plus haut, et c'est Teenie Weenie Boppie.
On se souvient des positions très anti-drogues de Gainsbourg., notamment son idiote chanson des années 80 Dis-leur merde aux dealers - dans le genre message au ras des pâquerettes, on fait pas mieux. Mais en 1967, Gainsbourg était plus inspiré: Toutes les années en 7 ou presque il compose une chanson sur le sujet: en 1987, Aux enfants de la chance (moins inspirée que les deux suivantes à mon sens - confer l'erreur que j'ai commise supra, confer à son tour le commentaire de Ma sœur); en 1977, Ma Lady Héroïne; et, donc, en 1967, Teenie Weenie Boppie. C'est alors la grande époque du LSD, les yéyés français sont à l'agonie, l'innocence d'une France Gall ou d'une Sheila est périmée (ouf!), les hippies sont définitivement de sortie et les excès pointent déjà leur nez (prêts à sniffer). Teenie Weenie Boppie sera un bide (trop en décalage avec l'image que la chanteuse veut donner d'elle) et France Gall décidément imbécile heureuse pour rompre toute collaboration avec Gainsbourg.

En attendant, il reste la vidéo, où on voit Gainsbourg fumer déjà clope sur clope. Que du bonheur - même si [25102010: Plus maintenant car, entre-temps, elle a été supprimée par UMG.] Mais la vidéo dans Dim Dam Dom est aussi un must:

Élections, J-2

Rien de très bien neuf ni de méconnu sous le soleil de la Rance mais, à J -2 du deuxième tour des élections, une piqûre de rappel s'impose. Et, du coup, on en vient comme ladite Fabienne Chemama ci-dessous à envisager l'hypothèse de prendre une autre nationalité, en se disant qu'émigrer à Berlin n'est pas suffisant.


"Vous êtes français? Tapez 4"
envoyé par liberation. - L'actualité du moment en vidéo.

La brosse à dents de l'espace…

Voilà. C'est dans ces moments où vient l'envie d'entonner des oratorios à la gloire de Saint-Internet.
Quand j'étais petit et évidemment naïf, que Cosmos 1999 était ma série préférée, diffusée le samedi après-midi dans l'émission de Bernard Golay, je me disais qu'en 1999 j'aurais 30 ans et que la vie ressemblerait à ça: à un quotidien sur une base lunaire, où on a des pistolets en forme d'agrafeuse et qu'on cherche une terre perdue qu'on ne retrouvera jamais.
Quelques années plus tard et des illusions en moins, je revois en vidéo des épisodes de la série de mon enfance et je tombe sur ce passage d'anthologie lorsque Helena se fait un sang d'encre au sujet d'Alan et s'ouvre de ses inquiétudes au commandant Koenig. Mais surtout, il y a cette réplique surréaliste, que je viens à l'instant de redécouvrir (merci merci merci toitube!), et qui déjà à l'époque m'avait fait penser que 1) soit les scénaristes avaient mangé trop de champignons de Paris ou d'ailleurs, 2) soit les traducteurs québécois (parfois, on entend l'accent truculent des acteurs canadiens, notamment celui d'un certain Robert Rivard, nous indique Wikipédia, qui doublait Victor, alias Barry Morse) s'étaient autorisé une blague qui, aujourd'hui encore, fonctionne à plein.
On regarde - et si vous pensiez qu'on ne mettait pas de pyjama dans l'espace, well, think again:

jeudi 18 mars 2010

Pour Madame Fifrelin

Le commentaire n'a pas pris le lien. Mique! comme on dit aussi en poitevin.
Donc, chère Madame Fifrelin, si vous voulez ciler à l'envi, c'est ici.

Et comme il est question de crier, un petit morceau rien que pour vous, chère Madame Fifrelin, en espérant qu'il vous siéra. Il date de 1970, mais vous reconnaîtrez aisément l'air. (Pour information, il a été arrangé par le très grand Derrick Morgan - donc, que du bon.) Enjoy!



PS: Et mille excuses pour l'hénaurme faute d'orthographe dans mon commentaire. La teu-hon!

Susan! Susan! Susan!

Et vous, vous faites quoi ce soir? Rien? Mais alors prenez le premier avion et venez à Berlin (le dernier vol Air France part de Paris à 19h05, just so you know) car qui est en concert, ce soir, au Yaam, oui, à deux pas de chez moi? Susan Cadogan! Mais naaan, pas Susan Boyle dont on nous a fait croire qu'elle savait chanter alors que c'est une énième cilleuse (un mot de der Papa, c'est ce qu'il me disait que je criais, môme, avec une voix stridente: "Arrête de ciller!").

Mais Susan Cadogan, donc. La grande chanteuse jamaïcaine des années 70, en pleine période reggae. Dans mon iTunes elle a droit à un sous-dossier rien que pour elle dans le metadossier intitulé Ska. Bon, certes, elle n'a jamais eu la stature d'une Patsy Todd, d'une Phyllis Dillon, voire d'une Judy Mowatt ou d'une Dawn Penn. Si on est méchant, on dira qu'elle a surtout chanté des reprises, et très bien d'ailleurs, là n'est pas la question: Imagine, Fever, In the Ghetto, ou l'excellent et trop méconnu Congratulations qu'on avait déjà présenté ici le 3 février dernier. Mais si on est gentil, et on l'est, on dira que, parce que c'est une femme, elle n'a pas eu non plus toutes les chances musicales qui s'offaient systématiquement aux hommes.
Et oui, c'était ma minute féministe. Il en faut toujours une.
Sa grande chanson, et c'est celle qu'on va justement écouter, est Hurt so Good, une cover version de Millie Jackson, qui date de 1975, produite par Monsieur Lee Perry et qui sera reprise dans cette version en 1992 par… par… Jimmy Sommerville. Comme quoi les pédés ont décidément du bon (je sais de quoi je parle).
Allez, à ce soir.
Rubbzzz!


PS: En plus, comble de bonheur, on a droit ci-dessous à un petit bijou en guise de vidéo, dans laquelle 1) on apprend à danser le ska, 2) on voit de vrais skinheads tradi tels qu'ils étaient dans les années 70.
Merci qui?

La densité

Et c'est tellement étrange de terminer la traduction du roman de Ketil dont la fin est si déchirante tandis que, coïncidence, en fond sonore sur iTunes, se délient les notes du tout aussi déchirant Adagio for Strings de Samuel Barber…
Et je veux croire que, de la même façon que dans le roman la pédagogue Selma Lynge répète au jeune Aksel Vinding qu'il doit jour avec densité, l'écoute simultanée de l'Adagio confère à la traduction, à ce passage très précis du roman, la densité dont il a besoin pour parvenir à une qualité, à (pour employer d'autres termes musicaux) une intériorité, une sensibilité, un chromatisme.
On écoute.

Such a perfect day

"Just a perfect day. You made me forget myself. I thought I was someone else, someone good"

© icke

"and if i…"

mercredi 17 mars 2010

"various people supplements"

JB geht essen und fragt sich nachdenklich, ob Westerwave nicht noch bei Käse & König arbeitet, ob er da nicht Übersetzer ist…
Was soll ich übrigens essen? Diese "Matjesfilet at Remolade and various people supplements"?? Tja, gute Frage…

Und meine… Genitalien

Immer noch völlig in Mackie Messer und Brecht/Weill vertieft. Aus der Dreigroschenoper gibt es ja diese Version (von 1998) von Georgette Dee, und nicht zuvergessen Terry Truck, von dem Lied Eifersuchtsduett.

Darin wird es gesungen, genau wie im Original:
Mackie und ich, wir lebten wie die Tauben
Er liebt nur mich, das laß ich mir nicht rauben

Aber Frau Georgette hat noch diese Texte hinzugefügt:
Mackie und ich, wir lebten in Italien
Er liebt nur mich und meine Genitalien

Hö hö hö!

In die Fresse (2)

And yet another version of Mack the Knife, the saddest for sure, with George Shearing at the piano.
Et encore une autre version de Mackie Messer, la plus triste sans doute, avec George Shearing au piano.
Und nun noch eine andere Version von Mackie Messer, sicher die traurigste, mit George Shearing am Klavier.

Perdre le début

Lu aujourd'hui dans le bus, en allant rendre visite à Frau S, ce passage du magnifique roman de Tomas Espedal, Contre l'art, nominé pour le Prix du Conseil Nordique
Jeg fikk ikke denne dagen til, eller det ble en helt umulig dag for meg, den ble ikke slik jeg ville at den skulle bli, ja, hva ville jeg med denne dagen?
Kan jeg si at jeg mistet den, at jeg mistet dagen, hvor mange dager har jeg mistet på denne måten; det ble ikke min dag. Dagen begynte godt, det var en god begynnelse på en god dag (…)
Var det ikke mer som skulle til for å formørke denne dagen min, hele min fremtid: at en vanene mine ble forstyrret? Ja, det skulle ikke mer til for å få meg ut av fatning og inn i mørket, i ett alvorlig øyeblikk ble alt sort. I ett alvorlig øyeblikk var det som om jeg mistet alt: dagen, synet, motet, viljen, jeg hadde ikke andre ønsker enn ønsket om å gi opp.
I ett alvorlig øyeblikk var alt slutt; jeg hadde mistet begynnelsen.

J'ai loupé cette journée, ou si je ne l'ai pas loupée alors elle a été une journée tout à fait impossible pour moi, elle n'a pas été la journée qu'elle aurait dû être, oui, qu'est-ce que je voulais en faire de cette journée?
Puis-je dire que je l'ai perdue, que j'ai perdu ma journée, combien de journées ai-je perdues de cette manière: ça n'a pas été ma journée. Pourtant la journée commençait bien, c'était un bon début en vue d'une bonne journée (…)
N'en fallait-il pas plus pour assombrir cette journée, ma journée à moi, tout mon avenir: voir une de mes habitudes perturbée? Non, il n'en fallait pas plus pour me décontenancer et me plonger dans des ténèbres, quand en l'espace d'un instant solennel tout est devenu sombre. En l'espace d'un instant solennel, un seul, j'ai eu l'impression de tout perdre: la journée, la vue, le courage, la volonté, je n'avais plus d'autre désir que celui de renoncer.
Dans un instant solennel tout venait de se terminer: j'avais perdu le début.
© pour le texte original: Tomas Espedal, Imot kunsten, Gyldendal, 2009
© pour la traduction en français: Jean-Baptiste Coursaud




Et tout ceci résonne comme un souvenir des mois de décembre et janvier, et octobre et novembre avant eux, et août et septembre avant encore, et avril et mai et juin encore avant - dix mois de "journée[s] loupée[s]" sitôt commencées, de "journée[s] perdue[s]" dès le début.

In die Fresse

18h45, mit Frau S:
Icke: Ins Gesicht habe ich es bekommen. Direkt in die Fresse! Und trage es immer noch. Im Gesicht. Genau wie in Mackie Messer"Und der Haifisch, der hat Zähne, und die trägt er im Gesicht." Sie wissen schon, oder? Und sie wissen schon auch, daß Kurt Weill mein Favoritkomponist ist? Habe schon ein Teil von einem Stück von ihm tätowiert.


22h55, im Kino.
Ein Prophet von Jacques Audiard geht mit diesem Lied zu Ende:

mardi 16 mars 2010

Se faire chier à lire…

Lu ici:


Sic… Pauvre Julien…
Ce qui, inlassablement, nous fait repenser à ça :

Pégase (3)

Petite visite virtuelle à la Galerie des Offices de Florence…


Le Caravage
(1571 - 1610)
Méduse
1598 - 60 x 55 cm


lundi 15 mars 2010

Un choix sémantique - et politique

Aujourd'hui, le livreur de journaux s'est trompé:
Au lieu de me porter au petit matin mon TAZ quotidien, il a mis dans ma boîte le Junge Welt, quotidien marxiste "fondé en 1947" en RDA comme c'est indiqué en couverture. Bon, mieux vaut Junge Welt que le très à droite Die Welt. Et surtout qu'il me donne l'occasion de revenir sur un article que je voulais écrire il y a presque deux mois et que j'ai abandonné en cours de route.
S'y trouve en effet une interview de l'artiste Wolfgang Müller, celui-là même qui a inventé les badges Gay agasint Guido dont j'ai enfin pu faire l'acquisition le 23 février dernier lors d'une visite dans le bar Möbel Olfe, comme je le montrais ici. Outre que l'argumentation de Wolfgang Müller est plus imbitable dans son genre, et surtout plutôt pauvre (genre: l'acceptation sociale nanana…), il y a tout de même un point très intéressant pour le traducteur que je suis aussi, linguiste et lexicographe forcé à ses heures et pédé choisi - et comment! L'occasion, donc, de revenir sur l'emploi d'un certain terme. Je cite, et c'est moi qui souligne:

Guido Westerwelle hat sich erst 2004 geoutet. Zu spät?
Nein, es gibt weder eine Pflicht noch einen richtigen Zeitpunkt zum Outing. Außerdem haben Schwule, Lesben oder Queers das Recht, genauso ehrgeizig, egoistisch, feige und beschränkt zu sein, wie alle anderen auch.


Retour en arrière:
Le 4 février dernier, c'était le retour dans mon journal de ma chronique irrégulière chaque fois tant attendue, à savoir celle de mon journaliste chouchou, Martin Reichert. Qui nous parle toujours de la vie (homosexuelle) à deux dans la campagne brandebourgeoise. Or mon œil s'arrête sur un verbe, ou plutôt sur l'emploi déformé (erroné?) d'un verbe. Je cite - et c'est moi qui souligne:
Gefährlich ist es laut dem renommierten Sportsoziologen Gunter A. Pilz auch, sich als schwuler Fußball-Profi zu outen: "Die Konsequenzen wären glasklar. Der Fußballer sähe sich einem Spießrutenlauf ausgesetzt." Und ja, alle sind ganz furchtbar neugierig, wer es denn bitte sein könnte? Das ist die nationale Variante des beliebten Party-Spiels "Wer von den Gästen ist denn wohl schwul". Das macht ja so viel Spaß. Und wenn sich dann Gareth Thomas nach (!) dem Ende seiner Karriere als Rugby-Spieler outet, zeigt man ihn im Fernsehen immer bloß im hautengen Shirt - und noch besser: wie er einen kleinen Jungen an der Hand hält und mit ihm ins Stadion läuft.

Dans les deux extraits de presse — et c'est d'autant plus intéressant que, entre le 4 février dernier et aujourd'hui le 15 mars, Martin Reichert s'est élevé contre l'initiative de Wolfgang Müller —, les deux hommes utilisent sans tiquer, sans hésiter, le terme s'outer (sich outen) en lieu et place de faire son coming out (sein Coming-Out machen); voire, dans le premier, outing en lieu et place de coming out.
La différence est de taille!

Expliquons d'abord les termes grâce au site linguistique américain answers.com:


v.out·edout·ingouts.


v.intr.
To be disclosed or revealed; come out: Truth will out.



verb
To be made public: break, come out, get out, transpireInformal leak (out). Idioms: come to light. See knowledge/ignoranceshow/hide.
n.


  1. An excursion, typically a pleasure trip.
  2. A walk outdoors.
  3. The exposing of one assumed to be or wishing to be considered heterosexual as being gay, lesbian, or bisexual.
  4. An athletic competition or an appearance therein: The rookie pitcher threw a no-hitter in his first outing with the team.

Comme on le lit, to out somebody, en franglais passé d'ailleurs dans le langage, outer quelqu'un, c'est révéler l'homosexualité de quelqu'un, et là encore je souligne, contre son gré, alors que cette personne veut maintenir cette homosexualité cachée. To do one's coming out, faire son coming out, c'est annoncer son homosexualité à autrui, c'est dire, contre l'opinion générale qui part du principe que tous les gens sont hétérosexuels: "je suis homosexuel(le)".
L'outing est une stratégie politique mise en place dans les années 80-90 par les militant(e)s homosexuel(le)s pour dénoncer les homosexuel(le)s dans le placard qui votaient des lois allant contre l'intérêt homosexuel, voire, ayant eux-mêmes des opinions homophobes. On peut lire à ce sujet un long article très bien fait sur le wikipédia anglais.

Ce qui m'intéresse, donc, dans cet emploi à contre-sens, c'est la signification du point de vue linguistique, voire psycholinguistique. Accordons-leur toutefois et en premier lieu le fait suivant:
Les langues, dans leur évolution, tendent à se simplifier. Un exemple: on ne dit plus hostel mais hôtel, l'accent circonflexe étant là pour nous rappeler que le s a subi un effet dit de syncope. En conséquence de quoi, il peut paraître normal selon cet état de fait linguistique que le mot outing supplante le mot coming out, à la fois trop long et pour le coup trop anglais, trop obscur. Même chose pour outer, nettement plus court que faire son coming out.

Il n'empêche: en perpétuant l'emploi erroné, les locuteurs introduisent implicitement sinon dans le langage, en tout cas dans l'expression coming out, le sens d'outing: donc l'idée d'une réalité faite à contrecœur, à son corps défendant, contre son âme et conscience, en dépit de soi et de son libre-arbitre. Ils scellent dans cet emploi la sémantique psychologique à l'œuvre dans le terme outing: donc l'idée d'une honte, d'une dissimulation, d'une réalité qu'il faut absolument cacher et qui, dans les faits, finit par être révélée par des moyens que certains trouvent douteux (puisqu'elle est faite contre la volonté de la personne visée). Autrement dit, en utilisant s'outer en lieu et place de faire son coming out, on sous-entend qu'il y a dans le fait de dire son homosexualité quelque chose d'infamant, de disgracieux, d'outrageant, de honteux; que l'homosexualité est elle-même une réalité infamante, disgracieuse, outrageant, honteuse.

Au risque de défoncer une porte ouverte (voire plusieurs), le langage et le vocabulaire ne sont jamais innocents. J'en ai déjà parlé à propos d'un autre phénomène linguistique et lexicographique et qui, curieusement, concerne aussi l'homosexualité, à savoir faire le choix politique et donc sémantique de dire être atteint et non être victime d'une maladie.
Question cependant: 
Ce qui a été accompli alors pour la maladie et dans la lutte contre le sida, et qui semble ne pas l'être aujourd'hui pour ce qui est de l'homosexualité, est-il significatif des forces et des volontés politiques actuelles?