jeudi 30 octobre 2008

Parkvesen & andre vesener

Reçue hier par la poste la rentrée littéraire, soit trois albums, d'une nouvelle maison d'édition norvégienne, Magikon Forlag, co-fondée par Kristin Roskifte dont j'avais adoré l'abécédaire intitulé 28 pièces et cuisine. Cet album déclinait les lettres de l'alphabet norvégien en fonction de pièces improbables (pièce vide pour la lettre T (tomrom), pièce western pour la lettre W et pièce puzzle pour la lettre P), où les deux habitants de ces espaces absurdes, le couple formé par Alf et Beate (A et B, donc, comme le début d'abécédaire), se parlaient en utilisant que des mots de la lettre en question. Intraduisible, mais épatant.
Depuis, Kristin Roskifte a quitté Cappelen et s'est associée avec Svein Størksen pour créer Magikon, que j'ai découverte il y a peu. Je voulais notamment recevoir cet album qu'elle a illustré et qu'a écrit un des plus grands écrivains contemporains, Jan Kjærstad. L'album s'appelle Mirandas skatkammer, La Salle aux trésors de Miranda, et frappe par son style très 70, très Beatles période Sergeant Pepper, qu'a récemment copié un limonadier américain (hum !). Côté illustration, l'album n'est pas inintéressant même s'il aurait mérité un peu plus de direction artistique, on voit donc l'absence cruelle d'Ellen Seip (hei, Ellen!), LA grande dame norvégienne de l'album – puisque c'est sous ses auspices que la Norvège a remporté en 2007 avec Stian Hole, puis en 2008 avec Øyvind Torseter, le Ragazzi Award à la Foire de Bologne; autrement dit, c'est sous sa direction artistique qu'ont été publiés les deux plus beaux albums du monde pour ces deux années.

Mais retour à Magikon, puisque la surprise ne venait pas de Kristin Roskifte illustratrice, mais de Kristin Roskifte éditrice. Et là, c'est pour le coup un trésor, un petit joyau, d'ores et déjà à mon sens LE album norvégien de l'année 2008. Intitulé Parc et autres créatures (le titre norvégien est cent fois mieux, mais fonctionne sur un jeu de mots), il est signé Øystein Dolmen (quel nom!) pour le texte et le collectif Yokoland pour les illustrations. Le premier est un touche à tout qu'on n'attendait pas ici avec un texte aussi abouti, à la fois poétique ("Les oiseaux aiment jouer avec les sculptures et laisser voleter leurs pensées") et drôle ("Il est très lancé de s'asseoir sur un banc dans le parc et de discuter de questions philosophiques. Beaucoup s'y adonnent tout à fait délibérément."). Mais les seconds, eux sont connus. Du moins ils le sont en Norvège, en Allemagne, en Grande-Bretagne. Il s'agit de trois graphistes qui se sont rencontrés à l'âge de 16 ans au lycée.
L'histoire est racontée par un tout petit moustique que l'on suit de page en page. À chaque fois, ses interventions sont soulignées par une petite flèche empruntée au langage de la bande dessinée, sans pour autant que les phrases en lettres majuscules manuscrites soient insérées dans des bulles. Ce moustique nous détaille donc par le menu la vie du parc de son ouverture à sa fermeture, et les gens, les êtres, les choses et toutes leurs manies que l'on peut y trouver. L'album est jalonné de ruptures tant narratives que graphiques; la plus belle étant lorsque le gardien du parc se perd dans ses pensées et s'imagine sur d'autres planètes – là, les pages deviennent entièrement noires et peuplées de dinosaures et autres créatures oniriques.
Car, certes, le texte est impeccable, mais c'est surtout l'illustration qui épate. Les Norvégiens retrouveront sûrement le trait rond et enfantin de Gry Moursund, du moins avant sa période très "bébé" que je trouve un peu simpliste. Les Français reconnaîtront le travail sur les couleurs que fait Blexbolex dans son somptueux et somptueusement édité Gens. Norvégiens et Français verront au lettrage de l'histoire combien Yokoland a parfaitement digéré l'influence de Kim Hiorthøy et son recours au dessin au trait. Et, enfin, tous se raviront de l'emploi des "techniques diverses" qui voient se côtoyer surfaces monochromes et reproductions photographiques.
Mais le plus étonnant, ici, c'est qu'on a vraiment affaire à un album pour enfants, avec de vraies illustrations pour les enfants. Je veux dire: souvent, quand des éditeurs demandent à des illustrateurs issus du monde du graphisme de dessiner pour un album destiné à la jeunesse, le résultat pèche avant tout par son côté arty très adulte; artistiquement, le travail est irréprochable mais s'adresse avant tout à un public adulte, qui plus est initié au graphisme. Avec cet album, Yokoland montre tout son talent d'illustrateur d'album pour la jeunesse.

Et je suis prêt à parier… allez… 28 roupies de sansonnet que, dès que les éditeurs français vont tomber sur ce collectif, ils vont tous prendre un billet d'avion pour Oslo histoire d'aller leur chanter la romance. Nous avions Kim Hiorthøy et Jockum Nordström hier, nous avons Atak et Blexbolex aujourd'hui, nous aurons Yokoland demain. Puisque tous sont définitivement de la même famille.

samedi 25 octobre 2008

Prince Buster & Derrick Morgan am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Und heute nicht nur 1 Stück sondern 2! Geil! Und zwar DIE janz grosse Sternen: Prince Buster und Derrick Morgan.
Es ist schon bekannt, dass die beide sich gehasst haben. Es ging so weit, dass elbst in ihren Liedern haben sie sich ständig gehetzt. Hier erstmal sang Prince Buster, dass Derrick Morgan kein echter Jamaikaner war, dass er also ein "Chineser" war. Hier geht's los:



Als Antwort sang Derrick Morgan Blazing Fire und schimpfte ihn zurück, sagend, "pass mal auf, sonst schiesse ich dich tot." So etwa. Hier geht's los:



Die Frage ist ob die eine Nummer besser als die andere ist. Die Antwort ist: nein. Musikalisch sind die beide sehr gut, mit diesem gleichen Ton, der sich immer wieder wiederholt. Aber, ich gebe zu: ich mag Derrick Morgans Stimme besser. Und der Saxophon ist bei Morgan frischer, lustiger, lebendiger.

Rubbzzz!

lundi 20 octobre 2008

Tormod Haugen († RIP)

Et c'est précisément quand je suis à Oslo que j'apprends le décès de Tormod Haugen. (Et dire que j'écrivais pas plus tard qu'il y a quelques semaines que les Norvégiens l'avaient oublié…)

Tormod Haugen était pour moi le plus grand écrivain norvégien de littérature pour la jeunesse. Lui qui voulait faire du cinéma, qui avait été si influencé par la Nouvelle Vague, et notamment par Éric Rohmer, avait écrit presque par hasard. C'était en 1973 et le roman s'appelait Pas comme l'année dernière. L'histoire était celle de Jørgen, un jeune garçon effrayé par tout, par les ombres dans la forêt, par les autres enfants prêts à le rudoyer, par la vie. Et puis, comme l'année dernière, il rencontre cette jeune fille de son âge (son nom m'échappe) qui est tout le contraire de lui: elle déborde de vie, elle n'a peur de rien ni de personne, elle répond aux gens, ces gens qui disent d'elle qu'elle est un garçon manqué. Toute l'œuvre de Tormod se trouve cristallisée ici: la peur comme atavisme chez l'enfant, que des parents trop occupés ne voient pas, que la société impitoyable oublie, que les autres enfants rudoient. Tormod écrivait avant l'heure des romans sur le genre. Un peu comme dans la chanson de Blur, "Girls who are boys who like boys to be girls who do boys like they're girls who do girls like they're boys." Certains diraient que Tormod était queer avant l'heure. Il a détourné les contes de fée en présentant un dragon qui capture un prince qui doit être délivré par une princesse et qui ne veut pas être délivré par une princesse mais par un chevalier si bien qu'au final la princesse devient meilleure amie avec une autre princesse.

Oui, Tormod a toujours été un précurseur. Il écrivait de la fantasy alors que la mode n'était pas à ce genre littéraire. À l'heure du réalisme social qui imputait à la société tous les maux de l'enfant, il écrivait que le mal peut se trouver à l'intérieur de l'enfant, que l'enfant peut être rongé par un mal qui se trouve en lui et qu'il a besoin de toute notre attention. Il a toujours respecté les enfants. Il m'avait dit il y a quelques années combien il devenait difficile pour lui d'écrire des romans pour la jeunesse. Il connaissait mal cette jeunesse désormais, et il n'avait qu'une peur par rapport à ces enfants et ces adolescents qui le lisaient: leur mentir, leur écrire des histoires qui seraient fausses. C'est sans doute pourquoi il a écrit ces contes sur la Prinçusse Klura.
La plus belle de ses histoires demeure à mon sens la trilogie consacrée à Grégoire & Gloria. Dans le premier tome, Grégoire aime Gloria qui le déteste et croit que tous les cadeaux qu'elle reçoit en secret viennent d'Édouard alors qu'Édouard la déteste. Ils finiront par se trouver et par s'aimer, si fort, tellement fort. Grégoire et Gloria finissent par s'aimer puis vient le doute; puis viennent les signes d'amour adressés aux autres et qui semblent plus forts que ceux que l'on recevait; puis vient la séparation parce que l'amour s'achève lui aussi, paraît-il, peut-être, peut-être pas. L'amour existe, peut-être, peut-être pas. Quelqu'un est là, quelque part, qui nous attend, sans doute, sans nul doute.

Tormod Haugen est décédé samedi 18 octobre dernier des suites d'une longue maladie. Il avait 63 ans.

Ikke mye skriving for tida

Ikke mye skriving for tida, vel. Men mye uthviling, mye ringing (Frankfurt), mye reising (er akkurat nå kommet til Oslo), og ikke mye oversetting (f***!!!). Sånn er det noen ganger.
Vi får bare ta det som det er.

dimanche 19 octobre 2008

Le cadeau de Noël de ce dimanche

Voilà. Il s'appelle Mladen Petric, il est Croate, il mesure 1 m 85, il pèse 77 kg, il est footballeur, il joue à Hambourg, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.

samedi 18 octobre 2008

The Valkyrians am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag, und heutiger Skamstag ist auch Nighter in der Völkerfreundschaft, geil!
Und heute am Skamstag gibt es Ska aus… Finnland. Die perfekte Valkyrians, die so gut im Konzert sind.
Et maintenant en français. Donc, avec The Valkyrians, du ska en provenance de… Finlande. Impeccables en concert (je les ai vus notamment à Potsdam en 2007), les Valkyrians doivent sans aucun doute leur succès à leur chanteur dont l'énergie et le ressort sont si communicatifs mais, surtout, dont la voix flûtée détonne particulièrement dans ce genre musical. Dans le morceau ci-dessous, mon préféré, l'orgue Hammond a toujours la place centrale que lui accorde le third wave-ska, mais la batterie est également très présente. Dans son ensemble, le morceau épate par son orchestration et sa production très poussées (confer le passage en dub ou les chœurs), qui montrent à quel point, jusque dans le ska, la Finlande est une nation où la musique occupe une place essentielle (je pense ici à la musique classique). Enfin, un mot sur les paroles anti-pubertaires qui font presque sourire quand on pense justement au public qui est censé les écouter.

Rubbzzz!


mardi 14 octobre 2008

Pour ma classe

En ces temps de déconfiture d'un capitalisme à l'inconséquence et la cupidité crasses (rien de neuf sous le soleil), qui n'a cessé de vouer aux gémonies l'intervention et la présence de l'État, qui n'a cessé de revendiquer toujours plus de dérégulations et qui désormais réclame à cor et à cri son sauvetage par ce même État hier encore (et demain toujours) honni, il peut être bon, pour soulager ou exciter sa colère, d'écouter ou de réécouter Pour ma classe, des Brigada Flores Magon (bon, c'est pas pour dire, mais leur site est inaccessible, verdammt nochmal!).

Pour ma classe, c'est le morceau phare de la Brigada, celui qui réunit et fait hurler les foules dans les concerts (pour ce qui est des Français), celui qui cristallise un sentiment d'appartenance à un groupe (les skins et/ou les anti-fascistes), à une classe sociale (or donc), à une conscience politique et à une conscience d'être politiquement au monde.
Pour ma classe, ce sont des paroles pour moi quasi serre-kiki quand Mateo chante "Nos cœurs saignent", à tel point que ça a abouti, sur le bras droit (avê les poils), à ça, merci Lionel:



Et le seul endroit de Paris qui parfois me manque, c'est le Saint-Sauveur. Mais bon, no regrets.


lundi 13 octobre 2008

Alton Ellis († - RIP)

Triste nouvelle, tout à l'heure, en lisant dans Libération une notule de la taille d'un timbre poste qu'Alton Ellis est décédé d'un cancer, samedi, à Londres. En Rance, la nouvelle passe quasi inaperçue, mais il faut lire la belle nécrologie qui lui consacre sa maison de disque, Trojan Records.
Alton Ellis, c'est le roi du rocksteady, celui qui chantera I'm still in love with you, girl (cf. ci-dessous), mais aussi l'auteur et producteur des plus magnifiques morceaux de Phyllis Dillon (elle aussi décédée – et ça de plus dans la figure).
RIP.

dimanche 12 octobre 2008

Foucault og mottakelsen av Belsvik

Jeg blar i Michel Foucaults første bind av Seksualitetens historie og finner, på ss. 137-138 av den franske utgaven, en veldig spennende paragraf som belyser sterkt mottakelsen av Tjuven:

Pédagogisation du sexe de l'enfant: double affirmation que presque tous les enfants se livrent ou sont susceptibles de se livrer à une activité sexuelle; et que cette activité sexuelle étant indue, à la fois "naturelle" et "contre-nature", elle porte en elle les dangers physiques et moraux collectifs et individuels; les enfants sont définis comme des êtres sexuels "liminaires", en deçà du sexe et déjà en lui, sur une dangereuse ligne de partage; les parents, les familles, les éducateurs, les médecins, les psychologues plus tard doivent prendre en charge, de façon continue, ce germe sexuel précieux et périlleux, dangereux et en danger; cette pédagogisation se montre surtout dans la guerre contre l'onanisme qui a duré en Occident pendant deux siècles.

Foucaults filosofi om seksualiteten går ut på at:
1) det stemmer overhodet ikke at vi ikke har snakket om seksualiteten i hele den vestlige historie, at vi har tvert imot BARE snakket om den, selv da vi ikke snakket om den, snakket vi egentlig om den (det er dette prinsippet som skal nesten tretti år senere danne grunnlaget av queer-teorien: jo mer jeg tier/gjemmer, desto mer jeg taler/viser);
2) gjennom hele denne vestlige historien er seksualiteten ikke minst blitt rammet, straffet, reprimert, tabuisert, men også anset som en sosial fare som hele samfunnet har måttet kjempe – det samfuntlige legemet har koordinert sine makter for ikke bare å kjempe imot den, men også for å helhetlig berherske den, og dette gjennom hele menneskelivet, fra fødselen opp til døden.

Det er mye i sitaten som er spennende når man bruker den til å belyse mottakelsen av Tjuven. For det første ser vi nemlig at utrolig mange folk allierte seg for å si ut det verste om boken: noen bibliotekarer, noen journalister, noen lærere, noen foreldre – og det er nettopp det som Foucault sier: hele sosiale legemet er enig med seg imellom i at "barnets seksuelle beskjeftigelser", som Foucault sier,"ivaretas av voksne" og videre bortgjemmes, dvs. her; at boken bør forbys. For det annet, det som også er belysende, er nemlig denne anstrengelsen å ikke ville se/lese disse "seksuelle beskjeftigelser" og ikke bare det: ved å framheve at den er pornografisk, gjør man den til noe "unaturlig", "mot naturen". Videre, ved å si at boken til Belsvik ikke bør inn i magasinene til biblioteker, gjør man nettopp det som Foucault skriver: man "forebygger faren". Og, til syvende og sist, onani. For det som folk ikke vil se, er nemlig onani (disse "seksuelle beskjeftigelser", siden i boken er det ingen seksualitet), reaksjonen mot boken svarer til en videreførelse av en historie som preger den felles ubevisstheten om onani som en fare for barn, noe som absolutt bør bekjempes, og det er det disse folkene reproduserer; jakten etter onani, jakten etter eventuelle seksuelle beskjeftigelser av og hos barn, og hermed hele seksualiteten som opplevelse og beskeftigelse i menneskelivet.

Le cadeau de Noël de ce dimanche

Voilà. Il s'appelle Alasdair Strokosch, il est Écossais, il mesure 1 m 91, il pèse 104 kg, il est rugbyman, il joue à Gloucester, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.

samedi 11 octobre 2008

Oi Skall Mates am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Découvert par hasard la semaine dernière en écoutant sur youtube un morceau des impérissables Villains, ce groupe japonais (eh oui… il y a pas mal de groupes ska au Japon, aussi étrange que cela puisse de prime abord paraître). Oi Skall Mates, c'est leur nom, proposent cette vidéo si rafraîchissante, pré-pubère
presque (et non pubertaire) avec sa joie quasi énervante tant elle semble inextinguible et la voix du chanteur un peu trop yankee sur les bords et sur les côtés. Mais en dépit de cela, le morceau est pour le moins entêtant, avec son orgue Hammond très 2-tone et ses instruments à vent (aaah… le trombone!) juste ce qu'il faut de présent. Quant au chanteur, il est sauvé par les backs-ups du… joueur de trombone, justement. Pour ce qui est des paroles, en ces temps de crépuscule sanitaire, elles donnent envie de sauter au plafond, et la chanson tout simplement de danser.
Rubbzzz!


jeudi 9 octobre 2008

Kurtby

I går fikk jeg endelig Kurtby og gleder så massssssse til å lese den!!!
I dag leste jeg litt fra den, og da jeg oppdaget at Gunnar fortsatt hadde "den lyse stemmen sin", at Anne-Lise ville til Berlin og ta blider av de høyhusene der og siden "ha timelange lysebildershow", at Kurt måtte bare ta sine "norske poteter" med seg og at Bud skulle ta "en power nap", da tenkte jeg at vi alle var i trygge hender.

I morgen reiser jeg til Lille der
Erlend kanskje får en lokal pris for Doppler.
Og om noen måneder gruer jeg meg veldig siden jeg kommer til å skulle oversette Kurtby til fransk, for: Hva skal jeg gjøre? Hva skal jeg gjøre allerede med tittelen når ingen i Sarkorike har hørt om Knutby? Hva skal jeg gjøre med det at Kurt snakker nynorsk når dette ikke kan gjengis på fransk som da behandler nynorsk som et språk i seg, hva det også er, men her i oversettelsen bare blir… fransk. Vi har jo ingen nyfransk! Vi har foreldet fransk, vi har fint fransk, vi har vulgært fransk, men dette kan ikke sammenlignes med forskjellen mellom bokmål og nynorsk.

Erlend, kunne du ikke gjort det enklere bare for oss, oversetterne dine? Jeg frykter du får bli med på et seminar i Oslo hvor vi alle kommer fra Russland, Finland, Nederland, Sverige også jeg indirekt fra Sarkorike, altså de landene i utlandet hvor du og Kurt er størst (og også de andre hvis de gidder), og diskuterer dette alle sammen, tar oss et skikkelig fagstrid og treffer (kanskje) en felles beslutning. Ikke sant, Gina og Dina?
For det er også noe som er litt vanskelig i denne saken: serien fortsetter (og for den saks skyld blir bare bedre og bedre, så det er sagt), og det som man har oversatt på den måten, passer ikke lenger i de andre bindene. Bare tenk på Bud hvis navn her i Kurtby forteller så mye i seg. Bud som treffer… Kirsti Brud. Bud og Brud liksom. Og så Bruse-Kurt som lager Kristi Brus til Kirsti Brud. Hva i svarte helv… ø… unnskyld… hva i svarte Kurtby skal vi gjøre med dette OGSÅ??!!!

I mellomtida kan vi bare synge sammen sangen om Kurtby som finnes her, og se oss videoen som de gode Jarle & Petter gjorde av Erlend.


Antony et Maurice

On s'est pâmés à juste titre devant l'album d'Antony & The Johnsons, I Am A Bird Now, de 2005. Mais un an avant, il y avait encore plus beau, à mon sens le morceau le plus beau qu'il ait composé à ce jour, The Lake, une mise en musique du poème éponyme d'Edgar Allan Poe. (Et on reparlera une autre fois de l'immmmmmmmmmmmmense déception que peut représenter un concert d'Antony – il suffit d'aller voir les vidéos sur youtube, on a juste envie de lui dire d'arrêter de se déhancher, de faire des moulinets avec ses mains, en gros, de prendre des airs.)

Hier soir, j'écrivais sur Ravel et, ce qui ne manque pas d'interpeler l'auditeur, à l'écoute des premières notes de The Lake par Antony, c'est évidemment l'air de famille avec Ravel.
Écoutons d'abord le morceau d'Antony et tendons l'oreille sur le tout début:



Maintenant, répétons l'exercice avec un morceau de Maurice Ravel, à savoir le deuxième mouvement de Gaspard de la Nuit, intitulé Le Gibet (oui, je sais, c'est pas gai, mais pour les amateurs de Carlos, il faut aller voir ailleurs), ici interprété, forcément, par Dame Martha Argerich:



À présent, convainquons-nous avec une autre pièce de Maurice Ravel, cette fois interprétée par Samson François, intitulée Oiseaux Tristes (hé oui, on est toujours dans ce même univers mélancolique, ou molefonken, comme le dit magnifiquement l'adjectif norvégien dont on ignore l'étymologie, bref):



Alors? En effet. Antony a emprunté à Maurice non seulement l'introduction à un morceau, mais aussi sa façon d'y appuyer sur une seule touche, d'y faire résonner la note, puis de la redoubler en sourdine avant de commencer à interpréter le morceau en tant que tel, tout en ne cessant d'y répéter la notre introductive, comme un son lancinant, un accord fantôme qui va hanter la totalité de la composition (et on pense dès lors au contemporain de Ravel, Érik Satie, avec ses gymnopédies qui à leur tour introduiront la musique électronique, mais c'est une autre histoire). Et même si Antony a tendance à frapper davantage les touches et par conséquent à rendre ses notes plus éclatantes (on dirait plus "timbrées" si c'était une voix), alors que souvent chez Ravel le piano ne semble qu'effleuré et les accord plus amortis, il n'empêche, l'inspiration qu'Antony va trouver chez Ravel est évidente. Mais bon, on ne va pas lui en vouloir.

mercredi 8 octobre 2008

Les Trois




J'adooore !!!
C'est danois, écrit par Oskar K, illustré par Dorte Karrebæk, ce sont des livres pour les petits, qui apprennent à lire, dixit; ça été publié en 2006, au Dansklitteraturforeningens Forlag, ça s'appelle De tre, en français: Les Trois, et il y a deux volumes. Si un éditeur français tombe sur ce post et s'intéresse à ces livres, les contacts sont ici; , plein d'informations en anglais.

mardi 7 octobre 2008

Concerto pour la Main Gauche



Quand je travaille, souvent, j'écoute ce concerto de Ravel, dans l'interprétation qu'en a donnée Samson François en 1959, sous la direction d'André Cluytens.
Je ne suis ni fan ni féru de musique classique, mais j'en demeure pas moins un inconditionnel de Ravel, et surtout de cette pièce, fulgurante, émouvante – totale, presque ; totale si le mot n'était pas définitivement associé aux régimes totalitaires, dont certains critiques par ailleurs s'accordent pour dire que ce concerto annonce. L'interprétation, ici, est remarquable, pour moi la plus belle de toutes celles qu'il m'ait été donné d'entendre. Et même s'il vaut mieux l'écouter plus que la regarder, ce qu'il y a de très époustouflant ici, c'est de voir Samson François jouer, de voir cette unique main se déplacer sur les touches du piano; il y a là à mon sens toute l'essence du concerto, tout ce pour quoi aussi Ravel a été commissionné, j'y reviens. Mon passage préféré, cependant, et il est ici magnifique restitué, dans la vidéo ci-dessous, c'est ce moment, lorsque le piano se lance dans une bataille avec les différents instruments isolés, notamment lorsqu'intervient le hautbois, puis le cor, dans ce mouvement très jazzy, très années 20. Et le hautbois, ou le cor, ou les flûtes traversières d'ailleurs, sont ici admirables car pianissimi, c'est d'ailleurs le talent de Cluytens: de ne rendre le concerto bombastisch que lorsque l'orchestre déploie sa force totale et totalitaire, d'imposer un tempo très doux, atténué, alangui presque. Bref. Toujours est-il que ces rythmes années 20 représentent aussi la grande modernité de ce concerto, celle d'avoir introduit le jazz dans la musique classique. Ce qui de plus est magistral dans ce mouvement, c'est l'espèce d'opération de séduction que semblent entamer les différents instruments isolés, qui jouent à tour de rôle, avec le piano : on se rend compte finalement qu'ils le séduisent pour mieux le tuer, qu'ils sont ligués les uns avec les autres et que finalement l'orchestre va avoir raison du piano – de fait, l'ultime mouvement marque l'agonie du piano.

La genèse de ce concerto est une histoire à elle toute seule.
Paul Wittgenstein, le frère de Ludwig, est un painiste de renom. Mais il a perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale. Cela ne l'empêche pas de continuer à jouer. À la fin des années 20, il passe commande auprès de compositeurs célèbres pour qu'ils lui composent une œuvre pour la main gauche. Maurice Ravel est de ceux-là. Il va écrire son concerto entre 1929 et 1931. Or Wittgenstein ne réussira jamais à interpréter le morceau. Voire, il trahira la partition. Les deux hommes se lanceront des noms d'oiseau, se fâcheront, Ravel quittera Vienne et mourra en 1937 sans jamais avoir entendu son Concerto dans la version qu'il avait écrite. Plus tard, Paul Wittgenstein dira que l'œuvre était trop en avance sur son temps, qu'il ne l'a pas comprise. C'est peut-être cette modernité, plus que cette contemporanéité, à laquelle il faut penser quand on entend dans le Concerto pour la main gauche les prodromes des régimes totalitaires qui vont s'installer de par le monde.

En ce moment, quand je l'écoute, quand j'entends le hautbois séduire, subjuguer, abuser le piano, les larmes me viennent aux yeux. Mais d'habitude, je n'entends que les accords jazzy qui donnent envie de sautiller. C'est en tout cas une musique idéale pour travailler. Dont acte. Je retourne travailler.






15-02-2010:
La situation, telle que décrite par Jean Échenoz, dans son roman Ravel de 2008, publié chez Minuit:
(…) ce soir, Marguerite [Long] assise à droite de Wittgenstein entend celui-ci confier qu'il a dû procéder à certains arrangements dans ce concerto encore inconnu d'elle. Supposant que l'infirmité du pianiste l'a conduit à quelques simplifications, elle lui suggère quand même de prévenir Ravel de ces changements, mais l'autre ne l'écoute pas. On se lève de table, on se transporte au concert. Dès le début de l'exécution, alors que Marguerite suit le concerto sur partition, assise cette fois à côté de son auteur, elle lit sur ses traits de plus en plus défaits les conséquences fâcheuses des initiatives du manchot. C'est que Wittgenstein n'a pas du tout simplifié l'ouvrage pour l'adapter à ses moyens, bien au contraire il a dû voir l'occasion de montrer à quel point, tout handicapé qu'il soit, il est bon. Au lieu de se tenir en face de l'œuvre et de la servir du mieux qu'il peut, le voilà qui se met à en faire des tonnes, rajoutant des arpèges par-ci, des mesures par-là, brodant des trilles, des dandinements rythmiques et autres agréments d'exécution que nul ne lui demandait, appogiatures et gruppetti, dévalant à tout bout de champ le clavier vers les aigus pour montrer comme il est habile, comme il est malin, comme il est resté souple et comme vous emmerde tous. Le visage de Ravel est blanc.
À la fin du concert, pressentant que cela va mal tourner, Marguerite tente aussitôt une diversion avec l'ambassadeur en parlant d'autre chose, mais rien à faire: Ravel s'approche lentement de Wittgenstein, on ne lui a pas vu cette tête depuis qu'il s'avançait vers Toscanini. Mais ça ne va pas, dit-il froidement. Ça ne va pas du tout. Ce n'est pas du tout ça. Écoutez, veut se défendre Wittgenstein, je suis un vieux pianiste et, franchement, ça ne sonne pas. Je suis quant à moi un vieil orchestrateur, répond Ravel de plus en plus glacé, et je peux vous dire que ça sonne. Le silence qui s'assied dans la salle à ces mots sonne quant à lui plus fort encore. Malaise sous les moulures, embarras chez les stucs. Les plastrons des smokings pâlissent, les franges des robes se figent, les maîtres d'hôtel examinent leurs souliers. Ravel enfile son manteau sans un mot puis quitte prématurément les lieux, traînant après lui Larguerite éperdue. Vienne, nuit de janvier, temps de chien mais qu'importe, il renvoie la voiture mise à sa disposition par l'ambassade et, comptant sur un peu de marche dans la neige pour se calmer, on rentre à l'hôtel à pied.

Et, réflexion faite, la description par Échenoz de l'exécution du concerto par Wittgenstein, ses choix rythmiques sont aussi une belle illustration des choix de traduction et de l'interprétation (cette fois dans tous les sens du terme) d'un texte par un traducteur.

dimanche 5 octobre 2008

Stina & Hans Petter

I dag landet jeg på denne litt skumle videoen av Stina Nordenstam, Circus, som jeg ikke hadde sett siden 2001, dengang denne dårlige venninnen (grrr!) ga meg en VHS med videoer av samtlige låtene fra den perfekte CD-en This Is Stina Nordenstam. Og det som umiddelbart slo meg, var at her, på videoen, med disse flytende doppelt- tredoppeltbildene av henne, som bestandig setter seg inn og ut av hverandre, var Stina akkurat som en romanfigur av Hans Petter Laberg. Og jeg synes helt enkelt HP skulle skrive om henne, han skulle skrive en fiksjon on en fiksjonell Stina Nordenstam. Denne kvinnen, som har aldri har gitt én eneste konsert, som forblir for mange en gåte, har i seg alle de karakteristikkene av en HP-kvinne.
So, HP, los, schreib mal!





PS: Og så synes jeg at hun bare er vakkert (ok, jeg er sikkert ikke den beste for å bedømme en kvinnes skjønnhet, men pytt san!), hun hadde noe veldig hitchcockske på den også fine CD-en People are Strange, da hun sang den praktfulle cover-versjonen av den ellers frykteliggjorte Purple Rain.

Le cadeau de Noël de ce dimanche

Voilà. Il s'appelle Kelly Slater, il est Américain, il mesure 1 m 80, il pèse 75 kg, il est surfeur, et ça me ferait plaisir de l'avoir en cadeau de Noël. Merci.


samedi 4 octobre 2008

Madness am Skamstag

Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Des oripeaux musicaux, il faut absolument ressortir It must be love, de Madness. Pour beaucoup, cette chanson n'est qu'une bluette qui annoncerait presque la dégringolade à venir: violons dégoulinants, saxophones vomitifs hyper "new romantics", paroles tartignoles sur l'air de "amour toujours, amour abat-jour". A priori donc: ôskour! courage, fuyons! Madness sort le single en 1981, il reste 12 semaines dans le hit des ventes, atteint la 4e place et, à sa ressortie en 1992, gagne la 6e. Bref, du tube, de la variète.
Mais l'histoire est plus intéressante qu'il n'y paraît.

Le morceau date en fait de 1971, a été composé et interprété par Labi Siffre, un chanteur anglais ouvertement gay, qu'il avait écrit pour son amoureux, Peter Lloyd, rencontré en 1964. Autrement dit, les skinheads hétéros que sont Madness entonnent, pour leurs fans tout aussi skinheads et tout aussi hétéros, une chanson de pédé, qui parle de pédés et de pédés qui s'aiment. Même si elle est vue par le petit bout de la lorgnette, l'information vaut son pesant de cacahuètes dans un univers, celui des skins, aux codes hyper identifiés et à la masculinité exacerbée, où les valeurs de gauche (antifascisme, antisexisme) s'arrêtent souvent subitement à la porte de la chambre à coucher dès qu'il est question d'homosexualité (et je ne parle même pas de la valeur homo-érotique des accolades et autres embrassades entre skins).
Madness ne pouvait pas ne pas savoir qu'ils proposaient une nouvelle version de cette "chanson de pédé". Pour preuve, Labi Siffre apparaît en personne dans la vidéo réalisée à l'époque : oui, c'est lui, en violoniste, et c'est encore lui qui ponctue le clip par un clin d'œil. Alors quoi? Madness est-il un groupe queer, comme on dit dans la terminologie moderne? C'est une pensée séduisante pas du tout aberrante, à mon sens.
Dans leur CD de 2005, The Dangermen Sessions, uniquement des reprises, Madness chantent Lola, le fameux morceau de Ray Davies, des Kinks. Suggs, le chanteur, précise dans le livret que leur version s'inspirait de l'interprétation qu'en avait faite
Nicky Thomas (puisque, de fait, le morceau sera repris par quantité de formations de ska):
We've been playing it on and off for 20 years, but had never recorded it. In Mr Thomas' version, he didn't emphasise the fact that Lola was a man and the last verse, which explains this, was missing. We rehearsed and recorded the song quite quickly and only then realised this fact. So I spoke the last verse over the chorus outro. The song was of course written by the great Ray Davies with a marvelous lyric about an innocent young chap being chatted up by a transvestite in a Soho nightclub. I've done my fair share of dancing under electric candle light and this song says it all.

Ce que je trouve passionnant dans cette précision, c'est l'insistance de Suggs à vouloir absolument restituer la dimension queer du morceau. Loin de cacher la possibilité (entre autres) homosexuelle, il la sort du placard, il la montre, il en est fier, et il la trouve même "marvelous". Cette reprise de Lola, qui suit celle de It Must be Love, force le respect.

L'irritation, puisque irritation il y a, ne vise pas Madness mais Universal qui empêche que la vidéo originale soit reprise et copiée dans les blogs. Donc pour la voir, et voir Labi Siffre, il faut aller ici. À défaut, nous regarderons cette version live de 2007 qui a le mérite de montrer à quel point les fans sont dingues de ce morceau de Madness – ce que j'ai pu constater aux concerts tant à Paris qu'à Berlin. Confer, donc, supra et la boucle est bouclée.
Rubbzzz!


vendredi 3 octobre 2008

Gutten til venstre

Med fire års forsinkelse har jeg endelig lest Gutten til venstre, like før jeg begynner med den nye, Natt på Frognerbadet. Siden hans debut, Sammen er vi én og én, må jeg innrømme at jeg hadde forsømt Sverre Henmo. Kanskje, sikkert, hadde jeg ikke forstått hva han skrev om, hva han egentlig ville med leserne sine, hvor han ville føre oss hen. Nå vet jeg bedre.
Kanskje handler Sverres romaner om ensomheten i kjærligheten, om usynkronisiteten i den; det at vi er to som elsker og aldri finner hverandre på samme tid, det at vi gjør og sier ting når vi egentlig ønsket å gjøre og si det tvert motsatte. Om dette hadde Dag Johan Haugerud skrevet en veldig vakker roman.
Det som slo meg da jeg leste Gutten til venstre, var språket til forfatteren. Jeg synes det høres alltid veldig kjipt ut når man sier han en forfatter har "et vakkert språk", at det er noe man komme ropp med når man ikke vet hva man skal si. Og allikevel er det nettopp på dette jeg tenkte og tenker hvis jeg skal beskrive det særegne hos Sverre. Kanskje er det bare han i den norske barn- og ungdomslitteraturen som kan skrive et så vakkert norsk – neida, det finnes også Stein Erik Lunde, for pokker! Han kjenner i hvert fall til de labyrintiske mulighetene som finnes i det norske språket, og de likeså uendelige fortellingsmessige mulighetene likedan. Og det er dette som avtvinger respekten. Det finnes forfattere som har en stemme (Ingelin Røssland), noen som har en tone (Finn Øglænd), noen som har en stil eller forfatterstemme (Ragnar Hovland) – oj! det er bare forfattere som skriver på nynorsk, dette er ingen tilfelle, kanksje kommer jeg tilbake til det en annen gang –, og så finnes det forfattere som har et språk, og Sverre Henmo er blandt disse.
Da jeg leste boka ferdig i går, på flyet tilbake til Berlin, fikk jeg våte øyne på side 198, når faren til Tobias og Adrian holder tale. Kanskje er det bare fordi alt for tida er så skjørt, og jeg som først, men jeg synes det var så vakkert fordi alt på samme tid var så lavmælt. Jeg har skrevet her om dette før, men det finnes en undertekst hos Sverre hvor det sårbare, det skjøre ligger. Og det er også dette som gjør at han er en viktig forfatter.

2 ans !

Voilà, ça fait deux ans aujourd'hui, deux ans que j'habite ici, à Berlin, que je suis rentré chez moi, que je suis le plus heureux des hommes. Skål!

Und es sind also heute zwei Jahre, zwei Jahre seitdem ich hier wohne, in Berlin, dass ich zurück zu Hause bin, dass ich der glücklichste Mann der Welt bin. Skål!