vendredi 31 décembre 2010

2011 (-1)

Der JB bekommt elektronische Rohpost von seinem guten Freund A:


Dann geht der JB auf As Seite, die er schon lange nicht mehr besucht hat.
Das letzte Bild wurde gestern aufgenommen:


Dann denkt der JB: Oh je… Das war 2010. 2010 liegt auf dem Boden und ist fertig und tot. So wurde 2010 fast. Aber nur fast. Jetzt kommt 2011.
Und dann denkt der JB: Genau, Blue Bird Flying All Over von The Silvertones. Das wünscht man sich für 2011.

Babaille 2010!

Hailé Sélassié (dans le reggae et la technonono)

Et, sans doute parce qu'il parlé hier aprème de Babylone dans le mouvement rastafari, le reggae et l'anglais de Jamaïque, sans doute parce qu'il a écouté pas mal de dub avec David Isaacs hier soir, JB repense à ce morceau de The Orb, Towers of Dub, sorti sur leur album U.F.Orb en 1992. Eh oui, c'est de la tekno (no no no). Ce morceau planant qui dure 15 minutes sample au début une conversation téléphonique où il est question de Hailé Sélassié et de Marcus Garvey. JB a bien essayé de le copier sur SoundCloud pour en faire profiter ses petits amis, mais il a vite été rappelé à l'ordre par le site le pneu électronique suivant:


Pfiou… Ça rigole pas, hein. Même le jour de la Saint-GrosMinet, la police virtuelle veille au grain.

Si les petits amis de JB, curieux d'écouter le morceau en question, peuvent l'acheter sur leur site de vente préféré ou en écouter 4 minutes sur mouvement quotidien, JB a tout de même réussi à dénicher une transcription de l'échange téléphonique qui se révèle être un canular, comme on le lit ici:



Du coup, JB trouve également un reportage sur la visite de Hailé Sélassié en Jamaïque, le 21 avril 1966:



Ce faisant, ce regardant et ce écoutant, JB pense obligatoirement à ce morceau des Reggae Boys (ses chouchous absolus de la période skinhead reggae), Selassie, qu'il a fait déjà fait écouter sur le blog tatoué et fumeur en août dernier:

"All I've got left"

Et JB, qui n'a cessé d'écouter David Isaacs toute la soirée, vient à l'instant de trouver de lui une reprise du classique de John Holt, After All, sorti en 1974 sur l'album Dusty Roads. On écoute:



Car quand JB l'avait écoutée la première fois, en août 2009, il avait été immédiatement séduit. Par les paroles, cela va de soi. Cette histoire d'amour qui tourne mal, où il ne cesse de dire à une femme que, après toutes ces années passées ensemble, après tout ce qu'ils ont surmonté ensemble, il n'y a aucune raison qu'elle parte - ou: qu'elle ne reste pas. Et pourtant elle ne reste pas, elle part. Et lui? "And all I've got left is tears, yes", chante-t-il. Ou, au choix: "And all I've got left is tears, and so I cry, cry, cry." Pff… C'est triste. Mais quelles ruptures ne le sont pas?
Puis JB avait été étonné par les arrangements, par le choix des instruments, par cette clarinette surprenante qu'on entend si peu dans le ska et le reggae, par cette mélodie d'une nostalgie infinie - bref, par l'ensemble du morceau.

JB en était donc là, de ce morceau qu'il écoute peu car il le sait dangereux à la longue, quand, ce soir, il découvre la reprise par David Isaacs, sortie sur on album Love & Devotion de 1981, et réintitulée After All These Years (le fameux "après toutes ces années passées ensemble" cité supra). On écoute d'abord, on en cause ensuite.



La clarinette qui décontenançait autant chez John Holt (tellement pré-années 80 - ces années 80 qui ont tué tous les instruments à vent: saxophone, clarinette, et JB en passe) a disparu chez David Isaacs, remplacée par un orgue Hammond entêtant et des percussions dub. Le chant a un tempo un poil plus rapide, même si le phrasé est plus ou moins identique. Et on pourrait se dire que David Isaacs a fait amende honorable, point barre, qu'il ne s'est pas foulé. Et puis non. On en revient à l'orgue Hammond qui semble paradoxalement donner une note joyeuse, qui en tout cas évacue une certaine dose de nostalgie qui se trouvait chez son prédécesseur. Puis soudain, l'orchestration marqu eune pause pour laisser place aux accords de dub sur les 45 dernières secondes. Un dernier "You" susurré d'une voix plaintive, les percus très en avant comme une baisse de tension, et enfin l'orgue qui revient comme pour souligner leur vraie nature: pas d'espoir.
Oh naaan…
Si c'est comme ça, JB va se coucher illicu prestu.

jeudi 30 décembre 2010

in Babylon

Et JB, qui fait sa petite revue de fesses de presse quotidienne (et il n'y a rien à lire, ou quasi) apprend la nouvelle suivante, in la Libération:


Forcément, JB se souvient d'un hit de Boney M, Rivers Of Babylon, qu'il a dégoté sur toitube et enregistré pour la Noël 1978 dans la Angleterre et dans lequel ledit Bobby Farrell, en tenue légère et fort seyante et pas du tout ridicule, exhibe ce que les Norvégiens appellent si joliment un "paillasson de poils" (= hårmatte). Avant d'écouter le morceau, JB ne résiste pas une seule seconde à montrer une capture d'écran du torse et de la tenue en question:


Et c'est pas plus tard que maintenant qu'on écoute de la diskø:




De la diskø sur le blog tatoué et fumeur? s'étranglent les petits amis de JB et tous les skinheads et les skingirls avec eux.
Mais bien sûr.
Pourquoi?
Parce que ce tube interplanétaire mais (Marx merci) pas interstellaire est en fait une reprise d'un morceau de early reggae composé et interprété par les Melodians en 1969. On regarde et on ouvre bien grand ses esgourdes:



Oooh… Et qu'est-ce que JB voit sur la pochette du dikse? It's My Delight, un des morceaux chouchous et fétiches de JB dont il a déjà parlé ici, , et là encore.

Des versions de Rivers Of Babylon, JB en a plein, qu'il a collectées et fil des semaines et des mois puisque ça fait longtemps qu'il voulait au fond rédiger ce post dur Boney M et les Melodians et les rivières de Babylone. Voici ce que lui indique son mange-disques électronique:


Et le site Roots Archives lui en indique d'autres:


Une constatation s'impose d'emblée.
Les différents interprètes n'ont pas fait preuve d'une graaande imagination en proposant leur reprise. À quelques exceptions près (qu'on écoutera, cela va de soi), on a l'impression un seul et même morceau en continu, avec certes un timbre de voix différent, une orchestration elle aussi légèrement différente - mais, à chaque fois, rien qui révolutionne particulièrement l'original.
Pourquoi?
Parce que l'original des Melodians est "insurpassable"?


Qu'est-ce qui mérite une écoute particulière, alors?
La première version, et qui demeure la plus surprenante, c'est celle de Herbie Mann, de 1974, avec Tommy McCook. Car quel instrument reconnaît-on? Woilà: la… flûte traversière! (Et, bien évidemment, JB salue G!!!) Normal, diront les petits amis de JB, puisque Herbie Mann était LE interprète de l'instrument en question pendant les années 70. N'empêche, le fait qu'il ait enregistré avec Monsieur McCook un disque reprenant des morceaux de reggae montre à quel point le second était respecté par le monde musical.



Une autre version que JB aime est celle de Prince Student, qu'on trouve sur la compilation Trojan Nyahbinghi - le nyahbinghi est un style du reggae des années 70, très dub et avec des consonances africanisantes, et qu'on reconnaît entre mille autre styles par les percussions toujours très en avant. La mode du nyahbinghi correspond au trip rastafari à fond avec l'Éthiopie (le fameux Zion = la terre promise, dont il est question dans la chanson), Haïlé Sélassié et passelepètequejetiredessus et tout et tout. On écoute:



La version de Hopeton Lewis, enregistrée en 2009, lors de la réunion à Kingstown des plus grands compositeurs et interprètes de rocksteady, que le documentaire de Sascha Bader a admirablement montré (et JB salue cette fois F avec qui (et avec G, d'ailleurs) il avait vu le film lors de son avant-première (avec l'Ambassadeur de Jamaïque en Allemagne dans la salle!!!)). On regarde la bande-annonce de ce doc, où on n'entend pas Hopeton Lewis chanter, mais où on voit tous les gens que JB montre quasi quotidiennent:



Une version que JB n'a pas mais qu'il adore est celle des Skatalites, qu'on voit ci-dessous en concert, en 2006:



Quant aux autres, elles sont honnêtes - point.

Mais le top du top est atteint grâce à l'inénarrable Byron Lee qui, JB l'a souvent montré, a été capable du meilleur comme du pire. Sa version de 1971 est à l'avenant: à la fois innovante et carrément ringarde. On appréciera surtout les trompettes très Beatles période Sergeant Pepper's, psychédéliques à souhait. On écoute en ricanant un peu, tant c'est presque du reggae grotesque:




Mais si JB voulait rédiger ce post sur Rivers of Babylon, c'est qu'il a souvent croisé le morceau et Babylon dans son travail. Dans deux traductions, il a eu affaire à eux. Dans un roman pour adolescents d'Unni Nielsen, Rita, New York, 1964, il était question de ce garçon noir de Brooklyn qui chantait la chanson:


Être étranger dans son propre pays, insistait donc Booker en chantant les Melodians. Si JB vivait encore dans la Rance il pleurerait des rivières et acquiescerait aux paroles du personnage semi-fictif. Mais depuis qu'il vit dans son palais socialiste de Berlin, il n'a plus cette impression qu'il a tout de même chaque fois qu'il est obligé de revenir dans son pays d'origine. Bref.

Car ça veut dire, quoi, en fait, Babylon, dans ce contexte?
Avant de répondre à cette question, on passe à un autre roman que JB a traduit, Volvo Trucks, d'Erlend Loe, où le pauvre Andreas Doppler, la quarantaine, se fait avoir par Maj Britt, une Suédoise de 92 ans qui fume pétard sur pétard en écoutant du reggae et en dansant dans sa cuisine dont le sol porte les marques des piques de ses bâtons de ski dont elle s'aide pour pouvoir tenir debout et se trémousser. C'est hilarant et on lit ci-dessous:

Hö!

Alors, ça fait référence à quoi, Babylon?
Pour le savoir, on va à la source même, c'est-à-dire sur l'impeccable glossaire du patois jamaïcain (comme on dit), qui nous révèle:


Si on souhaite une explication plus académique, pas de problème, on va consulter le Concise New Partridge Dictionary of Slang and Unconventional English de Tom Dalzell et Terry Victor, lesquels nous expliquent:


Donc Babylon, c'est l'oppresseur pour les Jamaïcains puis pour les Noirs: la police, les États-Unis, les blancs. Est-ce qu'on peut étendre le sens et dire que Sarkotzy (kotzen, en allemand, ça signifie dégueuler) c'est Babylone dans la Rance? On va dire que oui, hein. Et on va dire que Zion, ce n'est plus l'Éthiopie, c'est Berlin. Et toc, et voilà, et salut.

"Killing a sound, boy, is easy to do"

Et JB se réveille, taaard. Il ne neige pas, le ciel est gris perle avec des taches d'un bleu très clair et d'un jaune délavé, mais JB a pu constater hier que les congères, dans sa cour ou le long des routes, commencent à atteindre le mètre.
JB se réveille et, sans doute à cause de ce cauchemar traumatisant (dans lequel il était question d'avatars et de réincarnations, d'objets oppresseurs et de courses-poursuites, de volonté de nuisance et de désir de tuer), résonne dans la tête décidément compliquée de JB Always Together, de Bob Andy et Marcia Griffiths. On écoute:



Mais pourquoi associer un cauchemar effrayant à ce morceau absolument joyeuse? Sans nul doute parce que les cauchemars ne sont pas si horribles que cela et, en dépit de l'effroi et de la sidération qu'ils suscitent (JB s'est réveillé en sursaut, comme pour s'extraire le plus vite possible du cauchemar même), montrent au final qu'ils sont avant tout des rêves, donc des message en provenance de l'inconscient pour que le conscient se libère (d'un problème, d'une obsession) et que le sujet l'aide en ce sens.

N'empêche, comment expliquer le lien entre l'amour réel et la volonté d'union du second et l'amour faux et la volonté délibérée de tuer du premier?
La clé se trouve sans doute ici, dans cette reprise qu'on écoute mais qu'on explique d'abord, à l'aide d'une capture d'écran du mange-disques électronique de JB qu'il commente ensuite:


La version originale, intitulée Always Together, a été enregistrée en 1970 et apparaît sur l'album At Studio One, sorti un an plus tard. En 1977, la chanson connaît une nouvelle orchestration sur l'album Kemar, ainsi qu'un nouveau titre: Really Together, à nouveau repris en 1987 sur une compilation dont voici la (jolie) pochette:



Cette version est ponctuée ci-dessous d'une reprise dub par Katarock Sound non seulement du riddim mais aussi de l'interprétation puisque la voix de Marcia Griffiths est vieillie. Problème pour JB qui aime bien être exact: il n'arrive pas à retracer cette version qui, selon le spécimen qu'il en possède dans son mange-disques électronique, daterait de 2004 et fait 1'48'', et que JB avait trouvé sur cette compilation:


Et donc on écoute et on révèle le nom ensuite, puisque la clé se trouve là.



Et, donc, comment s'appelle cette reprise? Killing A Sound. Killing = tuer. Retour à la case départ, réponse à la question. Voire, Bob et Marcia chantent: "Killing a sound, boy, is easy to do." Et même s'il n'est pas question de cela, pour JB, c'est évident: se libérer d'un problème qui pèse sur l'inconscient est facile. Si on fait preuve de témérité, est tenté d'ajouter JB, qui souhaite une belle journée à tous ses petits amis.

mercredi 29 décembre 2010

Muschebubu

Kurz vor Weihnachten wurde der JB von und bei seinem liiieben Freund D eingeladen. Seitdem so viele Norddeutschen da waren, wurde Grünkohl gegessen und als Frossi (Franzmann + Ossi = Frossi) kannte der JB dieses Gericht nüsch und mochte es ganz und gar. Aber darum geht es jetzt nicht.
Der JB sass zwischen und vor Gatten aller Art und fühlte sich als Sonderling und Singeling überhaupt nicht Fehl am Platz: er brauchte nur vorne links und neben rechts zu gucken um sich selbst darauf zu überzeugen, dass er, wie man so hübsch auf franzenländisch sagt, ein "cœur à prendre" war (und ist). Aber darum geht es auch nicht.

Darum geht es nämlich:
Muschebubu
Der JB kann sich daran nicht mehr erinnern: wie und warum und weshalb und weswegen die Gesellschaft dazu kam, aber plötzlich rollte das Wort auf den Tisch und D sagte:
Ich weiss gar nicht, woher das kommt und was es genau bedeutet, aber das Wort fand ich immer toll. Man redet nämlich von einer Muschebubu-Beleuchtung.

Wie bitte was? fragte voll lauter Neugier der JB.
Ja: Muschebubu.
Und wie schreibt man das?
Ganz einfach:
M U S C H E B U B U.
Oder wie?
Der JB hatte der Gesellschaft versprochen, er würde das Wort recherchieren und ausforschen und nachkuhgeln und nachwikipediaieren, und das hat er also gemacht. Obwohl… Wikipedia… Hm…
Ein gewisser Herr R (was letztendlich "rrrh" macht), der neben dem JB sass, hatte nun schon gewarnt, dass Wikipedia keine Lösung war. Und, wie der JB es schon damals ahnte, war dieser Herr R wie die Partei des JB: er hat immer Recht. Denn:


Könnte Muschebubu etwas mit Muscheln zu tun haben?
Tja… Gute Frage.
Aber vor der Etymologie, die Rechtschreibung.
Anscheinend kann man es so schreiben:


Musche-Bu-Bu zu schreiben bedeutet dann, als Wortbildung, dass es ein Monem ist (wie man so schön in der Sprachwissenschaft sagt), das aus zwei Lexemen (der JB wiederholt: Lexem und nicht Ekzem!!!): Musche und Bu. Bu sowie in Buh? Und Musche sowie in Muschel? Also entweder eine Muschel, die zweimal Buh schreit, wenn man sie öffnet? Oder ein Muschel, die so erschreckend ist, dass man, als man sie öffnet, zweimal Buh voll lauter Angst und Schreck und Grauen ("skrekk og gru", wie man auf norwegisch sagt) schreit?
Tja…
Eins ist aber sicher: D hat(te) Recht, wenn er über Muschebubu-Beleuchtung redet(e).
Aber ist diese Definition zuverlässig?
Vielleicht nicht. Denn, so en passant, wenn wir über Rechtschreibung reden und schreiben, heisst es dinieren mit einem N. Also zwei mit dem infinitivmarkierenden N, aber jeeedenfalls nicht mit 3!

Der JB muss einfach weiterforschen.
Also nimmt er seinen gelben Duden: nüschts.
Also nimmt er seinen blauen Kluge: nüschts.
Und, für das erste Mal seitdem er sie gekauft hat, merkt er dass seine zwei Wörterbücher der deutschen Sprache die Farben der FDP haben (auer! nur das Schreiben des Wortes FDP gibt dem JB Aphten - iiigitt!). Der JB ist also kurz davor beide Wörterbücher wegzuschmeissen, eine grosse Angst hat er vor eine Übertragung der FDPose zu seinen +/- 50 anderen Wörterbüchern (nein, der JB ist nicht hysterisch). Aber gerade das macht er nicht.
Er forscht also weiter.

Der JB geht auf der Seite der Universität Leipzig, die immer gute Tips zur Philologie hat.
Leider.
Nichts in dem Wortschatz-Portal der Universität Leipzig. Auch nichts in dem digitalen Wörterbuch der Deutschen Sprache. Wieder nichts auf etymologie.info. Nur weisen die Akademikern auf die Seite der deutschen Umgangssprache, die wir schon besucht haben. Also rennt der JB wieder dort hin und findet:


Also diesmal Muschebubu in einem Wort. Wenn er die Varianten nachkuhgelt, findet der JB die richtige Rechtschreibung. Muschebubu ergibt 3820 Resultate, Musche-Bu-Bu nur 28. Zwar ist es quantitativ und nicht qualitativ, aber diese Suche beantwortet die Rechtschreibungsfrage. Ein Problem ist also gelöst.
Wir zirkeln peu à peu das Wort ein.

Jetzt die Bedeutung.
Es hat mit Licht und sogar mit Beleuchtung zu tun. Es deutet auf etwas gemütliches, etwas kuscheliges an. Es hat etwas mit Intimität und sogar mit Sexualität zu tun. Aha. Interessant.
Noch dazu erfahren wir, dass das Wort sächsisch sei.
Aha. Doppeltinteressant.
Sexualität und sächsisch.
Aha.
Der JB kriegt sofort Assoziationen. Aber weg mit ihnen, darum geht es auch nicht. Oder schon?

Das Sächsische erstmal.
Denn das Wort ist nämlich sächsisch. Die Sächsische Zeitung bestätigt es beinahe schreiend und jedenfalls stolz:


Und eine gewisse Betty aus Sachsen (leider heisst sie nicht Conny) erklärt es uns auch:


Ach die gute Feddbemme! Es erinnert der JB daran, was ihm passierte als er eine Art von süsser Feddbemme ass. Hier können wir es sehen.

Noch ein Beweis? Aber gerne!
Hier, in Time is on my side: ein deutsches Heimatbuch, ein Buch von Christoph Dieckmann:


Der JB wiederholt: "(…) wie der Sachse sagt (…)"
Aaalso.
Rechtschreibung, Bedeutung und Herkunft sind nun erklärt und erledigt.
Beziehungsweise:
Ortherkunft aber nicht Wortherkunft.
Mit anderen… Worten: die genaue Etymologie wissen wir immer noch nicht ganz genau und präzis und akkurat.

Aber ein gewisser Fritz weiss ganz genau Bescheid:


Also hätte Schummer Musche geschöpft, eine Art von Anagramm, das fast ein Palindrom ist. Semantikerweise sind sie ja ganz nah. Der Kluge sagt sogar:
Schummer “Dämmerung” peripher Wortschatz, regional (18. Jahrhundert). Aus dem Niederdeutschen übernommen. Wohl mit Vokalabwandlung zu schimmern.
Das passt ja genau zu der Muschebubu-Beleuchtung.
Bubu entspräche ja der "Kindersprache". Von daher auch das Gemütliche in dem Semantismus.
Der JB hat ja nicht Germanistik studiert und von daher deutsche Linguistik auch nicht, und fragt sich deshalb, wie man überhaupt es schafft von Schummer zu Musche gehen: zwar, und wie gesagt, sind sie hörgemäss ähnlich - aber trotzdem.
Mauscheln zu Musche scheint irgendwie wahrscheinlicher. Dazu sagt der Kluge:
mauscheln “reden wie ein Jude” (nach dem Stereotyp), peripher Wortschatz und stilistisch markiert (17. Jahrhundert). Abgeleitet von Mausche, der jiddischen Form des biblischen Namens Mose, die als Übername der Handelsjuden gebraucht wurde (auch Mauschel), ebenfalls seit dem 17. Jh. bezeugt.
Hier das Geheime, das Stille dabei - und was Geheim und Still ist, ist auch oft dunkel, "schummrig" (um nun das erste Wort zu benutzen). Das alles bildet ein lexikographisches Mischmasch. Und ausgerechnet das, weil es genau was "schummriges" bezeichnet, und sogar was irgendwie und irgendwo verbotenes, also das Sexuelle. Das Tabu. Muschebubu sei ein Tabuwort, wie man in der Linguistik es nennt. Oder eher ein Worttabu??? Wenn das Wort Bubu richtig aus der Kindersprache kommt, dann ist es hypokoristisch, also verkleinend sowie verniedlichend: es muss unbedingt süss und ungefährlich sein und klingeln um die genaue Realität verbergen zu können.
Auf der Seite von einem gewissenen tantalosz kriegen wir noch einen Hinweis auf das Verbotene in Muschebubu:



Der ehemalige Sprachwissenschaftler Stephan Köhnlein hat ja gezeigt, dass Sprachtabu, oder linguistisches bzw. sprachliches Verbot, am meisten die Sexualität betrifft. Was in sich nicht zeigt, dass die Sexualität immer Tabu war (aber der Körper, gesund oder krank aber überhaupt nackt, war es - was ein Widerspruch ist, seitdem die Wörter die sich in den indogermanischen Sprachen ganz gleich von der einen Sprachfamilie zu der anderen wiederholen (lexikografisch sowie semantisch), betreffen den Körper!). Köhnlein geht weiter und, einen anderen Sprachwissenschaftlern (Radtke) zitierend, betont:
Die Ausbildung eines sexuellen Wortschatzes beweist, dass die Sexualität keinem sprachlichen Verbot unterliegt, sondern dass eine psychologische Scheu besondere Sprachmuster erforderlich macht.
Also sei es wichtig die Wörter "heimlich", "schummrig" zu machen:
Anstelle einer konsequenten sprachlichen Meidung bediene man sich einer Restriktion in der Benennung, die die direkte Benennung umgeht. Sexuelle Lexeme werden verändert oder ersetzt.
Hier haben wir unsere guten Lexeme wieder!
Was er meint:
Es ist wichtig die Realität (= Tabuwort) zu verbergen. Und gerade das macht man mit Hilfe von verniedlichenden bzw. verheimlichenden Wörter (= Worttabu). Und hier haben wir unser sexuellbezeichnendes Wort Muschebubu wieder. Muschebubu als auch eine sexuelle, von daher kulturell gefährliche Realität. Was schreibt der Fritz da oben?
Zum Sexuellen muss ich nichts sagen.
Ach so? Und wieso? Weshalb, warum? Weil es ein Tabuwort ist, eine verbotene Realität, die man aus "psychologische[r] Scheu" nicht äussern darf/will/kann.
Ergo: der JB war nicht ganz falsch, als er das Sächsische mit dem Sexuellen in dem Wort Muschebubu was assoziieren konnte/wollte.

Wenn wir weiter zu diesem "sprachlichen Mischmasch" gehen, können wir auch feststellen das Tabu, das Verbotene und gleichzeitig das Verniedlichende, das sich in dem Wort steckt. Denn einige verwenden auch: Schmusebubu:


Und obwohl es sich um ein Sprach- oder Wortfehler bzw. einen freudschen Versprecher handeln kann, ist es unheimlich (!) interessant.
Erstmal, weil wir zurück zu der ersten Definition sind: "Dämmriges Licht beim Schmusen (…)"
Und zwar ist hier die Bedeutung absolut negativ geladen, aber man findet nicht nur Worte, die völlig mit Kindersprache zu tun haben ("Bussibussi", "Schleimischleimi"), die völlig hypokoristisch sind, die aber noch dazu mit der Sexualität zu tun haben. Für diesen Mann (ja, das ist ein Mann) ist es wichtig die Sexualität, die Intimität zu verkleinern, zu verniedlichen, zu verharmlosen, denn die ist zu gross, zu gefährlich, zu verboten und sicher zu schmutzig.
Wenn man den (ironischen) Rat von dem Herr R (rrrh!) weiterfolgt und in Wikipedia schmusebubu sucht, wird schmusen vorgeschlagen, und das führt uns dahin:


Da haben wir es wieder! Die Intimität, die wir schon oben nannten.
Also: egal ob musche oder schmuse, es ist auf jeden Fall bubu, d. h.: gemütlich, intim, etwas dunkel, ein bisschen sexuell. Muschebubu-Beleuchtung schafft Intimität und damit Schmusemöglichkeit(en).


Tja, liebe kleinen guten Freunde, wir sind also mit dem Schmusebubu fertig, stellt der JB fest. Wir müssen uns für jetzt verabschieden. Und seitdem Schmusebubu ein sächsisches Wort (mit jiddischer Herkunft) und auch ein sprachliches Mischmasch ist (mauscheln und Muschel und Schummer und schmusen), hat der JB eine sächsische Musik herausgefunden, wo es fast darum geht, nämlich: schummeln. Denn wer kommt aus Sachsen und hat über schummeln gesungen? Ge-nau: Frank Schöbel. Mit Chris Doerk. In diesem "Musikfilm" (wie es damals in der DöDöRrr hiess!) von 1973:


Und was sagt der Kluge zu schummeln bzw. beschummeln?
beschummeln “betrügen” (18. Jahrhundert). Wird als jüdisches Wort bezeichnet, es lässt sich aber im Westjiddischen nicht nachweisen. Herkunft umstritten. Die älteste Bedeutung von schummeln ist vielleicht “handeln”.
Also das Jiddische nochmals, das Handeln. Nach dem Musche(bubu) und Schummer und Muscheln und Schmusen kommt das Ergebnis: das Schummeln. Oh nee…
Aber Frank & Chris sind hier um uns zu retten. Und was singen sie? Genau: Wenn wir wollen, dann geht's los! Na los! Rrrh!

Valerie S. (et Delphine S.)

Et JB, qui écoute les morceaux de Derrick Harriott & The Jiving Juniors, tombe sur ce morceau de 1962, intitulé Valerie. Il en fait profiter tous ses petits amis:



En fait, le morceau est une reprise d'un hit de 1960, composé et interprété par Jackie & the Starlites, mais en réalité intitulé Valarie. Avec deux A.




Des Valerie, JB en a connu beaucoup - normal, c'était un prénom à la mode dans la Rance quand il était né et même pas encore né. Mais il en est une à laquelle il pense forcément, c'est Miss Solanas, Valerie Solanas, celle qui a tiré sur Andy Warhol et a écrit le SCUM Manifesto et est devenue l'héroïne du roman de Sara Stridsberg, La Faculté des rêves, que JB a traduit. Bon.
Du coup, JB va chercher des images animées où ses petits amis pourraient voir Valerie Solanas. Et il en trouve qu'il ne connaissait pas et qui la montre escorte par la police, enroute pour le palais de justice. On regarde:



Et pour JB, ces images sont (d)étonnantes. Sans doute aveuglé par ce qu'il sait et ce qu'il a lu de et sur Valerie Solanas, par les différentes fictions autour d'elle (le roman de Sara, donc, ainsi que le film de Mary Harron, I Shot Andy Warhol, mais aussi toutes les chansons sur elle, voir infra), il se dit que ces images représentent très exactement la Valerie Solanas qu'il s'est imaginée. Et ce d'autant plus qu'on possède très peu d'images animées la montrant. C'est surtout cette image qui le frappe:


Ce regard que Valerie Solanas a pour la caméra et sans doute plus encore pour le caméraman. Un regard plein de défiance, qui semble dire: "Je sais ce que tu ne sais pas et, quoi que tu saches et que tu fasses et que tu penses, je m'en branle totalement."
Du coup, JB repense aussi à au passage fictionnel inventé par Sara, équivalent aux images de la réalité. JB fait lire à ses petits amis:


Et c'est dernière phrase n'est autre qu'un emprunt à Louise Bourgeois, ainsi que l'avait montré JB en juillet dernier, une citation traduite de la phrase: "I have been to hell and back. And let me tell you, it was wonderful."

Chemin faisant, et aussi parce qu'il a revu Peau d'Âne dimanche dernier dans lequel Delphine Seyrig interprétait superbement (= pléonasme) la Fée des Lilas, JB repense du même coup à la vidéo de Carole Roussopoulos dans laquelle l'actrice lisait à haute voix un passage du SCUM Manifesto, tandis que la vidéaste tapait en face d'elle l'extrait à la machine et qu'une télévision diffuse des images du journal télévisé de TF1 où la violence (masculine) est montrée. JB cherche des images sur toitube, n'en trouve pas, déniche malgré tout une capture d'écran où on les voit toutes les deux, Carole à gauche et Delphine à droite:


Du même coup, JB se dit qu'il ne peut décemment pas ne faire refaire entendre la voix féérique de Delphine. Delphine (un peu comme Bulle Ogier et Aurore Clément) avait une façon très particulière de moduler sa voix. Laquelle avait un timbre mais aussi une couleur très reconnaissables et qui avaient le pouvoir de capt(ur)er emporter le spectateur et l'auditeur.
JB cherche alors un passage où on l'entendrait en même temps qu'on la verrait. Il se dit qu'il va rechercher dans Peau d'Âne, et puis non. Dans Baisers volés, et puis non. Dans L'Année dernière à Marienbad, et puis non. Et c'est là qu'il trouve cette interview réalisée pendant le tournage, en 1974, de Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles, de Chantal Akerman, qui sortira l'année suivante. Et dans cet entretien, à 1'15'', Delphine Seyrig prononce la phrase suivante, à la suite de laquelle JB tombe quasiment à la renverse de son fauteuil tant il la trouve lumineuse:
Je crois que toutes les femmes sont féministes, ou alors on se fusille tout de suite.
On regarde l'entretien dans son entier:



Et JB, aujourd'hui encore, est subjugué par l'intelligence de Delphine Seyrig, de la même manière qu'il est subjuguée par sa beauté, par son talent d'actrice, par sa voix, par tout chez elle: par la femme Delphine Seyrig, par l'actrice Delphine Seyrig, par la militante Delphine Seyrig. JB, jamais à court d'une exagération (mais il s'en tape et contretape) trouve que Delphine Seyrig est la plus grande actrice française qui ait jamais été. Et JB trouve aussi que Delphine Seyrig est partie trop tôt (en 1990 - † RIP). JB est fasciné par Delphine Seyrig parce que, et on le voit et l'entend dans les propos ci-dessus, non seulement ils n'ont pas pris une ride, pas une seule, mais en plus ils sont d'une simplicité et d'une "accessibilité" à toute épreuve, et la vraie intelligence, c'est ça.


Mais JB revient à Valerie Solanas et aux compositeurs de musique qu'elle a inspirés.
Il y a évidemment Lou Reed et John Cale qui interprétaient I Believe en 1990:



Dix ans plus tôt, en 1980 Big In Japan (qui se souvient d'eux?) chantait le bien-nommé Society for Cutting Up Men, donc SCUM comme le SCUM Manifesto de Valerie.



Enfin, plus proche de nous, Matmos, le duo de techno (no no no), a composé Tract For Valerie Solanas, où Zeena Parkins lit des extraits du SCUM Manifesto. Ce morceau est extrait, JB l'ignorait complètement, d'un album intitulé The Rose Has Teeth In The Mouth Of A Beast où chacun des onze morceaux est consacré à un personnage LGBT (comme on dit dans le langage moderne): William Burroughs, Mishima, Patricia Highsmith, etc. On écoute:



Ben voilà, on a fait le tour, hein…

"Happy to say goodbye"

Et hier, dans le train qui ramenait JB de la Rance à son palais socialiste berlinois (un voyage qui a duré une éternité à cause de la Deutsche Bahn que JB ne remercie mais alors vraiment pas), a soudain retenti dans les oreilles de JB, telle une musique du matin, le morceau des Clarendonians dont il avait déjà parlé en mai dernier et qu'il a écouté 170 fois à ce jour: A Day Will Come, de 1965:
Und gestern, in dem Zug, der den JB aus dem Frangst zurück zu seinem sozialistischen Palast in Berlin brachte (und es dauerte eine Eeewigkeit wegen der Deutschen Bahn, der der JB gar nicht dankt), tönte plötzlich in seine Ohren, wie eine Morgenmusik, das Lied von The Clarendonians, worüber er schon in Mai erzählt hatte und das er schon bisher 170 Male gehört hat: A Day Will Come, de 1965:



Und damals in Mai erzählte der JB auch, dass die Clarendonians eine andere Version des Liedes aufgenommen hatten, mehr early reggae und auch reifer in der Stimme (was ganz normal ist: der Sänger war damals in 1965 noch ein Bube). Nun hat der JB die Freude seinen kleinen guten Freunden die heimische Cover-Version vorzustellen. Bütte schøn:
Et, déjà en mai, JB expliquait aussi que les Clarendonians avaient enregistré une autre version de cette chanson, plus early reggae et plus mûre dans la voix (normal: le chanteur n'était à l'époque qu'un petit garçon). JB a maintenant le plaisir de présenter le morceau en question à ses petits amis. Woilà:



La question que JB se pose est bien sûr de savoir: pourquoi ce morceau dans le train?
Hé! Fastoche: un voyage qui dure 18 heures, avec un arrêt inexpliqué d'une demi-heure aux portes de Wolfsburg, ça met les nerfs un peu à cran et fait ressortir les paroles de la chanson: "And I will be happy, more happy to say goodbye."

Die Frage, die der JB sich stellt, ist natürlich: weshalb? Warum dieses Lied im Zug zurück nach Berlin?
Die Antwort ist jaaanz leicht jefunden: eine Reise, die 18 Stunden dauert, mit einer 30-minütigen unerklärten Halte kurz vor Wolfsburg geht leicht und schnell auf die Nerven und lassen genauso leicht und schnell folgende Zeile auftachen: "And I will be happy, more happy to say goodbye."

JB wünscht allen seinen kleinen guten Freunden einen schönen Tag.
JB souhaite une belle journée à tous ses petits amis.

lundi 27 décembre 2010

"Va jouer dehors"

Et JB, toujours dans la Rance, regarde le cultissime Peau d'Âne, de Jacques Demy:



La parodie (que JB avait déjà présentée en août dernier):



Mais le passage préféré de JB, c'est celui où l'immarcescible Delphine Seyrig dit à son daim: "Laissez-nous, toi, va jouer dehors" ou "Décidément, je porte très mal le jaune!"

dimanche 26 décembre 2010

Ménie perd les pédales (et les gouines aussi)

Et JB est toujours dans sa cambrousse natale et lit toujours la presse locale, aujourd'hui La Nouvelle République. Dans la page On en parle, JB lit une interview de Ménie Grégoire. Il en crache son café sur la table de la cuisine de Die Mama et étouffe en avalant de travers sa fumée de cigarette. Puisque, ça commence bien, le journaleux dit de la Ménie:


Ménie Grégoire "a fait avancer le débat des sujets de société tabous comme l'homosexualité"??? What?!? Escouzé-moi pour la déranche mais, sauf erreur ou omission de la part de JB, c'est bien "la voix toujours aussi douce" qui, en 1981 sur ReuTeuLeu, avait consacré son émission à "L'homosexualité, ce douloureux problème." Grâce à AnalSuce, grâce à Joëlle Matos et Alain Burosse et leur Nuit Gay de 1995, on peut entendre en quoi Ménie "a fait avancer le débat". On éc(o)ute:



JB adooore! Ménie complètement debordède, qui s'écrie:
"Alors je dis: il y a une chose tout à fait extraordinaire qui se passe. Puisque… la foule a envahi la tribune et que… des homosexuels… Des homosexuels de tout ordre, hommes et femmes…"
Micro coupette! Ha ha ha!
Ménie qui, pour reprendre un slogan de… 1998??? à propos de Radio FG quand la station avait supprimé les émissions sur l'homosexualité, "perd les pédales (et les gouines aussi)".

Et puis il y a cette intervention formidâââble d'André Baudry, de l'association Arcadie, lequel déclare (et c'est JB qui souligne):
"Il y a des homophiles que vous ne connaissez pas. Il peut y avoir le préfet de votre département, il peut y avoir le curé de votre paroisse."
Pour ceux qui ne connaîtraient pas Arcadie et André Baudry, on se souvient grâce au site Hexagone Gay:
Pour André Baudry, l'homophile, pour être respecté par la société, doit d'abord être respectable, c'est à dire être discret et bannir un comportement efféminé dont l'outrance justifie le rejet des autres. Il prône donc l'intégration dans la société, l'acceptation des valeurs morales et religieuses et rejette ce qu'il considère comme les ghettos homosexuels (lieux de rencontres, bars, saunas, vespasiennes). Tout en n'ayant plus honte de sa sexualité et en l'assumant, l'homophile doit devenir un être exemplaire et bien intégré.
Ça se passe dans les années 50 mais ça pourrait très bien qualifier les pédés des années 2000 qui ont pu faire leur second coming-out et revendiquer leur identité de pédés-de-droite pour qui trop de visibilité est nocive et pour qui toutes celles et tous ceux qui se montrent un peu trop, c'est une antienne, "desservent la cause homosexuelle".
JB dit haut et fort ce que tout le monde pense tout bas: Vive l'homophilie! À bas le lobby gay et vive le loden gay!

samedi 25 décembre 2010

Le patois poitevin au service du norvégien

JB est toujours en cambrousse en entonnant de jour comme de nuit la chanson de Michel Delpech: "On dirait que ça te gêne te marcher dans la boue". Car, de fait, si JB ne se trouve pas transplanté dans le Loir-et-Cher, primo, il n'en est pas très loin sur la carte de la Rance; deuxio, il évolue dans une boue tant lexicographique que géographique puisque, petit a: il se trouve à la ferme de der Papa et die Mama; petit b: il traduit toujours son roman paysan; petit c: il est en butte avec du vocabulaire rural.
Et, à la grande surprise de JB, ce n'est pas par le français qu'il va résoudre un problème de traduction avec la langue norvégienne, mais par le… patois poitevin, donc — puisque JB a grandi là-bas.

Dans le roman de Jonny Halberg, une scène décrit un poisson qui vient d'être pêché par un des protagonistes. Le poisson se trouve à l'air libre, il est en train d'étouffer et, forcément, il ouvre la bouche. L'auteur dit:
Den smakka med kjeften og slapp fra seg en hvesende lyd.
Smakka est le prétérit (désinence en -a) de smakke. Il faut noter que cette désinence est une variante dialectale, puisqu'en bokmål courant la désinence est -et (en nynorsk, en revanche, elle est -a). Et, double variante dialectale, le verbe l'est aussi, puisque le mot "officiel" en bokmål est smekke, lequel verbe décrit toute action de claquement. Première remarque, importante pour la traduction: on est donc à fond dans le dialecte, à fond "dans la boue", et dans la bouse. Quant à med kjeften, cela signifie: "avec la gueule". Og slapp fra seg = "et a lâché de lui"; en français: "a lâché/émis/produit". Et, enfin, en hvesende lyd, littéralement: "un bruit sifflant/rauque < un râle". Donc la phrase pourrait se traduire ainsi:
"Il [le poisson] a claqué la gueule en lâchant un râle."
Bôf.

JB, qui n'a quasiment jamais pêché de sa vie (mais a-t-il péché? cette question restera à jamais non répondue sur ce blog tatoué et fumeur) alors qu'il a grandi face à la rivière qui, comme celle du roman de Jonny Halberg, connaît chaque année une crue, et pas plus tard qu'en ce moment (le livre ne s'appelle-t-il pas La Crue? — et JB adore décidément ces coïncidences) - JB, donc, ne sait pas comment traduire la phrase supra. Il se dit qu'il y a forcément un terme en français.
Il demande donc à Der Papa, qui lui répond:
"En patois, on dit bâillota."
Ça fait une belle jambe à JB. Jusqu'à preuve du contraire, JB traduit en français et non en patois poitevin.
JB insiste et demande à Der Papa s'il n'y a pas un terme français. Las, Der Papa, bien qu'il ait pêché toute sa vie, à la ligne ou avec des des nasses, doit avouer son impuissance lexicographique.
JB, désemparé, s'ouvre à Die Mama de son problème. Laquelle lui répond:
"Regarde dans le Dictionnaire du patois du Marais Poitevin de Pierre Gachignard, tu trouveras sûrement."
JB obtempère aussitôt. Et il s'amuse de constater la mention suivante, dans cet ouvrage publié en 1983: "Tous droits réservés pour tous les pays, y compris l'URSS et les pays scandinaves." Et JB de décréter que Pierrot est définitivement son pote. Pas loupé, puisque JB trouve tout aussitôt:
bâillotâ (ba-llo-t', ll mll, aujourd'hui ba-yo-t') v.n.: fréquentatif de bâillâ. Se dit de poissons qui sont depuis longtemps dans une eau insuffisante et pauvre en oxygène. Ils ouvrent et ferment la gueule avec bruit, hors de l'eau, en donnant des signes d'agitation et de malaise. Concerne aussi les poissons frais pêchés et les oiseaux blessés qui vont mourir.

JB en tomberait presque à la renverse de sa chaise.
Car cette définition décrit en tous points l'action du roman, comme JB l'a montré plus haut.
Cette stupéfaction rime peut-être avec le mot solution, mais ne le donne pas pour autant.
Que faire?
JB cherche sur internénette, indique toutes les variantes lexicales possibles. Hélas, il n'y a visiblement pas de termes pour décrire la situation romanesque en question.
JB est au trente-sixième dessous lexicographique.
Et, à défaut, traduit:
Il a claqué la gueule en lâchant un râle.
JB n'est pas très satisfait de sa proposition. Il fait néanmoins confiance à l'éditrice et à la correctrice qui auront peut-être de meilleures propositions.


Il n'empêche.
Cette exploration lexicographique, via le patois poitevin, ne s'arrête pas là.
Un peu plus tard, JB doit traduire le mot sagkrakk, formé du verbe sage qui signifie scier et krakk qui est un tabouret. Un tabouret de sciage? Hum.
Il regarde dans gougueule images qui lui précise qu'il s'agit de cet instrument:


Avant même de rechercher, JB s'ouvre à nouveau de son problème linguistique à Der Papa, lequel "fait son bois", comme il dit, pour chauffer la maison. Et il répond:
"Ah, en patois, on dit cheuvre. Comme une chèvre."
JB, rôdé, va donc encore vérifier dans le Dictionnaire du patois du Marais Poitevin de Pierre Gachignard. Qui lui explique:
cheuvre n.f.: chèvre, l'animal aussi bien que la bâti pour scier du bois.
Suit le dialogue suivant:

Der Papa: La bâti? Mais c'est n'importe quoi! C'est un mot masculin.
JB: Moi je te lis ce qui est écrit, hein…
Der Papa: Non non non. Le bâti.
JB: Attends je vais aller regarder dans le TLF. (…) Hum… Ça me donne pas grand-chose. Le bâti d'une maison. Mais c'est pas ça…
Der Papa: Et tu as regardé à chèvre?
JB: Deux secondes… Ah voilà: "Chevalet à trois pieds." Mouais…
Der Papa: En patois i disons cheuvre!
JB: C'est pas parce qu'on dit chèvre en patois qu'on va comprendre en français!
Der Papa: Rhââ!
JB: Attends, je vais regarder ce que propose le dictionnaire norvégien/français.


JB: Oh, c'est drôle… On dit chèvre en patois et baudet en français!
Der Papa: Tu vois que j'ai raison!
JB: Attends, je vais regarder dans le TLF"II.− TECHNOL. Tréteau sur lequel le scieur de long pose la pièce de bois à débiter."
Der Papa: Mais c'est pas un scieur de long, ton bonhomme, allons!
JB: Non, c'est vrai… Le TLF donne aussi chevalet comme synonyme.
Der Papa: Cheuvre, je te dis!
JB: Nan! C'est moi qui vais finir par l'être à cause de toi! Je vais aller regarder à chevalet:


Der Papa: Ah oui, chevalet c'est bien.
JB: Oui, mais chevalet on risque de confondre avec l'instrument de peinture… Ce qu'il faut, c'est un mot qu'on comprenne immédiatement, et que ce ne soit pas un mot trop technique.
Der Papa: Cheuvre!
JB: Mais je vais pas faire parler patois poitevin un personnage norvégien, allons!
Der Papa: I vois ben qu'ô t'piait pas cheuvre!
JB: Tu m'énerves!
Der Papa: Ha ha ha!
[JB et der Papa retournent à leurs ordiminis respectifs.]
JB: Et tréteau?
Der Papa: Ah oui, pas mal… Mais il faudrait que tu ajoutes quelque chose avec sciage.
JB: Tréteau de sciage?
Der Papa: Ah, ô l'ê ben, tcheu!
JB: Tréteau de sciage, alors?
Der Papa: De même qu'y ô fésons!

Christmas Reggae (3)

vendredi 24 décembre 2010

Christmas Reggae (2)

Tué pour un pet!

JB est en cambrousse. Et il se dit qu'on passe très vite lexicographiquement de cambrousse à cambuse et enfin à bouse, non sans un arrêt par perlouze. Ce qui rime et tombe bien pour JB qui se trouve à la ferme et lit le journal local. Et doublement bien puisqu'il y lit cette nouvelle tonitruante:
Le 30 avril 1568, à la suite d'un pet lâché durant un souper au château de Parthenay, Jacques Dudoet est tué d'une balle dans la cuisse et le frère de son agresseur est blessé d'un coup d'épée.
Un coup d'épée dans l'os, songe JB.
JB relit le chapô: "Tué pour un pet!"
Ça alors…
Ça rigolait pas dans le temps, hein…

JB se dit qu'il tient l'occasion rêvée pour rédiger un post magnifique et détonnant sur le pet et faire ainsi un magnifique cadeau à tous ses petits amis lecteurs pour la Noël.
Le pet, donc. En tout bien tout honneur, comme le dit l'expression, c'est-à-dire sans arrière-pensées.
Commençons par le commencement, à savoir, comme d'hab sur ce blog tatoué et fumeur: l'étymologie. Car, bien que JB ne soit pas dans son palais socialiste berlinois et ne dispose donc pas de son matériel linguistique, il est néanmoins en mesure de fournir de nombreux éléments ce concernant. Et il en est ravi.

JB se dit dans un premier temps que le terme en question, qu'il soit substantif ou verbe, correspond certainement à une onomatopée. JB a montré maintes fois sur ce blog tatoué et fumeur qu'une quantité très impressionnante du vocabulaire indoeuropéen est issu du bruit: le bruit entendu a formé le mot qui l'a au final désigné. De fait, JB avait longuement glosé sur les verbes susurrer et murmurer. Partant, il songe qu'il en va de même pour le verbe qui nous intéresse aujourd'hui. Il va donc d'abord consulter ce cher Dictionnaire étymologique de la langue françoise (on répète après JB: "françoioioise"). Or que lit-il?


Et, non, il ne s'agit pas d'une onomatopée. Quelle déconvenue linguistique. JB en aurait presque les larmes aux yeux de constater que son flair étymologique l'a orienté vers une fausse piste. Un détour par l'anglais (fart, dans la langue de Shakespeare) le lui confirme - et c'est lui qui souligne:
Fart is a non-onomatopoeia (although its Proto-Indo-European language ancestor °perd- (compare Greek περδομαι and Avestic prd) is more realistic).

Mais, minute papillon. Qu'est-ce qu'on nous dit déjà?
Qu'il y aurait un étymon proto-indoeuropéen commun pour le pet???
Ça alors…
Que nous dit le Wikipédia français au sujet des flatulences? (JB veut dire… au sujet étymologique des flatulences!)


Oh là là! Mais c'est une perle, cette information! La Loi de Grimm (une des toutes premières qui explique les changements consonnantiques et vocaliques des mutations linguistiques et explique en quoi et comment les langues indoeuropéennes sont liées entre elles) — cette Loi phonétique de Grimm, donc, concerne également le pet?!?
Décidément…
Donc on est d'accord: toutes les langues indoeuropéennes possèdent un mot commun pour le pet qui se dit donc °perd-?


Oui, on est d'accord. Toutes les grandes familles sont représentées et unies jusque dans la vesse.
Et, pour ce qui est des langues germaniques (puisque ce blog tatoué et fumeur traduit des langues scandinaves, la branche nordique des précédentes), on peut constater à quel point les verbes sont plus ou moins identiques:


Si nous nous attardons, chers petits amis, au fart anglais, moult commentateurs osent affirmer qu'il s'agit du mot le plus ancien de la langue de Shakespeare. Laquelle est, en la matière, riche:


Donc deux termes en anglais pour distinguer l'intensité aussi bien que la sonorité du vent intestinal? C'est de mieux en mieux! Mais c'est pourtant vrai (malgré la faute sur °perd-):


De fait, en danois, on dit fis, qui est apparenté au fizzle anglais.
Et, pour quiconque voudrait lâcher des vesses dans quasi toutes les langues du monde, c'est ici que ça ce passe. Une visite s'impose, enrichissante, forcément.

Une ultime mention ethno-linguistique nous intéresse pour boucler la boucle de l'assassinat de 1568 au château de Parthenay qui a été la cause de ce post intensément intestinal. Où l'on voit que l'oubli venteux n'a pas été synonyme de mort dans toutes les cultures. Notamment en Chine, où il était de bon ton et très poli d'émettre un gaz ou deux pour témoigner du bon repas dont on venait de bénéficier (ce soir, au réveillon de Noël, lancez… une nouvelle mode, mes petits amis! et invoquez la tradition chinoise):


Comme on le lit, le maoïsme n'a donc pas eu que des mauvais côtés. La question que l'on est dès lors en droit de se poser concerne l'autocritique dont on sait qu'elle était l'apanage du communisme chinois: on faisait son autocritique pour tout. La tradition séculaire de la vesse post-repas ayant été bannie par les Mao et ses camarades, devait-on faire son autocritique si on avait le malheur d'avoir respecté et perpétué cette coutume ancestrale???


Est-ce parce que le mot remonte à un étymon indoeuropéen, toujours est-il que le pet, lexicographiquement parlant, a connu en français une certaine richesse au niveau du sémantisme.
Un simple coup d'œil dans le Littré nous le confirme:


Ouais! Les pets de nonne. Miaaam… Ça c'est bon! JB se souvient que le boulanger de son village en fabriquait des délicieux pour la Chandeleur. Voyez donc:


Wikipédia nous dit tout sur le pet de nonne (re-miaaam):


Alors, le pet ou la paix?
En tout état de cause, "on en vint à le prononcer naturellement et sans rougir".
C'est une bonne chose pour nos papilles.

Mais revenons aux analogies et au sémantisme du pet. Puisque le TLF nous en montre, si nous en doutions toujours, la richesse:


Avoir un pet de travers ou lâcher quelqu'un comme un pet — l'affaire est entendue! L'analogie au vent est évidente, mais aussi à sa vitesse et sa soudaineté. Mais pas seulement. C'est surtout la gêne éprouvée (parfois?) par le/la responsable, consécutivement à l'émission en société du gaz en question, qui motive la richesse des locutions. Il suffit d'aller faire un tour par l'argot pour s'en convaincre et consulter le Dictionnaire de la langue verte:


La définition par le substantif incongruité est judicieuse en ce qu'elle explique la richesse des locutions.
Mais que lit JB et tous ses petits amis avec lui? Les Romains vénéraient un dieu du pet, le Deus Crepitus??? Mais pourquoi ne nous apprend-on pas cela à l'école?
JB, curieux comme un pet une pie, va consulter Wikipédia et constate que:


"Prétendument"? Tout cela ne serait qu'une blague? Wikipédia ne se départ par de son vocabulaire et sa rigueur pour nous expliquer on ne peut plus scientifiquement que:


Quoi qu'il en soit, les écrivains les plus prestigieux de la Rance y sont allés de leur histoire. Pensez donc! Voltaire, Baudelaire. Même Flaubert…



Bon. Une énigme de résolue.
Si on en revient à l'argot, on constate que la deuxième entrée au substantif en question explique moult locutions, notamment le curieux faire le pet pour faire le guet.


On comprend donc l'interjection pet! pour danger! À utiliser sur l'air (…) de: "Attention, ça vient!"
Quant à la locution ne pas valoir un pet de lapin, c'est le site expressio qui explique:


Oui, alors?


Et JB se souvient, rapport à cette remarque, que son linguiste et lexicographe chouchou, Pierre Guiraud, a consacré un quart de son ouvrage Structures étymologiques du lexique français à cette question. Il montrait que l'homme (français), se considérant évidemment supérieur à l'animal, n'a eu de cesse d'utiliser ce dernier pour montrer la bêtise du second et, ce faisant, asseoir l'autorité du premier. Pensons à bête comme une oie, tête de linotte, moche comme un pet un pou.


Mais, et pour finir, il est une réalité sémantique que tous ces dictionnaires oublient scandaleusement. JB a nommé: le pet de l'ours.
Et JB sait par là même que, dans une certaine grotte quelque part dans la Rance, on se rebellait car on se savait depuis le début oublié. Eh bien non!
Qu'est-ce que le pet de l'ours?
Tout se passe une fois l'hibernation terminée. Là…


Il existe même une gravure médiévale qui prouve aux plus sceptiques des petits amis de JB (lesquels sont certes sceptiques mais ne sont pas comme la fosse - toujours demeurer en lien sémantique avec l'objet de l'étude lexicographique, n'est-il point?) que l'histoire est bel et bien vraie:



Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui.
Du coup, JB souhaite un joyeux Noël à tous ses petits amis. Un Noël, comme les nonnes, en pet, øøøh, en paix! Puisque, avec ce post, JB est comme le Pape, il envoie sur la Terre (et dans l'espace interstellaire) un message de paix, øøøh, de pet.