jeudi 3 mars 2011

"No obligation"

Et JB, qui traverse tout Berlin uniquement pour parler deux petites minutes avec sa nouvelle miresse (laquelle, cela n'a nullement échappé au regard anticléricalement acéré de JB, consulte avec une croix à côté d'elle — JB, constatant la relique de dévotion, en a perdu deux dioptries), et donc traversant tout Berlin uniquement pour ça, JB finit par écouter en boucle dans son baladeur électronique Me No Born Yah de ses chouchous des Reggae Boys:



Ce morceau, JB l'adore. Il pourrait (jamais en manque d'une exagération) l'écouter en boucle tout le jour (et la nuit aussi). Il adore le "a yah" du début, suivi de "ayahyahyah" qui lui donne aussitôt la patate. Il adore le phrasé, il adore la scansion, il adore la répétition — bref, il adore tout. Au point que, quand il l'écoute dans la r(o)ue, il s'écrie toujours lui aussi "a yah!", il a aussitôt envie de danser, et défaut il branle du chef et se déhanche; bref, il a l'air malin et ridicule, mais il s'en fout comme de sa première chemise Ben Sherman.
Sauf que.
Il ne comprend strictement rien aux paroles. Mais alors rien. De retour dans son palais socialiste, il cherche sur internénette, mais sans grand espoir. Et il découvre qu'il n'est pas le seul à n'y rien comprendre:


Donc il ne comprend rien mais de ça aussi il se fout. Il s'en fout car il comprend juste "no nation" puis "no obligation", et ça lui suffit. Il a l'illusion de croire qu'il s'agit d'une chanson insurrectionnelle, une chanson sur l'autonomie et la liberté, sur le libre-arbitre et le choix volontaire. Et, en cette journée il a décidé de faire un choix important et difficile, où il a même ressenti le besoin d'aller le dire à sa miresse, chanter "a yah!" puis "no obligation" est une satisfaction en soi.

Aucun commentaire: