vendredi 21 janvier 2011

7, The Killa

Et JB qui fait sa revue de fesses, øøøh, pardon… sa revue de presse matinale ouvre le site de la Libération qui lui recrache, en tête de page un article sur Ben Ali:



Par une association d'idées emberlificotée dont seul JB a le secret, il pense aussitôt à la chanson des Selecter, datant de 1980 sur leur album Too Much Pressure, James Bond, dont il constate par ailleurs dans son mange-disques électronique qu'il ne l'a plus écoutée depuis le 15/05/2010. Pourquoi? JB veut dire: pourquoi ce passage tordu d'une actualité tunisienne sur un sinistre personnage obsédé par le chiffre 7 et l'impeccable morceau 2-tone consacrée au héros de Ian Flemming? Primo parce que celui-ci était surnommé 007, secundo parce que les Anglais chantent: "Ha ha / The killa / James Bond / Goldfinga / Licence to kill / I expect you to die" et que JB voit là le reflet musical de celui qui a fait assassiner par sa police "plus de cent personnes (…) selon des informations compilées par l'ONU". On regarde le petit montage vidéo d'un dénommé skinheadyellow pour comprendre plus avant l'association d'idées de JB:


Et maintenant on écoute:



Il n'empêche, James Bond a connu une sérieuse fortune musicale dans le ska et le reggae. À commencer par l'inépuisable morceau de 1966, interprété par Desmond Dekker and The Aces 007. Et le chanteur de faire un jeu de mots avec les deux premiers chiffres du surnom de l'espion. Puisque, en anglais, le chiffre 0 peut se dire tant zero que se prononcer O comme la quinzième lettre de l'alphabet. Et c'est justement ce que fait Desmond Dekker. Ainsi, 007 s'entend comme "007", mais aussi comme "Oh oh, seee-ven". On écoute:



Le morceau est à ce point génial que, un an plus tard, lors de sa célèbre tournée qui donnera lieu à l'album bien nommé On Tour, Prince Buster reprendra la chanson consacrée en réalité non pas à James Bond mais aux rude boys dans les quartiers sordides ("shanty town") de Jamaïque et leur poursuite par la police:



Même les Specials (qui sont en concert à Berlin en septembre prochain et dont les billets sont déjà en vente pour la modique somme de… 40 € - oh je…) enregistreront leur version:



Mais JB, archiveur devant l'éternel, a depuis belle lurette effectué dans son mange-disques électronique sa petite compilation des morceaux de ska et de reggae consacré à l'espion (qui nous aimait):


Car le James Bond des Selecter ne serait rien sans le Goldfinger de Tommy McCook qu'il interprétait avec les Skatalites en 1963 et, sauf erreur ou omission de la part de JB, il s'agit du tout premier morceau de ska portant sur le héros de Ian Flemming, ou plutôt: sur le personnage cinématographique incarné dans un premier temps par le toujours superbe Sir Sean Connery, dont le kilt lui sied à merveille:



La même année, en 1963, Lionel Bart compose From Russia With Love, interprété par Matt Monro, pour le film éponyme réalisé par Terence Young. Et qui joue aux côtés de Sean Connery? JB le donne en mille… Sa chanteuse autrichienne chouchou. Les petits amis de JB ont trouvé? Non?
Mais si. C'est…:


Lotte Lenya en méchante espionne soviétique, parée ici d'un garde du corps en toute petite tenue et dont JB tirerait bien la serviette pour voir ce qu'elle cache et renferme:


Et les fantasmes gardeducorpsesques de JB seraient presque réalisables dans la mesure où, dans le film, Rosa Klebb "aurait des tendances lesbiennes" - voici donc pourquoi elle est flanquée d'un homme certes robuste mais non moins sensible au vu de sa serviettette. Un fan et féru de James Bond nous confirme ce qui au demeurant attriste JB (la lesbienne comme éternel personnage de tueuse dans l'imaginaire te l'inconscient hétérosexuel masculin):


Quoi qu'il en soit, de ce morceau tiré de Bons baisers de Russie, Roland Alphonso tire un instrumental produit par Clement Coxsone Dodd en 1965, tout aussi impeccable que les précédents que nous avons écoutés jusque-là. Alors, celui-ci aussi on l'écoute:



Il faut ensuite entendre 1969 et Lloyd Charmers pour ravoir un autre morceau bondien. Il s'appelle Dollars And Bonds et les Hippy Boys sont aussi de la partie, une partie très skinhead reggae avec l'orgue Hammond évidemment mis en avant:



Mais en fait, non. Chronologiquement, il manque un morceau. Inspiré lui aussi du second film sur James Bond, sorti en 1964 et interprété par Byron Lee et ses Dragonaires. Un instrumental à tomber par terre tant il est nostalgique, et c'est justement la raison pour laquelle JB l'a gardé pour la fin. Aussi parce que l'orgue Hammond qui le rythme est aussi ensorcelant qu'anachronique. De fait, comme on l'a vu avec Dollars And Bonds, l'instrument n'a pas encore, en cette période ska qui fait la part belle aux instruments à vent, la place que lui accordera le early reggae et le skinhead reggae, de 1969 à 1971. On écoute, et puis on se quitte.

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