Reçus ce matin au courrier, les deux tomes de Ugler, une série de bandes dessinées composées par… ta-da… mystère, j'y reviens…, et publiées chez Jippi Forlag, l'éditeur de l'impeccable Hitler, Jesus og farfar (= Hitler, Jésus et grand-père), mais aussi l'éditeur de Jason, que nous connaissons bien en France.
En deux fois 36 pages, ce qui est certes un peu court – d'autant plus qu'on dévore la BD, donc on reste un peu sur sa faim –, le lecteur suit les déboires amoureux de Line. Le point de vue est le sien, ce qui n'est pas sans importance, on verra pourquoi. Line voit souvent sa voisine et meilleure copine, Vicky. Un soir, Vicky embrasse Line sur la bouche, puis lui défait le pantalon ; et ce passage est admirablement traité : la planche constituée de trois dessins montre dans les deux premiers deux mains (celles de Vicky) déboutonner un pantalon, puis, dans le troisième dessin qui occupe les 3/4 de la page, un gros plan sur le visage de Line, radieux. Les deux jeunes filles, puisqu'elles sont en CM2, tombent amoureuses. Elles vont à la piscine ensemble, elles passent leurs après-midi ensemble, elles se couchent ensemble dans les feuilles mortes en se tenant la main. Les choses se précipitent et Vicky demande à Line si elle veut devenir sa petite copine, son amoureuse. Et un jour Line téléphone à Vicky et lui dit: "Je t'aime, Vicky." Sa mère était derrière elle et elle dit simplement: "Line, on mange." C'est le grand talent de ce tome 1: celui de proposer de multiples dessins sans bulle, sans explication, de se concentrer uniquement sur les personnages, leurs réactions, sur le dessin. Et ces réactions sont d'autant plus surprenantes que les personnages sont dessinés sans yeux. Ou plutôt: les yeux ont un contour, mais pas de globe oculaire, pas de pupille, pas d'iris, rien. Deux trous vides qui donnent à cette histoire un aspect fantomatique et à la fois, et c'est contradictoire, un aspect universel. Line, c'est vous et moi.
La suite de l'histoire est triste. Vicky montre un jour à Line la cabane secrète qu'elle avait construite avec Annett, son ancienne petite copine. Là, la machine à fantasme s'active dans la tête de Line qui ne pense plus qu'à Vicky et Annett, toutes deux ensemble, sans elle. Et le lecteur se dit que Line est idiote. Oui, après tout, pourquoi Vicky n'aurait-elle pas eu d'autres petites copines avant elle? Sauf que. Line et Vicky vont à Oslo et se font siffler par les garçons. Line n'est pas dupe: elle voit bien que Vicky biche. Alors elle lui prend la main, et Vicky lui répond, avec ce ton assassin: "Pourquoi tu dois toujours me prendre la main chaque fois qu'un garçon me regarde?!" Et si Line ne s'était pas trompée? Pour preuve, le soir même, rentrées chez elles (elles habitent l'une en face de l'autre), Vicky ne joue pas avec l'interrupteur de la lumière (leur rituel) pour lui dire au revoir. Et puisqu'il est question d'adieux, Vicky annonce le lendemain qu'ils vont déménager. Une histoire d'amour s'achève. Les deux dernières sont un "épilogue". On se doute que cela a lieu des années plus tard. Line et Vicky se retrouve. Les deux derniers dessins sont l'utime coup de couteau pour Line. Vicky: "Ça fait longtemps, dis donc (…) Tiens, je veux te présenter mon copain. Amund, je te présente Line. (…) Ça ne te dérange pas, Line, qu'il vienne avec nous au cinéma?" Il est rare de lire une histoire aussi juste dans son ton, dans son propos, sur l'amour homosexuel chez les adolescents. Car il y a toutes les phases de l'amour, homo ou hétéro d'ailleurs, dans ce récit. Il y a la découverte de l'autre et du corps, l'initiation sexuelle, la relation amoureuse, le doute, puis la séparation. Toutefois, la dimension homosexuelle est ici essentielle. Et là encore elle est admirablement traitée. A priori, c'est Vicky la lesbienne des deux: elle a déjà eu une petite copine, c'est elle qui drague Line. Et c'est Line qui deviendra accro à Vicky alors que, pour Vicky, ce sera juste un passage, puis elle choisira les garçons – ce qui, à l'adolescence existe aussi (ne soyons pas non plus bêtement pro-gay à tout crin). À ce titre, les interrogations sont subtilement abordées via cette scène où Vicky demande à Line si elle sait ce qu'elles deux sont. Line ne sait pas, n'y a jamais réfléchi. Et c'est dans le sable que Vicky dessine le mot: lesbienne. Et l'auteur de la BD a la bonne idée de faire traîner la chaîne de la balançoire sur le mot, comme pour en souligner le danger. Entendons-nous bien: il montre ici ce que cela signifie pour des tonnes et des tonnes d'enfants qui découvrent leur homosexualité – cela veut dire la honte, et c'est ça le problème. Ici, c'est ça le problème de Vicky. Et qui n'est pas le problème de Line. Line est amoureuse est d'une fille, Line est lesbienne – so what? L'angoisse existentielle et identitaire, sinon pour le coup victimaire de Vicky, est rehaussée par ces yeux sans globes oculaire dont je parlais plus haut. Enfin, j'y arrive, on en reste d'autant plus sur le cul que cette BD est signée… Martin Ernstsen. Oui, Martin. Un homme. C'est un peu comme Annie Proulx et sa nouvelle Brokeback Moutain: on est sans voix face à un travail si juste composé par quelqu'un qui n'est pas directement impliqué dans cette histoire. Ce qui me fait penser à ce que l'auteur homosexuel norvégien Odd Klippenvåg avait dit un jour: "Seuls les homosexuels parlent justement de l'amour homosexuel." Eh bien non.
Un mot sur le titre. Ugler en norvégien. Chouettes, en français – comme l'animal. Vicky dit aussi à Line que leur "jeu" amoureux, quand elles font l'amour, c'est "chouetter". Line et Vicky s'aiment, et elles chouettent. Chouette! Un autre et dernier mot sur les dessins. Ils sont en noir et blanc. Mais à voir la couverture en couleurs (et l'autre encore en-dessous), et le magnifique traitement qui en est fait, on se dit qu'une version similaire mais colorisée serait elle aussi impeccable.
Dans le second tome, Line est entrée dans l'adolescence, c'est l'époque de Nirvana (donc circa début des années 90), et Line est définitivement lesbienne. Vraiment? Le propos de cet opus est en creux une critique de l'adolescence norvégienne dont l'interrogation existentielle de ses protagonistes se résume à deux questions : 1) quand est-ce qu'on picole et qu'on est bourrés jusqu'à dégueuler? 2) qui est amoureux de qui et qui a embrassé qui? C'est donc de puérilité qu'il est ici question et on peut déplorer justement une certaine absence de cette angoisse et de cette passion qui étaient à l'œuvre dans le premier tome. Ce que Martin Ernstsen a réussi à restituer en revanche, c'est la langue adolescente des années 90, complètement disparue aujourd'hui, ou quasi. On lui sait également gré de citer LA série culte de cette décennie, j'ai nommé… ta-da… Angela, 15 ans, que toute famille normalement constituée (c'est-à-dire passablement névrosée) devrait avoir l'obligation de regarder ensemble pour essayer de trouver une issue aux conflits parents/enfants.
Bref, on attend le #3 avec impatience. Mais aussi qu'un éditeur français ou belge se lance dans l'aventure et publie ces Chouettes.
mardi 30 décembre 2008
lundi 29 décembre 2008
"Hatschi-Waldera"
"Ich bin erkältet, ich habe einen Schnupfen", sang damals in 1974 Nina Hagen, noch zur Ostzeiten, d.h.: vor der Emigrierung der Familie Hagen. Das Lied Hatschi-Waldera findet seinen Platz hier heute abend, denn… "ich bin erkältet, ich habe einen Schnupfen". Na toll! Genau 2 Tage vor Sylvester… Pfff…
Nun wieder zu Nina: hierunter ein tolles Video von Hatschi-Waldera , in der Tschechoslowakei, in einem Show von… Karel Gott moderiert. Noch ist die Nina nicht ausgeflippt, obwohl das Lied es ein bisschen ist.
Und jetzt gehe ich ins Bett.
Pour les francophones: dans cette vidéo de 1974, alors qu'elle vivait encore en RDA, Nina Hagen chante déjà l'une de ses chansons déjantées dont elle aura le secret. En gros : "J'ai pris froid, j'ai un rhume" – comme moi, donc. Les initiés apprécieront le port alerte et désinhibé de cette époustouflante jupe-culotte comme on n'en fait plus.
[21102010
Inzwischen ist das Video leider gelöscht worden. A-behr! Hier unten eine Andere.
Entre-temps, la vidéo a été supprimée. Mais. Ci-dessous une autre:]
Nina Hagen - Hatschi Waldera
Nun wieder zu Nina: hierunter ein tolles Video von Hatschi-Waldera , in der Tschechoslowakei, in einem Show von… Karel Gott moderiert. Noch ist die Nina nicht ausgeflippt, obwohl das Lied es ein bisschen ist.
Und jetzt gehe ich ins Bett.
Pour les francophones: dans cette vidéo de 1974, alors qu'elle vivait encore en RDA, Nina Hagen chante déjà l'une de ses chansons déjantées dont elle aura le secret. En gros : "J'ai pris froid, j'ai un rhume" – comme moi, donc. Les initiés apprécieront le port alerte et désinhibé de cette époustouflante jupe-culotte comme on n'en fait plus.
[21102010
Inzwischen ist das Video leider gelöscht worden. A-behr! Hier unten eine Andere.
Entre-temps, la vidéo a été supprimée. Mais. Ci-dessous une autre:]
Nina Hagen - Hatschi Waldera
samedi 27 décembre 2008
The Moon Invaders am Samstag
Heute ist es wieder Samstag und Samstag ist ja Skamstag, das wissen wir schon. Und heute Skamstag geht nach… Belgien! Mit The Moon Invaders. Eigentlich wollte ich Wasn't made for love finden, denn es passt genau zu der heutigen trübigen Stimmung. Hab aber nur Old Friend gefunden, den ich laut iTunes schon 70 Male seit dem 13.07.2008 gehört habe.
The Moon Invaders, sowie The Caroloregians (selbe Sänger), muss man unbedingt live sehen. Die haben so eine kommunikative Kraft und Euphorie. Und diese Mischung zwischen 60'er Motown und Ska passt eigentlich perfekt zusammen. Grosse Musiker sind sie auch – man beachte die Orchestration und die Akkorde.
Rubbzzz!
The Moon Invaders, sowie The Caroloregians (selbe Sänger), muss man unbedingt live sehen. Die haben so eine kommunikative Kraft und Euphorie. Und diese Mischung zwischen 60'er Motown und Ska passt eigentlich perfekt zusammen. Grosse Musiker sind sie auch – man beachte die Orchestration und die Akkorde.
Rubbzzz!
jeudi 25 décembre 2008
(Le cadeau de Noël)
Je ne remercie personne, à commencer par le Père Noël, puisque je n'ai eu AUCUN des cadeaux de Noël que j'avais commandés. Comme dirait Caliméro, "c'est vraiment trop injuste!"
PS: Entre nous, Caliméro, c'est vraiment triste, cruel et flippant.
PS: Entre nous, Caliméro, c'est vraiment triste, cruel et flippant.
dimanche 21 décembre 2008
Le cadeau de Noël de ce dimanche
vendredi 19 décembre 2008
Farger og ord
I øyeblikket oversetter jeg Alt annet enn pensum av Harald Rosenløw Eeg, og ble konfrontert til denne setningen:
Løsningen ble funnet i fargene. I disse veldig lyse fargene, men som i den norske natten blir til knallfarger. Og det var da jeg tenkte på Teletubbies. Det å oversette er å gjengi en effekt, å gjenspeile – og, som det heter så fint på norsk (vi har ikke noen ord for det på fransk), å gjendikte. Man skulle i første omgang gjengi, og hvis dette ikke er mulig, da gjendikte. Det er det jeg gjorde.
Husene ble til "noen små, søte og like hus med Teletubbies-aktige farger i rødt, gult og grønt", og så ble veiene "Teletubbiesveiene". Hvorfor tok jeg nettopp dette valget? Hvorfor og hvordan tillot jeg meg til å velge dette?
Jeg kunne selvfølgelig ha valgt Barbapapa. Men dette er en samtidsroman som ble skrevet i 2005 og utgitt i 2006, så det spørs virkelig om den 15/16-åring Klaus, romanfiguren, har sett Barbapapa. (Noe som fører oss til hva Eli hele tiden skriver om musikk i ungdomsromaner, når forfatterne skriver om grupper fra deres barndom som de kidsa (!) og unksa (!) neppe kjenner, tipper hun – og jeg óg.) Men Klaus har sikkert sett Teletubbies da han var barn på 90-tallet (og jeg husker at gamle dopete kjente (ikke jeg!!!!!) kom tilbake om morgenen fra likeså dopete klubnatta og så på Teletubbies for å "tsjille ned" – alle, Teletubbies og disse folkene, sugde jo i seg "circular toast with a smiley face on it, which some have taken to be representative of LSD"… uten kommentar…). Og siden Klaus og Harald som først har merkelige metaforer for å beskrive verden (f. eks. paragrafen under som sier: "(jeg) Passerer en lekeplass med masse apparater og klatrestativ som i mørket ser ut som svarte dinosaurskjelett."), tillot jeg meg å innlemme Teletubbies inn i historien. Akkurat som Kardemommeby har en direkt bildeeffekt inn i hodet til den norske leseren, men ingen i den franske sin, så har Teletubbies tvert imot en identifikasjon hos den franske.
Jeg tillot meg det også siden Kardemommeby-bildet ikke er relevant for selve fortellingen. Det gir et preg, en effekt, er en metafor, men har ingen som helst innflytelse inn i det som skjer og kommer til å skje. I motsetning til alle klærne som det er tale om i romanen, for eksempel, og da må de beholdes, kjent eller ikke kjent for den franske leseren.
Dette for å snakke om to ting som er direkt knyttet til det.
1) Fargene i den norske ubevisstheten.
Nordmenn har en helt annen fargekonstellasjon enn franskmenn. Nordmenn er veldig upresise i fargene. Man har nesten følelse av at fargesprektet i Norge limiteres til hovedfargene: rød, grøn, blå, gul, svart, hvit, grå og noen ganger oransje, fiolett. Mens vi, på fransk, har en heeel rekke av farger som brukes til daglig. Bare fiolett har mange nyanser: violet, lilas, mauve, parme, aubergine, prune, indigo, osv osv… Når jeg oversetter, bruker jeg veldig mye en hjemmeside om farger, pourpre.com, siden de norske fargene er så uklare. Til gjengjeld har nordmenn ganske merkelige assosiasjoner for å beskrive fargene, synes jeg: gulgrøn, hvitgul, osv… – og jeg mener det har kanskje noe å gjøre med den norske himmelen og blandingen av vidt forskjellige farger inn i den ved solnedgang, og som vi i Sarkorike i hvert fall ikke har. En slik "fargebevissthet" for meg som franskmann er helt fremmed, helt snål. Disse ordene finner jeg ofte for eksempel hos Lars Saabye Christensen. Og det minner meg forresten om et vakkert bilde som Johan Harstad brukte i Buzz Aldrin, hvor han snakker om Sellafieldskyene…
2) Ordene som brukes til vanlig i et språk og ikke i et annet.
Dette er noe som har opptatt meg veldig mye i det siste året. På norsk finnes det noen ord som man bruker til vanlig, til daglig og som ikke brukes så ofte på fransk. Her snakker jeg om litteraturen. For å gi noen eksempler : forsvinne, kanskje, nesten, det å kunne, alle (nordmenn viser gjerne til helheten), med flere. Eller nordmenn beskriver i selve fortellingen alle handlingene. Et eksempel hos Johan Harstads Buzz Aldrin igjen:
Jeg har lurt i mange år hva jeg egentlig skulle med dem, om jeg skulle redusere dem, men en venn av meg, fransk og forafatter, sa at jeg i hvert fall ikke skulle det, at det var liksom en del av dialogene, av fortellingen akkurat som indikasjoner i et teaterstykke. Og sikkert det, men en fransk dikter ville i hvert fall ikke legge så mye verd på dette.
Dette har ikke noe med det kulturelle å gjøre (17 mai, bunad, osv.), men mer med forestillingen et folk har av seg selv, av verden omkring seg, av virkelighetene som i sin tur preger dets språket. Dette har heller ikke noe å gjøre med disse nesten intetsigende ordene som preger den dagligtalen (liksom, jo…), men mer med Weltanschauung som man sier på tysk. Min spanske kollega Cristina Gomez Baggethun pekte også for noen år på lyd-verbene som det norske språket har så mye av og som, sant nok, er så vanskelige å oversette – teorien hennes er at siden nordmenn bor i trehus, så har de en helt annen opplevelse av lyder, noe som kanskje høres litt som et spøk ut, men jeg mener Cristina her har et poeng.
Tilbake til Kardemommeby og Harald Rosenløw Eeg så burde jeg også skrive om nettopp det kulturelle, men det tar jeg en annen gang.
Abelone bor i et område med cirka 2000 like Kardemommeby-aktige rekkehus i rødt, gult og grønt. Det er mørkt, men alle de små Kardemomme-veiene følges av lysstolper med bleike kupler som gir stedet et matt, spøkelesaktig skjær.Det som er spørsmålet: Hva f*** gjør jeg med Kardemommeby? Hva gjør jeg med den når den overhodet ikke er kjent i Sarkorike og når oversettelsen som finnes på fransk heter Pimentville = Spanskpepperby! Karin Beate Vold hadde dengang skrevet om hvor dumm dette navnet var blitt.
Løsningen ble funnet i fargene. I disse veldig lyse fargene, men som i den norske natten blir til knallfarger. Og det var da jeg tenkte på Teletubbies. Det å oversette er å gjengi en effekt, å gjenspeile – og, som det heter så fint på norsk (vi har ikke noen ord for det på fransk), å gjendikte. Man skulle i første omgang gjengi, og hvis dette ikke er mulig, da gjendikte. Det er det jeg gjorde.
Husene ble til "noen små, søte og like hus med Teletubbies-aktige farger i rødt, gult og grønt", og så ble veiene "Teletubbiesveiene". Hvorfor tok jeg nettopp dette valget? Hvorfor og hvordan tillot jeg meg til å velge dette?
Jeg kunne selvfølgelig ha valgt Barbapapa. Men dette er en samtidsroman som ble skrevet i 2005 og utgitt i 2006, så det spørs virkelig om den 15/16-åring Klaus, romanfiguren, har sett Barbapapa. (Noe som fører oss til hva Eli hele tiden skriver om musikk i ungdomsromaner, når forfatterne skriver om grupper fra deres barndom som de kidsa (!) og unksa (!) neppe kjenner, tipper hun – og jeg óg.) Men Klaus har sikkert sett Teletubbies da han var barn på 90-tallet (og jeg husker at gamle dopete kjente (ikke jeg!!!!!) kom tilbake om morgenen fra likeså dopete klubnatta og så på Teletubbies for å "tsjille ned" – alle, Teletubbies og disse folkene, sugde jo i seg "circular toast with a smiley face on it, which some have taken to be representative of LSD"… uten kommentar…). Og siden Klaus og Harald som først har merkelige metaforer for å beskrive verden (f. eks. paragrafen under som sier: "(jeg) Passerer en lekeplass med masse apparater og klatrestativ som i mørket ser ut som svarte dinosaurskjelett."), tillot jeg meg å innlemme Teletubbies inn i historien. Akkurat som Kardemommeby har en direkt bildeeffekt inn i hodet til den norske leseren, men ingen i den franske sin, så har Teletubbies tvert imot en identifikasjon hos den franske.
Jeg tillot meg det også siden Kardemommeby-bildet ikke er relevant for selve fortellingen. Det gir et preg, en effekt, er en metafor, men har ingen som helst innflytelse inn i det som skjer og kommer til å skje. I motsetning til alle klærne som det er tale om i romanen, for eksempel, og da må de beholdes, kjent eller ikke kjent for den franske leseren.
Dette for å snakke om to ting som er direkt knyttet til det.
1) Fargene i den norske ubevisstheten.
Nordmenn har en helt annen fargekonstellasjon enn franskmenn. Nordmenn er veldig upresise i fargene. Man har nesten følelse av at fargesprektet i Norge limiteres til hovedfargene: rød, grøn, blå, gul, svart, hvit, grå og noen ganger oransje, fiolett. Mens vi, på fransk, har en heeel rekke av farger som brukes til daglig. Bare fiolett har mange nyanser: violet, lilas, mauve, parme, aubergine, prune, indigo, osv osv… Når jeg oversetter, bruker jeg veldig mye en hjemmeside om farger, pourpre.com, siden de norske fargene er så uklare. Til gjengjeld har nordmenn ganske merkelige assosiasjoner for å beskrive fargene, synes jeg: gulgrøn, hvitgul, osv… – og jeg mener det har kanskje noe å gjøre med den norske himmelen og blandingen av vidt forskjellige farger inn i den ved solnedgang, og som vi i Sarkorike i hvert fall ikke har. En slik "fargebevissthet" for meg som franskmann er helt fremmed, helt snål. Disse ordene finner jeg ofte for eksempel hos Lars Saabye Christensen. Og det minner meg forresten om et vakkert bilde som Johan Harstad brukte i Buzz Aldrin, hvor han snakker om Sellafieldskyene…
2) Ordene som brukes til vanlig i et språk og ikke i et annet.
Dette er noe som har opptatt meg veldig mye i det siste året. På norsk finnes det noen ord som man bruker til vanlig, til daglig og som ikke brukes så ofte på fransk. Her snakker jeg om litteraturen. For å gi noen eksempler : forsvinne, kanskje, nesten, det å kunne, alle (nordmenn viser gjerne til helheten), med flere. Eller nordmenn beskriver i selve fortellingen alle handlingene. Et eksempel hos Johan Harstads Buzz Aldrin igjen:
(…) jeg gjorde et forsøk på å nynne melodien mens jeg låste døren inn til kontoret, fant tonen, mistet melodien, så jeg gikk bort til radioen, skrudde den av, så meg rundt en siste gang, jo, det så ok ut her, fine planter, god lukt, bra å være her, lukket opp ytterdøren, gikk ut, lukket døren, låste døren, åpnet bildøren, satte meg inn, lukket bildøren, startet bilen, kjørte til hjemmet, de fire svingene. (s. 16)Og det er helt klart at her er det typisk Johan å skrive sånn, men dette finner man hos veldig mange norske forfattere, der hvor franksmenn bare ville beskrive bevegelsene i en enkel setning. Et annet eksempel er også hva romanfigurene gjør: norske romaner beskriver ofte at den og den løfter hodet, ser på en, senker blikket, osv. Og så nikkes det i den norske fiksjonen som aldri før! Man nikker og rister på hodet heeele tiden. Det gjør man også veldig mye i den anglosaksiske forresten, men nesten ikke i den franske.
Jeg har lurt i mange år hva jeg egentlig skulle med dem, om jeg skulle redusere dem, men en venn av meg, fransk og forafatter, sa at jeg i hvert fall ikke skulle det, at det var liksom en del av dialogene, av fortellingen akkurat som indikasjoner i et teaterstykke. Og sikkert det, men en fransk dikter ville i hvert fall ikke legge så mye verd på dette.
Dette har ikke noe med det kulturelle å gjøre (17 mai, bunad, osv.), men mer med forestillingen et folk har av seg selv, av verden omkring seg, av virkelighetene som i sin tur preger dets språket. Dette har heller ikke noe å gjøre med disse nesten intetsigende ordene som preger den dagligtalen (liksom, jo…), men mer med Weltanschauung som man sier på tysk. Min spanske kollega Cristina Gomez Baggethun pekte også for noen år på lyd-verbene som det norske språket har så mye av og som, sant nok, er så vanskelige å oversette – teorien hennes er at siden nordmenn bor i trehus, så har de en helt annen opplevelse av lyder, noe som kanskje høres litt som et spøk ut, men jeg mener Cristina her har et poeng.
Tilbake til Kardemommeby og Harald Rosenløw Eeg så burde jeg også skrive om nettopp det kulturelle, men det tar jeg en annen gang.
jeudi 18 décembre 2008
Ikke mye skriving for tida
jobbe – sove – drømme – skrive ned drømmene – jobbe – og dette ad libitum, men uten reise, jeg vil ikke reise mer
samedi 15 novembre 2008
Leningrad am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Und heute S(k)amstag gibt es auch den Nighter in der Völkerfreundschaft… Geil!
Après la Norvège, la Turquie, la Jamaïque bien sûr, nous partons ce soir… en Russie, avec le groupe Leningrad.
Leningrad est intéressant à maints égards. D'une part parce qu'il représente un sous-genre dans le ska, à savoir le fameux "balkan-ska" (ce qui, nous sommes tous d'accord, ne veut pas dire grand-chose pour un groupe russe) en ce qu'il emprunte au folklore slave (ce serait plus juste) certains accords de ses mélodies. Un peu comme le post-punk français des années 80 allaient glaner du côté des années 30, chez Fréhel et Damia.
Le second point intéressant avec Leningrad c'est que le groupe est a priori interdit en Russie car les paroles seraient trop ordurières. J'ai récemment demandé à une collègue russe de me rapporter le cédé avec ce morceau. Il faut s'imaginer Elena, très chic, très universitaire, qui va dans les boutiques russes, demande Leningrad et n'obtient que des éclats de rire moqueurs. Jusqu'à ce qu'un vendeur lui explique le tant et les aboutissants et… lui brûle une copie pirate. Donc, merci Elena et désolé pour ces situations gênantes.
On peut toutefois se demander si l'interdiction qui pèse sur Leningrad ne s'explique pas non plus par le propos de la chanson. À voir la vidéo, on peut se dire que le brûlot anti-dictatorial n'a sans doute pas plu dans certains cénacles russes.
Ceci dit, si une bonne âme pouvait me dire de quoi parle le morceau, je lui en serais éminemment redevable.
Rubbzzz!
Und heute S(k)amstag gibt es auch den Nighter in der Völkerfreundschaft… Geil!
Après la Norvège, la Turquie, la Jamaïque bien sûr, nous partons ce soir… en Russie, avec le groupe Leningrad.
Leningrad est intéressant à maints égards. D'une part parce qu'il représente un sous-genre dans le ska, à savoir le fameux "balkan-ska" (ce qui, nous sommes tous d'accord, ne veut pas dire grand-chose pour un groupe russe) en ce qu'il emprunte au folklore slave (ce serait plus juste) certains accords de ses mélodies. Un peu comme le post-punk français des années 80 allaient glaner du côté des années 30, chez Fréhel et Damia.
Le second point intéressant avec Leningrad c'est que le groupe est a priori interdit en Russie car les paroles seraient trop ordurières. J'ai récemment demandé à une collègue russe de me rapporter le cédé avec ce morceau. Il faut s'imaginer Elena, très chic, très universitaire, qui va dans les boutiques russes, demande Leningrad et n'obtient que des éclats de rire moqueurs. Jusqu'à ce qu'un vendeur lui explique le tant et les aboutissants et… lui brûle une copie pirate. Donc, merci Elena et désolé pour ces situations gênantes.
On peut toutefois se demander si l'interdiction qui pèse sur Leningrad ne s'explique pas non plus par le propos de la chanson. À voir la vidéo, on peut se dire que le brûlot anti-dictatorial n'a sans doute pas plu dans certains cénacles russes.
Ceci dit, si une bonne âme pouvait me dire de quoi parle le morceau, je lui en serais éminemment redevable.
Rubbzzz!
mercredi 12 novembre 2008
Le bonheur
Comment représenter le bonheur puisque dire "je suis heureux" semble si galvaudé? Alors j'ai pensé aux images du bonheur et aussitôt me sont revenues en mémoire les photos de Wolfgang Tillmans. Quand j'ai vu l'été dernier (à deux reprises) son exposition, ce qui m'a frappé, c'était cette sensation immédiate de bien-être avec laquelle on ressortait du musée, cette volonté de faire le bien (comme dirait Trude Marstein – et j'ai tellement hâte de la traduire), de procurer du plaisir et du désir chez l'autre. Alors voilà, cette image de Wolfgang Tillmans pour dire à quel point je suis heureux.
Wie soll(te) man das Glück darstellen, seitdem "ich bin glücklich" heutzutage zu sagen, scheint so entwürdigt? Dann ich zuletzt an Glücksbilder gedacht und sofort kamen zu meinem Gedächtnis Wolfgang Tillmans' Bilder. Als ich im letzten Sommer seine Austellung (zweimal) gesehen habe, wurde ich verblüfft von diesem unmittelbaren Wohlseinsgefühl, das man nachher hatte; dieser Wille um das Gute zu machen (wie Trude Marstein es äussert – und ich freue mich so viel daruaf, sie zu übersetzen), bei den Anderen Begehren und Vergnügen zu schaffen. Daher dieses Bild von Wolgang Tillmans, um gerade zu sagen wie ich mich glücklich fühle.
Hvordan skal/kan man framstille lykke, når det å si "jeg er lykkelig" høres så brukt og misbrukt ut? Da tenkte jeg på lykkesbilder og så kom med en eneste gang tilbake i min hukommelse Wolfgang Tillmans sine fotografier. Da jeg så (to ganger) utstillingen hans sist om sommeren, det som forbauset meg var i hvilken grad man kom ut av museet med en umiddelbar følelse av lykke, med en vilje om å gjøre godt (som Trude Marstein sier – og jeg gleder meg så mye til å oversette henne), om å gi de andre både begjær og glede og fornøyelse. Derfor dette bildet av Wolfgang Tillmans, bare for å si hvor lykkelig jeg er.
Wie soll(te) man das Glück darstellen, seitdem "ich bin glücklich" heutzutage zu sagen, scheint so entwürdigt? Dann ich zuletzt an Glücksbilder gedacht und sofort kamen zu meinem Gedächtnis Wolfgang Tillmans' Bilder. Als ich im letzten Sommer seine Austellung (zweimal) gesehen habe, wurde ich verblüfft von diesem unmittelbaren Wohlseinsgefühl, das man nachher hatte; dieser Wille um das Gute zu machen (wie Trude Marstein es äussert – und ich freue mich so viel daruaf, sie zu übersetzen), bei den Anderen Begehren und Vergnügen zu schaffen. Daher dieses Bild von Wolgang Tillmans, um gerade zu sagen wie ich mich glücklich fühle.
Hvordan skal/kan man framstille lykke, når det å si "jeg er lykkelig" høres så brukt og misbrukt ut? Da tenkte jeg på lykkesbilder og så kom med en eneste gang tilbake i min hukommelse Wolfgang Tillmans sine fotografier. Da jeg så (to ganger) utstillingen hans sist om sommeren, det som forbauset meg var i hvilken grad man kom ut av museet med en umiddelbar følelse av lykke, med en vilje om å gjøre godt (som Trude Marstein sier – og jeg gleder meg så mye til å oversette henne), om å gi de andre både begjær og glede og fornøyelse. Derfor dette bildet av Wolfgang Tillmans, bare for å si hvor lykkelig jeg er.
mardi 11 novembre 2008
Mackie Messer
Når jeg sitter og oversetter, skjer det ikke så aldri sjelden at jeg lytter på musikk. Ofte Ravel, som jeg skrev før. Og akkurat nå lytter på Lotte Lenja. Jeg elsker Lotte Lenja, den kornete stemmen hennes, det ufilmiske ansiktet hennes, det kaotiske livet hennes.
Og akkurat nå hører jeg på Mackie Messer. Jeg har mange versjoner av sangen. Har akkurat telt: 38. Og kanskje er det noen jeg glemmer. Men jeg ville gjerne vise dem jeg foretrekker.
Først og fremst den av Lotte Lenja, en av favorittene mine, også pga. musikken:
Mindre kjent er denne versjonen, hvor Bertolt Brecht SELV synger! Her, hør hvordan han ruller R-ene:
Hildegard Knef har også vært en veldig god vokalist av Brecht/Weill-låtene. Hennes veldig jazzy måte å synge dem på var storartet. Det finnes en live-versjonen av Mackie Messer, hvor hun bare ler hele tiden, mye mer enn i versjonen herunder. Her er hun fremdeles veldig ung, ikke "verkokst" som man sier på tysk, altså kokset, selv om hun åpner store øyne.
Mange år senere finnes det, så klart, versjonen av Nick Cave. Ikke bare musikalsk er den sorartet, men stemmen hans passer så akkurat til sangen. Versjonen er såpass ny at, etter at Lotte Lenja (som i mellomtida er blitt Lotte Lenya i USA) har sunget det i en jazzversjon sammen med Louis Armstrong i 1957, er det bare den jazzy versjonen som er blitt tatt opp og opp igjen. Så her det australer:
De som ikke er med og som burde vært med:
Marianne Faithfull, Pascal Comelade, Ella Fitzgerald (der finnes versjoner av henne på youtube, men da synger hun altfort fort!)
De som ikke i hvert fall ikke blir med i det hele tatt:
Ute Lemper (næææiiiiiiii!!!)
Og akkurat nå hører jeg på Mackie Messer. Jeg har mange versjoner av sangen. Har akkurat telt: 38. Og kanskje er det noen jeg glemmer. Men jeg ville gjerne vise dem jeg foretrekker.
Først og fremst den av Lotte Lenja, en av favorittene mine, også pga. musikken:
Mindre kjent er denne versjonen, hvor Bertolt Brecht SELV synger! Her, hør hvordan han ruller R-ene:
Hildegard Knef har også vært en veldig god vokalist av Brecht/Weill-låtene. Hennes veldig jazzy måte å synge dem på var storartet. Det finnes en live-versjonen av Mackie Messer, hvor hun bare ler hele tiden, mye mer enn i versjonen herunder. Her er hun fremdeles veldig ung, ikke "verkokst" som man sier på tysk, altså kokset, selv om hun åpner store øyne.
Mange år senere finnes det, så klart, versjonen av Nick Cave. Ikke bare musikalsk er den sorartet, men stemmen hans passer så akkurat til sangen. Versjonen er såpass ny at, etter at Lotte Lenja (som i mellomtida er blitt Lotte Lenya i USA) har sunget det i en jazzversjon sammen med Louis Armstrong i 1957, er det bare den jazzy versjonen som er blitt tatt opp og opp igjen. Så her det australer:
De som ikke er med og som burde vært med:
Marianne Faithfull, Pascal Comelade, Ella Fitzgerald (der finnes versjoner av henne på youtube, men da synger hun altfort fort!)
De som ikke i hvert fall ikke blir med i det hele tatt:
Ute Lemper (næææiiiiiiii!!!)
lundi 10 novembre 2008
Et pendant ce temps, dans la Rance…
Et pendant qu'à Oslo on peut visiter depuis ce week-end une exposition en plein air sur l'homosexualité, où sont exposées les photos d'enfants de personnes aujourd'hui adultes et homosexuelles, connues ou peu connues, où donc on voit ces enfants comme n'importe quel bambin, pendant ce temps, dans la Rance, ou dans la Frangst, c'est comme on voudra, Gérard Longuet sévit au Sénat. Ou plutôt : a sévi au Sénat. Gérard Longuet, souvenons-nous, a fait ses premières armes politiques dans le groupe Occident, la mouvance d'extrême-droite, ce qui a poussé notre actuel sénateur à rédiger, en 1972, le programme économique du Front National. Mais passons. Nous passons également sur les mises en examen pour lesquelles Gérard Longuet a ensuite été relaxé. Mais nous ne passons pas sur les propos qu'il a tenus cet été, au Sénat, lorsqu'il auditionne, en son titre de Rapporteur spécial de la Commission spéciale des Finances du Sénat, le ministre de l'Éducation Nationale. L'information est révélée aujourd'hui dans le blog d'Alain Piriou qui lui-même le tient de l'association Couleurs gaies. Voyez plutôt, ce que notre sénateur pense de l'homophobie. Si ce n'était la réaction pour le moins gênée de Xavier Darcos, on pourrait presque en rire, puisque Gérard Longuet va juqu'à rire de ses propres billevesées.
Alors, pourquoi associer cela à Oslo?
Dans le reportage de Kulturnytt (que j'égratignais pas plus trad que cette nuit sur autre chose), on voit que cette exposition photo se couple d'un ouvrage destiné aux enseignants afin de pouvoir aborder la question de l'homosexualité à l'école. Comme le rapporte notre cheeer miniiiistre à notre pas cher du tout sénateur, le taux de suicide chez les enfants et adolescents homosexuels est alarmant. La personne qui se trouve derrière le projet norvégien, l'impeccable Bera Ulstein Moseng, a montré à maintes et maintes reprises, dans toutes ses études, à quel point les adolescents homosexuels sont sujets non seulement à la violence tant physique que verbale, mais aussi au suicide. Dans son étude de 2002 sur les jeunes de 14 à 18 ans vivant à Oslo, elle avait confirmé les chiffres que tous les pays rapportent: 25% des jeunes homosexuels ont clairement pensé au suicide. En 2006, elle décide de voir quels sont ces chiffres chez les adolescents de 12 à 14 ans. Même méthodologie: elle interviewe quelque 4200 garçons et autant de filles. Sur ces chiffres, environ 160 personnes se déclarent respectivement lesbienne/bisexuelle, et autant gay/bisexuel. Et ces chiffres font froid dans le dos.
Alors que 8 jeunes filles hétérosexuelles sur 4360 ont pensé à mettre fin à leurs jours, 31 sur 161 jeunes filles homosexuelles (de 12 à 14 ans!) y ont pensé, soit 19%. Chez les garçons, idem: 5 garçons hétérosexuels sur 4327 y ont pensé, alors que 44 garçons homosexuels sur 167 y ont clairement songé, soit 26%.
Et ce n'est pas tout. Voyons les consommations de drogue. Je répète, nous sommes chez des enfants qui ont entre 12 et 14 ans. Le questionnaire leur demande quelles drogues ils ont consommé (à savoir : haschich/marijuana, cachets/médicaments, ecstasy, LSD, héroïne, amphétamines, cocaïne). À la question, "Comment de fois dans les 12 derniers mois as-tu consommé les drogues suivantes", si on regarde à la réponse "plus de 50 fois", on voit par exemple que, rien que pour le haschich, on est à 0,6 chez les filles hétérosexuelles alors qu'on est à 3,7 chez les filles homosexuelles, qu'on est à 1,5 chez les garçons hétérosexuels alors qu'on est à 7,1 chez les garçons homosexuels. Ces chiffres sont à peu de choses près identiques pour TOUTES les drogues.
Qu'est-ce que ça veut dire? Que le manque de confiance en eux qu'éprouvent les jeunes homosexuels les poussent 1) à consommer de la drogue donc à mettre leur santé en danger, 2) à songer au suicide. Nous sommes à l'époque en 2006! En 2006! Dans une capitale! Alors que ce pays s'est doté de tout un arsenal de lois assurant aux homosexuels une protection, des droits. Alors que nous avons des personnes publiques qui ne cachent pas/plus leur homosexualité, alors que l'homosexualité est présente notamment à la télévision, à travers des personnages notamment positifs qui tous peuvent représenter une identification pour ces jeunes. Ces jeunes, j'insiste décidément, ONT ENTRE 12 ET 14 ANS!!! Ils ont entre 12 et 14 ans et environ 22% d'entre eux songent déjà à mettre fin à leurs jours.
Et pendant ce temps Gérard Longuet s'interroge: "Où commence et où s'arrête l'homophobie?" Où? On a presque envie de lui répondre: Mais dans un cercueil en sapin, coco, avec le jeune de 13 ans dedans, qui s'est suicidé à cause de l'homophobie. Et non seulement ça, mais Gérard Longuet va même jusqu'à s'interroger pour savoir si la lutte conte la pédophilie à l'école n'est pas contradictoire avec un exposé des nouvelles formes de sexualité dans cette même école. Et en plus ça le fait rire! Fy faen!
[Senere en oversettelse av dette på norsk…]
Dans le reportage de Kulturnytt (que j'égratignais pas plus trad que cette nuit sur autre chose), on voit que cette exposition photo se couple d'un ouvrage destiné aux enseignants afin de pouvoir aborder la question de l'homosexualité à l'école. Comme le rapporte notre cheeer miniiiistre à notre pas cher du tout sénateur, le taux de suicide chez les enfants et adolescents homosexuels est alarmant. La personne qui se trouve derrière le projet norvégien, l'impeccable Bera Ulstein Moseng, a montré à maintes et maintes reprises, dans toutes ses études, à quel point les adolescents homosexuels sont sujets non seulement à la violence tant physique que verbale, mais aussi au suicide. Dans son étude de 2002 sur les jeunes de 14 à 18 ans vivant à Oslo, elle avait confirmé les chiffres que tous les pays rapportent: 25% des jeunes homosexuels ont clairement pensé au suicide. En 2006, elle décide de voir quels sont ces chiffres chez les adolescents de 12 à 14 ans. Même méthodologie: elle interviewe quelque 4200 garçons et autant de filles. Sur ces chiffres, environ 160 personnes se déclarent respectivement lesbienne/bisexuelle, et autant gay/bisexuel. Et ces chiffres font froid dans le dos.
Alors que 8 jeunes filles hétérosexuelles sur 4360 ont pensé à mettre fin à leurs jours, 31 sur 161 jeunes filles homosexuelles (de 12 à 14 ans!) y ont pensé, soit 19%. Chez les garçons, idem: 5 garçons hétérosexuels sur 4327 y ont pensé, alors que 44 garçons homosexuels sur 167 y ont clairement songé, soit 26%.
Et ce n'est pas tout. Voyons les consommations de drogue. Je répète, nous sommes chez des enfants qui ont entre 12 et 14 ans. Le questionnaire leur demande quelles drogues ils ont consommé (à savoir : haschich/marijuana, cachets/médicaments, ecstasy, LSD, héroïne, amphétamines, cocaïne). À la question, "Comment de fois dans les 12 derniers mois as-tu consommé les drogues suivantes", si on regarde à la réponse "plus de 50 fois", on voit par exemple que, rien que pour le haschich, on est à 0,6 chez les filles hétérosexuelles alors qu'on est à 3,7 chez les filles homosexuelles, qu'on est à 1,5 chez les garçons hétérosexuels alors qu'on est à 7,1 chez les garçons homosexuels. Ces chiffres sont à peu de choses près identiques pour TOUTES les drogues.
Qu'est-ce que ça veut dire? Que le manque de confiance en eux qu'éprouvent les jeunes homosexuels les poussent 1) à consommer de la drogue donc à mettre leur santé en danger, 2) à songer au suicide. Nous sommes à l'époque en 2006! En 2006! Dans une capitale! Alors que ce pays s'est doté de tout un arsenal de lois assurant aux homosexuels une protection, des droits. Alors que nous avons des personnes publiques qui ne cachent pas/plus leur homosexualité, alors que l'homosexualité est présente notamment à la télévision, à travers des personnages notamment positifs qui tous peuvent représenter une identification pour ces jeunes. Ces jeunes, j'insiste décidément, ONT ENTRE 12 ET 14 ANS!!! Ils ont entre 12 et 14 ans et environ 22% d'entre eux songent déjà à mettre fin à leurs jours.
Et pendant ce temps Gérard Longuet s'interroge: "Où commence et où s'arrête l'homophobie?" Où? On a presque envie de lui répondre: Mais dans un cercueil en sapin, coco, avec le jeune de 13 ans dedans, qui s'est suicidé à cause de l'homophobie. Et non seulement ça, mais Gérard Longuet va même jusqu'à s'interroger pour savoir si la lutte conte la pédophilie à l'école n'est pas contradictoire avec un exposé des nouvelles formes de sexualité dans cette même école. Et en plus ça le fait rire! Fy faen!
[Senere en oversettelse av dette på norsk…]
Kulturnblygt
Har akkurat sett, takk være podscating, Kulturnytt fra fredag den 7.11. Og på slutten av dette innlysende, gjennomtenkte, objektive, ja, journalistiske og etiske programmet blir seeren tatt med for et lite overblikk over utstillingen som åpnet i helgen på OCA, Whatever happened to sex in Scandinavia? Så får seeren ta en titt på kunstverker, ja, kunst, folkens! Det er bra, det er vakker, dette er kultur pur, nesten kulturpurmudkunst (som Prinsusse Klura ville si). Men. Det er noe som er litt annerledes i dette innslaget fra NRK. Jo! Det er ingen kommentar o-ver-ho-det! Kulturnytt og NRK har ingen kommentar til utstillingen som de ellers viser. Kulturnytt og NRK har ikke noe å si. Kulturnytt og NRK har ingen mening. Hvorfor det? Hvorfor intervjuer de ikke noen? Hvorfor, hvorfor, hvorfor? De er jo journalister, de vet, de har mening. Men nei. Og dessuten, går man til indeksen av programmet så er innslaget IKKE med, som om det ikke engang eksisterte, som om det aldri ble vist til og med på fjernsynet. Så det spørs: Hvorfor denne tausheten? Er det noe riskabelt ved å si noe om det? Er ordet… iiiiiiih, sex, for farlig å uttale? Får man kanskje munnsår hvis man sier det? Kanskje koldbrann til og med? Så tungen faller av og munner råtner. Kanskje det. Ja, kanskje det. Oj, søren, næææiii… det skjer nettopp det akkurat nå for meg. Hjeeelp…
dimanche 9 novembre 2008
Le cadeau de Noël de ce dimanche
Lars Husum og strukturalisme
I øyeblikket leser jeg en dansk roman, en debut faktisk: Mit venskab med Jesus Kristus, av Lars Husum, som et fransk forlag har kjøpt og spurt meg om jeg kunne tenke meg å oversette den. Romanen er ikke dårlig selv om jeg stusser litt på noen enkelte passasjer som jeg synes er veldig enkle i deres grovhet (og omvendt!), og ikke bare det, men for den saks skyld veldig dansk i deres grovhet, noe som man, eller jeg, ikke leser på norsk. Det finnes nemlig noen sexscener, noen tiss- og bæsjscener som i mine øyne er helt unorske, eller også ufranske.
Hvis jeg tillater meg en parentes til, så må det nok sies at romanen henter maaange motiver fra Erlend Loes forfatterskap, både fra Naiv. Super. og Doppler. Fra det første hentes det det såkaldte livsprosjektet: etter at romanfigurens liv har smuldret til støv, blir han nødt til å begynne på nytt, helt forfra, og han gjør det ikke ved å lage lister, men ved å dra tilbake til morens barndomsby i Jylland (her finner vi igjen et viktig motiv i den moderne danske skjønnlitteraturen: provinsialisme – litteraturens svar på politikkens autoritære trekk; jeg har alltid ment at den danske identitetskrise, eller danskheden som den kalles og framheves og promeveres, som gjorde at det danske folket stemte på en regjering som gikk inn i en allianse i Folketinget sammen med Pia Kjærsgaards rasistiske og fremmedfjentlige DnF, at denne krisen finnes igjen i litteraturen hvor den morderne danske romanen setter sin fiksjon i provinsen, bort fra hovedstaden, bort fra København som har vært i mange årtier fiksjonens sted, at både politikk og litteratur lurer på hva danskheden er for noe ved å hylle provinsen som det rene sted, full med dansker, uten utlendinger, der hvor den "virkelige" danske sjelen skulle egentlig komme fra og fortsatt leve, og det, jeg insisterer, uten at denne provinsialistiske litteraturen er rasistisk, i stikk motsetning til politikken). Fra Doppler finner vi det litt messianistiske i romanfigurene, det kollektive i livsprosjektet.
Men det er ikke der hvor jeg vil med denne posten.
Jeg snakket i stad om danskheden, om sjel, og det er dette jeg vil skrive, og som plager meg siden jeg begynte å lese Husums bok.
Som innledning. Jeg har egentlig dansk som første skandinavisk språk. Jeg lærte dansk som første, og livets tilfeldigheter gjorde at det ble norsk, at jeg nå nesten bare jobber med det norske. Men allikevel. Jeg har et kunnskap til dansk som er mer intuitivt enn til norsk.
Forutsetning nummer 2: Det har alltid forbauset meg at nordmenn, dansker og svensker, hvis de vil det (eller: hvis dansker og svensker vil det!), kan forstå hverandre når de snakker med hverandre. Men. Når man leser litteraturen, den nasjonale litteraturen, da ser man med én eneste gangen at disse språkene, disse litterære språkene, skrives og diktes og struktureres på en helt annen måte. Språkets struktur en annerledes, fortellingens struktur er også det.
Og nå hvor jeg vil hen:
Det forbauser meg like stærkt, og særdeles når jeg har dette intuitive kunnskapet til dansk, at teksten slår meg i dens annerledeshet, i dens utlendinghet. Når jeg leser romanen til Lars Husum, så er det hele den danskheden som slår meg, mitt i trynet på meg. Jeg får meg danske skikk og bruk, danske vaner, dansk levemåte, Danmark som helhet. Og denne romanen kan helt umulig vært skrevet av en nordmann, tross korrespondansene som hentes eller finnes fra Erlend Loe, tross at dansk og norsk forstår hverandre og er veldig nære. Det er ikke tale om etnolingvistikk her, men om språkets struktur, eller, som teorien kaller den, om strukturalisme. Vi vet jo siden Ferdinand de Saussure, siden Hjelmslev, Lacan, Barthes og Lévi-Strauss at et språk gjenspeiler et folks psyke. At et språk ikke bare formidler inforsmajoner, at disse informasjonene ikke bare sier noe innholdsmessig men også noe symbolsmessig. Det som spørres her, i min daglige og yrkesmessige oversettelses praktikk er: Hva gjør jeg med dette kulturlandskapet som språket og bare det bærer og innolder? Hvordan blir jeg kvitt det? Kvitt fordi det blender meg, det abstraherer meg, det blir som støy. Og samtidig kan jeg ikke gjøre utenom, uten det. Min kollega Alain Gnaedig har hele tiden sagt at man måtte beholde "tekstens annerledeshet", eller på fransk: "l'étrangeté du texte", at teksten er både fremmed (= étranger) og fremmedgjørende (= étrange) og derfra merkelig for den som leser den i den oversatte versjonen. På et kognitivt nivå ser jeg for meg disse dankse virkelighetene i språket, på et praktisk og pragmatisk nivå må jeg ikke bare få dem med i den franske versjonen, men samtidig ikke la dem infisere den franske teksten.
Jeg leste i dag en veldig vakker definisjon på oversetterens yrke. Forfatteren, François-Michel Durazzo, sammenligner en oversetter men en parfymør (sier man det på norsk?), hvor de to prøver å gjenskape et parfym utfra de samtlige opplevelsene de har og husker:
Og, etter teorien, litt underholdning med The Magnetic Fields som dengang i 1999 utga 69 Love Songs, en CD (med altså 69 kjærlighetssanger!) som alle burde ha i sitt diskotek hjemme, et verk som er helt udiskriminerende i musikk sjangrene (her spilles det banjo, fløyte, her er det rock og køntri), i seksuelle legningene (menn elsker menn og kvinner elsker kvinner). Og det finnes nemlig en sang som heter… The Death of Ferdinand de Saussure. Og akkurat som Ferdinands teori er litt vanskelig for den som ikke vet noe om lingvistikken, da er sangtekstene litt kryptiske. Men allikevel:
Hvis jeg tillater meg en parentes til, så må det nok sies at romanen henter maaange motiver fra Erlend Loes forfatterskap, både fra Naiv. Super. og Doppler. Fra det første hentes det det såkaldte livsprosjektet: etter at romanfigurens liv har smuldret til støv, blir han nødt til å begynne på nytt, helt forfra, og han gjør det ikke ved å lage lister, men ved å dra tilbake til morens barndomsby i Jylland (her finner vi igjen et viktig motiv i den moderne danske skjønnlitteraturen: provinsialisme – litteraturens svar på politikkens autoritære trekk; jeg har alltid ment at den danske identitetskrise, eller danskheden som den kalles og framheves og promeveres, som gjorde at det danske folket stemte på en regjering som gikk inn i en allianse i Folketinget sammen med Pia Kjærsgaards rasistiske og fremmedfjentlige DnF, at denne krisen finnes igjen i litteraturen hvor den morderne danske romanen setter sin fiksjon i provinsen, bort fra hovedstaden, bort fra København som har vært i mange årtier fiksjonens sted, at både politikk og litteratur lurer på hva danskheden er for noe ved å hylle provinsen som det rene sted, full med dansker, uten utlendinger, der hvor den "virkelige" danske sjelen skulle egentlig komme fra og fortsatt leve, og det, jeg insisterer, uten at denne provinsialistiske litteraturen er rasistisk, i stikk motsetning til politikken). Fra Doppler finner vi det litt messianistiske i romanfigurene, det kollektive i livsprosjektet.
Men det er ikke der hvor jeg vil med denne posten.
Jeg snakket i stad om danskheden, om sjel, og det er dette jeg vil skrive, og som plager meg siden jeg begynte å lese Husums bok.
Som innledning. Jeg har egentlig dansk som første skandinavisk språk. Jeg lærte dansk som første, og livets tilfeldigheter gjorde at det ble norsk, at jeg nå nesten bare jobber med det norske. Men allikevel. Jeg har et kunnskap til dansk som er mer intuitivt enn til norsk.
Forutsetning nummer 2: Det har alltid forbauset meg at nordmenn, dansker og svensker, hvis de vil det (eller: hvis dansker og svensker vil det!), kan forstå hverandre når de snakker med hverandre. Men. Når man leser litteraturen, den nasjonale litteraturen, da ser man med én eneste gangen at disse språkene, disse litterære språkene, skrives og diktes og struktureres på en helt annen måte. Språkets struktur en annerledes, fortellingens struktur er også det.
Og nå hvor jeg vil hen:
Det forbauser meg like stærkt, og særdeles når jeg har dette intuitive kunnskapet til dansk, at teksten slår meg i dens annerledeshet, i dens utlendinghet. Når jeg leser romanen til Lars Husum, så er det hele den danskheden som slår meg, mitt i trynet på meg. Jeg får meg danske skikk og bruk, danske vaner, dansk levemåte, Danmark som helhet. Og denne romanen kan helt umulig vært skrevet av en nordmann, tross korrespondansene som hentes eller finnes fra Erlend Loe, tross at dansk og norsk forstår hverandre og er veldig nære. Det er ikke tale om etnolingvistikk her, men om språkets struktur, eller, som teorien kaller den, om strukturalisme. Vi vet jo siden Ferdinand de Saussure, siden Hjelmslev, Lacan, Barthes og Lévi-Strauss at et språk gjenspeiler et folks psyke. At et språk ikke bare formidler inforsmajoner, at disse informasjonene ikke bare sier noe innholdsmessig men også noe symbolsmessig. Det som spørres her, i min daglige og yrkesmessige oversettelses praktikk er: Hva gjør jeg med dette kulturlandskapet som språket og bare det bærer og innolder? Hvordan blir jeg kvitt det? Kvitt fordi det blender meg, det abstraherer meg, det blir som støy. Og samtidig kan jeg ikke gjøre utenom, uten det. Min kollega Alain Gnaedig har hele tiden sagt at man måtte beholde "tekstens annerledeshet", eller på fransk: "l'étrangeté du texte", at teksten er både fremmed (= étranger) og fremmedgjørende (= étrange) og derfra merkelig for den som leser den i den oversatte versjonen. På et kognitivt nivå ser jeg for meg disse dankse virkelighetene i språket, på et praktisk og pragmatisk nivå må jeg ikke bare få dem med i den franske versjonen, men samtidig ikke la dem infisere den franske teksten.
Jeg leste i dag en veldig vakker definisjon på oversetterens yrke. Forfatteren, François-Michel Durazzo, sammenligner en oversetter men en parfymør (sier man det på norsk?), hvor de to prøver å gjenskape et parfym utfra de samtlige opplevelsene de har og husker:
Le traducteur serait un peu ce parfumeur qui tente de reproduire un parfum dont il ne connaît pas la composition exacte. Il va donc l’analyser en se servant de la somme de ses expériences olfactives, il tente de retrouver les essences qui entrent dans la composition. De même le traducteur peut en bon linguiste tenter d’analyser les différents éléments du poème : le composé complexe d’éléments identifiables.
Og, etter teorien, litt underholdning med The Magnetic Fields som dengang i 1999 utga 69 Love Songs, en CD (med altså 69 kjærlighetssanger!) som alle burde ha i sitt diskotek hjemme, et verk som er helt udiskriminerende i musikk sjangrene (her spilles det banjo, fløyte, her er det rock og køntri), i seksuelle legningene (menn elsker menn og kvinner elsker kvinner). Og det finnes nemlig en sang som heter… The Death of Ferdinand de Saussure. Og akkurat som Ferdinands teori er litt vanskelig for den som ikke vet noe om lingvistikken, da er sangtekstene litt kryptiske. Men allikevel:
samedi 8 novembre 2008
Desmond Dekker am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Nach dem gestrigen Nighter im Tommy-Haus und bevor dem von nächster Woche in der Völkerfreundschaft, heute ein Standard, sogar ein Ohrwurm, sogar ein Tanzaufreger. Sobald ein DJ dieses Stück auflegt, springen alle sofort auf die Tanzfläche und MÜSSEN tanzen. Beim letzten Nighter schrieen sogar die Leute im Chor: "Get up Ediiiinaaaa!" Eben. Also, steh auf und tanz mit!
Rubbzzz!
Nach dem gestrigen Nighter im Tommy-Haus und bevor dem von nächster Woche in der Völkerfreundschaft, heute ein Standard, sogar ein Ohrwurm, sogar ein Tanzaufreger. Sobald ein DJ dieses Stück auflegt, springen alle sofort auf die Tanzfläche und MÜSSEN tanzen. Beim letzten Nighter schrieen sogar die Leute im Chor: "Get up Ediiiinaaaa!" Eben. Also, steh auf und tanz mit!
Rubbzzz!
jeudi 6 novembre 2008
mercredi 5 novembre 2008
La beauté du jour
Découvert cette nuit, presque par hasard, ce morceau renversant de réconfort, hypnotisant de beauté, interprété par Kristóf Hajós d'une part, le chanteur hongrois des tout aussi hongrois The Unbending Trees, et la décidément impérissable Tracey Thorn. Après la nuit, après J, c'est exactement ce qu'on a envie d'entendre.
(Ok, la vidéo est idiote, mais bon.)
Zufälligerweise letzter Nacht entdeckt, dieses Stück, hypnotisierend von Schönheit und verblüffend von Trost. Nach der Nacht, nach J, ist es genau, was man hören möchte.
(OK, das Video ist doof, aber naja.)
Je cite/Ich zitiere :
"Walk with your both arms wide-spread/ Turning to me"
(Ok, la vidéo est idiote, mais bon.)
Zufälligerweise letzter Nacht entdeckt, dieses Stück, hypnotisierend von Schönheit und verblüffend von Trost. Nach der Nacht, nach J, ist es genau, was man hören möchte.
(OK, das Video ist doof, aber naja.)
Je cite/Ich zitiere :
"Walk with your both arms wide-spread/ Turning to me"
J
(Nach der Demo und nach J ist fast alles wie in dem Lied von Vincent Gallo, When. Na ja. Frage: Wer singt? Isch auf jeden Fall nüsch – ich singe nur Honey Bunny von ihm.)
mardi 4 novembre 2008
Brageprisen (eller: nominasjonene)
Og så fikk vi å vite hvem de heldiggrisene blandt de nominerte for Brageprisen er.
Skjønn: Gunnhild Øyehaug, så bra. Hvis juryen har "guts" nok, som Nordisk Råds pris' juryen den gang de valgte Sara Stridsberg, så gir de prisen til Gunnhild Øyehaug. Om de tør? Om de er moderne nok? Mon så…
B&U: Apropos guts. Jeg noterer meg at Rune Belsvik æ'kke med. Skam dere! Dere hadde en fin leilighet til å vise til publikum at denne dilldallen med pornografi er noe vi ikke støtter, for f***. Dere kunne gjort en veldig stor politisk og litterær gest. Men nei. Akk nei. Det gjorde dere ikke. Fyyyy…
Men de valgte Darlah, som jeg sa var sååå bra. Hurra, Johan! Og så valgte de Stian. Min kjære Stian. Og Gratulerer Cappelen. Og gratulerer også Gyldendal-konsernen.
Skjønn: Gunnhild Øyehaug, så bra. Hvis juryen har "guts" nok, som Nordisk Råds pris' juryen den gang de valgte Sara Stridsberg, så gir de prisen til Gunnhild Øyehaug. Om de tør? Om de er moderne nok? Mon så…
B&U: Apropos guts. Jeg noterer meg at Rune Belsvik æ'kke med. Skam dere! Dere hadde en fin leilighet til å vise til publikum at denne dilldallen med pornografi er noe vi ikke støtter, for f***. Dere kunne gjort en veldig stor politisk og litterær gest. Men nei. Akk nei. Det gjorde dere ikke. Fyyyy…
Men de valgte Darlah, som jeg sa var sååå bra. Hurra, Johan! Og så valgte de Stian. Min kjære Stian. Og Gratulerer Cappelen. Og gratulerer også Gyldendal-konsernen.
dimanche 2 novembre 2008
Le cadeau de Noël de ce dimanche
samedi 1 novembre 2008
Hopalong Knut am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag. Seitdem ich neulich in… nein, nicht Tahiti, sondern in Norwegen war, habe ich diverse Skaplatten mitgebracht. Die grösste norwegische Skaband heisst Hopalong Knut, ist aber nicht die beste. Aber. Es gibt diese Nummer, die ganz ok ist, trotz des Amisounds im Hintergrund und der manchmal enervierenden Stimme der Sängerin. Dennoch funktionniert diese Suppe ganz schnell wie ein Ohrwurm.
Ethnologische Hinweisung: Hopalong Knut singt auf Dialekt, und zwar den Dialekt aus Trondheim, wo sie herkommen und leben.
Rubbzzz!
Ethnologische Hinweisung: Hopalong Knut singt auf Dialekt, und zwar den Dialekt aus Trondheim, wo sie herkommen und leben.
Rubbzzz!
jeudi 30 octobre 2008
Parkvesen & andre vesener
Reçue hier par la poste la rentrée littéraire, soit trois albums, d'une nouvelle maison d'édition norvégienne, Magikon Forlag, co-fondée par Kristin Roskifte dont j'avais adoré l'abécédaire intitulé 28 pièces et cuisine. Cet album déclinait les lettres de l'alphabet norvégien en fonction de pièces improbables (pièce vide pour la lettre T (tomrom), pièce western pour la lettre W et pièce puzzle pour la lettre P), où les deux habitants de ces espaces absurdes, le couple formé par Alf et Beate (A et B, donc, comme le début d'abécédaire), se parlaient en utilisant que des mots de la lettre en question. Intraduisible, mais épatant.
Depuis, Kristin Roskifte a quitté Cappelen et s'est associée avec Svein Størksen pour créer Magikon, que j'ai découverte il y a peu. Je voulais notamment recevoir cet album qu'elle a illustré et qu'a écrit un des plus grands écrivains contemporains, Jan Kjærstad. L'album s'appelle Mirandas skatkammer, La Salle aux trésors de Miranda, et frappe par son style très 70, très Beatles période Sergeant Pepper, qu'a récemment copié un limonadier américain (hum !). Côté illustration, l'album n'est pas inintéressant même s'il aurait mérité un peu plus de direction artistique, on voit donc l'absence cruelle d'Ellen Seip (hei, Ellen!), LA grande dame norvégienne de l'album – puisque c'est sous ses auspices que la Norvège a remporté en 2007 avec Stian Hole, puis en 2008 avec Øyvind Torseter, le Ragazzi Award à la Foire de Bologne; autrement dit, c'est sous sa direction artistique qu'ont été publiés les deux plus beaux albums du monde pour ces deux années.
Mais retour à Magikon, puisque la surprise ne venait pas de Kristin Roskifte illustratrice, mais de Kristin Roskifte éditrice. Et là, c'est pour le coup un trésor, un petit joyau, d'ores et déjà à mon sens LE album norvégien de l'année 2008. Intitulé Parc et autres créatures (le titre norvégien est cent fois mieux, mais fonctionne sur un jeu de mots), il est signé Øystein Dolmen (quel nom!) pour le texte et le collectif Yokoland pour les illustrations. Le premier est un touche à tout qu'on n'attendait pas ici avec un texte aussi abouti, à la fois poétique ("Les oiseaux aiment jouer avec les sculptures et laisser voleter leurs pensées") et drôle ("Il est très lancé de s'asseoir sur un banc dans le parc et de discuter de questions philosophiques. Beaucoup s'y adonnent tout à fait délibérément."). Mais les seconds, eux sont connus. Du moins ils le sont en Norvège, en Allemagne, en Grande-Bretagne. Il s'agit de trois graphistes qui se sont rencontrés à l'âge de 16 ans au lycée.
L'histoire est racontée par un tout petit moustique que l'on suit de page en page. À chaque fois, ses interventions sont soulignées par une petite flèche empruntée au langage de la bande dessinée, sans pour autant que les phrases en lettres majuscules manuscrites soient insérées dans des bulles. Ce moustique nous détaille donc par le menu la vie du parc de son ouverture à sa fermeture, et les gens, les êtres, les choses et toutes leurs manies que l'on peut y trouver. L'album est jalonné de ruptures tant narratives que graphiques; la plus belle étant lorsque le gardien du parc se perd dans ses pensées et s'imagine sur d'autres planètes – là, les pages deviennent entièrement noires et peuplées de dinosaures et autres créatures oniriques.
Car, certes, le texte est impeccable, mais c'est surtout l'illustration qui épate. Les Norvégiens retrouveront sûrement le trait rond et enfantin de Gry Moursund, du moins avant sa période très "bébé" que je trouve un peu simpliste. Les Français reconnaîtront le travail sur les couleurs que fait Blexbolex dans son somptueux et somptueusement édité Gens. Norvégiens et Français verront au lettrage de l'histoire combien Yokoland a parfaitement digéré l'influence de Kim Hiorthøy et son recours au dessin au trait. Et, enfin, tous se raviront de l'emploi des "techniques diverses" qui voient se côtoyer surfaces monochromes et reproductions photographiques.
Mais le plus étonnant, ici, c'est qu'on a vraiment affaire à un album pour enfants, avec de vraies illustrations pour les enfants. Je veux dire: souvent, quand des éditeurs demandent à des illustrateurs issus du monde du graphisme de dessiner pour un album destiné à la jeunesse, le résultat pèche avant tout par son côté arty très adulte; artistiquement, le travail est irréprochable mais s'adresse avant tout à un public adulte, qui plus est initié au graphisme. Avec cet album, Yokoland montre tout son talent d'illustrateur d'album pour la jeunesse.
Et je suis prêt à parier… allez… 28 roupies de sansonnet que, dès que les éditeurs français vont tomber sur ce collectif, ils vont tous prendre un billet d'avion pour Oslo histoire d'aller leur chanter la romance. Nous avions Kim Hiorthøy et Jockum Nordström hier, nous avons Atak et Blexbolex aujourd'hui, nous aurons Yokoland demain. Puisque tous sont définitivement de la même famille.
Depuis, Kristin Roskifte a quitté Cappelen et s'est associée avec Svein Størksen pour créer Magikon, que j'ai découverte il y a peu. Je voulais notamment recevoir cet album qu'elle a illustré et qu'a écrit un des plus grands écrivains contemporains, Jan Kjærstad. L'album s'appelle Mirandas skatkammer, La Salle aux trésors de Miranda, et frappe par son style très 70, très Beatles période Sergeant Pepper, qu'a récemment copié un limonadier américain (hum !). Côté illustration, l'album n'est pas inintéressant même s'il aurait mérité un peu plus de direction artistique, on voit donc l'absence cruelle d'Ellen Seip (hei, Ellen!), LA grande dame norvégienne de l'album – puisque c'est sous ses auspices que la Norvège a remporté en 2007 avec Stian Hole, puis en 2008 avec Øyvind Torseter, le Ragazzi Award à la Foire de Bologne; autrement dit, c'est sous sa direction artistique qu'ont été publiés les deux plus beaux albums du monde pour ces deux années.
Mais retour à Magikon, puisque la surprise ne venait pas de Kristin Roskifte illustratrice, mais de Kristin Roskifte éditrice. Et là, c'est pour le coup un trésor, un petit joyau, d'ores et déjà à mon sens LE album norvégien de l'année 2008. Intitulé Parc et autres créatures (le titre norvégien est cent fois mieux, mais fonctionne sur un jeu de mots), il est signé Øystein Dolmen (quel nom!) pour le texte et le collectif Yokoland pour les illustrations. Le premier est un touche à tout qu'on n'attendait pas ici avec un texte aussi abouti, à la fois poétique ("Les oiseaux aiment jouer avec les sculptures et laisser voleter leurs pensées") et drôle ("Il est très lancé de s'asseoir sur un banc dans le parc et de discuter de questions philosophiques. Beaucoup s'y adonnent tout à fait délibérément."). Mais les seconds, eux sont connus. Du moins ils le sont en Norvège, en Allemagne, en Grande-Bretagne. Il s'agit de trois graphistes qui se sont rencontrés à l'âge de 16 ans au lycée.
L'histoire est racontée par un tout petit moustique que l'on suit de page en page. À chaque fois, ses interventions sont soulignées par une petite flèche empruntée au langage de la bande dessinée, sans pour autant que les phrases en lettres majuscules manuscrites soient insérées dans des bulles. Ce moustique nous détaille donc par le menu la vie du parc de son ouverture à sa fermeture, et les gens, les êtres, les choses et toutes leurs manies que l'on peut y trouver. L'album est jalonné de ruptures tant narratives que graphiques; la plus belle étant lorsque le gardien du parc se perd dans ses pensées et s'imagine sur d'autres planètes – là, les pages deviennent entièrement noires et peuplées de dinosaures et autres créatures oniriques.
Car, certes, le texte est impeccable, mais c'est surtout l'illustration qui épate. Les Norvégiens retrouveront sûrement le trait rond et enfantin de Gry Moursund, du moins avant sa période très "bébé" que je trouve un peu simpliste. Les Français reconnaîtront le travail sur les couleurs que fait Blexbolex dans son somptueux et somptueusement édité Gens. Norvégiens et Français verront au lettrage de l'histoire combien Yokoland a parfaitement digéré l'influence de Kim Hiorthøy et son recours au dessin au trait. Et, enfin, tous se raviront de l'emploi des "techniques diverses" qui voient se côtoyer surfaces monochromes et reproductions photographiques.
Mais le plus étonnant, ici, c'est qu'on a vraiment affaire à un album pour enfants, avec de vraies illustrations pour les enfants. Je veux dire: souvent, quand des éditeurs demandent à des illustrateurs issus du monde du graphisme de dessiner pour un album destiné à la jeunesse, le résultat pèche avant tout par son côté arty très adulte; artistiquement, le travail est irréprochable mais s'adresse avant tout à un public adulte, qui plus est initié au graphisme. Avec cet album, Yokoland montre tout son talent d'illustrateur d'album pour la jeunesse.
Et je suis prêt à parier… allez… 28 roupies de sansonnet que, dès que les éditeurs français vont tomber sur ce collectif, ils vont tous prendre un billet d'avion pour Oslo histoire d'aller leur chanter la romance. Nous avions Kim Hiorthøy et Jockum Nordström hier, nous avons Atak et Blexbolex aujourd'hui, nous aurons Yokoland demain. Puisque tous sont définitivement de la même famille.
mardi 28 octobre 2008
samedi 25 octobre 2008
Prince Buster & Derrick Morgan am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Und heute nicht nur 1 Stück sondern 2! Geil! Und zwar DIE janz grosse Sternen: Prince Buster und Derrick Morgan.
Es ist schon bekannt, dass die beide sich gehasst haben. Es ging so weit, dass elbst in ihren Liedern haben sie sich ständig gehetzt. Hier erstmal sang Prince Buster, dass Derrick Morgan kein echter Jamaikaner war, dass er also ein "Chineser" war. Hier geht's los:
Als Antwort sang Derrick Morgan Blazing Fire und schimpfte ihn zurück, sagend, "pass mal auf, sonst schiesse ich dich tot." So etwa. Hier geht's los:
Die Frage ist ob die eine Nummer besser als die andere ist. Die Antwort ist: nein. Musikalisch sind die beide sehr gut, mit diesem gleichen Ton, der sich immer wieder wiederholt. Aber, ich gebe zu: ich mag Derrick Morgans Stimme besser. Und der Saxophon ist bei Morgan frischer, lustiger, lebendiger.
Rubbzzz!
Und heute nicht nur 1 Stück sondern 2! Geil! Und zwar DIE janz grosse Sternen: Prince Buster und Derrick Morgan.
Es ist schon bekannt, dass die beide sich gehasst haben. Es ging so weit, dass elbst in ihren Liedern haben sie sich ständig gehetzt. Hier erstmal sang Prince Buster, dass Derrick Morgan kein echter Jamaikaner war, dass er also ein "Chineser" war. Hier geht's los:
Als Antwort sang Derrick Morgan Blazing Fire und schimpfte ihn zurück, sagend, "pass mal auf, sonst schiesse ich dich tot." So etwa. Hier geht's los:
Die Frage ist ob die eine Nummer besser als die andere ist. Die Antwort ist: nein. Musikalisch sind die beide sehr gut, mit diesem gleichen Ton, der sich immer wieder wiederholt. Aber, ich gebe zu: ich mag Derrick Morgans Stimme besser. Und der Saxophon ist bei Morgan frischer, lustiger, lebendiger.
Rubbzzz!
lundi 20 octobre 2008
Tormod Haugen († RIP)
Et c'est précisément quand je suis à Oslo que j'apprends le décès de Tormod Haugen. (Et dire que j'écrivais pas plus tard qu'il y a quelques semaines que les Norvégiens l'avaient oublié…)
Tormod Haugen était pour moi le plus grand écrivain norvégien de littérature pour la jeunesse. Lui qui voulait faire du cinéma, qui avait été si influencé par la Nouvelle Vague, et notamment par Éric Rohmer, avait écrit presque par hasard. C'était en 1973 et le roman s'appelait Pas comme l'année dernière. L'histoire était celle de Jørgen, un jeune garçon effrayé par tout, par les ombres dans la forêt, par les autres enfants prêts à le rudoyer, par la vie. Et puis, comme l'année dernière, il rencontre cette jeune fille de son âge (son nom m'échappe) qui est tout le contraire de lui: elle déborde de vie, elle n'a peur de rien ni de personne, elle répond aux gens, ces gens qui disent d'elle qu'elle est un garçon manqué. Toute l'œuvre de Tormod se trouve cristallisée ici: la peur comme atavisme chez l'enfant, que des parents trop occupés ne voient pas, que la société impitoyable oublie, que les autres enfants rudoient. Tormod écrivait avant l'heure des romans sur le genre. Un peu comme dans la chanson de Blur, "Girls who are boys who like boys to be girls who do boys like they're girls who do girls like they're boys." Certains diraient que Tormod était queer avant l'heure. Il a détourné les contes de fée en présentant un dragon qui capture un prince qui doit être délivré par une princesse et qui ne veut pas être délivré par une princesse mais par un chevalier si bien qu'au final la princesse devient meilleure amie avec une autre princesse.
Oui, Tormod a toujours été un précurseur. Il écrivait de la fantasy alors que la mode n'était pas à ce genre littéraire. À l'heure du réalisme social qui imputait à la société tous les maux de l'enfant, il écrivait que le mal peut se trouver à l'intérieur de l'enfant, que l'enfant peut être rongé par un mal qui se trouve en lui et qu'il a besoin de toute notre attention. Il a toujours respecté les enfants. Il m'avait dit il y a quelques années combien il devenait difficile pour lui d'écrire des romans pour la jeunesse. Il connaissait mal cette jeunesse désormais, et il n'avait qu'une peur par rapport à ces enfants et ces adolescents qui le lisaient: leur mentir, leur écrire des histoires qui seraient fausses. C'est sans doute pourquoi il a écrit ces contes sur la Prinçusse Klura.
La plus belle de ses histoires demeure à mon sens la trilogie consacrée à Grégoire & Gloria. Dans le premier tome, Grégoire aime Gloria qui le déteste et croit que tous les cadeaux qu'elle reçoit en secret viennent d'Édouard alors qu'Édouard la déteste. Ils finiront par se trouver et par s'aimer, si fort, tellement fort. Grégoire et Gloria finissent par s'aimer puis vient le doute; puis viennent les signes d'amour adressés aux autres et qui semblent plus forts que ceux que l'on recevait; puis vient la séparation parce que l'amour s'achève lui aussi, paraît-il, peut-être, peut-être pas. L'amour existe, peut-être, peut-être pas. Quelqu'un est là, quelque part, qui nous attend, sans doute, sans nul doute.
Tormod Haugen est décédé samedi 18 octobre dernier des suites d'une longue maladie. Il avait 63 ans.
Tormod Haugen était pour moi le plus grand écrivain norvégien de littérature pour la jeunesse. Lui qui voulait faire du cinéma, qui avait été si influencé par la Nouvelle Vague, et notamment par Éric Rohmer, avait écrit presque par hasard. C'était en 1973 et le roman s'appelait Pas comme l'année dernière. L'histoire était celle de Jørgen, un jeune garçon effrayé par tout, par les ombres dans la forêt, par les autres enfants prêts à le rudoyer, par la vie. Et puis, comme l'année dernière, il rencontre cette jeune fille de son âge (son nom m'échappe) qui est tout le contraire de lui: elle déborde de vie, elle n'a peur de rien ni de personne, elle répond aux gens, ces gens qui disent d'elle qu'elle est un garçon manqué. Toute l'œuvre de Tormod se trouve cristallisée ici: la peur comme atavisme chez l'enfant, que des parents trop occupés ne voient pas, que la société impitoyable oublie, que les autres enfants rudoient. Tormod écrivait avant l'heure des romans sur le genre. Un peu comme dans la chanson de Blur, "Girls who are boys who like boys to be girls who do boys like they're girls who do girls like they're boys." Certains diraient que Tormod était queer avant l'heure. Il a détourné les contes de fée en présentant un dragon qui capture un prince qui doit être délivré par une princesse et qui ne veut pas être délivré par une princesse mais par un chevalier si bien qu'au final la princesse devient meilleure amie avec une autre princesse.
Oui, Tormod a toujours été un précurseur. Il écrivait de la fantasy alors que la mode n'était pas à ce genre littéraire. À l'heure du réalisme social qui imputait à la société tous les maux de l'enfant, il écrivait que le mal peut se trouver à l'intérieur de l'enfant, que l'enfant peut être rongé par un mal qui se trouve en lui et qu'il a besoin de toute notre attention. Il a toujours respecté les enfants. Il m'avait dit il y a quelques années combien il devenait difficile pour lui d'écrire des romans pour la jeunesse. Il connaissait mal cette jeunesse désormais, et il n'avait qu'une peur par rapport à ces enfants et ces adolescents qui le lisaient: leur mentir, leur écrire des histoires qui seraient fausses. C'est sans doute pourquoi il a écrit ces contes sur la Prinçusse Klura.
La plus belle de ses histoires demeure à mon sens la trilogie consacrée à Grégoire & Gloria. Dans le premier tome, Grégoire aime Gloria qui le déteste et croit que tous les cadeaux qu'elle reçoit en secret viennent d'Édouard alors qu'Édouard la déteste. Ils finiront par se trouver et par s'aimer, si fort, tellement fort. Grégoire et Gloria finissent par s'aimer puis vient le doute; puis viennent les signes d'amour adressés aux autres et qui semblent plus forts que ceux que l'on recevait; puis vient la séparation parce que l'amour s'achève lui aussi, paraît-il, peut-être, peut-être pas. L'amour existe, peut-être, peut-être pas. Quelqu'un est là, quelque part, qui nous attend, sans doute, sans nul doute.
Tormod Haugen est décédé samedi 18 octobre dernier des suites d'une longue maladie. Il avait 63 ans.
Ikke mye skriving for tida
Ikke mye skriving for tida, vel. Men mye uthviling, mye ringing (Frankfurt), mye reising (er akkurat nå kommet til Oslo), og ikke mye oversetting (f***!!!). Sånn er det noen ganger.
Vi får bare ta det som det er.
Vi får bare ta det som det er.
dimanche 19 octobre 2008
Le cadeau de Noël de ce dimanche
samedi 18 octobre 2008
The Valkyrians am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag, und heutiger Skamstag ist auch Nighter in der Völkerfreundschaft, geil!
Und heute am Skamstag gibt es Ska aus… Finnland. Die perfekte Valkyrians, die so gut im Konzert sind.
Et maintenant en français. Donc, avec The Valkyrians, du ska en provenance de… Finlande. Impeccables en concert (je les ai vus notamment à Potsdam en 2007), les Valkyrians doivent sans aucun doute leur succès à leur chanteur dont l'énergie et le ressort sont si communicatifs mais, surtout, dont la voix flûtée détonne particulièrement dans ce genre musical. Dans le morceau ci-dessous, mon préféré, l'orgue Hammond a toujours la place centrale que lui accorde le third wave-ska, mais la batterie est également très présente. Dans son ensemble, le morceau épate par son orchestration et sa production très poussées (confer le passage en dub ou les chœurs), qui montrent à quel point, jusque dans le ska, la Finlande est une nation où la musique occupe une place essentielle (je pense ici à la musique classique). Enfin, un mot sur les paroles anti-pubertaires qui font presque sourire quand on pense justement au public qui est censé les écouter.
Rubbzzz!
Und heute am Skamstag gibt es Ska aus… Finnland. Die perfekte Valkyrians, die so gut im Konzert sind.
Et maintenant en français. Donc, avec The Valkyrians, du ska en provenance de… Finlande. Impeccables en concert (je les ai vus notamment à Potsdam en 2007), les Valkyrians doivent sans aucun doute leur succès à leur chanteur dont l'énergie et le ressort sont si communicatifs mais, surtout, dont la voix flûtée détonne particulièrement dans ce genre musical. Dans le morceau ci-dessous, mon préféré, l'orgue Hammond a toujours la place centrale que lui accorde le third wave-ska, mais la batterie est également très présente. Dans son ensemble, le morceau épate par son orchestration et sa production très poussées (confer le passage en dub ou les chœurs), qui montrent à quel point, jusque dans le ska, la Finlande est une nation où la musique occupe une place essentielle (je pense ici à la musique classique). Enfin, un mot sur les paroles anti-pubertaires qui font presque sourire quand on pense justement au public qui est censé les écouter.
Rubbzzz!
mardi 14 octobre 2008
Pour ma classe
En ces temps de déconfiture d'un capitalisme à l'inconséquence et la cupidité crasses (rien de neuf sous le soleil), qui n'a cessé de vouer aux gémonies l'intervention et la présence de l'État, qui n'a cessé de revendiquer toujours plus de dérégulations et qui désormais réclame à cor et à cri son sauvetage par ce même État hier encore (et demain toujours) honni, il peut être bon, pour soulager ou exciter sa colère, d'écouter ou de réécouter Pour ma classe, des Brigada Flores Magon (bon, c'est pas pour dire, mais leur site est inaccessible, verdammt nochmal!).
Pour ma classe, c'est le morceau phare de la Brigada, celui qui réunit et fait hurler les foules dans les concerts (pour ce qui est des Français), celui qui cristallise un sentiment d'appartenance à un groupe (les skins et/ou les anti-fascistes), à une classe sociale (or donc), à une conscience politique et à une conscience d'être politiquement au monde.
Pour ma classe, ce sont des paroles pour moi quasi serre-kiki quand Mateo chante "Nos cœurs saignent", à tel point que ça a abouti, sur le bras droit (avê les poils), à ça, merci Lionel:
Et le seul endroit de Paris qui parfois me manque, c'est le Saint-Sauveur. Mais bon, no regrets.
Pour ma classe, c'est le morceau phare de la Brigada, celui qui réunit et fait hurler les foules dans les concerts (pour ce qui est des Français), celui qui cristallise un sentiment d'appartenance à un groupe (les skins et/ou les anti-fascistes), à une classe sociale (or donc), à une conscience politique et à une conscience d'être politiquement au monde.
Pour ma classe, ce sont des paroles pour moi quasi serre-kiki quand Mateo chante "Nos cœurs saignent", à tel point que ça a abouti, sur le bras droit (avê les poils), à ça, merci Lionel:
Et le seul endroit de Paris qui parfois me manque, c'est le Saint-Sauveur. Mais bon, no regrets.
lundi 13 octobre 2008
Alton Ellis († - RIP)
Triste nouvelle, tout à l'heure, en lisant dans Libération une notule de la taille d'un timbre poste qu'Alton Ellis est décédé d'un cancer, samedi, à Londres. En Rance, la nouvelle passe quasi inaperçue, mais il faut lire la belle nécrologie qui lui consacre sa maison de disque, Trojan Records.
Alton Ellis, c'est le roi du rocksteady, celui qui chantera I'm still in love with you, girl (cf. ci-dessous), mais aussi l'auteur et producteur des plus magnifiques morceaux de Phyllis Dillon (elle aussi décédée – et ça de plus dans la figure).
RIP.
Alton Ellis, c'est le roi du rocksteady, celui qui chantera I'm still in love with you, girl (cf. ci-dessous), mais aussi l'auteur et producteur des plus magnifiques morceaux de Phyllis Dillon (elle aussi décédée – et ça de plus dans la figure).
RIP.
dimanche 12 octobre 2008
Foucault og mottakelsen av Belsvik
Jeg blar i Michel Foucaults første bind av Seksualitetens historie og finner, på ss. 137-138 av den franske utgaven, en veldig spennende paragraf som belyser sterkt mottakelsen av Tjuven:
Foucaults filosofi om seksualiteten går ut på at:
1) det stemmer overhodet ikke at vi ikke har snakket om seksualiteten i hele den vestlige historie, at vi har tvert imot BARE snakket om den, selv da vi ikke snakket om den, snakket vi egentlig om den (det er dette prinsippet som skal nesten tretti år senere danne grunnlaget av queer-teorien: jo mer jeg tier/gjemmer, desto mer jeg taler/viser);
2) gjennom hele denne vestlige historien er seksualiteten ikke minst blitt rammet, straffet, reprimert, tabuisert, men også anset som en sosial fare som hele samfunnet har måttet kjempe – det samfuntlige legemet har koordinert sine makter for ikke bare å kjempe imot den, men også for å helhetlig berherske den, og dette gjennom hele menneskelivet, fra fødselen opp til døden.
Det er mye i sitaten som er spennende når man bruker den til å belyse mottakelsen av Tjuven. For det første ser vi nemlig at utrolig mange folk allierte seg for å si ut det verste om boken: noen bibliotekarer, noen journalister, noen lærere, noen foreldre – og det er nettopp det som Foucault sier: hele sosiale legemet er enig med seg imellom i at "barnets seksuelle beskjeftigelser", som Foucault sier, må "ivaretas av voksne" og videre bortgjemmes, dvs. her; at boken bør forbys. For det annet, det som også er belysende, er nemlig denne anstrengelsen å ikke ville se/lese disse "seksuelle beskjeftigelser" og ikke bare det: ved å framheve at den er pornografisk, gjør man den til noe "unaturlig", "mot naturen". Videre, ved å si at boken til Belsvik ikke bør inn i magasinene til biblioteker, gjør man nettopp det som Foucault skriver: man "forebygger faren". Og, til syvende og sist, onani. For det som folk ikke vil se, er nemlig onani (disse "seksuelle beskjeftigelser", siden i boken er det ingen seksualitet), reaksjonen mot boken svarer til en videreførelse av en historie som preger den felles ubevisstheten om onani som en fare for barn, noe som absolutt bør bekjempes, og det er det disse folkene reproduserer; jakten etter onani, jakten etter eventuelle seksuelle beskjeftigelser av og hos barn, og hermed hele seksualiteten som opplevelse og beskeftigelse i menneskelivet.
Pédagogisation du sexe de l'enfant: double affirmation que presque tous les enfants se livrent ou sont susceptibles de se livrer à une activité sexuelle; et que cette activité sexuelle étant indue, à la fois "naturelle" et "contre-nature", elle porte en elle les dangers physiques et moraux collectifs et individuels; les enfants sont définis comme des êtres sexuels "liminaires", en deçà du sexe et déjà en lui, sur une dangereuse ligne de partage; les parents, les familles, les éducateurs, les médecins, les psychologues plus tard doivent prendre en charge, de façon continue, ce germe sexuel précieux et périlleux, dangereux et en danger; cette pédagogisation se montre surtout dans la guerre contre l'onanisme qui a duré en Occident pendant deux siècles.
Foucaults filosofi om seksualiteten går ut på at:
1) det stemmer overhodet ikke at vi ikke har snakket om seksualiteten i hele den vestlige historie, at vi har tvert imot BARE snakket om den, selv da vi ikke snakket om den, snakket vi egentlig om den (det er dette prinsippet som skal nesten tretti år senere danne grunnlaget av queer-teorien: jo mer jeg tier/gjemmer, desto mer jeg taler/viser);
2) gjennom hele denne vestlige historien er seksualiteten ikke minst blitt rammet, straffet, reprimert, tabuisert, men også anset som en sosial fare som hele samfunnet har måttet kjempe – det samfuntlige legemet har koordinert sine makter for ikke bare å kjempe imot den, men også for å helhetlig berherske den, og dette gjennom hele menneskelivet, fra fødselen opp til døden.
Det er mye i sitaten som er spennende når man bruker den til å belyse mottakelsen av Tjuven. For det første ser vi nemlig at utrolig mange folk allierte seg for å si ut det verste om boken: noen bibliotekarer, noen journalister, noen lærere, noen foreldre – og det er nettopp det som Foucault sier: hele sosiale legemet er enig med seg imellom i at "barnets seksuelle beskjeftigelser", som Foucault sier, må "ivaretas av voksne" og videre bortgjemmes, dvs. her; at boken bør forbys. For det annet, det som også er belysende, er nemlig denne anstrengelsen å ikke ville se/lese disse "seksuelle beskjeftigelser" og ikke bare det: ved å framheve at den er pornografisk, gjør man den til noe "unaturlig", "mot naturen". Videre, ved å si at boken til Belsvik ikke bør inn i magasinene til biblioteker, gjør man nettopp det som Foucault skriver: man "forebygger faren". Og, til syvende og sist, onani. For det som folk ikke vil se, er nemlig onani (disse "seksuelle beskjeftigelser", siden i boken er det ingen seksualitet), reaksjonen mot boken svarer til en videreførelse av en historie som preger den felles ubevisstheten om onani som en fare for barn, noe som absolutt bør bekjempes, og det er det disse folkene reproduserer; jakten etter onani, jakten etter eventuelle seksuelle beskjeftigelser av og hos barn, og hermed hele seksualiteten som opplevelse og beskeftigelse i menneskelivet.
Le cadeau de Noël de ce dimanche
samedi 11 octobre 2008
Oi Skall Mates am Skamstag
Heute ist Samstag und Samstag ist auch Skamstag.
Découvert par hasard la semaine dernière en écoutant sur youtube un morceau des impérissables Villains, ce groupe japonais (eh oui… il y a pas mal de groupes ska au Japon, aussi étrange que cela puisse de prime abord paraître). Oi Skall Mates, c'est leur nom, proposent cette vidéo si rafraîchissante, pré-pubère presque (et non pubertaire) avec sa joie quasi énervante tant elle semble inextinguible et la voix du chanteur un peu trop yankee sur les bords et sur les côtés. Mais en dépit de cela, le morceau est pour le moins entêtant, avec son orgue Hammond très 2-tone et ses instruments à vent (aaah… le trombone!) juste ce qu'il faut de présent. Quant au chanteur, il est sauvé par les backs-ups du… joueur de trombone, justement. Pour ce qui est des paroles, en ces temps de crépuscule sanitaire, elles donnent envie de sauter au plafond, et la chanson tout simplement de danser.
Rubbzzz!
Découvert par hasard la semaine dernière en écoutant sur youtube un morceau des impérissables Villains, ce groupe japonais (eh oui… il y a pas mal de groupes ska au Japon, aussi étrange que cela puisse de prime abord paraître). Oi Skall Mates, c'est leur nom, proposent cette vidéo si rafraîchissante, pré-pubère presque (et non pubertaire) avec sa joie quasi énervante tant elle semble inextinguible et la voix du chanteur un peu trop yankee sur les bords et sur les côtés. Mais en dépit de cela, le morceau est pour le moins entêtant, avec son orgue Hammond très 2-tone et ses instruments à vent (aaah… le trombone!) juste ce qu'il faut de présent. Quant au chanteur, il est sauvé par les backs-ups du… joueur de trombone, justement. Pour ce qui est des paroles, en ces temps de crépuscule sanitaire, elles donnent envie de sauter au plafond, et la chanson tout simplement de danser.
Rubbzzz!
jeudi 9 octobre 2008
Kurtby
I går fikk jeg endelig Kurtby og gleder så massssssse til å lese den!!!
I dag leste jeg litt fra den, og da jeg oppdaget at Gunnar fortsatt hadde "den lyse stemmen sin", at Anne-Lise ville til Berlin og ta blider av de høyhusene der og siden "ha timelange lysebildershow", at Kurt måtte bare ta sine "norske poteter" med seg og at Bud skulle ta "en power nap", da tenkte jeg at vi alle var i trygge hender.
I morgen reiser jeg til Lille der Erlend kanskje får en lokal pris for Doppler.
Og om noen måneder gruer jeg meg veldig siden jeg kommer til å skulle oversette Kurtby til fransk, for: Hva skal jeg gjøre? Hva skal jeg gjøre allerede med tittelen når ingen i Sarkorike har hørt om Knutby? Hva skal jeg gjøre med det at Kurt snakker nynorsk når dette ikke kan gjengis på fransk som da behandler nynorsk som et språk i seg, hva det også er, men her i oversettelsen bare blir… fransk. Vi har jo ingen nyfransk! Vi har foreldet fransk, vi har fint fransk, vi har vulgært fransk, men dette kan ikke sammenlignes med forskjellen mellom bokmål og nynorsk.
Erlend, kunne du ikke gjort det enklere bare for oss, oversetterne dine? Jeg frykter du får bli med på et seminar i Oslo hvor vi alle kommer fra Russland, Finland, Nederland, Sverige også jeg indirekt fra Sarkorike, altså de landene i utlandet hvor du og Kurt er størst (og også de andre hvis de gidder), og diskuterer dette alle sammen, tar oss et skikkelig fagstrid og treffer (kanskje) en felles beslutning. Ikke sant, Gina og Dina?
For det er også noe som er litt vanskelig i denne saken: serien fortsetter (og for den saks skyld blir bare bedre og bedre, så det er sagt), og det som man har oversatt på den måten, passer ikke lenger i de andre bindene. Bare tenk på Bud hvis navn her i Kurtby forteller så mye i seg. Bud som treffer… Kirsti Brud. Bud og Brud liksom. Og så Bruse-Kurt som lager Kristi Brus til Kirsti Brud. Hva i svarte helv… ø… unnskyld… hva i svarte Kurtby skal vi gjøre med dette OGSÅ??!!!
I mellomtida kan vi bare synge sammen sangen om Kurtby som finnes her, og se oss videoen som de gode Jarle & Petter gjorde av Erlend.
I dag leste jeg litt fra den, og da jeg oppdaget at Gunnar fortsatt hadde "den lyse stemmen sin", at Anne-Lise ville til Berlin og ta blider av de høyhusene der og siden "ha timelange lysebildershow", at Kurt måtte bare ta sine "norske poteter" med seg og at Bud skulle ta "en power nap", da tenkte jeg at vi alle var i trygge hender.
I morgen reiser jeg til Lille der Erlend kanskje får en lokal pris for Doppler.
Og om noen måneder gruer jeg meg veldig siden jeg kommer til å skulle oversette Kurtby til fransk, for: Hva skal jeg gjøre? Hva skal jeg gjøre allerede med tittelen når ingen i Sarkorike har hørt om Knutby? Hva skal jeg gjøre med det at Kurt snakker nynorsk når dette ikke kan gjengis på fransk som da behandler nynorsk som et språk i seg, hva det også er, men her i oversettelsen bare blir… fransk. Vi har jo ingen nyfransk! Vi har foreldet fransk, vi har fint fransk, vi har vulgært fransk, men dette kan ikke sammenlignes med forskjellen mellom bokmål og nynorsk.
Erlend, kunne du ikke gjort det enklere bare for oss, oversetterne dine? Jeg frykter du får bli med på et seminar i Oslo hvor vi alle kommer fra Russland, Finland, Nederland, Sverige også jeg indirekt fra Sarkorike, altså de landene i utlandet hvor du og Kurt er størst (og også de andre hvis de gidder), og diskuterer dette alle sammen, tar oss et skikkelig fagstrid og treffer (kanskje) en felles beslutning. Ikke sant, Gina og Dina?
For det er også noe som er litt vanskelig i denne saken: serien fortsetter (og for den saks skyld blir bare bedre og bedre, så det er sagt), og det som man har oversatt på den måten, passer ikke lenger i de andre bindene. Bare tenk på Bud hvis navn her i Kurtby forteller så mye i seg. Bud som treffer… Kirsti Brud. Bud og Brud liksom. Og så Bruse-Kurt som lager Kristi Brus til Kirsti Brud. Hva i svarte helv… ø… unnskyld… hva i svarte Kurtby skal vi gjøre med dette OGSÅ??!!!
I mellomtida kan vi bare synge sammen sangen om Kurtby som finnes her, og se oss videoen som de gode Jarle & Petter gjorde av Erlend.
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