lundi 30 novembre 2009

Du reggae à Abdijan

Je traduis toujours ce roman pour ados, Ivoire noir:
Sur la scène : Alpha Blondy. On avait voulu voir assister à son concert à Oslo, dans la salle du Rockefeller, avant de se voir refoulés à l’entrée étant donné qu'on n’avait pas nos papiers d’identité sur nous. Sam me faisait toujours écouter du reggae : Bob Marley, Jimmy Cliff, Ismael Isaac et, donc, Alpha Blondy and The Solar System, dont j’ignorais totalement qu’il était d’ici, moi qui croyais que tous les artistes de reggae sont jamaïcains. À Abidjan, ils l’appellent le rasta de Cocody, l’homme qui est capable de rassembler le pays et faire bouger les foules – mais juste pour une soirée comme celle-ci, car il est équipé du ruban adhésif le plus puissant du monde : la musique. 
© Arne Svingen, CappelenDamm forlag, 2005, pour l'édition originale
© Jean-Baptiste Coursaud, Éditions du Rouergue, 2010, pour la traduction


Récemment, je réécoutais la période ska de Bob Marley, quand il chantait encore avec les Wailers, avant qu'il ne soit mondialement connu par ses morceaux reggae (et notamment à partir de One Love). Ce qui frappe à l'écoute, c'est la qualité de l'orchestration par rapport à toutes les chansons de ska de cette époque. Un libraire de Caen, chez qui j'ai acheté le fameux livre de Roger Steffens et Peter Simon, Reggae Collection, récemment et magnifiquement publié chez Fetjaine, mais horriblement mal traduit, me disait qu'un ami DJ, qui ne met que du ska ou du reggae, ne changeait jamais le pitch des morceaux ska de Bob Marley tant tout est parfait: la rythmique, le son et, donc, l'orchestration. On écoute, de cette époque, There She Goes, qu'on peut notamment retrouver sur cette impeccable compilation:




Jimmy Cliff, ensuite. Lui aussi connu sous nos latitudes pour ses chansons reggae alors que mon morceau préféré, feel good par excellence, n'est autre que Miss Jamaica, de 1962:




Quant aux deux autres sus-nommés, Ismael Isaac et Alpha Blondy, tous les deux ivoiriens, on pourra montrer du second, le morceau ci-dessous, en ce qu'il colle au roman qui fait l'objet de ce post et dénonce notamment cette Françafrique dont notre cheeer Président avait promis de nous débarrasser dans une "allocution" (c'est le terme élyséen) vomie en 2007 par son conseiller Guaino (tiens, une lettre de moins et son nom de famille donne le substantif guano - je le note) et qui avait attiré à juste titre contre elle les foudres de la plupart des Africains et de leur ami(e)s. On lira l'impeccable analyse qu'en a faite Ibrahima Diouf, professeure à l'Université de Dakar. Et donc, Alpha Blondy:

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