samedi 30 janvier 2010

La Suisse (7 et fin)

Moi je dis:
1) Un pays qui émet des billets avec Sophie Taeuber-Arp en effigie ne peut pas être si mauvais. (J'en parlais pas plus tard que l'autre jour, de Sophie, je veux dire). Confer mon index qui pointe son nom:

© icke

2) Un pays qui m'oblige à traverser le village de Berlincourt, pour moi qui habite à Berlin (Berlinlong?), en plus pour traverser un ma-gni-fi-que paysage de gorges qui me rappellent la Suisse saxonne (sic: la Suisse saxonne! il n'y a pas de hasard), encore en plus pour aller rencontrer la merveilleuse institutrice Fernande qui me reçoit comme un roi, et de surcroît pour aller rencontrer sa classe d'élèves si touchants, ce pays donc, ne peut décidément pas être si mauvais.

© icke

3) Un pays qui me donne la chance d'avoir littéralement les larmes aux yeux dans la classe de Mr Maradan; de rigoler comme un tordu avec les classes de Mrs Blanchard et Poux, surtout quand un élève de +/- 11 ans me demande d'abord "Est-ce que vous avez une dame?" puis "Mais à force de travailler comme ça, quand est-ce que vous avez le temps de vous occuper d'une dame?" et que je me vois finalement contraint de lui répondre "Mais tu sais, on peut très bien vivre sans dame"; de m'émerveiller en voyant que des élèves ayant fait un travail formidable grâce à Mme Enderlin retrouvent un peu d'estime de soi; d'être ému en découvrant dans la classe de Me Grimm (oui, comme les frères!) le petit Paul qui est un écrivain en herbe et le petit Rinor dont le visage respire l'intelligence (tous ces enfants albanais du Kosovo avaient des prénoms magnifiques) - je dis donc que ce pays ne peut assurément pas être si mauvais.

4) Conclusion: Merci Francine, merci Marjorie, et merci Christèle.

18h05:
5) Re-conclusion: Pour toutes (allez, et pour tous aussi), on termine le voyage en Helvétie avec encore unE artiste suisse, j'ai nommé Pipilotti Rist et son immarcescible I Am A Victim Of This Song, sorti anno 1995 (et écouté 82 fois depuis son entrée dans mon iTunes le 29/01/2006 c'est pas bézèf). Pour celles et ceux qui commenceraient l'écoute et songeraient, je les cite, "Oh naaan, pas la reprise de la scie de Chris Isaak"; je réponds: hé si, la scie (hö) du pas fatigant à regarder (comme dirait mon père - je veux dire: l'expression est de mon père: quelqu'un de pas fatigant à regarder) Chris Isaak car il faut écouter le morceau jusqu'au bout, il réserve une jubilatoire surprise. Viel Spass dabei!




PS: J'ai aussi oublié de dire qu'à Delémont, dans le canton du Jura, il y a un arrêt de bus intitulé Usine à gaz. Véridique! J'ai même la photo, mais elle est tellement floue que je ne peux la mettre en ligne. L'arrêt Usine à gaz est sur la ligne jaune (orange? je suis un peu daltonien…), juste après l'arrêt Rue des Primevères.


01022010:
Grâce à Lyly (merci merci merci!), vous pouvez voir le fameux arrêt Usine à gaz. Vær så god, comme on dit en norvégien ou prego en italien, ou bitte schön en allemand (et les Wallons disent s'il vous plaît - les Français de la (f)Rance ne disent rien - voilà un beau sujet d'ethnolinguistique):

© Lyly

Et Lyly d'expliquer: “Ceci signifie chez nous "entreprise ou machine qui fonctionne à plein régime".”

2 commentaires:

Lyly Marlène a dit…

Merci pour ce savoureux article sur votre visite "kurtesque". Ouf! vous n'avez pas manqué Sophie sur le biffeton. J'étais prête à vous l'envoyer d'urgence, ce matin, après avoir fait mon dada de votre Suisse (6) pas facile à prononcer.

Anecdote germano-helvétique (1996):

La première fois que j'ai mis le pied et le reste en Allemagne, le père de ma famille d'accueil découvre ce fameux billet hi-tech des plus raffinés, rendant hommage, fait rare, à une femme (eh oui!).Il s'exclame alors de son meilleur français:
"Argent suisse, argent militaire!"
...

Bon retour chez vous et salutations cordiales.

Lyly

Der JB a dit…

Merci, Lyly, pour votre si charmant commentaire. Au début, je m'étais dit que je parlerais aussi d'Alberto G et de Charles-Édouard J aka Le C - et puis, non: ils n'ont pas besoin qu'on (re)parle d'eux, ce sont des mecs, ils se suffisent à eux-mêmes. Mais (re)donner un petit coup de pouce à Sophie, alors oui, et plutôt deux fois qu'une.