jeudi 3 février 2011

Une toune quotidienne

Et JB traduit (et c'est lui qui souligne):
Toutes étaient en route pour Los Angeles et toutes étaient des Américaines quotidiennes qui s’illusionnaient en se prenant pour des reines de beauté.

Forcément, il repense à cette réplique de Catherine Deneuve dans Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy, une phrase devenue culte, du moins dans le bréviaire de JB:


Mais il y avait aussi, puisque la scène ci-dessus (celle de Sara Stridsberg, pas celle de Jacques Demy) se passe dans un bar à putes, la rime suivante:


De fait, question jeux de mots et rimes rocambolesques, le film Les Demoiselles de Rochefort se pose là. Ainsi de la désormais tout aussi fameuse "perm' à Nantes" qui a toujours plu à JB, lui qui avoir son indéfrisable absolument impeccable:


Enfin, la préférée de JB:


Et, comme JB a des côtés toune hyperassumés, il fait profiter ses petits amis de la Chanson de Delphine, qu'il chante lui-même à sa fenêtre tandis que, tout en lissant sa toison capillaire qu'il a blonde comme les blés et comme Catherine Deneuve, il dévore des yeux le chantier où s'affairent des ouvriers évidemment désespérés de leur célibat, sans savoir qu'à quelques mètres derrière eux le languissement réincarné les regarde.



De coup, forcément, JB s'interroge sur ce mot: toune.
Ce substantif que JB, a son grand désespoir, n'arrive pas à retracer, désigne un homosexuel. Souvent affublé de l'épithète grosse, le terme toune, dans son signifiant, fait penser à un gay un peu niais, sans doute crédule, en tout cas qui se fait facilement avoir.
Et donc, JB a eu beau chercher, il n'a rien trouvé dans ses dictionnaires, ni non plus sur internénenette. Ou quasi.
Puisque, en français québécois, le terme est tout à fait non seulement recensé mais usité au… quotidien. Il a toutefois un sens très, mais alors très différent:


Et si les petits amis de JB veulent parler parfaitement québécois, ils utiliseront toune par exemple avec cet autre lexème local: pogner:


Alors sans doute notre toune métropolitaine est-elle déjà dépassée, déjà renvoyée aux oripeaux lexicographiques pour bientôt (?) tomber en obsolescence. Le terme date en effet des années 1990 et Philippe Mangeot la citait dans la revue Vacarme dans un court développement sur la réapproriation de l'injure par certaines minorités:


Il n'empêche: pour JB, la toune a de beaux jours devant elle.

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