dimanche 15 février 2009

Orka

Je parlais l'autre soir des digressions inhérentes au travail de traduction: on cherche un mot et on finit par dériver sur quelque chose qui n'a a priori rien à voir (certains prendront cela pour une incapacité à se concentrer, d'autres pour de la distraction – dans les deux sens du terme; moi j'appelle ça l'inconscient de la traduction: de la même manière qu'un écrivain doit savoir quel est le passé de son personnage, à quoi ressemble son paysage, mais, tout en même temps, ne restitue pas dans la fiction toutes les informations qu'il possède, et ce quand bien même elles seraient imaginaires, un traducteur doit pour sa part pouvoir visualiser ce qu'il décrit: on ne traduira pas bien un combat de boxe si on n'en a pas regardé un, on ne traduira pas bien un paysage féroïen si on ne sait pas à quoi il ressemble concrètement).

Et donc, en cherchant si on pouvait parler de lande pour décrire ces si verts pâturages féroïens, je suis tombé sur différents groupes de musique du coin et du cru. J'ai appris que les Transmusicales de Rennes avaient invité deux groupes féroïens dans leur édition de décembre dernier en compagnie de Yann Tiersen (et puis faut arrêter avec lui, il a tout pompé sur Pascal Comelade, d'abord). Parmi tous les groupes féroïens, il y a Budam dont beaucoup aiment le Clap hands (bon, ok, il est pas mal de sa personne et il en fait des tonnes donc j'imagine qu'en concert les filles sont en pâmoison). Il y a ensuite Teitur (teit en norvégien, ça veut dire con, bêtasson, long à la détente, etc… quant à savoir si le sens est le même en féroïen, là, mystère…), mais il semble resté accroché aux années 70 et au néo-folk qui a un poil tendance à courir sur le popotin. Et enfin il y a Orka. Et là, j'en reste un peu baba. Je trouve ça hyper gonflé de faire de la musique avec une scie musicale et leur espèce de serinette, là, composé avec des bouteilles… C'est très… couleur locale. Bon va regarder et écouter, et comme ça ça nous permettra d'entendre à quoi ressemblé la langue féroïenne – c'est un peu comme de l'islandais mais en nettement moins guttural et saccadé, ça n'en reste pas moins assez étrange…



Bon. Voilà pour ça.
Un autre morceau d'Orka, c'est celui-là, ci-dessous. Servi par un son indus pas forcément désagréable, tant le morceau que la vidéo méga arty sont fooortement influencés de There There de Radiohead. On regarde d'abord Orka, puis ensuite on regarde There There histoire de bien comparer et de savoir de quoi on parle:



Et maintenant, comme promis, l'immense Thom Yorke avec There There. Car enfin, histoire de boucler la boucle et de retomber sur mes pieds, oui, Thom Yorke est présent dans le roman de Johan. Sous une forme méconnaissable et j'espère que Johan ne m'en voudra pas de révéler cette information. Mais, lorsque le héros Mattias farfouille dans les dossiers médicaux psychiatriques de Havstein, l'un d'eux porte le numéro: N°33.FHTYE.82/530/1929/7-22.01.1989. (c'est moi qui souligne). Et le TY, eh oui, c'est notre Thom Yorke… Allez, en route pour le flippage:

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