samedi 28 mai 2011

Who the f*** is Brigitte Bond?

Et JB, qui retourne son mange-disque électronique comme il le ferait du tiroir de sa table de chevet s'il en avait une — JB, donc, retombe sur ce morceau de 1964:


Il écoute ce Blue Beat Baby mi-swinging sixties, mi-early ska. Et il en fait profiter tous ses petits amis:



Et, réécoutant ça, JB trouve étrange la voix de cette mystérieuse Brigitte Bond. JB, qui entre-temps est devenu est un pet-cialiste des voix féminines jamaïcaines ne trouve aucune espèce de ressemblance avec le timbre en vogue, à l'époque, sur l'île des Caraïbes. Voire: il ne s'agit pas du tout d'une voix de femme noire, mais bien une voix de femme blanche. Et, non seulement ça, mais elle renferme une raucité qui n'est pas sans rappeler celle, dix ans avant, d'Amanda Lear. Étrange. Aussi, pour JB, la question qui et qu'il se posait lorsqu'il a découvert la chanson en novembre 2010 dernier se repose avec la même acuité:
Who the f*** was (is?) Brigitte Bond?

JB part à la pêche aux informations.

Le disque est bien répertorié dans tous les index et catalogues dignes de foi.
Tant chez tapir, où ladite Brigitte sort juste avant après Prince Buster:


Tant chez tapir, donc, que chez 45cat.com:


On apprend même qui étaient ces fameux Bluebeats (parfois aussi orthographiés  en deux mots, The Blue Beats), lesquels ont ainsi composé le morceau:


En parlant justement de bluebeat, le style musical et non plus la maison de disques. C'était quoi? Pour répondre à cette question, on va laisser chanter Derrick Morgan et Patsy Todd, dans leur morceau, également sorti en 1964, et intitulé The National Dance (tiens, ça fait d'ailleurs penser à JB que N lui avait demandé en décembre dernier de lui copier le morceau, ce qu'il n'a toujours pas fait — tsss…). Une chanson, nous indiquent les notes du CD duquel elle a été tirée, qui "was co-written by Millicent Patsy Todd". Et, évidemment, JB est aux anges. Mais la question: le bluebeat, c'est quoi? On écoute la réponse:



Donc, bluebeat et ska, c'est bonnet blanc et blanc bonnet, ce que confirme le duo:
Whether you call it Ska in Jamaica or Bluebeat in London town, let's all join together and do the national dance.


Toutefois, la question liminaire se pose toujours:
Who the f****** f*** is/was Brigitte Bond?

JB n'a pas été le premier à s'interroger, et d'autres avant lui se sont cassé les dents, ainsi qu'en témoigne un dénommé buzzboy67 sur toitube:


Or, toujours sur toitube, JB trouve cette information fracassante, oui, fracassantissime:


Hein?!?
Brigitte Bond serait une trans!?!
Une "strip-teaseuse maltaise"?!?
Naaan… !?!
Et le Thom en question, qui nous révèle cette information, précise: "I knew her so well" = "Je la connaissais tellement bien."
Naaan!!!
Elle ressemblerait même à ça:


Bon, la dédicace, là, en bas en gauche, ça compte pour du beurre, hein. JB se souvient par exemple parfaitement qu'il avait reçu une dédicace personnalisée de Michèle Torr, mais en fait c'était du bidon, c'étaient juste ses petits amis de l'époque qui lui avaient bricolé un faux mot. JB était fumasse, hein.

Bon. Brigitte Bond.
Brigitte Bond serait "une transsexuelle", qui plus est une "strip-teaseuse maltaise". Ouiii…
Or JB découvre une autre version:


Star(lette) de cinéma française en vrai ou en faux, il est en tout cas fort probable qu'elle ait vécu à Londres et non en Jamaïque. D'autant que roots archives ne la connaît pas. La compilation Mod Reggae de Trojan Records nous le confirme (et c'est JB qui souligne):

London's hippest musicians were also taking note, none more so than Georgie Fame who recorded with Prince Buster as well as releasing his own 'Rhythm and Blue Beat' EP. Graham Bond backed up Ernest Ranglin on an EP for Black Swan, whilst in 1964 Chris Farlowe released The Blue Beat on Decca under the guise of The Beazers. Blue Beat reciprocated the favour by releasing Blue Beat Baby by Brigitte Bond, although a rather tame affair, it contains the line "All the Mods wanna tap their feet". Mods and Ska had officially become partners and it's a relationship that lasts to this day, from Manchester's Hideaway R&B Club to Rude in Reading and a whole host of London club nights, such as Right On, Set The Tone, Coast To coast, Reggae Train, Reggae Shack and Steppin' Out, all helping to keep that link alive.

Toutefois, Trojan ne dit pas un mot sur Brigitte Bond, ne révèle rien sur l'identité réelle ou supposée de notre Chérie BB, reste muet sur ces initials B.B., comme Gainsbourg en parlera quatre ans plus tard, en 1968, à propos d'une autre femme dont JB n'écrira pas le nom complet au risque de se voir atteint d'un brusque accès d'aphtes & d'herpès conjugués.
Au final, et à défaut de réponse, force est de chanter avec Serge († RIP):

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Brigitte Bond was a very sexy stripper that was on the East African scene around 1963/4. I saw her several times in the Sombrero Club in Nairobi. The only stripper that took everything off and interacted with the audience,she was more than a little shocking in those days. She had a very husky voice and it was often thought she was a transexual. If true they did a good job - from the photo I am confident this is the same woman I saw.She claimed to be French and her accent sounded French. I am not surprised she made a record.