Cette chanson de Stranger (Cole) & Gladdy (Anderson) fonctionne comme un cauchemar. À la première écoute, on trouve qu'il s'agit d'une chanson éperdument triste - ce qu'elle semble de prime abord. De la même façon qu'on pense immédiatement du cauchemar qu'il est terrible, atroce - ce qu'il semble de prime abord. Dans les deux cas, on se trompe. Un cauchemar n'est qu'une exigence de libération: le cerveau n'en peut plus d'un poids, il nous réclame que nous nous en délestions. Cest une exhortation à perdre quelque chose qu'on ne veut/peut perdre mais qu'il faut se résoudre à perdre pour vivre mieux, pour être mieux et davantage soi-même. Over again ne dit pas autre chose, qui joue sur l'expression over again et sa signification a priori sysiphéenne (il faudrait sans cesse recommencer pour arriver au but que l'on s'est fixé).
Over again pose comme postulat que même la perte serait un gain, mieux: qu'elle ne saurait être qu'un gain. Que toutes ces choses que l'on pourrait nous reprocher (à commencer par nous-même) ne sauraient nous abattre et que nous retrouverons toujours la force de nous relever car, comme on dit si bien dans les langues germaniques: "on sait mieux" (AN: I know better now; AL: jetzt weiss ich besser; NO: jeg vet bedre nå); entendons: on ressort plus fort, mieux armé, de l'épreuve que nous avons dû traverser.
Stranger & Gladdy chantent: "If i should lose the things that I ought to gain, I'd call it a day, I'll never never be ashamed, gaining again, over again." Et ça, il ne faut jamais l'oublier. Jusque dans nos heures les plus sombres, ou plutôt: précisément là.
On écoute - et un autre jour je reparlerai de Stranger Cole (c'est lui, à gauche sur la capture d'écran), qui m'avait presque fait pleurer dans ce documentaire intitulé Rocksteady.
"My heart should never pounder, thinking of the future, over again."
1 commentaire:
tout ceci ressemble furieusement a ce que disait un viel allemand né a rocken et mort en 1900, ou a cyrulnik sur sa resilience...mais bon, ce que tu as ecrit m'evoque, je ne sais d'ailleurs pourquoi, la java des bombes atomiques de boris Vian (jouée, evidement, par le prodige pierre yves plat, 30 ans, oui ca fait mal de savoir jouer avec autant de maestria a cet age la-il a seulement un an de plus que moi-, mais je m'egare, tout ceci n'est que peu rationnel et releve plus de la jalousie, meme si nos domaines different...rires)
Mais la resilience, ou le "ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort", pourrait etre resumé dans cette superbe phrase de seneque: quand tu auras desappris a esperer, je t'apprendrai a vouloir...certes un peu execssive car il ne s'agit jamais de desapprendre a esperer, mais bien de vouloir un peu plus...le monde est le miroir de ma liberté...bisous mon cousin...FhC
Enregistrer un commentaire