dimanche 28 février 2010

"it's hard to confess"

27022010, 22h55


27022010, 23h35
© icke

28022010, 02h00
© icke

28022010, 04h35
(…) 
so schwerlos leicht
wie Glas
ist auch ihr Gespraech
(…)
Franz Joseph Herrmann

28022010, 10h15

samedi 27 février 2010

"warped attitudes that we must change"

Und seitdem wir heute Abend den Geburtstag des Køpis feiern, mit den "linken Chaoten" (ich liiiebe dieses überrechten Aussdruck) und der Rattenbar, können wir ein bisschen Oi Polloi hören, und zwar When two men kiss. Das schadet ja nie. Also Oi Polloi und die küssende Queeren. Denn, für die Schwerhörenden sowie Schwerkapierenden von jenen, geht es nämlich darum. Et toc! wie man so schøn auf Franzenländisch sagt.

DIE Aktion

Wow! Ick sage: Bravo, die Genossen!

Les dictionnaires…

Parfois, les dictionnaires réservent des surprises savoureuses. Ou effrayantes, c'est selon. On se souvient de l'édition 1996 du Petit Robert qui, pour exemplifier le terme pédophile, donnait cette construction: "une lesbienne pédophile" (sic!). Il avait fallu la convocation du ban et de l'arrière-ban homosexuel pour que l'équipe du Robert fasse finalement amende honorable et expurge l'édition suivante de cet exemple lexicographique aussi nigaud qu'épouvantable.

À l'instant, je vais consulter la base ordnett.no, service mis à la disposition des traducteurs du norvégien et qui recense tous les dictionnaires monolingues ou bilingues de la langue norvégienne. Une mine, quoi. Je cherche donc l'adjectif nådig, et là, qu'est-ce que je trouve? Ça!


Outre l'inénarrable drôlerie de cette occurrence, on peut se poser la question suivante: Mais pourquoi diable Chichi vient-il tremper dans cette (énième) affaire? Le(s) rédacteur (s) de cette entrée venai(en)t-il(s)s juste de regarder à la télévision ou de lire dans la presse un reportage sur l'ancien (p)résident élyséen? Ou bien voulaient-ils se payer sa tête? Mais pourquoi? Est-ce un hommage déguisé aux effets rhétoriques dudit Corrézien? À son inénarrable façon de dépoussiérer des mots oubliés? On se souvient de son abracadabrantesque en 2000. Ou, un an plus tard, de son pschitt.
Néanmoins, en ce temps d'amnésie politique (pour prendre un seul exemple, qui se souvient de la sortie en 2005 de l'ancien ministre du Travail, le sieur Larcher, aujourd'hui casé à la maison de retraite des politicien(ne)s (il est président du Sénat), lorsqu'il associait polygamie et troubles dans les banlieues françaises?), où le peuple français garderait presque un souvenir ému de Chirac, on ne saurait que trop se rappeler cet épisode de 1991 où il avait la sortie suivante. Les rires gras dans la salle en disent long sur la xénophilie des participants et sont, peut-être, plus atterrants encore que l'horreur rhétorique elle-même.

vendredi 26 février 2010

"nun sei doch endlich lieb"

Zu unserer grossen Freude berichtet heute die TAZ über eine Filmreihe im Zeughauskino. Man könnte also Films über die gute Neue Deutsche Welle sehen. Denn es gibt eine gute Deutsche Welle. Doch doch! Sowie die Frauenband hierunter. Östro 430, hiessen sie. Und sie sind einfach toll. T-o-l-l. Ska ist es. Und bezeichnend und wahr singen sie auch. Mehr passend könnte es also nicht. Bitte schön, Mädels, sing laut und bunt!

Die Zombies des Neujahres

Der Schnee verschwindet, die Zombies des Neujahres tauchen auf…

© icke

The shot (3)

"un combat enthousiaste"

Je lisais hier soir avant de m'endormir le passage ci-dessous, extrait de K.622, un roman de Christian Gailly.
Les hésitations par rapport à mon travail en général, en termes de technique (comme on parle de la technique en musique), des tâtonnements par ailleurs en forme d'atermoiements à cause aussi des aléas médicaux qui ont perturbé le cerveau - ces hésitations ont eu cela de bon: j'ai enfin mis en pratique le conseil que je donne toujours aux étudiants (et, j'insiste, que je n'appliquais pas à mon propre travail): l'importance de la littérature française dans la qualité de la traduction que l'on est censé imprimer à son travail, si l'on traduit vers le français.
Lorsque j'évoque cette question, je pense d'abord aux difficultés de traduction, c'est-à-dire: la résolution d'une énigme linguistique à ce point compliquée qu'elle ressemble à la résolution d'une équation mathématique. La solution à cette énigme ne se trouve jamais dans le texte qu'on traduit mais dans sa littérature, dans la littérature écrite dans la langue vers laquelle on traduit. C'est en lisant une nouvelle de Brigitte Giraud (Bowling, in: Tout sera comme avant) que j'ai trouvé la voix française de Dag Johan Haugerud pour son roman On est forcément très gentil quand on très costaud. C'est en lisant Dit-il, également de Christian Gailly, que j'ai trouvé la forme qu'épouseront les dialogues dans le roman de Trude Marstein, Faire le bien.
Et puis il faut lire la littérature de sa langue pour voir et savoir comment cette langue s'écrit, s'agence, s'avance. Il ne s'agit pas non plus de la suivre aveuglément car ce serait alors nier le chromatisme de la langue et de l'écriture que l'on traduit, il s'agit simplement de s'en inspirer pour donner du mouvement à la langue vers laquelle on traduit - et je n'emploie pas ces termes de la musique classique par hasard, puisque j'ai fait miens les propos de mon cher collègue Alain Gnaedig pour qui une traduction est aussi une interprétation musicale: jouera-t-on plutôt piano ou mezzo piano?
Lire la littérature écrite dans sa langue permet aussi de trouver le vocabulaire propre à l'univers littéraire qu'on traduit. La gageure d'un traducteur consiste à transférer le vocabulaire passif en vocabulaire actif, mieux: la difficulté consiste à constamment avoir actif ce vocabulaire passif. Le traducteur est donc un lexicographe qui… j'allais dire: qui s'ignore (il ne vaut mieux pas!). Pour traduire ce roman de Ketil Bjørnstad qui m'occupe actuellement, j'ai lu Ravel de Jean Échenoz et, donc, K.622, de Christian Gailly - tous deux portant également à des degrés divers sur la musique classique.

Le beau passage du roman de Christian Gailly, lorsque le personnage, qui écoute le Concerto pour clarinette en la majeur, dit K.622 (d'où le titre du roman), fait parler Mozart sur son œuvre - ce passage, donc, est une splendide illustration de la puissance de la musique, de son importance dans notre vie, mais aussi une illustration assez juste du travail de traduction. Plus exactement: du fait même de traduire, le processus par lequel on passe pour arriver à ce que le texte final coule, le choix que l'on va faire (puisqu'on parle de choix de traduction) pour restituer au mieux (selon nous) l'intention linguistique et narrative de l'auteur. Ce passage illustre également l'impuissance qui est parfois la nôtre, nous qui avons un devoir de fidélité, à justement plaquer à l'identique cette intention linguistique et narrative. D'où ce dilemme qui m'occupe tant en ce moment: la fidélité. Jusqu'où ai-je le droit d'aller? Tant dans cette fidélité que dans l'infidélité? Puis-je omettre voire supprimer une tournure car ma langue (entendons: celle vers laquelle je traduis), ma littérature, mon écriture fonctionne sur d'autres principes? Non, bien sûr. Mais en même temps, si, je le peux. Justement parce que je ne peux restituer l'ensemble des émotions comprises dans la langue de départ, laquelle imprime dans sa structure la psyché et la Weltanschauung (allez, zim, les grands mots) du peuple qui la parle, toutes différentes de la langue que parle mon peuple - ce défonçage de portes ouvertes pour en défoncer d'autres, tout aussi ouvertes: nous ne parlons pas des langues différentes pour rien, c'est précisément parce que nous voyons et concevons le monde différemment que notre façon de parler et d'écrire se distinguent et que, partant, l'entreprise de traduction est un travail complexe.

Voilà. Bonne lecture.
J'aimerais pouvoir traduire la musique mais c'est impossible, je n'arrive pas à mettre la musique en mots, elle va trop vite, ça me désespère. J'essaie quand même, je recommence, ça ne va pas, ça ne marche pas, s'il est possible de mettre des mots en musique l'inverse pour moi n'est pas vrai, la musique ne supporte aucun mot, elle les recrache. J'écoute et j'ai le sentiment d'un dialogue, évidemment, ce n'est pas ce que je veux dire, je parle d'un débat, d'une lutte, d'un combat, enthousiaste le plus souvent, d'un conflit, parfois chancelant, haletant toujours, mais je n'arrive pas à le traduire, ce n'est qu'un sentiment. La musique provoque, évoque surtout des sentiments, mais ce ne sont que des ombres, des âmes perdues dans les limbes de la mémoire, des accents, des inflexions, des voix, mais des voix qui parlent sans rien dire, qui me restituent des intentions, des courages, des volontés, des renoncements, des victoires, des échecs évidemment, ça ne manque pas, des passions, des joies, des douleurs, des cris pourquoi pas? Tout ce que j'ai éprouvé sans jamais pouvoir le traduire, la musique est trop vague, ou trop précise, je crois que c'est trop précis, autant vouloir mettre en paroles une équation mathématique, c'est pourtant le cas, eh oui, pas d'équation sans paroles, c'est comme ça, une équation c'est ça, c'est même la quintessence de la fiction, comme tout ce qui s'énonce de la vérité, on dit la vérité en parlant d'autre chose, un peu en se taisant. La musique parle en se taisant, et moi j'écris mon découragement de ne pouvoir traduire ce qu'elle dit, et elle dit, elle dit, mon sentiment, la somme, la totalité de mes sentiments, elle recouvre, englobe, tout ce que je ressens, comme mutité, aveuglement, impuissance.
K.622, Christian Gailly, Éditions de Minuit, 1989

jeudi 25 février 2010

schöne Bilder weiter!

Aaaaaaaaaaroooooooooon ?!!!!!!
Egal, wo du in der Welt bist: bitte uns nicht vergessen!
Post mal schöne Bilder weiter!

Der Dialog

Oj… Heute war es in der Zeitung viiiel zu lesen. Man hat sie geöffnet und sofort haben sich zwei Nachrichten kollidiert und uns mit sich zum Abstürz gebracht. Erstmal tritt Frau Käßmann zurück, "Schade. Schade. Schade.", schreibt Ines Pohl dazu (also, ich bitte euch: die Chefredakteurin der TAZ schreibt! Zeichen dafür, dass die Nachricht historisch ist) und betont (nicht genug - mehr morgen?) die feministische Perspektiv des Rücktritts. Aber gleichzeitig erfährt man, dass die katholischen Herren sich in Freiburg treffen. Aha. Und was erfährt man? Ja, Philipp Gessler berichtet:
Wahrscheinlich werden die Bischöfe eine Arbeitsgruppe einsetzen, um ihre Leitlinien gegen Kindesmissbrauch noch mal zu verschärfen - und insgeheim darauf hoffen, dass dieser Skandal so langsam und stetig wieder aus der Öffentlichkeit verschwindet wie die Affäre um die antisemitischen Pius-Brüder und den Holocaust-Leugner Bischof Richard Williamson vor einem Jahr.
Also, was haben wir: einerseits eine protestantische FRAU, die sofort zurücktritt, denn sie meint, sie hätte einen unethischen Verhalten (mit 1,54 Promille fahren) gehabt; anderseits mehrere katholischen MÄNNER, die über sexuelle Missbrauchen innerhalb ihren Kreisen weiterschweigen und nichts tun (bzw: wahrscheinlich eine Arbeitsgruppe einsetzen). Okay… Wir dürfen weinen.


Dann hoppen zu meinem TAZ-Held Martin Reichert, der bei der Diskussion in der berliner Kulturbrauerei zwischen dem LSVD und Reggaeleute war. Sein Artikel ist brillant und man beachte wie es dem Neokolonialismus krass gut geht und wie queering den Menschenrechtekonzept eine Notwendigkeit ist.


Apropos Coming-Out gibt es dann ein interessanter Artikel über die Fernsehserie In Treatment. (jeden Abend bei Sat3: sehenswert und sehenspflicht, überhaupt für Dianne Wiest als Mentorin des Therapeuts). Der Künstler und Kritiker Tal Sterngast endet seinen Einsatz mit diesen seminalen Wörtern:
So oder so operiert die deutsche Fassung mit einer Synchronisierung, was ein massiver Eingriff ist. Bei so einer minimalen Komposition hat nicht nur der Inhalt, sondern auch der Klang der Sprache eine immense Bedeutung. Es ist kaum zu glauben, dass die hier zu hörende Sprache die Sprache ist, in der die psychoanalytische Methode einst formuliert wurde.
Sigmund Freud war ein sorgfältiger Autor und virtuoser Kenner der deutschen Sprache. Der einzige Preis, den er je erhalten hat, war der Goethe-Preis für Literatur im Jahr 1930. Obwohl das Deutsche unwiderruflich mit der Psychoanalyse verbunden ist, wurde sie in den Dreißigerjahren des letzten Jahrhunderts aus Deutschland deportiert und ist nie wieder richtig heimisch geworden. Dass der psychoanalytische Dialog nun in Form der amerikanischen Adaption einer israelischen TV-Serie nach Deutschland zurückkehrt, kann man als Ironie der Geschichte betrachten.
Und gerade das, der Zurückkehr des psychoanalytischen Dialoges nach Deutschland spricht uns, auf einem heimlichen Plan, sehr sehr sehr an.

Le thérémine

Bon. Si les galapiats et autres sacripants veulent bien incontinent (oui, c'est un vieil adverbe par trop méconnu qui signifie illico presto) quitter cette plateforme car je les vois venir: ils sont déjà en train de se gondoler de rire en écoutant ce qui va suivre.
Comme certains le savent, je suis en train de traduire Elven, du Norvégien Ketil Bjørnstad, la suite de La Société des Jeunes pianistes (le titre français nest pas encore définitif), où l'on suit les tribulations musicales, cérébrales et amoureuses du jeune et futur grand pianiste classique Aksel Vinding. Comme certains le savent aussi, j'écoute toujours de la musique en traduisant. Chaque roman a son rythme, son timbre et sa couleur en propre, et donc sa propre musique pour l’accompagner. Un mot porte avant tout un son, après quoi il porte un sens, confer la linguistique, confer la chanson absconse de The Magnetic Fields, The Death of Ferdinand de Saussure : « No understanding, no closure, it is a nemesis. » J'avais déjà posté là-dessus, on peut revoir la vidéo ici. Mais je m'égare…


Min poeng, comme on dit en norvégien:
En ce moment, puisque je traduis un livre sur la musique classique, j'en écoute donc beaucoup. Et j'écoute avec une régularité assez métronomique (hö!) les mises en musique de pièces classiques au thérémine par Clara Rockmore. Au quoi? Demandent les sacripants restés ici. Au thérémine. Non, ce n'est pas une mine à térébenthine, c'est un instrument de musique inventé par le Russe Léon Theremin et c'est surtout le premier instrument de musique électronique de l'histoire. Lénine l'adorait! Qui voyait dans l'instrument la nouveauté consubstantielle de la révolution qu'il venait de parachever. Un art nouveau pour un homme nouveau — comme disaient les avant-gardes de l'époque. Une musique nouvelle pour une humanité nouvelle.
Clara Rockmore était elle aussi Russe de naissance et demeure à ce jour LA grande interprète de thérémine. On la regarde et on l'écoute d'abord jouer le Habanera de ce cher Maurice. Ravel, donc.



Bon, c'est fini de rigoler, oui ?!
Alors comment ça fonctionne ce thérémine? C'est simple. L'appareil envoie des ondes de fréquences hertziennes dont les deux mains du soliste vont moduler respectivement la hauteur et la note - d'où la position un peu crispée de notre chère Clara et ses mouvements de doigts qui lui donne l'impression d'une part de jouer de la harpe, d'autre part de guider un orchestre philharmonique. On peut également avoir l'impression d'entendre de la scie musicale, mais de scie, nenni (re-hö!).
Clara Rockmore n'est pas qu'une seule interprète de thérémine. Avec son inventeur, elle a perfectionné l'instrument dont d'aucuns se sont par la suite emparés au rang desquels, puisque je parlais d'eux il y a peu, les Pixies sur leur morceau Velouria, qu'on écoute pas plus tard que maintenant:



My Velouria - My Velouria - even I will adore ya - My Velouria - even I will adore ya - My Velouria…
Oh, escouzê-moi pour la déranche: j'étais en train de chanter.
Non, je ne me lasse pas de regarder ce clip de 1990 et ce lien assez judicieux entre le trampoline dont il est question ("Hold my hand, we'll trampoline"), le thérémine et le filmage au ralenti des sauts de cabri des membres des Pixies (oj, ça fait beaucoup trop de de); filmage qui donc va de pair avec les oscillations et la plasticité du thérémine d'une part, et les rebondissements et l'élasticité du trampoline d'autre part.

Clara Rockmore, j'ai appris à mieux la connaître (pour singer la formulation allemande kennenlernen) grâce à mon cher ami Aron qui a eu la bonté (comme d'habitude) de me passer le disque qui recense certaines de ses compositions. Je ne peux que le recommander à quiconque voudrait en découvrir davantage, mais toitube constitue déjà une bonne mine. Mais, notre Clara chouchou, je la connaissais grâce à ce disque qui rend intelligent: OHM: The Early Gurus Of Electronic Music, qui liste quant à lui les compositions les plus incontournables des grands créateurs de musique électronique, avant le déferlement de ladite musique dans sa forme populaire qu'on lui connaît aujourd'hui (je parle de la techno). Mes morceaux préférés sur la compilation en question: le Poème Électronique d'Edgard Varèse, le Mutations de Jean-Claude Risset, la Dripsody de Lugh Le Caine, He distroyed her image de Charles Dodge ou Cindy Electronium de Raymond Scott - entre autres. Sur cette somme figurait la Valse sentimentale de Tchaïkovsky, interprétée au thérémine par Clara Rockmore. On l'écoute maintenant.
Un autre jour, je parlerai de l'immmmmmense morceau de musique électronique du Norvégien Arne Nordheim, de 1974, intitulé Polypoly et qui dure 21'41''. Mais d'abord, revenons à Clara Rockmore:


Désapprendre

En réaction à ce qu'écrivait tout à l'heure FH dans son commentaire, et notamment à la lumière de cette belle phrase de Sénèque, que donc je recite: "quand tu auras désappris a espérer, je t'apprendrai a vouloir", je repense évidemment à ce livre d'Henri Michaux, Poteaux d'angle, de 1981, qui devrait figurer dans tous les bibliothèques municipales comme personnelles. Et notamment à cette phrase:
N'apprends qu'avec réserve.
Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre, ce que naïf, soumis, tu t'es laissé mettre dans la tête — innocent! — sans songer aux conséquences.
Mais il y a mieux, rapport à cette histoire très moderne de résilience et cette histoire plus ancienne de perte en guise de gain existentiel; toujours chez Michaux, donc:
Souviens-toi.
Celui qui acquiert, chaque fois qu'il acquiert, perd.

"i'm holdin' on"






10h45 (in der U-Bahn)
Frankie Valli (in den Ohren): Ridin' high when I was king, played it hard and fast 'cause I had everything.


11h35
Frau Pr Dr B: Tut mir Leid, es wächst wieder. Wir müssen eine neue Strategie finden.
Icke: ???
Frau Pr Dr B: Spritze. Aber es tut höllisch weh.
Icke: — — —


11h45
Frankie Valli (in den Ohren): An empty shell used to be, a shadow of my life is hangin' over me. A broken man without a throne won't even stand the devil's dance to win my soul.


12h (Zoologischer Garten)
Die Pharma lauert überall.

© icke


12h15
Linus: Du kommst zu spät, das Labor ist schon weg…
Icke: ???
Linus: Das war ein Scherz…
Icke: — — —


12h45
Frankie Valli (in den Ohren): I'm fightin' hard to hold my own, no I just can't make it all alone. I'm holdin' on, I can't fall back, now that big brass ring is a shade of black.


12h50
© icke



[Gestern: L (trüb): So viel Zeit verbringst du jede Woche in Praxen?!?!]

Le Salon en danger

Alerte! Alarme!


Le Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis compte parmi les festivals littéraires majeurs. Il est le plus important pour les enfants et les jeunes en Europe.

Le Conseil général de la Seine-Saint-Denis, son principal financeur jusqu’à aujourd’hui, envisage, devant ses difficultés financières, de diminuer fortement ses subventions et appelle les autres partenaires de l’association à réévaluer leurs aides.

Le Salon lui-même, fortement porté par la présence des éditeurs, n’est pas menacé. Ce qui pourrait l’être, en revanche, c’est la préparation et l’accueil des groupes scolaires et des centres de loisirs en relation avec les enseignants et les animateurs, le travail singulier en direction des associations caritatives et des familles éloignées du livre, l’exigence artistique, le foisonnement des rencontres, la gratuité d’entrée au Salon pour certains publics, et surtout les centaines d’actions littéraires (expositions, malles de livres, lectures, notamment dans les centres sociaux, rencontres d’auteurs, ateliers d’illustrateurs, formations….) qui se mènent le reste de l’année en Seine-Saint-Denis. Dans le département le plus jeune de France, où les difficultés sociales des familles sont fortes, ces multiples « petits salons itinérants » relayés par de très nombreux partenaires sont indispensables dans le domaine social, de l’éducation, de la culture. 

Sans préjuger de ce qui n’est encore qu’une hypothèse, sans présager du niveau de la réponse qu’apporteront les autres partenaires, cette situation incite à la réflexion.

La révolution numérique qui débute à peine dans le domaine du livre, l’évolution de la création artistique et littéraire, les mutations des pratiques de lecture devraient tout au contraire appeler à innover, à rechercher, à défricher, à prendre de risques, osons le mot à investir  dans les possibles rencontres de la littérature et de la jeunesse. 
 
Qu’il faille encore, en ce début de 21e siècle, alerter, se battre pour que tous les enfants accèdent aux livres, aux images, aux histoires, y compris ceux qui en sont le plus éloignés pour des raisons sociales, culturelles ou même symboliques, en dit long sur la fragilité culturelle de notre société. 
Que faut-il faire ou dire de plus pour qu’enfin soit pris en compte cet enjeu majeur et mesurer combien notre avenir commun dépend aussi de ce simple droit pour les nouvelles générations ?
Nous vous proposons donc sans attendre de contribuer à éclaircir l’horizon. 
 
Par votre histoire, votre relation au Salon, vous pouvez illustrer mieux que personne la nécessité des lectures d’enfance et de la rencontre précoce avec les images, les textes et les territoires de l’imaginaire. 

Merci de vos contributions et des relais que vous pourrez faire. Nous espérons que ce blog, créé à cette occasion, contribue, au-delà de la situation ponctuelle de notre association, à faire réfléchir largement à l’absolue nécessité du développement des médiations littéraires à tous les niveaux.

mercredi 24 février 2010

Gaining again

Cette chanson de Stranger (Cole) & Gladdy (Anderson) fonctionne comme un cauchemar. À la première écoute, on trouve qu'il s'agit d'une chanson éperdument triste - ce qu'elle semble de prime abord. De la même façon qu'on pense immédiatement du cauchemar qu'il est terrible, atroce - ce qu'il semble de prime abord. Dans les deux cas, on se trompe. Un cauchemar n'est qu'une exigence de libération: le cerveau n'en peut plus d'un poids, il nous réclame que nous nous en délestions. Cest une exhortation à perdre quelque chose qu'on ne veut/peut perdre mais qu'il faut se résoudre à perdre pour vivre mieux, pour être mieux et davantage soi-même. Over again ne dit pas autre chose, qui joue sur l'expression over again et sa signification a priori sysiphéenne (il faudrait sans cesse recommencer pour arriver au but que l'on s'est fixé).
Over again pose comme postulat que même la perte serait un gain, mieux: qu'elle ne saurait être qu'un gain. Que toutes ces choses que l'on pourrait nous reprocher (à commencer par nous-même) ne sauraient nous abattre et que nous retrouverons toujours la force de nous relever car, comme on dit si bien dans les langues germaniques: "on sait mieux" (AN: I know better now; AL: jetzt weiss ich besser; NO: jeg vet bedre nå); entendons: on ressort plus fort, mieux armé, de l'épreuve que nous avons dû traverser.
Stranger & Gladdy chantent: "If i should lose the things that I ought to gain, I'd call it a day, I'll never never be ashamed, gaining again, over again." Et ça, il ne faut jamais l'oublier. Jusque dans nos heures les plus sombres, ou plutôt: précisément là.

On écoute - et un autre jour je reparlerai de Stranger Cole (c'est lui, à gauche sur la capture d'écran), qui m'avait presque fait pleurer dans ce documentaire intitulé Rocksteady.



"My heart should never pounder, thinking of the future, over again."

mardi 23 février 2010

Das Warten

JB wartet geduldig auf G und N (und später auf É).
JB attend patiemment G et N (et plus tard É).

© icke

© icke

Meine Damen und Herren!

G und JB kaufen sich jeder ein Button:

© icke

Timeless

Auf einer gewissenen blauen Seite, Ed und JB chatten.
Sur une certaine page bleue, Ed et JB tchattent.

JB - 23.02.2010 14:41:44
(i suddenly thought of this song of pixies that bears your name and am listening to it right now…)
Ed – 23.02.2010 14:44:11
ed is dead?
JB – 23.02.2010 14:46:09
you know your pixies discography.
les pays-bas, douze points.
Ed - 2 3.02.2010 14:46:54
it was not that difficult or?
JB – 23.02.2010 14:48:23
most people have no musical memory. 
Ed - 23.02.2010 14:53:04
na they were not my favorite, but Gigantic or Where Is My Mind are timeless. 
JB - 23.02.2010 14:55:11
i love those coincidences!!! you write about "gigantic" and the song is played here! "a big big load".

No cuss cuss

On veut toujours bien continuer la semaine, en douceur, sans conflit. Pour ce faire, on écoute en boucle un autre classique du ska: Cuss Cuss, de Lloyd Robinson. Le morceau, qui date de 1968-1969, est un hit de la période revive – confer l'accord entêtant sur l'orgue Hammond dont je suis persuadé qu'il a été par la suite samplé (mais par qui? Massive Attack? mais je dois confondre avec ce qui va suivre, et j'ai beau écouter la discographie de Massive Attack, pas moyen de mettre la main sur l'accord - bref.) Cuss cuss, en patois jamaïcain, ça veut dire embrouilles. "Get out of my home with your cuss cuss, I don't want it / Get out of my life with your cuss cuss, I don't like it", chante Lloyd Robinson. Autrement dit: laissez-moi tranquille. Et ce qui est sûr, c'est que Horace Andy a repris le morceau en 1983 et a emprunté ces phrases pour le morceau Five Man Army sur le premier album de Massive Attack, Blue Lines, en 1991. On écoute:




L'année d'après, une version instrumental sort, intitulée Soul Scorcher, produite par l'immense Harry Johnson (l'insubmersible Liquidator, c'est lui), avec Carl Bryan au saxophone. Et parce qu'on n'est pas chien, on vous la fait aussi écouter :

lundi 22 février 2010

Berlin, An der Schillingbrücke, 2250 GMT+1

Gehen, hoffen.
Marcher, espérer.

© icke

L'inoubliabilité

Sur une certaine page bleue. Discussion entre JB et B. B parle de son nom de famille:
Auf einer gewissenen blauen Seite. Gespräch zwischen JB und B. B redet über seinen Familienname:

7. B 22. Feb. 2010 - 18:37
Avant c'était un nom complètement oubliable.
9. JB 22. Feb. 2010 - 18:50
un nom oubliable ? aucun nom n'est oubliable, b.
11. B 22. Feb. 2010 - 18:55
Tu as raison, mais à l'époque au Canada il y avait beaucoup de monde dans la scène artistique qui ne faisaient pas l'effort d'apprendre mon nom. Luckily I left Canada.
Et finalement les noms sont très importants pour moi.
Tu as lu Todos Los Nomos par José Saramago?
13. JB 22. Feb. 2010 - 18:58
non, je ne l'ai pas lu. pourquoi ?
15. B 22. Feb. 2010 - 19:00
Saramago is a masterful novelist, and Todos Los Nomes is about the inoubliability of names.
16. JB 22. Feb. 2010 - 19:02
"inoubliability" ???
pas mal…
18. B 22. Feb. 2010 - 19:03
i love neologisms, especially cross-langue.




Et cette histoire d'inoubliability me fait immédiatement penser, pour une raison que j'ignore, à ce passage magnifique de la chanson de Neil Hannon, Death of a Supernaturalist, quand il dit:
The obscurity of life
The intensity of dreams
Only you and I have realised
Exactly what it means

Être fort/stark sein

Um gut (besser! viel besser! immer besser!) in die Woche zu kommen, ein Klassiker der Skamusik, von Eric Morris, der uns dazu auffordert stark zu sein. Denn wir SIND stark. Bis zum Tag wo…



Histoire de bien (mieux! encore mieux! toujours mieux!) commencer cette semaine, un classique du ska, d'Eric Morris, qui nous enjoint à être fort. Puisqu'on EST fort. Jusqu'au jour où…


On en veut pour preuve, le travail, la traduction, toujours Ketil:
— Je t’adore quand tu es prévenant comme ça, Aksel. J’admire ta force qui d’un seul coup devient visible. Ne l’oublie jamais, cette force, quel que soit l’état dans lequel tu puisses un jour te trouver dans ta vie.
© Ketil Bjørnstad, pour la version originale, H. Aschehoug & Co (W. Nygaard), 2007
© Jean-Baptiste Coursaud pour l'édition française, Éditions Jean-Claude Lattès, 2010

dimanche 21 février 2010

Berlin, Rüdersdorfer Strasse, 2310 GMT+1

Mein verschwundenes Haus.

© icke

"you keep searching and searching"

Gestern in der U5. Alle sind hier. Nur F felht. Ich an G: "Schottland, eine neue Erde zu entdecken." Aber Spanien erobert Schottland. Beide (al)liieren aufs Klo. Nur ich habe es gesehen?

© icke

Gespräch mit Al (die schönste Begegnung des Jahres 2009). Gespräch mit H (die gegenseitige Unterstützung). Gespräch mit P. Und Gespräch mit An, ganz am Ende. Es wird über Politik geredet. Warum nicht über das andere?



Später, im tiefen Schlaf, eine SMS. Es ist 05:00:05, teilt das Handy mit. C: "Ich soll dir von L alles Gute wünschen und Kraft für das Packet, was du im Moment zu tragen hast." Wenige Minuten später. Es ist nun 05:06:55. Al: "Tu es beau."

samedi 20 février 2010

"i'm coming home to stay"

Bald der Nighter wieder. Bald die Freude wieder. Und die Freundschaft. Zusammen sein, zusammen stossen, zusammen tanzen und lachen und fühlen dass man, trotzdem, trotz allem, vor allem, nicht allein ist.
Für Al, und nur für ihn:

Blankenfelde, 1650 GMT+1

Ausflug auf dem Bauernhof. Frau Doktor und JB trinken Kaffee (mit U und É) nach dem Besuch des Kuh- und des Schweine- und des Hühne- und des Schafe- und des (wer bekommt noch?)stalls (jeder seinen). JB, im vollen Postrausch des Pferdes Pegasus, erzählt nur blöde Witze.

© icke

"sei uno di noi"

(SMS von G, 00h21):
Och, gerade wurden Fastidios gespielt und niemand wollte tanzen. Du fehlst… Stay rude, stay rebel.


vendredi 19 février 2010

"try this trip and spin it"




(Et le cerveau pensait avec peine. Les articulations étaient lentes et douloureuses, la peau haliteuse comme sous l'effet d'un cachet. Car c'était ça l'effet général, qui du coup se transformait en souvenir vomitif des années aussi passées que périmées en revenant ainsi comme un boomerang dans la figure.)

The shot (2)

jeudi 18 février 2010

Le couronnement

 Parfois, entrent dans notre vie des gens qui ont sur nous une impulsion négative, qui créent des événements négatifs aux conséquences négatives. C’est une seule et même succession de choses négatives dont nous ne comprenons pas immédiatement la cause. Et j’ai peur d’avoir ce rôle-là dans ta vie, Aksel. Tu comprends ?
 Non.
 Toujours est-il que Richard Sperring a ce rôle-là dans ma vie. Sans lui la tragédie n’aurait pas eu lieu. Celle qui a couronné les deux autres tragédies. Je crois d’ailleurs que j’aurais pu les surmonter, en tout cas en laissant faire le temps. Mais après que le bateau a coulé à pic, qu’Erik Holm s’est noyé, un pan de ma vie a lui aussi chaviré et je n’ai pas réussi à me remettre tout à fait d’aplomb. Comme tu t’en es rendu compte.

© Ketil Bjørnstad, pour la version originale, H. Aschehoug & Co (W. Nygaard), 2007



© Jean-Baptiste Coursaud pour l'édition française, Éditions Jean-Claude Lattès, 2010

"wake until you return"

Früh aufwachen und das im Kopf haben.
Se réveiller tôt et avoir ça dans la tête.



(und mit der Querflöte! et avec la flûte traversière!)

mercredi 17 février 2010

I stand



But I stand!

Berlin, Am Ostbahnhof, 1725 GMT+1


??????
© icke


© icke

Das sind sie:
Sie mögen unsäglich krächzen oder lautlos am Himmel ihre Bahnen ziehen, doch ein Ruf geht ihnen voraus wie Donnerhall. Verwandt sind sie mit Unglückshäher, Würger und Neuntöter, bekannt sind sie als Galgenvögel. Aber auch aus Film und Fernsehen, als Wesen nämlich, die in Hitchcocks Thriller unschuldige Menschen zu Tode hetzen, hacken und picken: "Die Vögel". 1963, vor genau 40 Jahren, war sein Kinostart. Und heute, in diesen Berliner Wintertagen, kommen sie als Naturereignis über uns: Die Nebelkrähe, Corvus cornix, und vor allem die Saatkrähe, Corvus frugilegus. Vieltausendfach fallen die Vögel allabendlich in Berlin ein.


Als hätten sie sich verabredet, verdunkeln regelmäßig allein über dem Tiergarten an die 40 000 Vögel den dämmrigen Himmel, wenn sie nach getaner Futtersuche vor allem in der Feldmark des Umlandes in der wärmeren Stadt ihre Schlafbäume zwischen Brandenburger Tor und Technischer Universität aufsuchen. Fast durchweg sind sie Winterasylanten, aus Russland, dem fernen Sibirien, und das Klima dieser Tage in Berlin kommt dem abgehärteten Flugvolk vergleichsweise wirtlich vor.

©icke


Das sind sie auch:

Le sentir

Je corrige la traduction et lis:
J'ai oublié de regarder où allait le sentir.

Il fallait lire:
J'ai oublié de regarder où allait le sentier.


Je me demande: Le verbe sentir peut-il être substantivé?
♦ Empl. subst. masc. Le sentirLa faculté de sentir. On a fini par croire que tout se réduisait à la sensation; qu'il suffisait de transformer la sensation produite par un corps en une autre sensation pour avoir l'explication des facultés intellectuelles. Néanmoins le sentir n'explique pas tout: il n'explique pas (...) les sentiments moraux. (...) la preuve, c'est qu'on trouve ce phénomène chez tous les êtres qui sont du domaine de la zoologie (Broussais,Phrénol., 1836, p. 69).

Pas très convaincu, je fais une recherche sur gougueule. Et je tombe, à la première occurrence, sur le titre de cet ouvrage: Le psychopathologique et le sentir. Oje, comme on dit en allemand. Je suis dans de beaux draps! J'abandonne.