jeudi 25 novembre 2010

Jésus e(s)t le saucisson

JB traduit (Erlend Loe):

Christine Sado indique à Kurt que, son boulot, c’est la célébration du culte matinal et du culte dominical. Le reste du temps, il peut faire ce que bon lui chante. Sur ce, elle demande à Kurt s’il a un hobby.
Si j’en ai un, répond-il, ça doit être la conduite du Fenwick, alors. Mais comme c’est mon gagne-pain, je ne sais pas trop si c’est aussi mon hobby…
De toute façon ton gagne-pain, désormais, c’est d’être pasteur, rétorque Christine Sado, agacée de constater que Kurt l’a déjà oublié.
Ah oui, c’est vrai…, répond Kurt.
Donc tu peux conduire ton fichu Fenwick pendant ton temps libre.
Bonne idée!
Et quand tu as fini de conduire ton engin, tu as le droit de passer faire un tour à l’usine de tables de tennis de table et dire «tenez bon!» à ceux qui bossent. Et quand tu as fait ça, tu peux aller t’asseoir sur la terrasse et essayer de rencontrer Jésus.
Pourquoi? Il est sur la terrasse? demande Kurt.
Jésus est partout, répond Christine Sado.


Et comme "Jésus est partout", JB, repensant au fait que le nom désigne aussi un saucisson, a la preuve que Jésus est non seulement partout mais aussi dans le cochon. Et comme dans le cochon tout est bon et que le saucisson est fait à base de cochon, JB en déduit forcément par une sainte opération arithmétique que le saucisson jésus de Lyon est bon. Mais prenons une seconde de notre précieux temps pour l'observer:


Mais pourquoi surnommer un saucisson Jésus? JB ne voudrait pas paraître obscène, mais s'agit-il là de ce qu'on appelle en rhétorique d'une synecdoque (où l'on désigne une partie pour le tout)? Ou bien s'agit-il d'une métonymie (le contraire: le tout pour la partie)?
Autrement dit: le saucisson s'appelle-t-il jésus parce que Jésus avait un saucisson? Ou bien: le saucisson s'appelle-t-il jésus parce que Jésus était un saucisson?
JB pose la question, rien de plus.
Et il la pose doublement parce qu'une autre dénomination du saucisson n'est autre que… JB le donne en mille à ses petits amis: la… rosette. Le saucisson, le jésus, la partie pour le tout… JB s'y perd.

Aussi va-t-il consulter le Robert historique de la langue française qui le rassure, rapport à Jésus:
Le sens culinaire de “gros saucisson court”, d'abord dialectal, repose, semble-t-il, sur une analogie d'aspect avec un enfant au maillot.
Ah, d'accord.
Et quid de la rosette?
◊ Dans l'expression risette [merdre! JB vient de faire un mégalapsus!!! pour le coup: un lape-suce!!! quel gourgandin, ce JB!!!] rosette de Lyon (1938), le mot s'applique à un type de saucisson sec. (…) ◊ Le sens figuré et populaire d'“anus” (1864) sert à former quelques locutions référant à l'homosexualité.
Mais c'est quoi cette phrase discriminatoire à l'endroit des hétérophiles? JB dit: Scandale! Mais il n'a pas trop le temps de s'appesantir sur la discrimination sémantique des hétérophiles donc il revient au saucisson et va vérifier l'étymologie du mot en question. Il apprend que saucisson est dérivé de saucisse qui signifie notamment:
◊ Un sens d'abord argotique, “prostituée (1880) devenu terme d'injure à l'adresse d'une femme, pourrait venir d'une métonymie sur l'acception de “pénis”, mais aussi d'une métaphore (cf. boudin) sur la grosseur informe.

Ainsi donc, le jésus et la rosette sont tous les deux de Lyon, ça alors…
JB en vient à se demander s'il n'y a pas là un tropisme lyonnais. Que le saucisson soit un tropisme lyonnais, ça, JB le savait. Mais, au vu des définitions du dictionnaire, JB s'interroge sur le tropisme sémantique et métaphorique du saucisson dans la ville de Lyon (on dirait presque une comptine: "le tropisme sémantique et métaphorique du saucisson dans la ville de Lyon"…) dans son acception grivoise (ou… gauloise - après tout, Lyon n'était-elle pas la capitale des Gaules? Des… gaules!!!). Du coup, JB effectue de plus amples recherches et trouve sur Wikipédia:


Jésus a un saucisson de 10 centimètres de diamètre? Diantre!
Jésus est de la couleur de l'anus? Re-diantre!
Mais quoi? JB n'exagère pas du tout au vu des explications ci-dessus. Aussi pose-t-il les équations suivantes:
Si, donc, un saucisson est dérivé de la saucisse et que la saucisse signifie aussi (et rime aussi avec) pénis: saucisse = pénis = saucisson = Jésus.
De la même manière, si une rosette est un saucisson et qu'un saucisson est un jésus, alors: Jésus = rosette = anus.
CQFD.
Jésus rime avec (et signifie) anus, tout comme saucisse signifie (et rime avec) pénis.
CQFD
Jésus est donc partout, jusque dans l'anu et le péni.
CQFD.

Mais bon, tout ça, Bobby Lapointe l'avait déjà compris:

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