Mais ce que JB a vu hier soir n'était pas du tout comme le film, et, résultat: la pièce était nulle, la ville d'Osnabrück est moche tout comme le temps est moche (il fait gris, il fait froid, il pleut et il y a du vent), JB s'emmerde à cent sous de l'heure en se demandant ce qu'il fout ici, lui qui serait bien mieux dans son palais socialiste de Berlin-Est, capitale de la RDA, et il pourrait ainsi, ce soir, aller voir avec G et F Banda Bassotti en concert. Argh! Il entendrait alors l'une de ses chansons antifascistes préférées, à savoir Bella Ciao:
Au lieu de quoi il est condamné à se farcir Cliff & Rexonah (sic!!!) qui chantent Das ganz große Glück (im Zug nach Osnabrück); ce qui signifie Le grand bonheur (dans le train pour Osnabrück), de la variète tetutonne à donf, datant de 1997, dont le clip ci-dessous est tourné à… Dresden — mais c'est en tout cas un wagon comme celui-ci dans lequel JB était assis, lui qui voulait donc "trouver le grand bonheur dans le train pour Osnabrück" et ne l'a pas trouvé puisque le passager en face de lui était une femme qui se rendait certes à Osnabrück, mais à une… réunion ecclésiastique!!!
JB se réveille donc ce matin avec dans la bouche le goût amer du bonheur non trouvé et avec dans la tête, rapport à ce même bonheur, la reprise par les Breeders du morceau des Beatles, Happiness is a Warm Gun, lui qui aimerait bien, à la manière de Kim Deal, sortir son pistolet, mettre une décharge de plomb dans cette ville et cette journée et cette ambiance et ce temps tous plus… plombés les uns que les autres et au final entonner: Happiness is a Warm Gun / Bang bang! Shoot shoot!" On regarde et on écoute:
JB n'a par conséquent trouvé son bonheur ni dans le train pour Osnabrück ni au théâtre d'Osnabrück, mais il ne désespère pas d'avoir un peu plus de chance, donc, ce soir, à la pièce de Dirk Laucke, Start- und Landebahn… au théâtre ce soir, donc, certes sans Donald Cardwell ni Roger Hart — mais peut-être est-ce aussi bien comme ça, à voir le navet scénique que proposait ledit Donald Cardwell (et, oui, décidément, les travs et les trans sont mieux chez Almodóvar):
En attendant la pièce de Dirk Laucke ce soir, JB est confiné dans sa chambre d'hôtel et travaillotte. Il traduit toujours l'album de "son" cher Stian Hole, où il est toujours question de capsule spatiale et de trajet dans l'espace. Or, ce matin, JB doit se coltiner des termes techniques tels que "bouclier thermique", "entrée dans l'atmosphère" — une réalité dont JB doit vérifier les termes mais qui ressemble à ça, à savoir une espèce d'image d'Épinal extrait d'un livre de science des années 60 ou 70 pour les petits et grands enfants tels JB:
Et JB peut finalement traduire correctement les propos de Johanne, la petite copine de Garmann, lorsqu'elle lui dit:
«Dépêche-toi, Garmann! Notre capsule spatiale a atteint une température colossale! L’amerrissage dans l’océan Atlantique va avoir lieu d’un instant à l’autre! »
Et cette histoire d'entrée dans l'atmosphère dévie forcément les pensées de JB vers une autre histoire d'atmosphère, celle-ci avec Arletty et sa réplique désormais passé à la postérité. JB va chercher l'extrait en question et tombe sur ce dialogue savoureux:
— Oh, t'as pas toujours été aussi fatalitaire…
— Fataliste.
— Si tu veux, le résultat est le même!
Un dialogue sur le "fatalitaire" qui lui convient parfaitement en cette journée de non-bonheur à Osnabrück, et ce d'autant plus qu'il est aussi question, ensuite, de bonheur et d'être "heureux":
— On n'est pas heureux tous les deux?
— Nan!
— T'en es sûr?
— Oui!
— T'aimes pas notre vie?
— Tu l'aimes, toi, notre vie?
— Faut bien, je m'y suis habituée…
On regarde la "gueule d'atmosphère":
Allez, JB va s'aventurer sous la pluie, dans le froid, la faim et les loups - et souhaite une bonne journée de… bonheur à tous ses petits amis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire