mardi 12 octobre 2010

Ingrid Bergman (1) - Le vide et l'effroi

Et JB, à la faveur du post de ce matin consacré à Aimez-vous Brahms?, a repensé à Stromboli, le film de Roberto Rossellini, dans lequel joue l'actrice suédoise, et qu'il avait vu quand il avait 18 ans - autrement dit: quand il était jeune, bête, innocent et encore bourré d'illusions.
À l'époque, il était sûr de ce fait: le film était chiant comme la pluie. Confer l'interminable pêche au thon (on y reviendra). Confer surtout cette fin mémorable où Ingrid Bergman, au sommet du volcan Stromboli s'écrie "Oh my God!" et n'en finit plus de le crier. JB, déjà anti-clérical en diable (ce qui n'est pas un défaut en soi, loin de là, mais qui chez JB confine parfois à l'aveuglement), avait ricané comme un imbécile devant cette scène qu'il se plaît toujours à mimer lorsqu'il est un peu dans la mouise et qu'il invoque pour se moquer ces forces suprêmes auxquelles il ne croit pas une seule seconde.
Bref.
Mais aujourd'hui, he knows better - comme on dit en anglais et dans toutes les autres langues germaniques. À savoir: il est un peu plus fin (on a dit: un peu). Mais comme il est toujours aussi mélodramatique et qu'il a des côtés toune hyperavoués, il s'identifie évidemment, en bon papy épodopé qu'il est devenu, à Ingrid Bergman quand elle n'a plus de souffle, qu'elle tousse et qu'elle grimpe cette paroi montagneuse, telle une avatar post-Seconde Guerre mondiale de Sisyphe.


Voilà, là c'est JB en robe et en perruque:



Ici, JB vient de se casser un talon et se ramasse la figure en beauté en mocheté:


Là, JB prend conscience de l'horreur fondamentale de l'existence:




À présent, JB n'en peut plus et fond en larmes:



"Non ho il coraggio!" sanglote JB en italien dans le texte (lui qui parle italien le mardi seulement): "Je n'ai pas le courage!"



"God!"



"Help me, God!"


"Oh God, help me, God!"


(Comme elle est belle…)


La totalité:

Aucun commentaire: