dimanche 24 octobre 2010

Jane Austen chez les Tamouls

Et JB, faisant sa revue de presse du jour, découvre avec stupeur sur le site du Monde:


Diantre! s'écrie-t-il in petto.
Il s'avère que Kathryn Sutherland, une universitaire spécialiste de Jane Austen, a relu avec un regard acéré les manuscrits de la Dame:


Et l'article est ponctué par un extrait de l'adaptation télévisuelle de Persuasion, datant de 2007.
Du coup, JB va se perdre sur le page Wikipédia consacrée à Jane Austen, histoire de vérifier, aussi, et aussi parce qu'il a en tête l'adaptation en 1995 par Ang Lee de Raison et Sentiments, quelles œuvres ont été portées à l'écran, et par qui.
On se souvient tous de la scène d'anthologie lorsque Kate Winslet, Marianne Dashwood dans le roman et dans film, chante au clavicorde d'une voix éthérée:




Ce faisant et ce cherchant, JB découvre à sa grande stupéfaction qu'une adaptation en tamoul du roman en question a été réalisée en 2000 par Rajiv Menon, intitulée: Kandukondein Kandukondein. Évidemment, JB se précipite alors sur toitube et, bingo, le film est entièrement à disposition. Mer-veil-leux!
JB retrouve également la fameuse scène où Marianne, entre-temps devenue Meenakshi, ou Meenu, joue non plus au piano, clavecin ou clavicorde mais, et c'est bien normal pour elle qui vit en Inde, du tampura. On la voit ci-dessous répéter avec sa maman Mahalakshmi (absente de l'image), et c'est pas fastoche pour elle, à voir sa grimace qui n'est autre que la mimique de celle qui souffre dans sa chair, sinon l'expression de celle qui est pénétrée dans tout son corps par… la beauté de l'art, bien sûr:


De fait, c'est quoi son but dans la vie, à Meenu?
Oh, ben… elle a les mêmes rêves que JB, hein:



Là-dessus, JB est entièrement d'accord: il ne faut surtout pas oublier le mind, mais prendre aussi en considération le body. Parce que le body, c'est comme qui dirait la cerise sur le gâteau, ou le raisin sec dans la saucisse, comme on dit aussi si bien en norvégien — et la saucisse, c'est bon à toutes les sauces, même avec des raisins secs dedans.

Mais JB sent que ses petits amis sont un peu perdus, soit qu'ils n'ont ni lu ni vu Raison et Sentiments, soit qu'ils voudraient voir leur mémoire rafraîchie.
Pas de problème. JB leur livre illucu prestu, primo le synopsis du film d'Ang Lee, que voici:


Puis, secundo, celui du film de Rajiv Menon:


Ha ha ha! Mais oui, JB a fait une blagouille à ses petits amis. La copie d'écran ci-dessus n'est autre que la version en tamoule. Voici la traduction française:


Ça y est? Vous suivez, mes petits amis?
Bon.
Commençons.
Donc Meenu joue du tampura et Major Bala (Bala pour les intimes, le colonel Brandon chez Jane Austen) est séduit. Son poteau (à droite) le lui confirme:


Et il est plus que séduit - et son poteau doit lui tirer les vers du nez pour qu'il l'avoue:


Il est certain qu'il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte de la transformation de Bala:


On a presque envie d'ajouter, en paraphrasant Thomas Bernhard: "Voilà la vérité!"
Mais l'autre vérité, et elle n'aura échappé à aucune mirette des petits amis de JB, c'est que le Major Bala porte un sweat bleu rehaussé du monogramme de son prénom (genre: après un Z qui veut dire Zorro, là, c'est un B qui veut dire Bala) et que, tandis qu'il parle avec son poteau dans le champ d'orchidées, il ne cesse de faire de la muscu - mais bon, après tout, quoi de plus normal?



Seulement voilà… Pas de bol pour Bala, surgit alors le bellâtre Srikanth, oui celui-là "qui roule en Mercédès et aime aussi la poésie". Ça risque de pas être très évident du tout, hein, l'amourtoujoursamourabat-jour. Voyons voir à quoi ce Srikanth ressemble et ce qu'il estime être l'essence de l'existence:


Ouais, ben… JB voudrait pas jouer les Cassandre, mais c'est pas gagné, c't'histoire, hein. Parce que, il ne voudrait pas dire non plus, mais… si un Srikanth "qui roule en Mercédès et aime aussi la poésie" débarquait dans la vie de JB et lui disait que ce qui compte dans la vie c'est "No fear, no fear and no fear at all" et que les "dreams must come trou øøø… true", JB, lui, même s'il joue pas du tampura, il fondrait. Bon, il faudrait sûrement lui refaire une cupe, à Srikanth, prendre la tondeuse et, zim… fini le brushing de Srikanth. Mais c'est déjà une autre histoire.

Comme JB sent que ses petits amis n'en peuvent plus et veulent absolument voir l'extrait en question, il le leur livre ci-dessous:




Génial, non?
Allez, on se quitte avec Neil Hannon et son The Booklovers Song Text, dans lequel il liste tous ses écrivains chouchous. Et qui cite-t-il, à 0'39""? Gagné: Jane Austen - laquelle lui répond (puisque chaque écrivain intervient pour dire une petite phrase): "Here I am!" Le morceau date de 1994 et est trouvable sur le disque Promenade:

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