Mais bon… c'est vrai que la recherche et moi, ça fait deux…
Ça fait deux «ce sont deux choses différentes» (1792). L'expression suppose que les deux choses en question étaient entièrement confondues.
Bon, on avait juste.Puis l'œil furète, s'arrête:
De mes deux. Qualificatif péjoratif placé après un nom (valeur d'adjectif). C'est un euphémisme assez transparent pour ceux qui l'emploient, et dont la référence est l'organe appelé en latin «petits témoins» (testiculi). Mais la prise à témoin de la virilité reçoit dans le langage moderne un pouvoir dépréciatif. C'est que le christianisme est passé par là: ce qui était «témoignage de l'état de mâle» devient «organe honteux» et «référence dépréciative».
Hein? Les testicules, des témoins? Et pourquoi petits, d'abord?!On va vérifier dans la Robert dictionnaire historique de la langue française l'étymologie d'abord du mot testicule:
TESTICULE n.m. est emprunté (XVe s. Bloch et Wartburg) au latin tesitculus (pluriel testiculi), terme de médecine dérivé (diminutif) de testis, presque toujours au pluriel testes, de même sens. C'est une spécialisation de sens, par métaphore de testis (—> témoin) avec lequel Plaute l'emploie souvent par équivoque.
Mais qu'est-ce qu'on apprend aussi?
Le mot est introduit dans la langue française par les anatomistes, vers 1575, pour non seulement désigner "toute glande génitale". Ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'il prend le sens définitif de glande mâle.
Alors ça!
Pourquoi est-ce que, au début, les anatomistes n'éprouvent pas le besoin de différencier les glandes mâles des glandes femelles? Avec un regard moderne (et donc légèrement erroné), on peut se demander: Pourquoi la parité domine-t-elle à un moment de l'histoire (biologique, linguistique)? Pourquoi ressent-on ensuite, après 200 ans (deux cents! ce n'est pas rien en linguistique!), la nécessité d'attribuer des mots distincts précisément pour ces organes-là (les glandes sexuelles), cette réalité-là, à savoir la sexualité dont on sait combien l'histoire n'a eu de cesse de la réprimer/cacher/montrer, etc?
Mais ce n'est pas tout! Le dictionnaire nous dit aussi:
Il [le mot] a eu quelques acceptions métaphoriques savantes, désignant la paire inférieure des tubercules quadrijmeaux du cerveau (1690-1771).
Bon, même si on n'a aucune idée de ce que sont ces mystérieux tubercules quadrijmeaux du cerveau, on se dit, badin, que pendant presque cent ans l'expression avoir une bite à la place du cerveau a pris tout son sens!
Mais revenons à nos témoins.
Le dictionnaire est moins disert, expliquant simplement:
Témoins, au pluriel, a désigné (fin XIIIe s.) les testicules, probablement sous l'influence d'un mot latin de même origine, testis, au pluriel testes, «testicules».
Ça nous fait une belle bite, euh…, pardon: une belle jambe! Retour à la case départ et on n'est pas plus éclairé.
Bon, d'accord, les testicules signifient des témoins de la virilité, mais la question demeure: petits par rapport à quoi? Est-ce que le mâle a de grands voire de gros témoins de sa virilité? Sa taille? Non, une femme peut aussi être grande… Ses mains? Comme dans la locution avoir de grandes mains. Mouais. Ses pieds? Mais Berthe aussi avait de grands pieds… Hum…
Ou alors petits dans le sens affectif? Comme dans mon petit chou/chéri, etc.? Comme l'exprime si bien le mot coucougnettes? La répétition du premier morphème indiquant le sens affectif, le suffixe -ette indiquant pour sa part la petite taille? Mouais.
Bon, devant cette énigme, on va oublier deux et passer à trois, fort de l'expression jamais deux sans trois et fort des phrases que chante Nicolette dans Three de Massive Attack: "Three, my lucky number! (…) I'm missing all the things I knew, Yet wish I knew nothing at all."
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