mercredi 19 mai 2010

Staïle

Et c'est reparti pour un tour…
Après le fond de teint, le ménage, JB est à nouveau taraudé par la domesticité du quotidien. Autrefois, il était uniquement taraudé par la dosmesticité de son domestos, confer infra :

© icke

Mais même les domestos il a dû y renoncer et se plaît désormais à arpenter les rues berlinoises vêtu de son staïlissime pantalon en Tergal©® gris perle. Non content d'être ainsi fringant et pétulant, il ajoute à sa dégaine le port d'un sac en Dederon, ainsi que s'appelait le polyester inventé par les chimistes de la RDA, puisque JB a d'excellents et très nombreux amis bienveillants, nés et ayant grandi en RDA et qui, sachant pertinemment que JB aime le paraphernalia (comme dit si bien la langue anglaise) made in ze GDR, lui ont donc fait cadeau de la bourse suivante, à sa grande joie:

© icke

Très chic, n'est-il point?
Mais c'est pour une bonne cause. Si! C'est "pour la paix et le socialisme" puisque, comme c'était le cas pour tout en RDA, même la chimie avait sa raison d'être et son but dans la vie pour servir cet idéal, ainsi que le montre le timbre ci-dessous:


Mais je parle, je parle, et mes digressions viennent comme un cheveu sur la soupe. Un cheveu. Puisqu'il en est justement question dans ma traduction - après, donc, le fond de teint et le ménage.
Je dois en effet traduire cette phrase, prononcée par un coèffeur (et c'est moi qui souligne):
Nå skal jeg style det litt.

Style, donc. Le verbe, pas le substantif. D'ailleurs, entre parenthèses, en bon norvégien, en écrirait plutôt stæjle puisque le norvégien, contrairement au danois et à l'allemand, a tendance à norvégianiser l'orthographe des mots anglais importés.
Mais notre verbe, notre phrase. Si on la traduit littéralement, ça donnerait ça:
Bon, je vais leur donner un peu de style.

Mais évidemment c'est pas ça. Même moi qui ne suis pas allé chez le coèffeur depuis… pff… 1993 le sais parfaitement.
Du coup, consciencieux comme pas deux, et passionné de la cause capillaire, je vais arpenter cette fois la toile pour trouver un lexique de coiffure. J'apprends plein plein plein de choses. Confer:


Moi je dis, comme les Scandinaves et les Allemands: Spænnende! Spannend! En bon français: pas-sion-nant! Et puis, confer la photo en haut à gauche de ce site tatoué et fumeur, je me sens très concerné. De fait, il ne se passe pas une minute sans que je dise: "Vite, se coiffer au cas où un inconnu viendrait m'offrir des fleurs!"; pas une heure sans que j'emploie l'expression relever ses cheveux; pas une semaine sans que je songe: "Ah! Se faire un brushing!"; pas un mois sans que je me regarde dans la glace en pensant: "Tu ne peux pas y couper, ouste: se faire faire une permanente!"
En attendant, mon style, rien. Des nèfles, oui!

Je passe à une autre page. Un page d'exercices pour apprendre le français de la coiffure - puisque c'est ça, au fond, qui m'intéresse, dont j'ai besoin pour ma traduction. Et alors là… Le bonheur! J'y suis resté plus d'une heure, à m'amuser comme un petit fou. Mais les exos étaient pas fastoches, hein. J'ai toujours pas réussi à trouver la solution de celui-là:


Quelqu'un peut-il m'aider? Parce que, je voudrais pas insister, mais on n'est jamais trop aidé, hein.

Bon, c'est pas le tout, ça. Mais… mon staïle, lui.
Qu'est-ce qu'on y fait, p##!!**, à ces cheveux quand on les arrange, en français moderne de la coiffure?!
On leur donne du volume? Nan, ça c'est aut' chose.
Hum.
Je cherche.
Et… et… Je trouve! Ouèille!
Grâce au magazine Avantages qui a produit un lexique, histoire de ne pas être perdu. Je cite la rédactrice Catherine Pirotte, sans qui ma vie serait un enfer:
"Fini de vous casser la tête! Avec ce petit lexique mis au point avec le directeur artistique des salons Sergio Bossi, vous maîtriserez la langue des pros du ciseau et parlerez enfin d'égal à égal avec votre figaro."
Bien dit, Catherine.
Et donc, style ça se traduit, si je ne m'abuse, par le touching. J'adooore!
Je cite:
Touching: d'une main, il sèche les cheveux au séchoir, de l'autre, il les met en place. Parfait pour donner du volume naturellement.
En même temps, c'est peut-être le finishing dont il est question…
Hum…
Finishing: comme son nom l'indique, c'est l'étape finale. A l'aide d'un produit coiffant (cire, spray, mousse, gel...), le coiffeur travaille la matière des cheveux pour styliser la coupe au maximum.

Oh là là là là là! C'est décidemment spænnende cette histoire.
Comme toujours, pour le savoir, retournons au texte original. Que dit-il? Il dit ça:
D’une main il me sèche les cheveux au séchoir, pendant que de l’autre il m’asperge les cheveux de spray.
Hum.
On est entre le touching et le finishing.
Oh b##!**, ça n'en finira jamais c't histoire de coèffure et de staïle!
Pas de panique.
Que dit le texte encore plus loin? Il dit ça:
Il me déverse sur la tête un machin qui doit être de la laque et qui sent la noix de coco.
Voilààà.
Ça c'est le finishing. Et donc avant on était dans le touching.
Si bien que ma phrase initiale, on la traduit comme ça:
Bon, ben maintenant on va leur faire un petit touching.

J'adooore!!!

A y est!
Bon, je vais pouvoir repasser aux choses sérieuses. Et écouter de ce pas The Pioneers, qu'on avait déjà écouté en octobre dernier, mais qu'on réécoute illicu prestu puisque 1) ça nous concerne à fond rapport aux cheveux car il y est chanté: "You can know a skinhead by the way he skins his head"; 2) la vidéo ci-dessous a été réalisé au festival de Rosslau l'année dernière et que Rosslau c'est pour bientôt, dans un petit mois.
Et sur ce, rubbzzzz!!!!!

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