vendredi 28 mai 2010

"Garder mon cerveau branché"

Il y a des jours où on aurait envie de balancer l'ordinateur par la fenêtre. Plus que jamais quand il est 7h15, que le cerveau déploie sa plasticité, que l'inspiration est là, qu'on tape rageusement comme un tipiste patenté et que, soudain, Word se manifeste:


Aaaaaaaaaah!
Il va sans dire que la technique étant ce qu'elle est, on ne peut "récupérer" tout son travail. Avec un peu de bol, on a tapé l'avant-dernière phrase il y a plusieurs minutes, la sauvegarde automatique s'est déclenchée à temps et on a uniquement perdu la dernière phrase. Dans le pire des cas, on a perdu au moins 10 lignes de Word.
Grrrrrrrrrrrr!
Tout ça parce qu'il y a un bug entre Word et le système Leopard de Mac. Dans un texte assez long, sans trop d'alinéas, au bout d'une vingtaine de pages: bug, Word plante. Et non seulement ça. Mais, dans le même contexte, si on a le malheur de taper un accent circonflexe (ou un tréma): bug. Word se rebelle. Les machines se révoltent. Putain de machines. Alors qu'elles devraient être d'une docilité à toute épreuve.

Du coup, on pense à Edith Nylon, que tout le monde a oublié.
Leur album homonyme, de 1979, a disparu des bacs et peut-être aussi des mémoires collectives. De fait, Edith Nylon n'a sans doute jamais été compris: trop électronique pour les punks, trop punk pour les gothiques, je me souviens de la détonation que l'album a causé en moi lorsque, du haut de mes 14 ans, j'ai découvert l'album que mon amie d'enfance avait trouvé dans la discothèque de son frère et m'avait prêté. C'étaient évidemment surtout les paroles qui me fascinaient. Edith Nylon nous plongeait dans un univers avant-gardiste et sombre, à la Métropolis, avec un vocabulaire à l'avenant puisqu'il était question de téflon, chromosomique, hydrostérile, cellophane, silicone, etc. Un lexique à l'époque science-fictionnel (si j'ose me permettre ce néologisme) alors qu'il est définitivement passé dans le langage courant aujourd'hui. La science, c'est dans l'air du temps, est vécue comme un danger pour l'avenir et pour l'humanité, peuplée de docteurs Folamour aussi écervelés les uns que les autres et qui n'ont d'autres ambitions que de créer une humanité dirigée, robotisée, obéissante, dépourvue d'émotions, dirigée par les machines. Un monde dantesque très inspiré par les contre-utopies des années 30 et 40 (Le meilleur des mondes de Aldous Huxley et 1984 de George Orwell, mais aussi Kallocaïne de la Suédoise suicidée († RIP) Karin Boye).
L'autre motif était hautement anarchiste et se rebellait contre toute forme d'autorité, qu'il s'agisse du pouvoir politique (Herr Monde), de l'armée (Tank - on est alors fondamentalement antimilitariste), de la société (Chromosome X,O), du travail (Hydrostérile), de la famille (Ma jolie Famille).
Alors, puisque Word nous cherche des noises, on aimerait avoir un lien direct avec ce programme et pouvoir le diriger complètement au risque de devenir un Être Automatique, comme nous le présente Edith Nylon.
Enjoy!

1 commentaire:

Exo. a dit…

TextEdit c'est la vie.

En écoutant Edith Nylon.