Et JB, qui n'a cessé d'écouter David Isaacs toute la soirée, vient à l'instant de trouver de lui une reprise du classique de John Holt, After All, sorti en 1974 sur l'album Dusty Roads. On écoute:
Car quand JB l'avait écoutée la première fois, en août 2009, il avait été immédiatement séduit. Par les paroles, cela va de soi. Cette histoire d'amour qui tourne mal, où il ne cesse de dire à une femme que, après toutes ces années passées ensemble, après tout ce qu'ils ont surmonté ensemble, il n'y a aucune raison qu'elle parte - ou: qu'elle ne reste pas. Et pourtant elle ne reste pas, elle part. Et lui? "And all I've got left is tears, yes", chante-t-il. Ou, au choix: "And all I've got left is tears, and so I cry, cry, cry." Pff… C'est triste. Mais quelles ruptures ne le sont pas?
Puis JB avait été étonné par les arrangements, par le choix des instruments, par cette clarinette surprenante qu'on entend si peu dans le ska et le reggae, par cette mélodie d'une nostalgie infinie - bref, par l'ensemble du morceau.
JB en était donc là, de ce morceau qu'il écoute peu car il le sait dangereux à la longue, quand, ce soir, il découvre la reprise par David Isaacs, sortie sur on album Love & Devotion de 1981, et réintitulée After All These Years (le fameux "après toutes ces années passées ensemble" cité supra). On écoute d'abord, on en cause ensuite.
La clarinette qui décontenançait autant chez John Holt (tellement pré-années 80 - ces années 80 qui ont tué tous les instruments à vent: saxophone, clarinette, et JB en passe) a disparu chez David Isaacs, remplacée par un orgue Hammond entêtant et des percussions dub. Le chant a un tempo un poil plus rapide, même si le phrasé est plus ou moins identique. Et on pourrait se dire que David Isaacs a fait amende honorable, point barre, qu'il ne s'est pas foulé. Et puis non. On en revient à l'orgue Hammond qui semble paradoxalement donner une note joyeuse, qui en tout cas évacue une certaine dose de nostalgie qui se trouvait chez son prédécesseur. Puis soudain, l'orchestration marqu eune pause pour laisser place aux accords de dub sur les 45 dernières secondes. Un dernier "You" susurré d'une voix plaintive, les percus très en avant comme une baisse de tension, et enfin l'orgue qui revient comme pour souligner leur vraie nature: pas d'espoir.
Oh naaan…
Si c'est comme ça, JB va se coucher illicu prestu.
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