Mais, à la réflexion, oui, sans doute se lève-t-on mi-fugue mi-raison plus que mi-figue mi-raisin (et on expliquera un autre jour l'origine de la locution, mais on dit brièvement qu'elle s'explique par le fait qu'on mangeait autrefois des fruits secs pendant le Carême et que, à la suite d'une fraude commerciale, les gens auraient mangé des raisins croyant qu'il s'agissait de figues).
On se lève donc tant mi-fugue mi-raison que mi-figue mi-raisin, comme le temps et comme le ciel, et on a envie d'entendre un morceau alangui de Byron Lee et ses copains des Dragonaires. On les a écoutés tout le dimanche et on a été séduit. Ce sont surtout des reprises, avec tantôt une guitare tantôt un orgue Hammond placés au premier plan. Ainsi de And I Love Her, des Beatles, où ils ont supprimé les textes et laissé la phrase musicale aux accents nostalgiques, presque nébuleux. Comme le ciel et comme le temps de ce lundi matin. Et comme notre cerveau et notre humeur. Oui, en entendant And I Love Her de Byron Lee, composé en 1965, on a le sentiment de voir sinon des nuages ou des fumerolles, en tout cas un paysage troublé, occupé. Donc troublé et préoccupé. On écoute:
Et, au même moment, dans la double série intitulée d'une part coïncidences et d'autre part JB et la merveilleuse vie des animaux, qui se balance de haut en bas sous son nez puis au-dessus de sa tête depuis qu'il s'est assis à son bureau??? Je vous (et lui) le donne en mille… Elle:
© icke
Et il dit quoi le proverbe, déjà? Araignée du matin… Bon, même pas la peine de continuer (la phrase, je veux dire - mais je pourrais presque dire la journée si c'est effectivement comme ça, sur ce mode).
(…)
Mais c'est qu'elle m'emmerde, à la fin! Elle vient même s'immobiliser devant mon nez! Hé ho, ça va hein, le chagrin! Allez, un coup de machin à enlever la poussière et, zim, fini l'araignée. Fini le chagrin.
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