Et, aiguillonnée par des rêves baroques qui se sont déployés sur l'écran aussi cérébral que nocturne, Merlene Webber se met à chanter "Stand by your man" non pas dans ma chambre, mais dans ma tête. Elle chante même plus que cette phrase que la fameuse interprète de køntri (comme disent les Norvégiens) Tammy Wynette chantait avant elle (avec sa choucroute peroxydée, inamovible tant dans sa structure que dans son évolution temporelle): "And if you love him / Oh be proud of him / 'Cause after all he's just a man / Stand by your man." Et cette réplique très précise, "'Cause after all he's just a man", nous a toujours arraché des rires un peu convulsifs.
Et on sait que cette bluette qui souhaite tirer vers la moquerie machiste mais revient vers une certaine soumission phallique (comme disait la Sylvie de Nerval dans la nouvelle homonyme, quand il lui demandait si elle l'avait attendu et qu'elle répondait qu'entre-temps elle s'était mariée: "Il faut songer au solide" - une phrase qui elle aussi nous a toujours amusé tant par son pathos que par son involontaire et malheureux double sens), on sait donc que cette bluette n'a, personnellement, rien à voir avec une quelconque adhésion masculine, mais bien avec la persistance de l'amitié.
Il est 5h30, le ciel s'éclaircit vers une teinte bleu pastel, de ce côté-ci de la Spree la ville dort encore, l'immeuble d'en face vient il y a dix minutes d'éteindre automatiquement la lumière de sa cage d'escalier, la rue est déserte - c'est un moment précieux.
Une bonne journée à tou(te)s, hein.
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