dimanche 25 juillet 2010

It's a Shame

Seit gestern läuft das Lied ständig in dem sozialistischen Palast des JB. It's a Shame. In vier verschiedenen Versionen. Das ganze fing gerade nicht mit der Originalversion von The Spinners, sondern mit der letzten, die von Monie Love - aber zu den beiden Mädels kommen mal später hinzu.
Depuis hier le morceau tourne en boucle dans le palais socialiste de JB. It's a Shame. Dans quatre versions différentes. Le tout n'a pas commencé avec la version originale des Spinners, mais bien avec la dernière, celle de Monie Love - mais on reviendra à ces dames plus tard.

Pour l'heure, on écoute la chanson enregistrée en 1970, très Motown et très pré-disco. On fait bien attention à l'accord de guitare liminaire, qui non seulement rythme le morceau mais l'a propulsé vers le hit qu'il est devenu, comme on va le lire et l'entendre tout à l'heure.
Aber erstmal hören wir die von 1970 Originalversion, sehr Motown aber auch sehr prä-disco. Man passt bitte auf die Guitarakkorde am Anfang, denn die machen nicht nur das ganze Lied, aber noch dazu das Hit, das es nachher geworden ist - wie wir es bald hören und lesen werden.



Allmusic nous informe que le morceau, depuis sa sortie, est présent sur 491 disques, ce qui n'est pas beaucoup au demeurant mais qui a été repris dans quasi tous les genres musicaux. Et notamment… le ska. Deux versions existent, toutes deux produites en 1975. La première par Delroy Wilson, notre fameux repreneur en chef; la seconde par Alton Ellis.
Allmusic erzählt uns, dass das Stück auf 491 verschiedenen Schallplatten/CDs zur Vefügung steht, was eigentlich nicht viel aber, bemerkenswert, wurde in allen musikalischen Genren übernommen. Und auch in… Ska, rischtisch! Es bestehen zwei Versionen, beide in 1975 poduziert. Die eine von Delroy Wilson, unserer berühmter Hitübernehmer in Chief; die zweite von Alton Ellis.

Lass uns erstmal die von Delroy Wilson hören.
Écoutons d'abord celle de Delroy Wilson.



Comme on l'entend, Delroy ne s'est franchement pas foulé. Une batterie et une guitare appuyées, un refrain repris ad libitum ou quasi, emballé c'est pesé, et on balance dans le dancehall. Mouais. On a le droit d'être un peu plus exigeant.
Wie man es hört, hat sich der Delroy nicht viel Mühe gegeben. Ein Schlagzeug und eine Gitarre, beide insistierend, ein immmmer wieder gesungenes Refrain, und det war's wohl ja… Los ins Dancehall. Nja… Man darf ja ein bisschen anspruchsvoller sein.

Et Alton Ellis, lui? Il s'en sort comment? On l'écoute et on en cause après.
Und der Alton? Kommt er gut auf die Reihe? Lass uns seine Version erstmal hören und nachher darüber reden.



Alton Ellis n'a pas oublié ce qui l'a rendu célèbre: le rocksteady. En conséquence de quoi, il offre un rythme alangui et propose une version un poil nostalgique, comme teintée de remords. Certes il dit à la fille en question: "c'est un honte que tu me traites comme ça, que tu me prennes pour un imbécile", mais en même temps il semble regretter qu'elle ne soit plus là. Comme une espèce de jeu de chat et de souris.
Alton Ellis hat nicht vergessen, was ihn berühmt gemacht hat: Rocksteady. Von daher schlägt er ein langsames Rythmus und eine ein kleines bisschen sehnsüchtige, beinahe bereuende Version vor. Zwar sagt er dem Mädchen: "Das ist eine Schande, dass du mich so behandelst, dass du mich für einen Dummkopf hältst", aber gleichzeitig scheint er zu bedauern, dass sie nicht mehr da ist. Wie eine Art von Katze- und Mausspielchen.


Nein. Eigentlich ist die beste Neuversion die von… Monie Love. Von 1990. Und… Rap. Ja! Ja, ick wees: Rap auf JBs rauchendem und tätowierten Blog… Tja. Sowas passiert auch. Wie mit den Anderen, wir hören erstmal, und reden nachher.
Non, en fait la meilleure reprise est celle de… Monie Love. De 1990. Et en… rap. Et oui. Oui oui oui, je sais: du rap sur le blog tatoué et fumeur de JB. Que voulez-vous… Ce genre de choses aussi arrive. Comme pour les autres, on écoute d'abord, on papote ensuite.



Alors c'est quoi et il est où, le côté génial de la reprise. En quoi tient-il?
Reprenons dès le début. Le morceau par un sample pur et simple du fameux accord de guitare dont on parlait, mixé à l'identique. On se souvient? Ça fait ça: tan-dan-dan… Bon, on arrête de rigoler, ça fait vraiment tan-dan-dan. Blague à part. Sur le plan musical, le morceau fait inévitablement penser au rap des années de ce début des années 90: batterie insistante, basses prononcées sans être trop marquées et surtout rythme dansant à mort. Un morceau qui pue le dance floor, comme on dit en langage moderne. Mais la qualité de la version par Monie Love tient aussi à ce qui pourrait n'être que des fioritures. Comme Alton Ellis, ces dames de Monie Love n'ont pas oublié l'importance des chœurs, ici masculins - et c'est ça le plus surprenant comme on va le voir après une petite pause en allemand.

Also was und wo liegt das Geniale an dem Stück? Weshalb ist das Lied genial?
Lass uns vor vorne anfangen. Das Lied beginnt nämlich mit einem Sampling von den Gitarrakkorden, die wir schon erwähnt haben, völlig identisch zur Originalversion. Erinnert ihr euch? Es fing so an: tan-dan-dan… Nicht lachen, wenn der JB versucht die zu übertragen, es hört sich wirklich wie tan-dan dan an. Scherz beiseite. Musikalisch muss man beim hören natürlich an das Rap von Anfang der 90er Jharen denken: insistierendes Schlagzeug, präsente Bass ohne viel zu markiert zu sein, und überhaupt ein tanzendes Rythmus. Ja, es stinkt nach dem Dancefloor, wie man es in moderner Sprache sagt. Aber die Qualität der Version hat auch mit seinen anscheinenden Kleinigkeiten zu tun. Genau wie Alton Ellis haben die Damen von Monie Love die Wichtigkeit des Chores nicht vergessen - hier von einem Mann gesungen - und gerade das ist vielleicht das erstaunendeste, wir wir nach eine kleine Pause auf fransösischö sehn werden.

Les chœurs, donc. Chantés par un homme et qui fonctionneraient comme l'apogée du morceau. Pourquoi?
Que chantaient les Spinners déjà? Un homme déplorait ce qu'une femme lui avait fait endurer, "c'est une honte", répétait-il - et tout semblait indiquer qu'elle était responsable de tous ses maux (les siens à lui) et que lui était forcément la victime innocente dans cette histoire d'amour contrariée. Quel parti pris narratif les filles de Monie Love prennent-elles? Le contraire. La chanson est un fait un monologue adressé par une fille à une autre fille. Dans lequel elle lui dit en substance: "tu n'as pas le droit de le laisser te traiter comme ça, quitte-le, fous le camp!" Ici, c'est l'homme le responsable. Comme un juste retour d'ascenseur: les filles chantent, les filles sont au pouvoir, les filles remettent les pendules à l'heure. Non seulement elle ne sera pas victime, mais elle prendra son destin en main et refusera la vie qui lui est promise. D'où l'agréable surprise d'entendre une voix masculine quand vient le chœur - comme un ultime pied de nez qui semble pour sa part dire: eh oui, c'est nous, les filles, qui dominons jusqu'au bout. Pour preuve, elles ont transformé la phrase du refrain qui disait à l'origine: "It's a shame the way you mess around with your man" en "It's a shame the way you mess around with my heart". Mais bon, pour des protégées de la très féministe Queen Latifah (qui a toujours mis un point d'honneur à promouvoir des filles), on n'en attendait pas moins. Quoi qu'il en soit: Monie Love deserve our love.

Der Chor, also. Von einem Mann gesungen, und der als Klimax des Lied funktionieren würde. Warum?
Worum ging das Lied von The Spinners? Ein Mann klagte darum, was eine Frau ihm getan hatte, "das ist eine Schande", wiederholte er - und alles schien darauf zu seigen, dass sie für seine Leiden verantwortlich sei, dass er in dieser traurigen Liebesgeschichte die designierte Opfer war. Und welche narrative Wahl treffen die Mädchen von Monie Love? Genau das Gegenteil. Ihr Lied ist eigentlich ein Monolog von einer Frau zu einer anderen Frau, in welchem sie ihr sagt: "du darfst nicht ihm dich so behandlen lassen, verläss ihn, geh weg!" Hier ist der Mann der Verantworliche. Die Frauen konteren und rebellieren sich: sie singen, sie dominieren, sie haben die Macht gewonnen und genommen. Nun wird die Frau nicht mehr die Opfer sein, sie geht und trägt ihr eigenes Leben. Gut gemacht, Mädels! Von daher auch die wundervolle Überraschung, wenn der Chor kommt und der von einem Mann gesungen wird - als würden die Frauen noch einmal ihre Kraft bestätigen. Und nicht nur das, aber die Frauen von Monie Love haben den Satz des Refrains umgeschrieben. The Spinners sangen: "It's a shame the way you mess around with your man." Sie singen: "It's a shame the way you mess around with my heart.". Nunja, hat man was anderes von den Protégées der sehr feministischen Queen Latifah erwartet? (Die ja stets Frauen in Rap promoviert hat.) Auf jeden Fall: Monie Love deserve our love.

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