Den kunde inte få nog av den sjuka solen (…)
Ce qui nous donnerait, grosso modo:
Il semblait ne jamais en avoir assez de ce soleil démentiel (…)
Parce que, personnellement, je trouve ici en avoir assez de un peu artificiel, un peu poussif. Du coup, grâce aux deux petits glissements de sens par le biais de semblait et jamais, la singularité de la formulation est comme annulée. Ces deux ajouts, dans un texte et une écriture qui jouent continûment sur ce tableau-là, renforcent l'assonance en [ɛ] (que je voulais colorer en rouge) et les allitérations (en [s], que je vais colorer en bleu, et en [l] que je vais colorer en jaune - et, non, pas vert, sinon, en bon daltonien, je ne le distinguerai pas à côté du rouge):
Il semblait ne jamais en avoir assez de ce soleil démentiel
Ce qui nous donne:
jaune + bleu + jaune + rouge + rouge + bleu + bleu + bleu + jaune + rouge + bleu + jaune + rouge
[l] + [s] + [l] + [ɛ] + [ɛ] + [s] + [s] + [s] + [l] + [ɛ] + [s] + [l] + [ɛ]
Ouais, moi je trouve ça joli.
Et puis ça me fait penser à cette chanson des Mano Negra, Pas assez de toi. Où Manu Tchao jouait sur la proximité sonore entre pas assez et passer, quand par syncope d'un des deux A, le manque se transformait en absence bienvenue. Où on ne savait plus s'il voulait la jeune fille dont il parlait et dont il semblait (sic!) vouloir se séparer avec joie. Où au final il soulignait la dichotomie du suicide (puisque c'est par ça que s'ouvre la chanson): la souffrance de ne plus avoir, de ne plus pouvoir, et en même temps la volonté par ce geste suppressif de re-trouver, de ravoir. Où la syncope linguistique devenait une syncope physique, aboutissant à l'asphyxie, à l'étouffement, à la mort.
On se souvient du morceau, qui date de 1990 et bénéficie d'un clip épatant:
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