jeudi 17 juin 2010

Les mycoses

Histoire de commencer la journée en étant comme tous les jours sérieux et eficace, JB, donc traduit. Et il traduit ça:

Camilla? me dit Anniken. Regarde ça… C’est quoi d’après toi? La jambe repliée, elle examine l’ongle de son gros orteil. La peau est rouge et fendillée. Une mycose de l’ongle, peut-être? je réponds. Tu crois? elle demande. Attends, deux secondes, je réponds, j’ai un dictionnaire médical… J’entre dans la maison, je trouve tout de suite le bouquin en question dans la bibliothèque. Je vais à la page consacrée aux ongles. Une grande photo représentant une mycose de l’ongle. Ça ne ressemble pas à l’ongle d’Anniken. J’emporte le livre et lui montre la page en question: Regarde. Là il y a une photo d’une mycose de l’ongle, mais je crois pas que ce soit ça…

JB ne connaît rien aux mycoses des ongles des pieds. Du coup, il va regarder sur gougueule et là, il apprend que: 1) une telle mychose s'appelle onychomycose; 2) dixit le toujours aussi détaillé doctissimo.fr: "Mycoses des ongles, c'est pas le pied!", et, pour pousser la blagouille jusqu'au bout, JB pense: "Ça me fait une belle jambe!" 3) la saloperie en question peut dans les cas extrêmes ressembler à ça:


Miaaam… JB trouve qu'il commence la journée décidément en beauté…

Je poursuis (et je laisse le mot en norvégien:
Elle me prend le livre des mains, lit, tourne les pages, relit ce qu’elle vient de lire. Elle pose le bouquin dans l’herbe, examine l’ongle de son orteil. Elle dit: Non, je crois pas que ce soit une mycose. Je crois que c’est un neglevollbetennelse… Moi: Un quoi?

Oui, un quoi?
Bon. Betennelse, ça signifie infection, inflammation. Negl désigne un ongle. Voll, en principe c'est une prairie, mais naturellement (hö!) c'est pas ça. Non, je découvre que voll, c'est aussi un support, un remblai. Bon…
Il ne me reste plus qu'à continuer de consulter les pages médicales consacrées ces joyeuses infections… unguéales, comme on appelle (donc: de l'ongle).
Et, après une heure d'observations approfondies, de biopsies sémantiques et autres examens lexicographiques, je suis en mesure d'affirmer que la fameuse neglevollbetennelse n'est autre qu'un périonyxis, et je peux donc traduire:

Je crois que c’est un périonyxis… Moi: Un quoi? Et Anniken lit à voix haute: «Périonyxis. Les symptômes traditionnels se traduisent par une inflammation des replis cutanés situés en périphérie de l’ongle, tant au niveau de la cuticule que des sertissures latérales. L’infection s’accompagne d’un œdème rouge et d’une tuméfaction superficielle. On observe parfois un suintement purulent du bourrelet inflammatoire.» Tu ne trouves pas que ça a cette allure-là? elle demande. Je m’approche pour regarder et, oui, ça a bien cette allure-là. Je dis, en lui montrant la photo de la mycose de l’ongle: Oui, c’est clair. Parce que ça ressemble décidément pas à une onychomycose. Elle: Tu as raison. Moi: Sauf qu’il n’y a pas d’écoulement de pus… Elle: Oui, d’accord. Mais ils disent bien: «parfois». Moi: Il est aussi écrit que le traitement se fait à base d’antifongique ou d’antibiotique. Mais ça ne doit pas être bien grave puisqu’ils précisent aussi qu’il s’agit des «symptômes traditionnels». Elle a l’air tellement inquiète, malheureuse comme les pierres. Tout ça à cause d’un ongle… Je dis: Tu verras comment ça évolue dans quelques jours. Elle: Oui, je vais faire ça.

Eh oui, une heure et demie de travail rien que pour ça. "Tout ça à cause d'un ongle…" Pff… Vive les mycoses!

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