Il est 11h30, les Bleus atterrissent à l'aéroport du Bourget - comme ça, ils sont sûrs de ne pas se faire lyncher par la foule à leur arrivée. N'empêche, on reste fasciné, sinon sidéré, par l'aspect très symptomatique de cette histoire. Certes, comme le dit Daniel Cohn-Bendit, dans mon journal aujourd'hui: symptomatique de "l'état de non-fonctionnement du multiculturalisme d'une société profondément divisée", l'ampleur de l'individualisme et du je-m'enfoutisme qui sapent les solidarités. Mais à nos yeux symptomatique également de cette Rance qui a ce besoin impérieux, quasi vital et a priori contradictoire, d'une part de se rassembler, mais d'autre part de se réunir pour trouver un coupable. Cette Rance qui se lance tête baissée dans la condamnation, que dis-je, l'anathème sinon la mise à mort de son équipe nationale. Comme si la nation dans son entier s'était EN-FIN trouvé un bouc émissaire, le responsable de tous ses maux. EN-FIN la nation a un ennemi commun tout désigné que le peuple dans son entier peut abhorrer à l'envi, sur lequel il peut cracher à discrétion. Et même si on ne va pas prendre le parti de joueurs désaxés, mugir avec cette meute nous semble d'une facilité sinon grégaire, en tout cas suspecte.
Bref. Pour saluer le retour des Bleus, on va écouter ce morceau découvert hier sur toitube, intitulé identiquement Les Bleus, interprété en 2006 par la pourtant hyper vulgos Régine, mais composé par Gainsbourg. Une chanson qu'on ne connaissait pas, qu'on trouve superbe, pas mal chantée du tout par la voix cassée de Régine en question (on reparlera sans doute un jour des chansons que Gainsbourg a composées pour elle tant elles sont gratinées!) - et qui illustre enfin ce à quoi les rateurs de ballon rond doivent et vont devoir affronter, à savoir, comme le dit la chanson: "rebondir sous les coups".
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