Le contexte:
C'est une fille de 14 ans qui s'adresse à son père.
Je suis censé traduire:
Je ne veux pas avoir de seins.
Et je me vois traduire (et c'est moi qui souligne):
Je ne peux pas avoir de seins.
Ben ouais… C'est un mec qui traduit. Booon.
Veut mais peut peu, quoi - comme me disait mon prof de maths en terminale.
Il est où mon ouvrage très sérieux de chez St. Jerome Publishing intitulé Gender, Sex and Translation? Ah ouais, le voilà.
Et elle dit quoi, déjà, Pilar Godayol dans son article seminal, comme on dit en anglais, qu'elle titre Frontera Spaces? Voilà, elle dit ça, à propos de (et là encore c'est moi qui souligne) la traductrice (mais ça me concerne en tant que traducteur tout pareil):
We should remember that the practice of translation as/like a woman - and here lies the heart of the controversy between feminist translation theorists - must be based on permanent criticism of the subject itself since, as Carol Maier points out, "translation must problematize identity". Translation as/like a woman does not mean translating bearing in mind the multiple identities the translator has accumulated throughout her professional career, but rather translating from a borderland, a reflective and self-critical space in which the representations of the feminine subject translator are constantly modified and recreated. Perhaps, translating as/like a woman should not be understood as a utopian or chimerical space of political and social emancipation. Perhaps, instead, we should begin to read it as a borderland in which identity and textuality are constantly (re)written from a point of view of commitment and negotiation.
Pour ma peine, et pour conclure, on va écouter l'épatante Kim Gordon de Sonic Youth chanter Shoot - et dézinguer un mec au passage.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire