mercredi 2 juin 2010

Cette idiote

Et ce matin, donc, en voyant le temps encore une fois grisâtre, pluvieux et froid sur Berlin (alors qu'on est le 2 juin, b##!!**), on pensait qu'il nous fallait une musique qui égaie un peu la journée. Du coup on pensait à Mary Poppins de Tommy McCook. Et, de fil en aiguille, on repensait à Mary Poppins, le film. On a cherché, on a trouvé ça:



Ringue et kitsch à mort!
Et on adore ce commentaire dégoté dans la liste de ceux qui se trouvent sous la version anglaise sur toitube:


Mais on se dit quand même, ça c'est sûr: "C'est le morceau de sucre qui aide la médecine à couler", c'est bien vrai. Ouais, même qu'on en fait l'expérience tous les jours.
Et du coup, rebelote, de fil en aiguille, à cause du sucre, on repense à l'immarcescible cake d'amour de Peau d'Âne, de Jacques Demy. Voilà:



Et, toujours question commentaire, on adore celui-ci, qui détaille le contenu de la vidéo, sur toitube:


Puis on se dit qu'on n'a jamais fait de cake d'amour. Et puisqu'on n'a pas de prince, mais bon, on ne sait jamais, peut-être qu'il pourrait débouler et toquer à la porte, pourquoi pas en confectionner un? De cake, je veux dire. Pas de prince… Le prince, lui, il vient. Bref.
On se souvient qu'un ancien collègue de travail en avait fait un et que c'était immangeable.
Mais parce qu'on est comme Saint-Thomas, on se dit qu'on va en faire un, pour voir.
Allez zou, au boulot! Et puis c'est l'heure du déjeuner, en plus.


13h:
On note la recette:


© icke


13h20:
On a préparé tous les ingrédients:

© icke

Bon, OK, on a procédé à quelques petits changements. 
Parce que, on voudrait pas dire, mais des gâteaux, on sait en faire depuis qu'on est mioche, alors, c'est pas à nous qu'on va la faire, l'histoire de 4 poignées de farine avec du levain et une main de beurre fin. Avec ça, c'est un étouffe-chrétien qu'on obtient. Et puis 4 œufs avec un bol de lait et seulement 4 poignées de farine, c'est plus un cake mais un clafoutis qu'on fait.
Donc:
3 œufs seront amplement suffisants, avec 2 pour commencer. En haut, de gauche à droite: la farine, le sucre, le sel, du sirop d'érable (oui, bon, on n'a pas de miel et on a acheté du sirop d'érable cette semaine et faudrait pas que ça se perde, hein). En bas, également de gauche à droite: le bol de la lait, la fameuse terrine et 125 grammes de beurre fondu.
Allez, en route.


13h40:
Alors, qu'est-ce qu'on disait?

© icke

Ben ouais, pas loupé. Avec autant de lait, on se retrouve avec un clafoutis et non avec un cake.
Pff…
Bon, on va rajouter de la farine.
Je vois l'étouffe-chrétien se profiler de plus en plus…


13h45:
On goûte:

© icke

C'est in-fect. Ça a la goût de farine à la farine.


13h55:
Voilà, c'est prêt dans la moule à cake:

© icke

Et c'est mis dans le four préchauffé à 180°.
On a donc rajouté une poignée de farine pour éviter l'effet clafoutis. Du coup, comme ça avait trop le goût de farine, on a rajouté du sucre et du sirop d'érable, et puis on a mis le troisième œuf en pensant qu'avec toute cette farine, on s'en sortirait pas. Déjà que 125 grammes de beurre seulement c'est pas bézèf… Mais bon, il y a les œufs et le lait qui compensent, donc ça devrait le faire.

Allez, maintenant on attend une heure.
Ah, merde! J'ai oublié de mettre la bagouze dans l'étouffe-chrétien!
Putain, à ce rythme-là c'est à la Saint-Glinglin ou à la Saint-Saucison qu'il va débarquer mon prince.


14h10:
En attendant, intermède (comme on disait autrefois) avec Élyane Célis (à ne pas confondre avec sa cousine Élance Cialis):



14h35:
Bon, ça donne quoi notre affaire à mi-parcours?

© icke

Mouais. Ça a une couleur marronnasse pas forcément ragoûtante.
Je voudrais pas dire mais, le prince, il faudra qu'il trouve certains charmes ailleurs qu'au gâteau pour que j'arrive à lui en faire bouffer.
Et la cuisson ça donne quoi?

© icke

Ouais, ça en manque. Elle disait combien de temps la Peau d'Âne?
1 heure, hein? Elle se plantait pas en fait.
Allez, re au four.


15h05:
Bon, ben… a y est, hein:

© icke

Ça fait un joli dégradé de couleurs avec le marron du lino de la couisine. Génial.
On va le mettre à refroidir - il s'agirait pas non plus qu'on le mange trop chaud et qu'on se calcine les muqueuses, elles pourraient encore nous servir, rapport au prince, machin.
Et en attendant, on va cette fois écouter le grand Michelangeli interpréter le Golliwogg's Cake Walk de ce cher Debussy qu'on n'écoute pas souvent, à part bien sûr son impérissable Rêverie:




15h30:
C'est l'heure du test…
Ta-daaah!

© icke

Un bon point: il se démoule bien.
Mais c'est le seul.
Vu qu'après une heure de cuisson, et faut pas avoir fait d'études de cuisine pour s'en rendre compte, il est pas cuit dans le milieu. Il va devoir se retaper 1/4 d'heure de four avec un papier d'alu sur lui.

Question goût.
Ça n'en a pas justement. Ah, c'est pas immangeable, hein… C'est juste que ça n'a ni goût ni gouasse. Et c'est vraiment un étouffe-chrétien! On mâche, on mâche, on mâche, et on en a toujours dans la bouche! Oh purée, ce que ça colle au palais! Il faut prévoir le litre d'Évian à côté, c'est moi qui vous le dis…
Ouais ben, si dans un quart d'heure il s'est pas amélioré ce cake d'amour, macache le prince, hein…


16h15:
Voilà, c'est fini et bien fini - la cuisson je veux dire.
Et ça a cette tronche:

© icke

Une tronche de pas cuit. On dirait un pudding raté. Mais p'têt qu'il faut le mettre à macérer pendant cinq mois comme le pudding… P'têt… p'têt qu'alors il sera bouffable.
Et puis quelle idée de poser ce machin bourratif dans une assiette jaune! Parce que le cake d'amour est jaunasse en fait. Alors déjà qu'il est pas appétissant, mais jaune sur jaune, même pour un daltonien comme moi, c'est vomitif à souhait.


16h25:
Il nous est venu une idée. Comme c'est un cake, qu'il est sec, non, en fait il est pas sec, il est même moelleux, c'est juste qu'il est… pâteux, oui, voilà: pâteux et plâtreux; et comme on a ajouté du sirop d'érable, on s'est dit qu'en en mettant dessus, ça enlèverait le côté colle-aux-dents du gâteau, ça ferait plus pan cake au sirop d'érable. Vous voyez? C'est que ça cogite là-dedans, hein, faudrait pas croire…
Du coup ça donne ça:

© icke

Bon, ça gagne franchement pas en attirance mais on perd en adhérence. Le gâteau imprègne moins. Ou plutôt: imbibé de sirop d'érable, il coule mieux dans la gorge et reste moins englué à la dentition.
C'est toujours ça de pris.
Parce que sinon, primo: pas de prince à l'horizon; secundo: avec ce cake d'amour absolument foiré, on se sent nul. Oui, on se sent comme La petite princesse nulle de Nadja, cette héroïne d'album pour enfants.
Voici (faut cliquer sur l'image pour bien voir):

© Nadja/l'école des loisirs

Et on s'identifie à mort avec la princesse nulle quand on lit qu'elle est nulle et archinulle, et aussi à ce niveau-là, vu qu'on l'est de la même manière et qu'on ne trouverait rien de mieux que de poser la même question qu'elle. Voilà (et là encore faut cliquer dessus):


© Nadja/l'école des loisirs


16h30:
L'heure du goûter, l'heure des enfants.
On a quoi au final, alors?
Un étouffe-chrétien raté, un prince qui s'est pas radiné.
On aurait donc mieux fait de préparer un goûter au pâté, là au moins on aurait pas loupé notre coup, même si ça ressemble un peu à tout point de vue à ce qu'on s'est récolté avec notre foutu cake d'amour:



2 commentaires:

Anonyme a dit…

rires...én-orme, l'apres midi de gastronome en culotte courte...Au moins t'auras pas perdu ton temps, tu sauras maintenant ce que ressens une maitresse, ou un maitre ou un professeur de maison quand il se doit de manger- pour mettre en appetit ses invités- l'infecte tambouille qu'il a osé servir...bien evidement sans amoindrir tes talents culinaires dans les autres vertebres d'un repas...

Der JB a dit…

pourtant, moi aussi j'avais mis ma plus belle robe…