L'échange de points de vue avec M. l'autre jour sur la mélancolie et le souvenir ne cesse de me travailler - et lui aussi puisque nous ne nous lassons pas de nous envoyer des mails à ce sujet.
Dans son premier message, M. disait:
J'ai souvent remarqué la chose suivante. Dans les nighters, quand j'entends la reprise du standard de Ben E. King, Stand By Me, sorti en 1961, et réinterprété par l'immense Derrick Morgan en 1968, je suis comme terrassé par une certaine tristesse. Et ce bien que je sois le premier à danser. Bien que le morceau dans le style skinhead regage soit gai (puisque l'usage dichotomique stérile et réducteur veut que l'on oppose l'œuvre triste à l'œuvre gaie), d'autant plus que Morgan a supprimé les violons moroses de King et suivi le rythme syncopé en deux temps (le fameux 2-tone) propre à ce que l'on nomme désormais de façon générique le ska. Avant de continuer, on écoute l'original, puis la reprise.
Alors certes, c'est évidemment une question de goût - je préfère personnellement la seconde, rien de nouveau sous le soleil jamaïcain. Cette porte ouverte défoncée, on peut passer à d'autres choses, on peut se poser d'autres questions.
La version originale a bercé mon enfance, et là non plus rien d'exceptionnel. En fervent admirateur du Dr Freud, j'ai tendance à penser que certaines productions artistiques, ici la musique, que nous avons découverts pendant notre enfance ont sur nous une influence plus prégnante (mais aussi plus insidieuse) qu'on veut bien le croire. Même sans parler d'émotions artistiques (qui elles nous marquent définitivement, voire nous transforment, voire orientent notre vie), certaines musiques ont le chic pour s'imprégner en nous de façon durable et ne cesser de nous émouvoir pour le restant de nos jours.
Stand By Me a tout le potentiel requis. Les paroles font évidemment penser à une rupture, les claquements de doigts à une attente, les violons dégoulinants rehaussés par les chœurs féminins font l'effet d'une longue plainte douloureuse. Je ne donne donc pas cher de mon émotivité d'enfant d'avoir été, consciemment ou pas, volontairement ou pas, été influencée par Ben E. King.
Et pourtant, à mon sens, Derrick Morgan a su transcendé l'original. Il a exacerbé la douleur présente dans le morceau. Par son phrasé d'abord, qui détache les mots, les isole et renforce la solitude et grâce auquel il finit par penser le contraire de ce qu'il dit - confer le "No I won't [silence] Be afraid" finit par signifier que, si, il va avoir très très peur. De même, ses petits geignements à intervalles réguliers peuvent s'entendre soit comme des critiques moqueuses dirigées contre lui, ou comme des façons de rehausser sa solitude, sa douleur.
Bon. Tout ça est bien beau, mais on est dans l'affectif à plein.
Afin de poursuivre la pensée de M., qu'est-ce qui fait que je suis plus ému par la version de Derrick Morgan que par celle de Ben E. King? - outre les préférences musicales sus-nommées, outre le potentiel émotif de la chanson, etc.
Ne serait-ce pas davantage une expérience qui remonte à l'enfance, lors de l'écoute de Ben E. King - que ce soit une émotion artistique ou un événement émotif puissant vécu? Quelque 20 voire 30 années plus tard, l'écoute de la reprise vient réactiver ces souvenirs pourtant oubliés et amplifie l'émotion présente que, pourtant, je mets sur le compte de la qualité de la version de Derrick Morgan.
Ne serait-ce pas alors le souvenir de l'événement d'autrefois qui vient perturber l'écoute d'aujourd'hui? Le corps a une mémoire, les émotions aussi. Re-sollicitées, plus que jamais lorsque l'effet est inexplicable, c'est-à-dire quand on n'est pas en mesure de les associer à un événement du passé, celles-ci atteignent une puissance de frappe décuplée. La mélancolie devient exagérée.
Mais en parlant du passé…
On peut aussi faire une autre expérience. Avec une de mes chanteuses de ska préférées, la grande Phyllis Dillon. Qu'on a cantonnée aux reprises. à tel point qu'elle n'a plus chanté, est revenue à son travail de bibliothécaire, il a fallu attendre le début des années 90 pour qu'elle revienne sur scène et que… elle meure d'un cancer en 1994, prématurément.
En 1967, elle reprend un morceau des Shirelles, A Thing Of The Past, de 1961 lui aussi.
Le morceau a-t-il un potentiel mélancolique?
Sans doute, mais la version des Shirelles est plate, leurs voix monotones, la musique terne. Alors que la voix de Phyllis Dillon est nettement plus modulée, dont la tristesse est rehaussée par le saxophone de Monsieur Tommy McCook. Du coup, on se redit cette tautologie: oui, il y a bien évidemment une qualité artistique (ou pas) qui révèle une œuvre, ici un morceau de musique. Et ce indépendamment du souvenir que l'on peut garder dudit morceau.
On se quitte sur Dame Phyllis. Avec les Shirelles pour comparer.
vendredi 30 avril 2010
L'oralité et la vocalité
Je traduis, Trude, donc, toujours. Ça avance, lentement, trop lentement, rapport à… bon, je fais ce que je peux, bref.
Le passage en question:
Outre l'hypermodernité de la dernière phrase, évidemment aussi, elle me rappelle le recueil de nouvelles d'Annie Saumont, Moi les enfants j'aime pas tellement, publié en 1990, chez Syros qui lançait pour l'occasion une collection de nouvelles — et le livre coûtait… 65 francs!
Annie Saumont a eu sa petite reconnaissance dans les années 80-90. Une reconnaissance méritée. Elle demeure sans doute LA grande nouvelliste française, et elle n'est sans doute plus beaucoup lu aujourd'hui, mais qui lit des nouvelles en France aujourd'hui? (Ou, pour se poser la question autrement: quelle maison d'édition daigne publier des nouvelles aujourd'hui?)
La littérature française des années 80, entre autres mouvements littéraires, a été fortement marquée par ce que l'on pourrait définir comme un pendant français au dirty realism américain, qui correspond également à la percée du polar social, qui évolue en parallèle avec lui. Dans les motifs, la fiction s'intéresse aux petites gens qui mènent des petites vies, aux déclassés, à cette misère sociale, souvent urbaine, autant de gens qui vivotent à coup de petits boulots, de prestations sociales et d'avenir en berne. Ce que Pierre Michon, avec son recueil homonyme, nommait en 1984 les Vies minuscules. Parmi ces écrivains, on compte aussi Vincent Ravalec, Pascal Garnier († RIP - il est décédé le 5 mars dernier et notre amie Martine a très bien parlé de son univers littéraire, on peut lire sa nécro ici) et enfin Annie Saumont.
Leur style est aussi particulier. Il s'agit d'une écriture sans afféteries, qui souhaite coller le plus possible à la langue parlée, qui ne cherche pas à faire joli mais à faire vrai. Qui en somme essaie de s'éloigner de la littérature telle qu'elle est souvent canonisée. Qui infuse de l'oralité, ou plutôt de la vocalité - pour citer la somme éditoriale de Gilles Philippe et Julien Piat, dans leur ouvrage La Langue littéraire, consacré à l'histoire de l'écriture romanesque française. Dans les deux cas, il s'agit d'écrire la fiction comme on parle dans la réalité. L'oralité va pousser ce désir de réalisme en insufflant du langage parlé dans les dialogues, alors que la vocalité part d'une volonté d'écrire la prose dans sa totalité, c'est-à-dire le récit et non plus seulement les dialogues, en ayant recours à cette langue parlée, à ce langage quotidien, à ce registre relâché. Une littérature alittéraire, donc. Une littérature sans les poncifs de la littérature et qui ce faisant devient de la littérature. Une littérature qui met de la littérature là où a priori il n'y en pas - et ce de façon totale puisqu'elle le met à la fois dans ses motifs (l'histoire, le cadre fictionnel, les personnages, l'action, etc) et dans son écriture (les dialogues, les récits, le vocabulaire, le style).
En traduction, et je l'ai déjà dit à maints reprises, traduire la langue parlée est souvent un défi car cette même langue parlée vieillit à toute vitesse: en collant à un discours oral trop moderne, on risque de composer une écriture qui, dans 5 ou 10 ans, brille par son obsolescence, est tout de suite datée. On peut s'interroger sur la raison qui explique pourquoi ce réalisme dans l'écriture d'une part fonctionne la plupart du temps dans un texte rédigé en langue originale, d'autre part risque avec le temps de sonner faux dans un texte traduit. Est-ce ce devoir de fidélité auxquels nous sommes astreints, nous traducteurs, et qui nous oblige à coller au texte, qui nous empêche de faire le pas de côté pour le coup nécessaire afin de se rapprocher encore davantage (peut-être plus d'ailleurs) de la langue vers laquelle on traduit. Comme si cette fidélité induisait dans le cerveau une limite qu'on ne parvient pas à dépasser par peur de ne pas être fidèle au texte original, alors qu'au-delà de cette limite se trouve la vraie langue, cette vocalité à laquelle on aspire tant.
Je me suis souvent rendu compte que l'écriture d'Annie Saumont constituait une bonne source d'inspiration pour qui doit travailler sur une traduction dont l'écriture emprunte au langage parlé. Puisqu'il faut toujours aller vers la littérature française pour trouver des solutions aux problèmes de traduction (pour qui évidemment traduit vers le français): la solution ne se trouve jamais ni dans le texte original ni dans la langue original, mais bien dans la langue française. Et justement, pour restituer l'écriture de Trude Marstein, qui a énormément recours aux dialogues, et donc à la langue parlée (même si, pour le coup, on est davantage dans l'oralité que dans la vocalité), on s'inspire volontiers d'Annie Saumont.
Moi les enfants j'aime pas tellement.
Le titre comme le postulat, donc.
Janne, la jeune femme dont il est question dans le roman de Trude Marstein ne les aime pas non plus, donc on va citer Annie Saumont dans la nouvelle qui ouvre le recueil cité supra, intitulée La gifle du mardi. Et ce passage, on l'adore à maints égards. Raison de plus pour le copier in extenso.
Le passage en question:
Moi : Tu n’aimes pas les enfants ? Elle : Non, pas tellement. Et en l’entendant dire ça j’ai envie de lui prendre la tête et de lui cogner le crâne contre le bitume jusqu’à ce qu’elle dise qu’elle aime les enfants. Tout le monde aime les enfants, et si jamais on n’aime pas les enfants, on ferme sa grande gueule et on se tait.
Outre l'hypermodernité de la dernière phrase, évidemment aussi, elle me rappelle le recueil de nouvelles d'Annie Saumont, Moi les enfants j'aime pas tellement, publié en 1990, chez Syros qui lançait pour l'occasion une collection de nouvelles — et le livre coûtait… 65 francs!
Annie Saumont a eu sa petite reconnaissance dans les années 80-90. Une reconnaissance méritée. Elle demeure sans doute LA grande nouvelliste française, et elle n'est sans doute plus beaucoup lu aujourd'hui, mais qui lit des nouvelles en France aujourd'hui? (Ou, pour se poser la question autrement: quelle maison d'édition daigne publier des nouvelles aujourd'hui?)
La littérature française des années 80, entre autres mouvements littéraires, a été fortement marquée par ce que l'on pourrait définir comme un pendant français au dirty realism américain, qui correspond également à la percée du polar social, qui évolue en parallèle avec lui. Dans les motifs, la fiction s'intéresse aux petites gens qui mènent des petites vies, aux déclassés, à cette misère sociale, souvent urbaine, autant de gens qui vivotent à coup de petits boulots, de prestations sociales et d'avenir en berne. Ce que Pierre Michon, avec son recueil homonyme, nommait en 1984 les Vies minuscules. Parmi ces écrivains, on compte aussi Vincent Ravalec, Pascal Garnier († RIP - il est décédé le 5 mars dernier et notre amie Martine a très bien parlé de son univers littéraire, on peut lire sa nécro ici) et enfin Annie Saumont.
Leur style est aussi particulier. Il s'agit d'une écriture sans afféteries, qui souhaite coller le plus possible à la langue parlée, qui ne cherche pas à faire joli mais à faire vrai. Qui en somme essaie de s'éloigner de la littérature telle qu'elle est souvent canonisée. Qui infuse de l'oralité, ou plutôt de la vocalité - pour citer la somme éditoriale de Gilles Philippe et Julien Piat, dans leur ouvrage La Langue littéraire, consacré à l'histoire de l'écriture romanesque française. Dans les deux cas, il s'agit d'écrire la fiction comme on parle dans la réalité. L'oralité va pousser ce désir de réalisme en insufflant du langage parlé dans les dialogues, alors que la vocalité part d'une volonté d'écrire la prose dans sa totalité, c'est-à-dire le récit et non plus seulement les dialogues, en ayant recours à cette langue parlée, à ce langage quotidien, à ce registre relâché. Une littérature alittéraire, donc. Une littérature sans les poncifs de la littérature et qui ce faisant devient de la littérature. Une littérature qui met de la littérature là où a priori il n'y en pas - et ce de façon totale puisqu'elle le met à la fois dans ses motifs (l'histoire, le cadre fictionnel, les personnages, l'action, etc) et dans son écriture (les dialogues, les récits, le vocabulaire, le style).
En traduction, et je l'ai déjà dit à maints reprises, traduire la langue parlée est souvent un défi car cette même langue parlée vieillit à toute vitesse: en collant à un discours oral trop moderne, on risque de composer une écriture qui, dans 5 ou 10 ans, brille par son obsolescence, est tout de suite datée. On peut s'interroger sur la raison qui explique pourquoi ce réalisme dans l'écriture d'une part fonctionne la plupart du temps dans un texte rédigé en langue originale, d'autre part risque avec le temps de sonner faux dans un texte traduit. Est-ce ce devoir de fidélité auxquels nous sommes astreints, nous traducteurs, et qui nous oblige à coller au texte, qui nous empêche de faire le pas de côté pour le coup nécessaire afin de se rapprocher encore davantage (peut-être plus d'ailleurs) de la langue vers laquelle on traduit. Comme si cette fidélité induisait dans le cerveau une limite qu'on ne parvient pas à dépasser par peur de ne pas être fidèle au texte original, alors qu'au-delà de cette limite se trouve la vraie langue, cette vocalité à laquelle on aspire tant.
Je me suis souvent rendu compte que l'écriture d'Annie Saumont constituait une bonne source d'inspiration pour qui doit travailler sur une traduction dont l'écriture emprunte au langage parlé. Puisqu'il faut toujours aller vers la littérature française pour trouver des solutions aux problèmes de traduction (pour qui évidemment traduit vers le français): la solution ne se trouve jamais ni dans le texte original ni dans la langue original, mais bien dans la langue française. Et justement, pour restituer l'écriture de Trude Marstein, qui a énormément recours aux dialogues, et donc à la langue parlée (même si, pour le coup, on est davantage dans l'oralité que dans la vocalité), on s'inspire volontiers d'Annie Saumont.
Moi les enfants j'aime pas tellement.
Le titre comme le postulat, donc.
Janne, la jeune femme dont il est question dans le roman de Trude Marstein ne les aime pas non plus, donc on va citer Annie Saumont dans la nouvelle qui ouvre le recueil cité supra, intitulée La gifle du mardi. Et ce passage, on l'adore à maints égards. Raison de plus pour le copier in extenso.
Un mardi quand on l'a vu devant la grille il était pas tout seul. Le grand. Avec lui y avait une fille.
Elle regardait l'arbre auprès des cabinets. Elle a dit, Un arbre ses branches ça fait comme des bras suppliants lancés vers le ciel.
On a eu le cœur gros. Tant d'efforts pour supporter sans broncher les emmerdes, la gifle hebdomadaire, c'était vraiment pas la peine. C'était pas la peine d'être devenu comme qui dirait insensible. Maintenant voilà qu'on craquait à cause d'une fille qui parlait des arbres.
Lançant vers le ciel des bras suppliants.
Les arbres.
Nus les bras. C'était l'hiver.
Le grand il a fait les présentations. Dis bonjour à ma copine Ginette. Tiens voilà le gniard que je dresse. C'est pas de la tarte.
Il a dit encore. Approche.
On a pas bougé.
Il a fait un pas en avant.
V'lan.
La tarte, justement.
On est resté tête basse. On a entendu la voix de la copine. Ginette. Une voix en sucre filé. Elle disait, Pauv' môme oh t'es vache. C'était dit très doux. Ça soulageait pas mal.
Si y a une chose que faut pas faire devant les grands (ou bien les vieux) c'est chialer.
Ça les agace.
On le sait parce qu'ils se gênent pas pour le dire.
Arrête de pleurnicher, tu nous agaces (papa). Et aussi, Tu vas te noyer dans tes larmes (maman).
Arrête de pleurnicher merde t'es agaçant (le commis boulanger). Et aussi, Je vais plus pouvoir t'employer pour m'aider à porter le pain, tu le mouilles.
Le grand si on pleure il dit, T'en veux une autre?
De baffe.
jeudi 29 avril 2010
Von den brüllenden Amis
JB und G sind ohne es selbst zu wissen die 2 Mitglieder des zweiköpfigen Fähnklubbes (ich sage Fähn- und nicht Föhn-) von den Floorettes, die heute Abend in einem Laden spielten, dessen Name wir uns nicht trauen werden auszusprechen, sonst kriegen wir Aphten und das will keiner.
Vor dem Konzert wurden sie von allerlei Neckermannpauschalereisenden (© Frau Georgette) aus Amiland umgerungen, das heisst, auf Queerberlinerisch: Berlinmittetouriboys. Schreck und Grauen, wie jetzt die Norwegern sagen. Denn die Amis reden nich. Sie brüllen immer.
JB (misbilligend): Ist es dir schon aufgefallen, dass die Amis nicht leise reden können?
G (zustimmend): Tatsächlich.
JB (kommunistisch professoral): Das ist aber ethnolinguistisch sehr interessant.
G (realistisch): Hä?
JB (erklärend): Naja, sie glauben sie sind die Herren der Welt und von daher brüllen sie.
G (schlau): Sie können sowieso keine andere Sprache.
JB (kommunistisch doktrinär): Allerdings. Es wäre ein anderes Theater, wenn sie albanisch reden würden. Aber sie wissen nicht einmal, dass Albanien existiert. Arme kleine Albanien…
Dann haben die Floorettes gespielt und gesungen. Und obwohl der aphtengebende Laden seine sont täglich getragenen Hörgeräte ausgrechnet heute Abend vergessen hatte, wusste das zweiköpfige Floorettesfähnklub eins: ob taub, ob blind, ob gelähmt, Spass werden sie mit ihrer Gruppe immer haben.
PS: Es gibt allerdings, in dieser Welt, auf dieser Erde, jemand, der die… Aphten Mathews heisst. Ich gönne ihm ihr es nicht, wenn er sie Urlaub in Deutschland macht. Ich will auch gar nicht wissen, wie er sie seine ihre Tochter gennant hat.
Vor dem Konzert wurden sie von allerlei Neckermannpauschalereisenden (© Frau Georgette) aus Amiland umgerungen, das heisst, auf Queerberlinerisch: Berlinmittetouriboys. Schreck und Grauen, wie jetzt die Norwegern sagen. Denn die Amis reden nich. Sie brüllen immer.
JB (misbilligend): Ist es dir schon aufgefallen, dass die Amis nicht leise reden können?
G (zustimmend): Tatsächlich.
JB (kommunistisch professoral): Das ist aber ethnolinguistisch sehr interessant.
G (realistisch): Hä?
JB (erklärend): Naja, sie glauben sie sind die Herren der Welt und von daher brüllen sie.
G (schlau): Sie können sowieso keine andere Sprache.
JB (kommunistisch doktrinär): Allerdings. Es wäre ein anderes Theater, wenn sie albanisch reden würden. Aber sie wissen nicht einmal, dass Albanien existiert. Arme kleine Albanien…
Dann haben die Floorettes gespielt und gesungen. Und obwohl der aphtengebende Laden seine sont täglich getragenen Hörgeräte ausgrechnet heute Abend vergessen hatte, wusste das zweiköpfige Floorettesfähnklub eins: ob taub, ob blind, ob gelähmt, Spass werden sie mit ihrer Gruppe immer haben.
PS: Es gibt allerdings, in dieser Welt, auf dieser Erde, jemand, der die… Aphten Mathews heisst. Ich gönne ihm ihr es nicht, wenn er sie Urlaub in Deutschland macht. Ich will auch gar nicht wissen, wie er sie seine ihre Tochter gennant hat.
Ein Mord wurde gelöst…
Vor kurzem, das heisst… tja… sogar vorgestern (mann, wie die Zeit vergeht… man glaubt es gar nicht, aber es ist schon so), hielt der JB einen Trauerfeier für seine Freundin die Hummel. Er hat sogar innerlich für die Gnade der Biene gebeten, also die Kusine der Hummel, deren Leben von Monsanto bedroht ist.
Heute, also: geraaade jetzt, geht der JB in die Küche wieder (das macht er übrigens oft, denn er hat dort zu tun, er arbeitet dort nicht und schläft dort auch nicht, nur nebenbei, also das mit dem Schlafen, denn das mit dem Arbeiten geschieht anderswo in seinem DDR-Arbeiterpalast). Und…
Ja… Und.
Und was sieht er, da, am Boden liegend? Eine Wespe!!!
Eine riesige, fette, giftige Wespe!
Der schlafende IM in JB dokumentiert den Fund:
Und dann fängt JBs Gehirn zu kochen:
Der Tod der guten Hummel war aber kein normaler Tod…
Der Tod der guten Hummel war also ein Mord!
Der von der bösen Wespe durchgeführt wurde!
Rache!
Wie in den grossen griechischen Tragödien (nein, nicht, die Finanzkrise, ihr Geldgierige, sondern die Theaterstücke von u.a. Sophokles) schrie der JB in seiner Küche: "Rache!"
Und?
Jaaa… Ihr glaubt euch alle, dass der JB seinen grünen Gummistiefel nahm um die Wespe zu töten?
Neejjjjn. Gar nicht.
Der JB kifft nicht aber liebt die Natur (per se ist das kein Widerspruch).
Das unten machte er, immer kommunistischskinheadisch parat:
PS: Die Wespe heisst also auf deutsch… (tadah!) Wespe. Aber veps auf norwegisch. Man lachet bitte nich.
[Später…]
Heute, also: geraaade jetzt, geht der JB in die Küche wieder (das macht er übrigens oft, denn er hat dort zu tun, er arbeitet dort nicht und schläft dort auch nicht, nur nebenbei, also das mit dem Schlafen, denn das mit dem Arbeiten geschieht anderswo in seinem DDR-Arbeiterpalast). Und…
Ja… Und.
Und was sieht er, da, am Boden liegend? Eine Wespe!!!
Eine riesige, fette, giftige Wespe!
Der schlafende IM in JB dokumentiert den Fund:
© icke
(man beachte bitte die De Stijl-vörmige und Mondriaan-inspirierte Einrahmung des Insektes, die der JB mit seinen kleinen Händen und seinem winzigen Gehirn selbst gebastelt hat - danke schön für die Achtung)
Und dann fängt JBs Gehirn zu kochen:
Der Tod der guten Hummel war aber kein normaler Tod…
Der Tod der guten Hummel war also ein Mord!
Der von der bösen Wespe durchgeführt wurde!
Rache!
Wie in den grossen griechischen Tragödien (nein, nicht, die Finanzkrise, ihr Geldgierige, sondern die Theaterstücke von u.a. Sophokles) schrie der JB in seiner Küche: "Rache!"
Und?
Jaaa… Ihr glaubt euch alle, dass der JB seinen grünen Gummistiefel nahm um die Wespe zu töten?
Neejjjjn. Gar nicht.
Der JB kifft nicht aber liebt die Natur (per se ist das kein Widerspruch).
Das unten machte er, immer kommunistischskinheadisch parat:
© icke
PS: Die Wespe heisst also auf deutsch… (tadah!) Wespe. Aber veps auf norwegisch. Man lachet bitte nich.
[Später…]
Böööse sein/Chanmé
Gestern spääät Abend, auf einer gewissenen blauen Seite, unterhält sich der JB mit seinem Freund H, den er seit laaange nicht mehr gesehen hat. Dieser H, laut JB, wie im Lied von Feeling B, "wollte gern an den Atomkern und spaltet die Teile nur so aus Langeweile", und das sogar in der Bankstadt. Naja.
Jedenfalls. Dieser H versucht den JB dazu zu überreden, die grottigsten Musiken zu mögen. Von SängerInnen, die er entweder nicht kennt (und eher nicht kennen möchte), oder die er bewusst vergessen hat. Name? Einatmen. Shakira (nur weil sie ein Lied mit Mercedes Sosa gesungen hat und weil der JB ein linker Chaot ist, tsss… Der JB antwortet: Sehe ich aus wie einer, der Shakira mögen kann???"), Corinna (oh neeee). Schlimmer: Wham! Der JB, der zwar billig (aber nicht einfach!) ist, kauft diesen billigen Bestechungsversuch nicht.
Dann entsteht dieses Gespräch:
H (in Blüte): hast du jemals die single [Joe le Taxi, die Red.] von vanessa paradis bei langsamer geschwindigkeit gespielt - das ist der megakick - die stimme ist so viel erotischer als wenn die singel bei normaler geschwindigkeit gespielt wird ;-)
JB (laut H, "intolerant"): bei langsamer geschwindigkeit? was ist das für ein kiffererlebnis?!?!
H (entsetzt): da hab ich nicht gekifft!!! aber die stimme is dann echt der hammer.
JB (versöhnend): es gibt auch eine version von dieser japanerin, hanayo. so tekno-mässig. wo sie versucht französisch zu reden…
H (erfreut): ach - das such ich mal!
JB (sehr versönlich): hier ist es.
(…)
(Der böse gemeine fiese miese JB hört sich die Version von Hanayo und lacht mit lauter Stimme.)
JB (genauso böse und gemein): man versteht manchmal üüüberhaupt nicht was sie singt. es fällt mir gerade ein, dass sie "à la scène" singen muss, also: "auf der bühne". und es hört sich wie "à la selle" aus = "auf den stühlen", also "beim kacken"…
Jedenfalls. Dieser H versucht den JB dazu zu überreden, die grottigsten Musiken zu mögen. Von SängerInnen, die er entweder nicht kennt (und eher nicht kennen möchte), oder die er bewusst vergessen hat. Name? Einatmen. Shakira (nur weil sie ein Lied mit Mercedes Sosa gesungen hat und weil der JB ein linker Chaot ist, tsss… Der JB antwortet: Sehe ich aus wie einer, der Shakira mögen kann???"), Corinna (oh neeee). Schlimmer: Wham! Der JB, der zwar billig (aber nicht einfach!) ist, kauft diesen billigen Bestechungsversuch nicht.
Dann entsteht dieses Gespräch:
H (in Blüte): hast du jemals die single [Joe le Taxi, die Red.] von vanessa paradis bei langsamer geschwindigkeit gespielt - das ist der megakick - die stimme ist so viel erotischer als wenn die singel bei normaler geschwindigkeit gespielt wird ;-)
JB (laut H, "intolerant"): bei langsamer geschwindigkeit? was ist das für ein kiffererlebnis?!?!
H (entsetzt): da hab ich nicht gekifft!!! aber die stimme is dann echt der hammer.
JB (versöhnend): es gibt auch eine version von dieser japanerin, hanayo. so tekno-mässig. wo sie versucht französisch zu reden…
H (erfreut): ach - das such ich mal!
JB (sehr versönlich): hier ist es.
(…)
(Der böse gemeine fiese miese JB hört sich die Version von Hanayo und lacht mit lauter Stimme.)
JB (genauso böse und gemein): man versteht manchmal üüüberhaupt nicht was sie singt. es fällt mir gerade ein, dass sie "à la scène" singen muss, also: "auf der bühne". und es hört sich wie "à la selle" aus = "auf den stühlen", also "beim kacken"…
Hier soir taaard, sur une certaine page bleue, JB s'entretient avec son ami H qu'il n'a plus vu depuis des lustres - ce qui n'est pas bien - de ne pas l'avoir vu depuis des lustres, je veux dire - bref.
Quoi qu'il en soit. H. tente de convaincre JB d'aimer des musiques tout aussi horripilantes et horriblissimes les unes que les autres. De chanteurs et chanteuses que JB soit ne connaît pas (et ne veut surtout pas connaître), soit a volontairement et consciemment oubliés. Des noms? Inspirer à pleins poumons. Shakira! Shakira… pfff… (sous prétexte que la Shakiratée en question pousse la chansonnette avec Mercedes Sosa et que JB est un sale gauchiste, tsss… JB répond: "J'ai une tête à aimer Shakira, p'têt?") Pire: Wham! JB reste de marbre face à cette veule tentative de subornation.
Puis vient cette discussion:
H (aux anges): tu as déjà écouté le single de vanessa paradis [Joe le Taxi, NDLR] au ralenti - c'est comme un shoot - sa voix est trop fois plus érotique que lorsque tu écoutes le single en vitesse normale ;-)
JB (selon H, "intolérant"): au ralenti? qu'est-ce que c'est encore que cette expérience de défoncé au pétard?!?!
H (vexé comme un pou): je n'avais pas fumé de pétard ce jour-là!!! mais sa voix est vraiment géniale comme ça.
JB (conciliant): il y a aussi cette version d'une japonaise, hanayo. genre, techno. où elle essaie de parler français…
H (ravi): ah - je la cherche tout de suite!
(…)
(JB, méchant et mauvais comme la gale, écoute la version de Hanayo en ricanant à gorge déployée.)
JB (toujours aussi mauvais comme la gale): parfois, on pige vraiment que dalle à ce qu'elle chante. et je me rends compte maintenant seulement que, au moment où elle est censée dire "à la scène", on comprend en fait "à la selle"…
(ikke) Meningsløst
© icke
Arriver à la page 200 et se dire justement ça: on va y arriver. Page 200. Plus que 250 pages. Plus que 1,5 million de signes. Y croire et ne pas croire ce qui figure, isolément. Ça: "Det er meningsløst" = Ça n'a pas de sens. Se dire que, si, ça en a. Croire plutôt en la phrase dessous, prise elle aussi isolément: "å skulle ligne noe mer" = ressembler un peu plus à. Tenir. Ne pas flancher. Surtout en ce moment.
Une réalité complètement négligée du quotidien du traducteur: l'aspect physique du travail. Encore plus quand on traduit un long roman, qui va prendre du temps, beaucoup de temps, avec lequel on va vivre (si j'ose dire) pendant une période longue, très longue. Ne pas se décourager. Rester fort, toujours. Ne pas penser qu'on se contredit en écrivant ça. Confer hier. Inspirer, expirer. Ne pas penser qu'on est en retard. Surtout en ce moment.
Et en même temps cette envie de chanter comme Pauline Black en 1980: Too much pressure!
mercredi 28 avril 2010
Cynophilie + Antifaschismus = ???
Der JB ist ein Hundenliebhaber, das weiss jeder.
Der JB ist aber ein linker Chaot, das weiss auch jeder.
Und er wollte ja schon immer seine Cynophilie zusammen mit seinem Antifaschismus einigen.
Das hat er endlich machen können!
Oh, ist er glücklich der Bube!
Er hat gerade folgenden Emilio… øøø… das war jetzt Espaninglish, sorry! Er hat also folgende Email bekommen:
Denn… DAS unten hat er sich jerade jekooft! Ist das nicht schøn?!? Jadoch. Und schön wird es auch für den 1. Mai sein!
Der JB ist aber ein linker Chaot, das weiss auch jeder.
Und er wollte ja schon immer seine Cynophilie zusammen mit seinem Antifaschismus einigen.
Das hat er endlich machen können!
Oh, ist er glücklich der Bube!
Er hat gerade folgenden Emilio… øøø… das war jetzt Espaninglish, sorry! Er hat also folgende Email bekommen:
Denn… DAS unten hat er sich jerade jekooft! Ist das nicht schøn?!? Jadoch. Und schön wird es auch für den 1. Mai sein!
Sometimes
† RIP, Paul.
(C'est juste que Paul Robeson demeure à jamais un de mes héros: à cause de sa vie glorieuse et tragique, de son combat politique, de sa droiture humaine et intellectuelle et encore une fois politique, de son combat contre la maladie, de sa lutte de chaque instant pour la justice et l'égalité.)
L'aveu de faiblesse
Du roman de Trude Marstein, j'avais traduit ce passage:
Ce matin, j'ai traduit celui-ci:
Faire le bien, le roman de Trude Marstein, porte décidément bien son nom.
Il s'agit certes d'un roman moral. Moral puisqu'il pose la question, à travers 118 personnages confrontés de façon individuelle à cette problématique: qu'est-ce que ça signifie d'être quelqu'un de bien? est-ce que je suis quelqu'un de bien? est-ce que je fais des bonnes choses? suis-je quelqu'un de généreux? est-ce que je réponds présent(e) quand mes proches, les autres, ont besoin de moi?
Le corollaire de ce questionnement écorne au passage, on le voit ci-dessus, la place de l'individu dans notre société - néolibérale, individualiste, où seule compte la rentabilité, que ce soit celle d'un produit ou d'un individu; c'est en gros ce que vit tout particulièrement un des personnages qui, si elle ne fait pas bien (c'est moi qui souligne) son travail, elle se retrouvera au chômage. La société, dit en creux Trude Marstein, ne réserve aucune place aux plus faibles. Pire: on ne peut pas faire aveu de faiblesse (que la raison de cette faiblesse soit sociale, médicale, professionnelle ou autre), on doit être fort, on doit se déclarer fort comme on se déclare en amour, en politique. On doit s'engager à être fort, on doit prêter serment d'allégeance à la force (de travail, de caractère, de santé, etc.). Tout accès de faiblesse, tout manquement à la force mène 1) chez la psy, 2) à l'exclusion par les proches.
Alors que faire? Que dire?
Ça? Cette cheville narrative?
Nous ne disons rien pendant quelques secondes.
Et cela me fait penser à toutes ces chansons sur les rude boys, dans le ska jamaïcain des années 60. J'en ai déjà parlé ici. Ceux qu'on appelait les rudies ou les rude boys, donc, étaient ces jeunes souvent venus des campagnes pour profiter de la soudaine (et brève) richesse de Kingston. Beaucoup, une écrasante majorité, se retrouvent sans rien: sans emploi, sans argent, sans toit. Et c'est là que commencent les violences. Un répertoire considérable des morceaux de ska porte sur ces violences, où chanteurs et chanteuses implorent les rude boys de s'assagir, de laisser tomber les armes - de rentrer dans le rang, en somme. Ces chansons sont pour la plupart des condamnations des violences. Voire, certaines sont des reproduction de procès chez le juge (on en cite deux: le célébrissime Judge Dread de Prince Buster ou Dreader Than Dread de Honey Boy Martin). Lee Perry s'est lui aussi fendu d'un morceau de ce genre, Set Them Free. Mais comme Lee Perry adorait être la mouche du coche, l'empêcheur de penser en rond, lui a pris le parti de la défense. On écoute son plaidoyer.
Vera Sætre m’a dit: «Ne sois pas aussi exigeante envers toi, Anna. Sois simplement celle que tu es, essaie de na pas être tout le temps en lutte comme tu l’es. Si tu n’es pas une fille parfaite ni une grande sœur parfaite, alors sois une fille non-parfaite et une grande sœur non-parfaite.»
© Gjøre godt, Trude Marstein, Gyldendal Forlag, 2006
© Faire le bien, traduit par Jean-Baptiste Coursaud, éditions Stock, 2010
Ce matin, j'ai traduit celui-ci:
Peter claque ses mains contre ses cuisses, relève la tête, plisse les yeux dans le soleil. Il demande: Dis-moi, Julia, tu songes à retravailler? Moi: Je ne sais pas… Je ne crois pas que, pour moi, ça vaille franchement le coup de travailler. Ça induirait que je mette les enfants au jardin d’enfants et les places me coûteraient une petite fortune. Ce que je gagnerais d’un côté je le perdrais de l’autre. Peter: Ce qui signifie? Moi: Ce qui signifie que je vais continuer comme avant. Lui: Bon… Nous ne disons rien pendant quelques secondes. Puis Peter reprend la parole: Mais… le fait de recevoir des prestations sociales… Je réponds, du tac au tac: Ça ne me pose aucun problème. Lui: Bon… Moi: Certains doivent aussi y avoir recours. Lui: Qu’est-ce que tu veux dire? Moi: Il y aura toujours, dans une société, des gens qui ont besoin d’être soutenus. Lui, en regardant dans sa tasse: Certes. Mais tu veux faire partie de ces gens-là? Moi: Pourquoi devrais-je coûte que coûte faire partie des plus forts? Peut-être qu’au fond je fais partie des faibles. Certains doivent donner et d’autres recevoir. Il secoue la tête, les yeux perdus dans le sable. J’ajoute: Certains font ce qu’ils peuvent. Peter répond: Enfin, Julia… Personne ne peut se fixer pour mission d’être faible, voyons…
© ibidem
Il s'agit certes d'un roman moral. Moral puisqu'il pose la question, à travers 118 personnages confrontés de façon individuelle à cette problématique: qu'est-ce que ça signifie d'être quelqu'un de bien? est-ce que je suis quelqu'un de bien? est-ce que je fais des bonnes choses? suis-je quelqu'un de généreux? est-ce que je réponds présent(e) quand mes proches, les autres, ont besoin de moi?
Le corollaire de ce questionnement écorne au passage, on le voit ci-dessus, la place de l'individu dans notre société - néolibérale, individualiste, où seule compte la rentabilité, que ce soit celle d'un produit ou d'un individu; c'est en gros ce que vit tout particulièrement un des personnages qui, si elle ne fait pas bien (c'est moi qui souligne) son travail, elle se retrouvera au chômage. La société, dit en creux Trude Marstein, ne réserve aucune place aux plus faibles. Pire: on ne peut pas faire aveu de faiblesse (que la raison de cette faiblesse soit sociale, médicale, professionnelle ou autre), on doit être fort, on doit se déclarer fort comme on se déclare en amour, en politique. On doit s'engager à être fort, on doit prêter serment d'allégeance à la force (de travail, de caractère, de santé, etc.). Tout accès de faiblesse, tout manquement à la force mène 1) chez la psy, 2) à l'exclusion par les proches.
Alors que faire? Que dire?
Ça? Cette cheville narrative?
Nous ne disons rien pendant quelques secondes.
Et cela me fait penser à toutes ces chansons sur les rude boys, dans le ska jamaïcain des années 60. J'en ai déjà parlé ici. Ceux qu'on appelait les rudies ou les rude boys, donc, étaient ces jeunes souvent venus des campagnes pour profiter de la soudaine (et brève) richesse de Kingston. Beaucoup, une écrasante majorité, se retrouvent sans rien: sans emploi, sans argent, sans toit. Et c'est là que commencent les violences. Un répertoire considérable des morceaux de ska porte sur ces violences, où chanteurs et chanteuses implorent les rude boys de s'assagir, de laisser tomber les armes - de rentrer dans le rang, en somme. Ces chansons sont pour la plupart des condamnations des violences. Voire, certaines sont des reproduction de procès chez le juge (on en cite deux: le célébrissime Judge Dread de Prince Buster ou Dreader Than Dread de Honey Boy Martin). Lee Perry s'est lui aussi fendu d'un morceau de ce genre, Set Them Free. Mais comme Lee Perry adorait être la mouche du coche, l'empêcheur de penser en rond, lui a pris le parti de la défense. On écoute son plaidoyer.
Make me proud, play it loud
Und so war man wieder unterwegs. Zwar mit einigen linken Chaoten (tja, so ist man (nicht) einfach - und billig, wa?), aber überhaupt mit G und N und F. Und wo, wenn ich fragen darf? Ja, das dürfen Sie. Im Lido. Zu Aggroliiitessss, wie der oh so liiiebe N sagt.
Hier:
Und natürlich würden die Aggrolites wenig, seeehr wenig sein, ohne Roger Rivas, der der am Orgel steht und spielt und uns stehlt und stürzt.
Und natürlich, als sie Countryman Fiddle gespielt haben, haben a-l-l-e mitgesungen: "I got to have reggae reggae music." Und gerade das war tiefes, echtes, gutes Boss Sound!
Und obwohl man am Ende war (wegen des Pferdes) und sitzen musste, dachte man:
Ick will ooch dabei sein: "Make me proud (…) Play it loud."
Hier:
© icke
Und natürlich würden die Aggrolites wenig, seeehr wenig sein, ohne Roger Rivas, der der am Orgel steht und spielt und uns stehlt und stürzt.
Und natürlich, als sie Countryman Fiddle gespielt haben, haben a-l-l-e mitgesungen: "I got to have reggae reggae music." Und gerade das war tiefes, echtes, gutes Boss Sound!
Und obwohl man am Ende war (wegen des Pferdes) und sitzen musste, dachte man:
Ick will ooch dabei sein: "Make me proud (…) Play it loud."
mardi 27 avril 2010
Von einigen fliegenden Insekten
Heute berichtet meine Zeitung über Bienen. Dass Bienen im BGB rumfliegen. Doch, im Ernst. So sieht es sogar aus in der TAZ. Die Biene jetzt. Nicht das BGB.
Ja, sie hat es eilig die Biene. Die gute Biene. Leb wohl, Biene. Solange Monsanto dich nicht tötet…
Und mit dieser pessmistischen Gedanke gehe ich in die Küche. Und was liegt da? Oh nee…
Die Kusine der Biene: die Hummel. Und diese Hummel ist sogar tot! † RIP, liebe Hummel. Du warst brav und tapfer, du wolltest deine Kusine Biene in meine Zeitung lesen und das hast du gerade nicht erreicht. Du wurdest davon verhindert, du wurdest totgeflogen, mitten in deinem reichen Leben, und mitten in meiner Küche. Das ist ungerecht. Was macht das BGB in diesem Fall? Nicht. Ich wiederhole: n-i-c-h-t.
Es bleibt uns nur eins übrig. Singen. Und gerade Blechreiz. Und gerade BumbleBee. (Naja… obwohl singen, in diesem Fall, ein bisschen pretentiös ist - immerhin, man kann tanzen, und das gerne!)
Ja, sie hat es eilig die Biene. Die gute Biene. Leb wohl, Biene. Solange Monsanto dich nicht tötet…
Und mit dieser pessmistischen Gedanke gehe ich in die Küche. Und was liegt da? Oh nee…
© icke
Die Kusine der Biene: die Hummel. Und diese Hummel ist sogar tot! † RIP, liebe Hummel. Du warst brav und tapfer, du wolltest deine Kusine Biene in meine Zeitung lesen und das hast du gerade nicht erreicht. Du wurdest davon verhindert, du wurdest totgeflogen, mitten in deinem reichen Leben, und mitten in meiner Küche. Das ist ungerecht. Was macht das BGB in diesem Fall? Nicht. Ich wiederhole: n-i-c-h-t.
Es bleibt uns nur eins übrig. Singen. Und gerade Blechreiz. Und gerade BumbleBee. (Naja… obwohl singen, in diesem Fall, ein bisschen pretentiös ist - immerhin, man kann tanzen, und das gerne!)
Schluss damit!
Auf Gs Aufforderung, ich zitiere:
lassen wir es also und machen Schluss mit der Mélancolie (bevor man Schluss mit dem Rechner macht und sich ernähren geht). Man zeigte den Oktoberklub, alsö die DöDöRrrr, und denkt, naja, iss ja zwar jar nich neu, aber man könnte schon die Schwestern P. und E. Laste zeigen. Also hier, bitte schön:
Et donc, sur injonction de G qui exige de "laisser tomber la mélancolie pour aujourd'hui, compris?", et avant de laisser tomber l'ordinateur pour aller se sustenter en un mot, on va proposer un intermède, comme on disait jadis à l'ORTF et montrer justement un grand moment de l'ORTF qui intéresse d'autant plus ce blog tatoué et fumeur que l'extrait aborde (ou essaie de le faire!) la littérature. Oh, rien de très neuf, mais en tout cas un moment impérissable. Attention, on écoute bien les reniflements de l'auteure en question en se disant qu'elle est décidément bien erhumée, la pauvre…
lassen wir es also und machen Schluss mit der Mélancolie (bevor man Schluss mit dem Rechner macht und sich ernähren geht). Man zeigte den Oktoberklub, alsö die DöDöRrrr, und denkt, naja, iss ja zwar jar nich neu, aber man könnte schon die Schwestern P. und E. Laste zeigen. Also hier, bitte schön:
Et donc, sur injonction de G qui exige de "laisser tomber la mélancolie pour aujourd'hui, compris?", et avant de laisser tomber l'ordinateur pour aller se sustenter en un mot, on va proposer un intermède, comme on disait jadis à l'ORTF et montrer justement un grand moment de l'ORTF qui intéresse d'autant plus ce blog tatoué et fumeur que l'extrait aborde (ou essaie de le faire!) la littérature. Oh, rien de très neuf, mais en tout cas un moment impérissable. Attention, on écoute bien les reniflements de l'auteure en question en se disant qu'elle est décidément bien erhumée, la pauvre…
Nobody knows
Et encore un lapsus, un! Et pas piqué des hannetons, çui-là!
Je dois traduire ça:
Jusqu’à ce que je prenne conscience (…)
Et je me vois écrire ça:
Jusqu’à ce que je prenne confiance (…)
Puis je me dis: voilà pourquoi j'avance pas dans cette traduction.
Alors, puisque "et la vie… c'est la vie…", on va écouter Winston Shands.
Je dois traduire ça:
Jusqu’à ce que je prenne conscience (…)
Et je me vois écrire ça:
Jusqu’à ce que je prenne confiance (…)
Puis je me dis: voilà pourquoi j'avance pas dans cette traduction.
Alors, puisque "et la vie… c'est la vie…", on va écouter Winston Shands.
Maman - et la vie, c'est la vie…
Je traduis, toujours, Trude Marstein, et notamment ce passage-là:
Et me vient alors une association avec une vieillerie musicale (aujourd'hui, c'est la journée), une chanson oubliée, et méconnue, d'Anne Sylvestre, de 1986: Maman, elle est pas si bien qu'ça. Oui, Anne Sylvestre! C'est ma sœur Jérôme qui m'a fait découvrir cette chanson hyper serre-kiki - aussi serre-kiki que la réflexion que se fait le personnage de Trude Marstein. On l'écoute.
Du coup, on regarde dans son iTunes pour voir quelles chansons on a avec mama - et non pas mother. Voilà ce qui sort:
Ah oui. Maman, d'Anna Karina, sur son album de 2000, Une Histoire d'amour, produit par Philippe Katrine (bonjour, Madame Fifrelin!). Dans le genre serre-kiki, cette chanson aussi elle se pose là. Hum…. Non, on va éviter, on va pas l'écouter, hein. Hum. On regarde quand même dans toitube si elle y figure, et elle y est bien. Et nous on est pareil: nous v'là bien. Mais dans les vidéos proposées figurent des extraits de Vivre sa vie de Jean-Luc Godard. Avec Anna Karina. On en regarde quelques-uns avec un plaisir d'autant plus décuplé qu'on entend son petit accent danois qui l'empêche de prononcer le son [∫] (= chemin) et [z] (= rose). Et enfin on tombe sur cet extrait, en se disant qu'on ne pense pas autrement:
Je me souviens que, quand on se tenait sur le perron de l’église, des grains de riz s’étaient fixés dans les broderies de ma robe, ça nous avait fait rire: j’étais contente, tellement tellement contente. Et là maman m’a dévisagée avec un regard très particulier. Un regard qui disait : «Voilà, ton sort est désormais scellé», ou: «Voilà, tu marches désormais dans mes pas.» Je devinais et lisais de la compassion dans son regard, mais aussi un plaisir sadique. Son calvaire était désormais terminé: avec des filles enfin mariées et un mari décédé, elle était libre. Elle ne souhaitait pas que j’endure la même peine qu’elle, et en même temps elle ne souhaitait pas autre chose. Sa soif de justice entrait en conflit avec le besoin éprouvé par toute mère de protéger ses filles du mal susceptible de les frapper. Mais peut-être que les mères ne veulent pas protéger leurs filles de l’ennui et du vague à l’âme, peut-être veulent-elles uniquement les protéger du danger, de la douleur et du chagrin, et peut-être même pas de la douleur et du chagrin, elles qui en ont tant vécu.
© Gjøre godt, Trude Marstein, Gyldendal Forlag, 2006
© Faire le bien, traduit par Jean-Baptiste Coursaud, éditions Stock, 2010
Et me vient alors une association avec une vieillerie musicale (aujourd'hui, c'est la journée), une chanson oubliée, et méconnue, d'Anne Sylvestre, de 1986: Maman, elle est pas si bien qu'ça. Oui, Anne Sylvestre! C'est ma sœur Jérôme qui m'a fait découvrir cette chanson hyper serre-kiki - aussi serre-kiki que la réflexion que se fait le personnage de Trude Marstein. On l'écoute.
Du coup, on regarde dans son iTunes pour voir quelles chansons on a avec mama - et non pas mother. Voilà ce qui sort:
Partage/Teile mit mir
Es ist noch früh und ein Kind geht schon zur Schule vor mir. Sonst sind es kaum Menschen auf der Strasse.
Il est encore tôt et un enfant va déjà à l'école juste devant chez moi. Sinon, la rue est quasi-déserte.
Il est encore tôt et un enfant va déjà à l'école juste devant chez moi. Sinon, la rue est quasi-déserte.
© icke
Sans vraiment en comprendre la raison, Kalliolle Kukkulalle s'impose à l'esprit - une chanson traditionnelle finlandaise, que le groupe de propagande est-allemand Oktoberklub a interprété en 1973. Et ça aussi, cette émotion qu'on éprouve systématiquement à l'écoute de cette chanson, demeure un mystère.
Ohne ganz zu verstehen denkt man an das finnische Volkslied Kalliolle Kukkulalle, das die Oktoberklub (ja, sie!) damals in 1973 gesungen hat. Man mochte dieses Lied immer. Das auch ohne ganz zu verstehen.
Ohne ganz zu verstehen denkt man an das finnische Volkslied Kalliolle Kukkulalle, das die Oktoberklub (ja, sie!) damals in 1973 gesungen hat. Man mochte dieses Lied immer. Das auch ohne ganz zu verstehen.
Auf Finnisch erzählt das Lied die Geschichte von einem Mann, der sein Haus auf einem Berg baut; er fragt ein Mädchen mit ihm hineinzuziehen; würde sie das ablehnen, dann würde er weggehen und niemals mehr zurückkehren.
Auf deutsch gehen die Texte so: "Helle Wasser Dunkle Wälder / und die Sehnsucht sind mein Haus. / Komm zu mir und teile mit mir / Tag und Wärme, Kälte auch. / Wo wir gehen blüht das Laub, / sind Wege kürzer, Winter grün. / In deinen Augen wächst mein Leben, / Dein Gesicht darf nicht vergehn."
Und dann versteht man. Eins, Die Sehnsucht, ein Wort, das wir nicht auf franzosisch haben, wir benutzen eher das Wort mélancolie (die Skandinavier reden von lengsel, und das Wort hat die gleiche Valör wie auf deutsch). Zweitens, das worüber wir gestern auch mit M. geredet haben. Warum werde ich gerührt, wenn ich z. B. ein Lied höre? Weil das Lied in sich melankolisch ist? Oder weil das Lied auf eine in mir liegende Melankolie appelliert?
En finnois, la chanson parle d'un homme qui vient de construire sa maison sur une montagne, il demande à une jeune fille de s'y installer avec lui et dit que, si d'aventure elle venait à refuser, alors il partirait, loin, pour ne plus jamais revenir.
En allemand, la traduction dit: "Les eaux claires comme les forêts sombres et le Sehnsucht sont ma maison. / Viens auprès de moi pour mieux partager le jour et la chaleur, mais aussi le froid. / Là où nous allons le feuillage bourgeonne, les chemins sont plus courts et l'hiver y est vert. / Ma vie grandit dans tes yeux, ton visage ne doit jamais disparaître." Et là on comprend.
Primo, le prolongement de la discussion d'hier avec M. Cette discussion qui portait aussi sur le Sehnsucht, ce désir nostalgique qui n'est pas stérile mais qui se projette - les Scandinaves ont un mot eux aussi: lengsel - quand nous, Français, parlons davantage de mélancolie (le mot aspiration, aujourd'hui dans ce sens-là tombé en quasi-obsolescence, correspond assez bien à l'idée de Sehnsucht). Secundo, l'autre facette de notre discussion: pourquoi suis-je mélancolique en écoutant une chanson? est-ce parce que celle-ci contient une mélancolie, exprime en soi la mélancolie? ou bien parce que la chanson touche un point de mélancolie en moi?
Et enfin, tertio, on comprend, que cette chanson sur le besoin d'être deux, de ne pas être seul, nous dit quelque chose à nous aussi. Forcément.
Und drittens versteht man letztendlich, dass dieses Lied über das Bedürfnis nach Zweisamkeit, damit man nicht in Einsamkeit lebt, uns etwas sagt. Selbsverständlich.
Man schaut hoch in den Himmel hinein, der trotz der Wolken knallblau ist. Dieses darf nur ein schöner Tag sein.
On lève les yeux vers le ciel, d'un bleu éclatant malgré les nuages. Ce doit forcément être une belle journée.
Auf deutsch gehen die Texte so: "Helle Wasser Dunkle Wälder / und die Sehnsucht sind mein Haus. / Komm zu mir und teile mit mir / Tag und Wärme, Kälte auch. / Wo wir gehen blüht das Laub, / sind Wege kürzer, Winter grün. / In deinen Augen wächst mein Leben, / Dein Gesicht darf nicht vergehn."
Und dann versteht man. Eins, Die Sehnsucht, ein Wort, das wir nicht auf franzosisch haben, wir benutzen eher das Wort mélancolie (die Skandinavier reden von lengsel, und das Wort hat die gleiche Valör wie auf deutsch). Zweitens, das worüber wir gestern auch mit M. geredet haben. Warum werde ich gerührt, wenn ich z. B. ein Lied höre? Weil das Lied in sich melankolisch ist? Oder weil das Lied auf eine in mir liegende Melankolie appelliert?
En finnois, la chanson parle d'un homme qui vient de construire sa maison sur une montagne, il demande à une jeune fille de s'y installer avec lui et dit que, si d'aventure elle venait à refuser, alors il partirait, loin, pour ne plus jamais revenir.
En allemand, la traduction dit: "Les eaux claires comme les forêts sombres et le Sehnsucht sont ma maison. / Viens auprès de moi pour mieux partager le jour et la chaleur, mais aussi le froid. / Là où nous allons le feuillage bourgeonne, les chemins sont plus courts et l'hiver y est vert. / Ma vie grandit dans tes yeux, ton visage ne doit jamais disparaître." Et là on comprend.
Primo, le prolongement de la discussion d'hier avec M. Cette discussion qui portait aussi sur le Sehnsucht, ce désir nostalgique qui n'est pas stérile mais qui se projette - les Scandinaves ont un mot eux aussi: lengsel - quand nous, Français, parlons davantage de mélancolie (le mot aspiration, aujourd'hui dans ce sens-là tombé en quasi-obsolescence, correspond assez bien à l'idée de Sehnsucht). Secundo, l'autre facette de notre discussion: pourquoi suis-je mélancolique en écoutant une chanson? est-ce parce que celle-ci contient une mélancolie, exprime en soi la mélancolie? ou bien parce que la chanson touche un point de mélancolie en moi?
Et enfin, tertio, on comprend, que cette chanson sur le besoin d'être deux, de ne pas être seul, nous dit quelque chose à nous aussi. Forcément.
Und drittens versteht man letztendlich, dass dieses Lied über das Bedürfnis nach Zweisamkeit, damit man nicht in Einsamkeit lebt, uns etwas sagt. Selbsverständlich.
Man schaut hoch in den Himmel hinein, der trotz der Wolken knallblau ist. Dieses darf nur ein schöner Tag sein.
On lève les yeux vers le ciel, d'un bleu éclatant malgré les nuages. Ce doit forcément être une belle journée.
© icke
lundi 26 avril 2010
Marcel…
J'ai ce long échange épistolaire avec M. sur la mélancolie du souvenir - et qui m'amène, dans ma réponse, à opposer le désir français au Sehsucht allemand/lengsel norvégien.
Puis je retourne à ma traduction.
Je veux vérifier le sens de spontanabort en français, dont je suis à 99,9% sûr qu'il signifie fausse couche (littéralement = avortement spontané). Mais, scrupuleux, je vais vérifier dans le dictionnaire. En passant pour une fois (mais pourquoi précisément cette fois-ci???) par le français et non par le norvégien, à savoir en entrant le mot couche. Et là, le Oxford Dictionary of Quotations, qui fait partie du "paquet" des dictionnaires proposés par le site ordnett.no, me liste des citations de Marcel Proust, dont celle ci-dessous. Laquelle, suis-je forcé de constater, n'est qu'un prolongement, à quelque cinq minutes d'intervalle, avec les réflexions que M. et moi échangions.
Une coïncidence comme je les adore, au sens le plus propre.
La voici - pour M., donc:
Puis je retourne à ma traduction.
Je veux vérifier le sens de spontanabort en français, dont je suis à 99,9% sûr qu'il signifie fausse couche (littéralement = avortement spontané). Mais, scrupuleux, je vais vérifier dans le dictionnaire. En passant pour une fois (mais pourquoi précisément cette fois-ci???) par le français et non par le norvégien, à savoir en entrant le mot couche. Et là, le Oxford Dictionary of Quotations, qui fait partie du "paquet" des dictionnaires proposés par le site ordnett.no, me liste des citations de Marcel Proust, dont celle ci-dessous. Laquelle, suis-je forcé de constater, n'est qu'un prolongement, à quelque cinq minutes d'intervalle, avec les réflexions que M. et moi échangions.
Une coïncidence comme je les adore, au sens le plus propre.
La voici - pour M., donc:
que es eso, felipe???
Pour l'ami espagnol A (encore un autre ami A) qu'on ne voit plus (et on pleure) parce qu'il travaille d'arrache-pied pour son examen. Du coup, pour le distraire un peu et pour mieux nous rapprocher de lui, et parce que ses préoccupations de travail sont en lien avec ce qui est montré ci-dessous, à savoir les langues, leur apprentissage et leur prononciation, et que ce blog fumeur et tatoué en parle en permanence, on lui envoie deux petites rigolades.
La première en provenance d'Allemagne puisque, aujourd'hui, mon journal, die TAZ, publie un article de leur correspondant à Madrid sur la prononciation de l'anglais par les Espagnols. Assez tordant!
(Es posible de clicar sobre el articulo y despues leer mejor. Siii!)
La seconde est en provenance de la Rance et rediffuse un épisode des inépuisables Deschiens, intitulé La lección de español. ¡Si, claro!
La première en provenance d'Allemagne puisque, aujourd'hui, mon journal, die TAZ, publie un article de leur correspondant à Madrid sur la prononciation de l'anglais par les Espagnols. Assez tordant!
(Es posible de clicar sobre el articulo y despues leer mejor. Siii!)
La seconde est en provenance de la Rance et rediffuse un épisode des inépuisables Deschiens, intitulé La lección de español. ¡Si, claro!
Pendant ce temps, dans la Rance…
Inquiet sur les bords (mais pas trop sur les côtés), on va chercher des nouvelles de la Rance, histoire de savoir comment elle va, comment elle s'en sort.
Au regard de la revue de presse, la Rance est absolument égale à elle-même.
On commence par Libération:
On continue sur Rue 89:
On va faire un tour au Nouvel Obs:
On fait un crochet par Le Monde:
Heureusement que le Figaru sert la supe:
Au regard de la revue de presse, la Rance est absolument égale à elle-même.
On commence par Libération:
On continue sur Rue 89:
On va faire un tour au Nouvel Obs:
On fait un crochet par Le Monde:
Heureusement que le Figaru sert la supe:
In your heart
Allez, histoire de bien mieux commencer une semaine qu'on espère (re)bondissante, sans accrocs, tendue par ce ciel bleu de lundi matin sur Berlin, on chante avec Marcia Griffiths "And the world would be a better place". Et on a aussi le droit, si on le veut et si surtout on le peut, de danser sur la totalité de la reprise, datant de 1969, du Put A Little Love In Your Heart.
Au passage, on apprend que… … … Leonard Nimoy (ouiii! Mr Spock dans Star Trek) a eu la fausse bonne idée, en 1970, non pas seulement de chanter sous sa douche mais aussi d'enregistrer et, le comble, d'éditer une version du tube de Jackie DeShannon, sorti pour sa part en 1968. Il aurait mieux fait de garder ses grandes oreilles pointues et de se perdre dans l'espace interstellaire. On peut, si on veut se payer une bonne tranche de rigolade, voir sa très oubliable interprétation ici.
So, um gut besser in eine veroffentlich springende Woche zu kommen, eine Woche ohne Quälerei und Zänkerei, vergrössert von einem genau wie jetzt über Berlin blauen Himmel, kann man mit Marcia Griffiths "And the world would be a better place" singen. Man darf auch, wenn man die Lust und die Fähigkeit dazu hat, auf diesem 1969 Put A Little Love In Your Heart tanzen, eigentlich von Jackie DeShannon ein Jahr vorher gesungen.
Und man erfährt, dass… … … Leonard Nimoy (jaaa! Mister Spock in Star Trek) die schlechte gute Idee hatte, in 1970 dieses Hit nicht nur unter seiner Dusche zu singen, aber auch seine eigene Version aufzunehmen und herauszubringen. Er hätte eher weiter mit seinen grossen Spitzohren im Weltall weiterfummeln sollen. Wenn man aber schön lachen möchte, kann man diesen Sch(t)reck hier hören.
Au passage, on apprend que… … … Leonard Nimoy (ouiii! Mr Spock dans Star Trek) a eu la fausse bonne idée, en 1970, non pas seulement de chanter sous sa douche mais aussi d'enregistrer et, le comble, d'éditer une version du tube de Jackie DeShannon, sorti pour sa part en 1968. Il aurait mieux fait de garder ses grandes oreilles pointues et de se perdre dans l'espace interstellaire. On peut, si on veut se payer une bonne tranche de rigolade, voir sa très oubliable interprétation ici.
So, um gut besser in eine veroffentlich springende Woche zu kommen, eine Woche ohne Quälerei und Zänkerei, vergrössert von einem genau wie jetzt über Berlin blauen Himmel, kann man mit Marcia Griffiths "And the world would be a better place" singen. Man darf auch, wenn man die Lust und die Fähigkeit dazu hat, auf diesem 1969 Put A Little Love In Your Heart tanzen, eigentlich von Jackie DeShannon ein Jahr vorher gesungen.
Und man erfährt, dass… … … Leonard Nimoy (jaaa! Mister Spock in Star Trek) die schlechte gute Idee hatte, in 1970 dieses Hit nicht nur unter seiner Dusche zu singen, aber auch seine eigene Version aufzunehmen und herauszubringen. Er hätte eher weiter mit seinen grossen Spitzohren im Weltall weiterfummeln sollen. Wenn man aber schön lachen möchte, kann man diesen Sch(t)reck hier hören.
Pégase (6)
Petite visite virtuelle à la Loggia dei Lanzi de Florence…
Benvenuto Cellini
1500-1571
Persée tenant la tête de Méduse
1554
Benvenuto Cellini
1500-1571
Persée tenant la tête de Méduse
1554
dimanche 25 avril 2010
The Hippy Boys dig a silhouette
Die waren ja schlau, diese Hippy Boys, aka Lloyd Chambers und seiner Gang… In 1969 geben sie Reggae with The Hippy Boys heraus. Ein instrumentalisches LP, voll in skinhead reggae Stil, und von Dame Sonia Pottinger produziert. Nur 10 Musiksstücke. Aber welche… Aus ihnen taucht doch ein Lied auf. Moon Walk, und das hat wenig mit Doing The Moonwalk von Nicky Thomas zu tun, denn dieses Lied (in einem Wort) wird erst in 1970 erschienen. Egal. Das Lied von den Hippy Boys enthält zwei Coverversionen in einem Lied. Bitte schön. Oder danke ihnen. Das Quizz geht nämlich darum, die Lieder zu erkennen. Aha! Man hört erstmal Moon Walk.
Ils étaient malins, les gars des Hippy Boys, alias Lloyd Chambers et sa bande. En 1969, ils sortent Reggae with The Hippy Boys. Un disque instrumental dans le plus pur style skinhead reggae en vogue pendant ces années, produit par Madame Sonia Pottinger et contenant 10 (seulement) perles musicales. Mais lesquelles… Et de ces dix morceaux, l'un s'extrait du lot. Moon Walk, c'est son titre, et il n'a pas grand-chose à voir avec Doing The Moonwalk de Nicky Thomas, lequel (avec moonwalk en 1 mot contrairement à celui des Hippy Boys) paraîtra l'année suivante. Bref. Non, le morceau vaut davantage son pesant de cacahuètes en ce qu'il contient deux reprises. Deux, pas moins! Deux pour le prix d'une. Merci qui? Le quizz de ce soir consiste donc à retrouver le titre des deux morceaux orginaux. Aha… On écoute!
Naaa? Gefunden? Ja, für Deutschen (und Ausländer) ist es schnell gefunden. Nämlich… Sag mir wo die Blumen Sind von Marlene Dietrich, von 1955 - ein, oh weia, sehr trauriges Antikriegslied. Persönlich finde ich es sehr sehr seltsam, und daher erfreulich, dass die Hippy Boys das Musikthema übernommen haben.
Alors? Trouvé? Pour les Allemands c'est très simple et ça devrait l'être aussi pour les étrangers, y compris ceux de la Rance. Puisque cette chanson n'est autre que… Sag mir wo die Blumen Sind de Marlene Dietrich, datant de 1955 (dont j'apprends que… Francis Lemarque (oh naaan) l'a reprise en l'intitulant Qui peut dire où vont les fleurs) - une chanson anti-guerre tristissime.
Denn, zwar haben viele Ska- und ReggaesängrInnen Coverversionen gemacht, aber eher von Hits aus Amerika (und Gilbert Bécaud!). Man muss aber an die Zeiten denken: 1968/69, Vietnam - vielleicht war Lloyd Chambers genauso beeindruckt von der Gewalt des Krieges. Aber vielleicht geht das Lied gerade nicht um Antimilitarismus aber eher um… Idol, Ikon und Ikonografie. Tatsächlich, ab ca. 1'22"" fängt das "Lied #2" an. Und dieses ist nicht sooo einfach zu erkennen. Welches ist es???
Et je trouve cela particulièrement étrange, et par là même prodigieusement réjouissant, que les Hippy Boys aient repris le thème musical de la chanson de Marlene Dietrich. Étrange car, quand bien même les chanteurs et les chanteuses de ska et de reggae, ont abondamment réinterprété des morceaux, il s'agissait surtout de hits des années 60, en provenance du monde anglo-saxon (ainsi qu'un morceau de Gilbert Bécaud! - on y reviendra un jour). Mais il faut songer à la période: 1968/1969, Le Vietnam - et peut-être Lloyd Chambers était-il tout autant choqué que les citoyens du monde entier par la brutalité de cette guerre. Mais peut-être aussi, et sûrement, que ce morceau n'est nullement antimilitariste et porte davantage sur… l'icône, l'iconographie, l'idolâtrie. Puisque, en effet, à partir d'environ 1'22'' commence "la chanson n°2" et celle-ci est plus difficile à deviner. Il faut bien connaître ses classiques jamaïcains. C'est quoi??? On écoute…
Ja, Silhouette. Hier anachronistisch von Dennis Brown († RIP) in 1972 gesungen, aber damit bekam er ein Riiiesenerfolg. Das Lied wurde eigentlich in 1957 komponiert, also nur zwei kleinen Jahren nach den Blumen von Marlene Dietrich. Und wieder in 1965, erzählt uns allmusic. Das Parallel zwischen Marlene und die Silhouette ist jetzt ganz kristallklar. Aber immer wieder geht man zurück zum Titel des Liedes, also Moon Walk, und stets fragt man sich, was sie damit meinten. Vielleicht ist das letzte Stück des Liedes auch eine Coverversion - die ich nicht erkannt habe. Eure Vorschläge sind willkommen!
Oui, Silhouette. Ici chanté de manière anachronique par Dennis Brown († RIP) en 1972, et grâce à laquelle il a obtenu un succès considérable. Mais en ralité le morceau vraiment original date de 1957, donc deux ans avant les fleurs de Marlene Dietrich, avant d'être un second succès en 1965, nous explique allmuisc. Le parallèle entre Marlene Dietrich est la silhouette est dès lors cristallin. Nonobstant, on revient au titre qui demeure pour le moins abscons. Pourquoi ce Moon Walk? Et, partant, on se demande si la troisième partie du morceau ne cacherait pas elle aussi la reprise d'une chanson originale qu'on n'aurait pas reconnue… Vos propositions sont les bienvenues!
Ils étaient malins, les gars des Hippy Boys, alias Lloyd Chambers et sa bande. En 1969, ils sortent Reggae with The Hippy Boys. Un disque instrumental dans le plus pur style skinhead reggae en vogue pendant ces années, produit par Madame Sonia Pottinger et contenant 10 (seulement) perles musicales. Mais lesquelles… Et de ces dix morceaux, l'un s'extrait du lot. Moon Walk, c'est son titre, et il n'a pas grand-chose à voir avec Doing The Moonwalk de Nicky Thomas, lequel (avec moonwalk en 1 mot contrairement à celui des Hippy Boys) paraîtra l'année suivante. Bref. Non, le morceau vaut davantage son pesant de cacahuètes en ce qu'il contient deux reprises. Deux, pas moins! Deux pour le prix d'une. Merci qui? Le quizz de ce soir consiste donc à retrouver le titre des deux morceaux orginaux. Aha… On écoute!
Naaa? Gefunden? Ja, für Deutschen (und Ausländer) ist es schnell gefunden. Nämlich… Sag mir wo die Blumen Sind von Marlene Dietrich, von 1955 - ein, oh weia, sehr trauriges Antikriegslied. Persönlich finde ich es sehr sehr seltsam, und daher erfreulich, dass die Hippy Boys das Musikthema übernommen haben.
Alors? Trouvé? Pour les Allemands c'est très simple et ça devrait l'être aussi pour les étrangers, y compris ceux de la Rance. Puisque cette chanson n'est autre que… Sag mir wo die Blumen Sind de Marlene Dietrich, datant de 1955 (dont j'apprends que… Francis Lemarque (oh naaan) l'a reprise en l'intitulant Qui peut dire où vont les fleurs) - une chanson anti-guerre tristissime.
Denn, zwar haben viele Ska- und ReggaesängrInnen Coverversionen gemacht, aber eher von Hits aus Amerika (und Gilbert Bécaud!). Man muss aber an die Zeiten denken: 1968/69, Vietnam - vielleicht war Lloyd Chambers genauso beeindruckt von der Gewalt des Krieges. Aber vielleicht geht das Lied gerade nicht um Antimilitarismus aber eher um… Idol, Ikon und Ikonografie. Tatsächlich, ab ca. 1'22"" fängt das "Lied #2" an. Und dieses ist nicht sooo einfach zu erkennen. Welches ist es???
Et je trouve cela particulièrement étrange, et par là même prodigieusement réjouissant, que les Hippy Boys aient repris le thème musical de la chanson de Marlene Dietrich. Étrange car, quand bien même les chanteurs et les chanteuses de ska et de reggae, ont abondamment réinterprété des morceaux, il s'agissait surtout de hits des années 60, en provenance du monde anglo-saxon (ainsi qu'un morceau de Gilbert Bécaud! - on y reviendra un jour). Mais il faut songer à la période: 1968/1969, Le Vietnam - et peut-être Lloyd Chambers était-il tout autant choqué que les citoyens du monde entier par la brutalité de cette guerre. Mais peut-être aussi, et sûrement, que ce morceau n'est nullement antimilitariste et porte davantage sur… l'icône, l'iconographie, l'idolâtrie. Puisque, en effet, à partir d'environ 1'22'' commence "la chanson n°2" et celle-ci est plus difficile à deviner. Il faut bien connaître ses classiques jamaïcains. C'est quoi??? On écoute…
Ja, Silhouette. Hier anachronistisch von Dennis Brown († RIP) in 1972 gesungen, aber damit bekam er ein Riiiesenerfolg. Das Lied wurde eigentlich in 1957 komponiert, also nur zwei kleinen Jahren nach den Blumen von Marlene Dietrich. Und wieder in 1965, erzählt uns allmusic. Das Parallel zwischen Marlene und die Silhouette ist jetzt ganz kristallklar. Aber immer wieder geht man zurück zum Titel des Liedes, also Moon Walk, und stets fragt man sich, was sie damit meinten. Vielleicht ist das letzte Stück des Liedes auch eine Coverversion - die ich nicht erkannt habe. Eure Vorschläge sind willkommen!
Oui, Silhouette. Ici chanté de manière anachronique par Dennis Brown († RIP) en 1972, et grâce à laquelle il a obtenu un succès considérable. Mais en ralité le morceau vraiment original date de 1957, donc deux ans avant les fleurs de Marlene Dietrich, avant d'être un second succès en 1965, nous explique allmuisc. Le parallèle entre Marlene Dietrich est la silhouette est dès lors cristallin. Nonobstant, on revient au titre qui demeure pour le moins abscons. Pourquoi ce Moon Walk? Et, partant, on se demande si la troisième partie du morceau ne cacherait pas elle aussi la reprise d'une chanson originale qu'on n'aurait pas reconnue… Vos propositions sont les bienvenues!
Quand tout nous semblera
Et on lisait ça tout à l'heure, aujourd'hui un dimanche - puis on s'est endormi:
Ça prend du temps de passer des bons moments, en fait. Mais on ne le regrette jamais. C'est comme si on engrangeait des provisions douces dans lesquelles on pourra venir piocher quand tout nous semblera triste et gris.
J'aime pas le lundi, Jérôme Lambert, L'école des loisirs, 2010
Ein Sampler
Un der JB hat seinen Sampler fertiggebastelt. Skinhead, lift your skinhead up high! heisst der. 80 Minuten von Boss Sound!
Die Wand
Gerade ist man mit dem Schreiben über Sonn(en)tagsmusik fertig, dass man Cyberrohrpost von dem Freund A bekommt:
JB schickt seine sofortige Antwort:
Langsam und schön
Sonntag und Sonnentag. Der Himmel über Berlin ist völlig flecklos hellblau. Hier im puren Osten ist die Strasse leer und still - nur ab und an ein Paar Autos und verfahrene Radler. Manchmal gucken die Krähe mit ihrem besessenen Blick hinzu. Die Ranunkeln blühen weiss und rot in ihrer Vase, der Seeteufel wartet darauf gegessen zu werden und der Text übersetzt zu werden. Ein gewissenes Gegenwicht herrscht, und man möchte hoffen, dass es nicht fragil ist. Man wünscht sich eine dazupassende Musik. Ausgelassen aber nicht überentspannt. Fröhlich ohne exaltiert zu sein. Hoffnungsvoll und nicht unrealistisch:
Last Flight To Reggae City.
Herr Stranger Cole singt, bzw. redet und nennt sich Captain Streggae from Reggae City. Er sagt: "You're safe." Herr Tommy McCook hat seinen Saxophon beiseitegelegt und spielt jetzt die Querflöte. Man geht zurück alleine ins Bett, legt sich unter die Decke, schaut diese erbärmliche Sonne zu, die man nicht geniessen darf - und trotzdem denkt man, dass alles ist, sowie es sein soll. Das Leben ist wie dieser Flug nach Reggaestadt: langsam und schön.
Last Flight To Reggae City.
Herr Stranger Cole singt, bzw. redet und nennt sich Captain Streggae from Reggae City. Er sagt: "You're safe." Herr Tommy McCook hat seinen Saxophon beiseitegelegt und spielt jetzt die Querflöte. Man geht zurück alleine ins Bett, legt sich unter die Decke, schaut diese erbärmliche Sonne zu, die man nicht geniessen darf - und trotzdem denkt man, dass alles ist, sowie es sein soll. Das Leben ist wie dieser Flug nach Reggaestadt: langsam und schön.
Ich glaubte…
Der doofe JB geht mit G zu einem Oi-Konzert ohne sich vorbereitet zu haben.
Lokalmatadore heisst die Band.
Plötzlich, während eines Liedes, singen alle. Sogar G.
Lokalmatadore + Publikum + G : Pharha kamrthamhf mhtatole!
JB: Was haben sie gerade gesungen?
G : Pharha kamrthamhf mhtatole!
Lokalmatadore heisst die Band.
Plötzlich, während eines Liedes, singen alle. Sogar G.
Lokalmatadore + Publikum + G : Pharha kamrthamhf mhtatole!
JB: Was haben sie gerade gesungen?
G : Pharha kamrthamhf mhtatole!
JB: Ich verstehe das nich…
G: Viva Lokalmatadore!!!
JB: Ach so… Ich hatte irgendetwas mit Karl Marx verstanden…
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